La montée en puissance des ONG est liée au développement de l’aide publique, une aide dont il est assez difficile de cerner les contours tant elle recoupe des aspects divers. Comparer les actions de différentes agences permet cependant d’obtenir des informations sur les enjeux stratégiques et communicationnels qui façonnent l’aide publique au développement dont dépend un grand nombre d’ONG.
La contribution qui suit apportera un éclairage sur le mode de fonctionnement de deux agences d’aide au développement européennes, l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence suédoise de développement et coopération internationale (ASDI). La comparaison de ces deux agences permettra de définir deux modèles de diplomatie très différents : la diplomatie économique privilégiée par l’AFD et la diplomatie de coopération mise en place par l’ASDI. Comme nous le verrons, ces particularités s’expliquent par l’histoire des deux pays et par leurs systèmes politiques. Cette contribution apportera un premier éclairage sur le contexte dans lequel certaines ONG s’inscrivent, à savoir leur relation avec des États donateurs qui ont leurs propres intérêts et leur propre approche de l’aide au développement ; ce lien entre État et ONG sera approfondi à travers les deux entretiens qui suivent : celui mené avec Coordination SUD, une ONG française qui collabore avec l’AFD, et celui réalisé avec l’ASDI.
L’aide au développement est le fait d’ONG, phénomène au cœur de ce numéro d’Hermès, mais aussi de particuliers, d’entreprises, de fondations et bien sûr d’États par leurs apports financiers colossaux mais également par leur rôle clé dans la gouvernance du monde…