La désinformation n’est pas un phénomène nouveau, mais a récemment gagné en importance en raison de la rapidité de sa diffusion et de son omniprésence. Les fausses informations et les manipulations affectent en effet la vie de tous les Européens, influencent leurs opinions et leurs décisions, polarisent les débats, créent ou exacerbent des tensions au sein de la société et, dans de nombreux cas, déstabilisent les systèmes électoraux en incitant à la méfiance vis-à-vis des institutions. Sur les réseaux sociaux, près de 63 % des jeunes Européens sont exposés à des fake news plus d’une fois par semaine, selon l’Union européenne.
La propagation des infox et de la désinformation a pris une dimension sans précédent en Europe durant l’épidémie de Covid-19, avec un impact négatif sur l’acceptation de la vaccination. Le taux de vaccination est en moyenne de 66 % des populations concernées en décembre 2021, mais avec des différences notables selon les régions : à l’Ouest (notamment au Portugal et en Espagne), le taux est proche de 80 % tandis que de nombreux pays d’Europe centrale et orientale, comme la Slovaquie, restent en dessous de la barre des 50 % voire encore moins (24 % en Roumanie et en Bulgarie). Néanmoins, la question de la désinformation a été au centre des préoccupations dans de nombreux pays au moment de l’attaque militaire russe contre l’Ukraine fin février 2022, avec une inquiétude croissante sur les dangers liés à la diffusion de théories complotistes et de campagnes de propagande russes…