La pandémie de Covid-19 représente la plus grande épidémie depuis la « grippe espagnole » de 1918-1919 à au moins deux titres : son bilan humain de plusieurs millions de victimes et sa dissémination géographique aux quatre coins du monde. La question que nous souhaitons aborder dans cet article est relativement simple : la pandémie a-t-elle frappé uniformément les populations à travers le monde et, puisque l’on devine la réponse négative à cette première question, quelles formes d’inégalités a-t-elle mises au jour ? Nous ferons un tableau relativement complet, mais concis, des disparités géographiques et démographiques de l’effet de la pandémie en choisissant d’une part de circonscrire la réflexion à la seule mortalité associée au Covid-19 en laissant de côté la contagion de la maladie dans son ensemble et, d’autre part, en privilégiant la situation au début juillet 2021 plutôt que la perspective diachronique très contrastée entre régions et pays du monde.
Nous partirons de diverses entrées géographiques et démographiques qui offrent des clés essentielles pour mettre en lumière l’hétérogénéité de l’impact de la pandémie de Covid-19 dans le monde. Après une brève section sur les sources de données pour l’étude de la pandémie, la première partie de l’article examinera le profil géographique de la pandémie dans le monde et fournira également, à partir d’exemples régionaux, une image de la diffusion spatiale graduelle à travers les frontières interétatiques. Dans une seconde partie, nous décrirons comment l’âge et le sexe déterminent de manière cruciale le risque face à l’infection introduisant une inégalité radicale au sein des sociétés frappées par le Covid-19. Cela nous conduira en fin d’article à une analyse alternative de la pandémie, une fois celle-ci corrigée des effets propres à la composition démographique des populations…