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Le 24 février 2022, nous sommes réveillés à cinq heures du matin par des sons étranges qui ressemblaient à des détonations. Les enfants dormaient paisiblement dans leurs lits, mais les téléphones se déchiraient de messages incessants. La guerre avait commencé.
Les explosions, qui se sont avérées être des frappes de missiles, ont été signalées à Kyiv, Kharkiv, Ivano-Frankivsk et dans d’autres villes du pays. L’une des premières frappes a détruit un immeuble dans un site militaire de Brovary où habitait le professeur de danse de notre fille aînée. Plus tard, je suis montée dans la voiture pour aller chercher une amie qui ne répondait pas à mes appels téléphoniques. Des chars ukrainiens venaient à ma rencontre. Leurs chenilles laissaient des traces sur l’asphalte.
Les rumeurs sur la guerre circulaient depuis plusieurs mois. Les services de renseignement américains et britanniques publiaient des cartes d’une éventuelle attaque russe. Les autorités ukrainiennes réagissaient nerveusement, soulignant le manque de moyens russes pour une invasion à grande échelle. Pendant ce temps, les ambassades européennes quittaient le pays en urgence. Les entrepreneurs et les diplomates ont fui, les entreprises internationales ont fait leurs valises.
On a lu des analyses dans les médias. Certains ont même préparé un « kit/sac à dos d’urgence » et ont prévu un plan B en cas de guerre. Au travail, on est passé sur des messageries cryptées et on a discuté de moyens de communication alternatifs en cas de panne d’Internet…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 27/10/2022

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