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Spécialiste de la communication diplomatique, Pierre Henri Guignard a fait une grande partie de sa carrière de haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères. Partisan d’une plus grande inclusion de la société civile dans les instances décisionnelles internationales, il revient pour Hermès sur sa conception du métier de diplomate, sur les interactions voire les partenariats qui se nouent au quotidien avec les ONG ainsi que sur le concept de « multilatéralisme participatif ».Damien Larrouqué : Comment définiriez-vous le métier de diplomate ?Pierre Henri Guignard : Je dirais que le travail de diplomate est d’abord un travail d’observateur. Les diplomates sont des observateurs attentifs du contexte dans lequel s’exerce la relation bilatérale ou multilatérale. Ensuite, ils sont aussi des passeurs ou, plus exactement, des médiateurs, lorsque la situation l’exige. Ils restent enfin des agents des États qui assurent le rayonnement de ces États. Ils sont ainsi porteurs d’une image nationale. La défense de l’intérêt national passe par la promotion des intérêts de l’État. Les diplomates sont aux avant-postes de cette promotion et du rayonnement de leur pays.DL : Diriez-vous que ce métier a évolué au cours de votre carrière ?PHG : Il a changé, mais pas fondamentalement. On lit souvent que le fait que les chefs d’État et de gouvernement échangent directement retire de l’importance au travail des diplomates. C’est à la fois vrai et faux. C’est vrai parce que les relations directes entre les chefs d’État et de gouvernement sont certes plus récurrentes qu’à l’époque du camp du Drap d’Or [sourire]…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/06/2022

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