À l’occasion du Sommet de Bruxelles le 21 juillet 2020, les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne se sont mis d’accord sur un plan historique, destiné à relancer l’économie européenne suite à la première crise du Covid-19. Dans sa déclaration d’intention stratégique, le plan de relance souhaite « rendre l’Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente » (Commission européenne, n. d.).
Le sommet qui a conduit à l’accord sur ce plan de relance a duré pas moins de 90 longues heures. Elles ont néanmoins été précédées de nombreux jours de discussions préalables, qui ont permis de faire émerger dans l’agenda européen la nécessité de débattre sur ce plan de relance. Discuté dès le mois de mars 2020, le principe en a été acté au Conseil européen du 23 avril, après des atermoiements de certains pays européens, et dans des conditions suffisamment larges et non opérationnelles pour qu’il puisse l’être à l’unanimité. Car dès les discussions préalables à cette réunion, des divergences sont apparues entre les États sur les mécanismes concrets de la mise en œuvre de ce plan, avec à terme une dette contractée en euros sur les marchés financiers. Là où la France, l’Italie et l’Espagne en tête défendaient une mutualisation de la dette pour financer le plan, les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, la Suède et l’Allemagne souhaitaient un financement par recours à l’emprunt collectif des États membres, mais avec un engagement individuel des États à hauteur des financements obtenus…