1Voici encore quelques années, de nombreux mémoires soutenus pour l’obtention du CAFDES racontaient l’histoire de ce jeune directeur, ou nouveau à défaut d’être jeune, surgissant, tel Zorro, dans un établissement médico-social pour le restructurer, le réorganiser, le rénover. Faisant fi du passé, ce temps qui ne connaissait pas le management, la démarche qualité pour bagage essentiel, notre directeur avant d’agrandir les locaux construisait d’abord un projet d’établissement. Il pouvait alors vivre heureux et avoir beaucoup d’entrants. Rien ne dit que ce temps soit toujours terminé mais à lire les plus récents travaux des futurs directeurs, on peut penser que la période du management intensif et de la qualité obtenue au détriment des personnes n’est plus autant valorisée. L’entrée en application de la loi de janvier 2002 n’est sans doute pas étrangère à ce mouvement. Le texte et maintenant les décrets qui l’accompagnent, tout en ne reniant pas l’importance de la recherche de la qualité comme démarche procédurale, insistent sur la place des usagers, sur la nécessaire attention au bien-être des personnes. Par ailleurs, se prolonge une tendance longue qui favorise l’ouverture des services et des établissements sur leurs milieux de vie, sur leur environnement. Cette ouverture peut être rendue nécessaire pour permettre la sortie professionnelle des résidants, ou simplement pour assurer la survie de la structure qui voit sa population se transformer. Peu importe au fond la raison de cette ouverture, le simple fait qu’elle existe est un gage d’amélioration de la vie des personnes prises en charge. Le rôle du directeur change. Confronté à la fin des grands projets d’établissement au profit des interventions fines et porteuses de sens, il devient ou redevient ce tricoteur d’institutions, celui ou celle capable d’un travail en finesse sur les structures et les milieux.