1La branche Famille est un acteur majeur de la politique familiale. Dans la ligne des missions institutionnelles [1] et en s’appuyant sur leurs intervenants sociaux, les CAF vont mettre en œuvre les deux finalités de l’action sociale : améliorer la vie quotidienne des familles et favoriser l’épanouissement des enfants ; mieux accompagner les familles, en particulier les plus vulnérables, pour prévenir et/ou les aider à résoudre des difficultés familiales ou sociales.
Une posture institutionnelle et professionnelle
2Les interventions sociales se réfèrent à des valeurs communes d’équité, de solidarité, de laïcité, de neutralité, mais également au postulat de “la capacité de tout individu ou groupe d’individus à participer à la définition et à la production de son histoire [2]”.
3Ce processus participatif requiert, a minima, une information précise et susceptible d’impliquer des personnes ou des groupes. Il suppose une triple posture tant du prescripteur, du professionnel que de l’usager [3] :
- le prescripteur doit clairement afficher les objectifs poursuivis et la déclinaison des moyens qui en découlent ;
- le professionnel intervient avec un rôle reconnu d’appréciation des situations, d’instructeur éclairé pour faciliter le travail du décideur, et de créativité dans la recherche et dans la proposition de modes de réponse aux besoins ;
- la posture de l’usager est productrice d’interactions le positionnant comme sujet de droit et le plaçant au cœur des préoccupations qui conduisent à l’action. C’est une négociation entre lui (et son entourage), les professionnels et les décideurs prescripteurs qui permet de trouver les meilleures réponses possibles.
La famille au cœur d’un réseau de professionnels
4L’ensemble des professionnels constitue une chaîne de compétence au service des familles à travers la complémentarité de leurs missions, de leurs modalités et de leurs territoires d’intervention.
5Les travailleurs sociaux [4] sont les premiers acteurs au contact direct avec les familles qu’ils rencontrent, soit à leur demande, soit en allant au devant d’elles, à travers une offre de service ciblée permettant de prendre en compte des familles qui ne demandent rien, soit encore à travers des structures ou des services offerts (centres sociaux, lieux d’accueil parents/enfants…), soit, enfin, à partir d’actions résultant du repérage (entretiens, enquêtes, statistiques internes…) des attentes et des problématiques collectives sur les territoires de vie des familles.
6Le travail d’accueil, d’animation et de soutien au développement tant individuel que collectif des familles est réalisé par les assistants(es) de service social ou les CESF sur leurs territoires d’intervention, ou par les animateurs socio-éducatifs à partir des centres sociaux, dans la complémentarité de leurs métiers et de leurs spécificités, dans un objectif de prévention des difficultés sociales et familiales et de reconstruction du lien social.
7Dans le cas d’un besoin de soutien lié à un événement familial particulier (naissance, maladie, surcharge exceptionnelle…) ou à un dysfonctionnement familial passager, les techniciennes en intervention sociale et familiale (TISF) [5] ou les auxiliaires de vie sociale interviennent directement au domicile des familles pour un maintien et un retour vers une autonomie sociale et éducative dans le cadre d’une prévention primaire.
8En complément des travailleurs sociaux, les médiatrices familiales “contribuent, dans les situations de conflits conjugaux et/ou de rupture, à maintenir et/ou à rétablir les liens familiaux en faisant émerger, dans le respect des besoins de chacun, des solutions mutuellement acceptables [6]”.
9Ce travail de proximité, au contact direct des familles et de la population, permet aux travailleurs sociaux de constituer un relais décisif entre les échelons institutionnels et les populations pour la définition et la mise en œuvre des projets d’action territorialisés. Ceci s’effectue au titre de cette “connaissance intime” des situations qu’ils détiennent, indispensable à l’élaboration de politiques efficaces.
10Cette connaissance des besoins des familles, complétée par des diagnostics territoriaux thématiques basés sur des enquêtes de population, va permettre aux conseillers techniques (petite enfance, temps libre, logement et habitat…) de formaliser une offre d’équipements et de services, et d’accompagner les collectivités locales ainsi que les associations dans leur réalisation ; à charge pour les travailleurs sociaux d’accompagner les familles dans l’utilisation de ces structures.
11Les agents de développement vont intégrer l’ensemble de ces données sociales et d’aménagement du territoire pour effectuer un diagnostic territorial global, élaborer et conduire des projets, développant ainsi, avec les travailleurs sociaux, une dynamique sociale locale. Leurs compétences (expertise, ingénierie sociale…) viennent donc enrichir, formaliser et rendre cohérent stratégiquement l’ensemble des connaissances de terrain des travailleurs sociaux.
12Quel que soit l’intervenant social concerné, c’est à travers une recherche de valorisation des ressources des personnes et des territoires que se déclinent les projets tant individuels que collectifs, en partenariat avec l’ensemble des acteurs locaux associatifs et institutionnels.
13Ces complémentarités, cet ancrage territorial, ces interventions au plus proche des familles sont les seuls garants de la reconstruction d’un vivre ensemble et d’un processus de développement social local visant à rendre aux familles et aux populations leur rôle d’acteur et de citoyen. [7]
Effectifs des métiers sociaux et socio-éducatifs des Caf en 2004 (et évolution 2003/2004)
• Auxiliaire de puériculture : | 711 (- 1%) |
• Éducatrice de jeunes enfants : | 239 ( - 4 %) |
• Puéricultrice : | 101 (- 4 %) |
• Auxiliaire familiale : | 10 ( - 17 %) |
• Conseiller en économie sociale et familiale : | 1 182 (0 %) |
• Animateur socio-éducatif : | 364 (- 3 %) |
• Éducateur spécialisé : | 12 (20 %) |
• Assistant social : | 1 740 (- 2 %° |
• Travailleuse familiale : | 95 (- 20 %) |
• Conseiller technique : | 557 (15 %) |
Total des agents : | 8 537 (- 0,36 %) |
Effectifs des métiers sociaux et socio-éducatifs des Caf en 2004 (et évolution 2003/2004)
Notes
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[1]
CNAF, circulaire d’orientation de l’action sociale familiale pour la période 2005-2008, janvier 2006, p. 3.
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[2]
CSTS, groupe de travail, “L’usager au centre du travail social, représentation et participation des usagers”, rapport d’étape, juin 2005.
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[3]
CSTS, op. cit., p. 42.
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[4]
L’UCANSS regroupe les métiers du travail social sous la notion de “chargé d’intervention sociale” qui “contribue au développement du lien social et à la prévention des risques d’exclusion sociale par une démarche de valorisation et d’implication des personnes, en favorisant leur autonomie dans la gestion de leur vie quotidienne, en facilitant leur insertion dans leur environnement, en développant une dynamique sociale locale”, in Répertoire des métiers, mars 2005.
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[5]
Les puéricultrices et auxiliaires de puériculture, ainsi que les éducatrices de jeunes enfants sont des professionnelles de la petite enfance intervenant directement dans des structures d’accueil de la petite enfance. Ces différents métiers ne sont pas traités dans cet article.
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[6]
Les TISF, les auxiliaires de vie, ainsi que les médiatrices familiales sont, dans leur presque totalité, salariés d’associations financées par les CAF.
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[7]
UCANSS, Répertoire des métiers, mars 2005.