Le sport en Europe s’est développé, notamment depuis le xxe siècle, à partir des « valeurs éternelles du sport » du comte Pierre de Coubertin, diffusées à travers les Jeux olympiques et dans le cadre d’une progressive institutionnalisation du sport dans la société mondiale. Son développement dans les cultures et au sein des nations du monde reste assez dichotomique dans le discours dominant relayé par les médias et les discours officiels : le sport est clairement perçu comme nécessairement « bon » car porteur de règles, de vertu, de respect des autres comme de soi-même, mais aussi comme forme de régulation des affects et des comportements humains. De ce point de vue, le sport est marqué par une éthique intemporelle (Bodin et al., 2011).
Le rôle du sport dans les relations internationales a été souligné par Joseph Nye dans son approche du soft power, notamment dans le cadre d’une culture dite « populaire » et d’une large diffusion au sein des médias (2004). Le sport, ou la « diplomatie sportive », est une des composantes de l’influence sur les opinions publiques dans le monde et donc un pilier de la diplomatie publique, sans recours à la propagande ni influence ouvertement gouvernementale.
D’après une enquête de l’Eurobaromètre, plus de 40 % des Européens pratiquent une activité sportive de façon hebdomadaire (Vale et Lastennet, 2021). Au fil des années, la sensibilisation au sport s’est accrue au sein de l’Union européenne non seulement comme un facteur pouvant avoir un impact économique mais aussi comme un outil d’inclusion sociale, de lutte contre la discrimination et la xénophobie et de construction d’un sentiment d’appartenance (Tomaselli, 2020)…