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Gilles Rouet et Yohann Turbet Delof : L’Europe, l’Union européenne s’est construite à partir de situation d’incommunications : souvent, on ne se comprend pas, on ne parle pas la même langue, on n’a pas les mêmes cultures, mais on peut constater des réussites dans de nombreux domaines. Dans le monde entier, l’Europe est assimilée aux droits humains, c’est même ce qui constitue sa marque de fabrique. À ce sujet, quel état des lieux dressez-vous de l’efficacité de l’action européenne ?Geneviève Garrigos : Pour aborder cette question, il ne faut pas se focaliser uniquement sur l’Union européenne, mais aussi évoquer le Conseil de l’Europe, dont on parle finalement très peu. Il est nécessaire également de distinguer l’action hors périmètre de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe et ce qui se passe à l’intérieur.
La sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen n’a pas de regard sur ce qui se passe à l’intérieur de l’Union européenne : en effet, en théorie, il n’y a pas de problème de droits humains au niveau des États membres puisque cela fait partie des critères d’adhésion. Ainsi, tout ce qui relève par exemple du maintien de l’ordre ou des discriminations, envers les femmes, les minorités et notamment les personnes LGBT+, est géré par les ministres de l’Intérieur et/ou ceux de la Justice, car ces sujets sont perçus comme des questions de police et de justice interne plutôt que de droits humains
En revanche, s’agissant des droits humains dans les pays tiers, l’Union européenne dispose d’un outil fabuleux : les orientations sur les défenseurs des droits de l’homme, adoptées par le Conseil de l’UE en 2004 et révisés en 2008, pour renforcer l’action en termes de soutien et de protection des défenseurs des droits humains au sein de ces pays…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/10/2022

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