La rationalité bourgeoise, par essence instrumentale, promeut l’archétype du marché et du pouvoir intégrés. Elle débouche sur l’ouverture au monde et à l’impérialisme. Il en découle consolidation des structures bureautiques, centralisation politique, industrialisation, croissance économique, financement de l’urbain au détriment du rural et insularisme des populations. Or, l’État périphérique – qui se trahit par la cohabitation « dans une formation sociale [de] l’amalgame d’un État censé souverain et une classe dirigeante extérieure » (Pierre Louis, 2015, p. 134) –, sans prendre le recul nécessaire pour scruter l’ordre mondial et les normes qui régissent son fonctionnement, adopte le modèle de l’impérialisme. En témoignent les États périphériques dépendants, dont leur souveraineté et leur économie accusent une asthénie par l’imposition d’une série de politiques économiques néolibérales. L’État haïtien n’échappe pas à cette catégorie. C’est d’ailleurs dans la trame colonialiste que s’est enfermé le chef d’État d’alors, Jean-Claude Duvalier, qui s’est inspiré de la philosophie politique des anciens présidents, tels Lysius Salomon (1879-1988) et Sténio Vincent (1930-1941), qui firent appel au capital extérieur. Par conséquent, le financement étranger serait investi sous une forme quelconque et, le cas échéant, servirait l’économie réelle ; car il y aurait une source de production, un marché et ainsi de suite. Mais la réalité des ONG s’avère pire. Cela serait plutôt prétendre faire de la finance dans des milieux où l’activité économique à proprement parler est absente…