Des réseaux sociaux il sort, une fois de plus, un livre. Comme pour dire la pervasivité du numérique, qui envahit tous les espaces, mais aussi l’institutionnalisation publique que marque encore le fait d’éditer un ouvrage. Ce livre est un livre de communications car il implique cinq niveaux de communication : entre jeunes sur les réseaux sociaux, autour des pratiques sexuelles (lesbiennes), autour du religieux – à la fois dans une critique radicale (de l’ordre du blasphème) et dans la difficulté de défenseurs d’une religion à s’exprimer sans contradiction manifeste à son propos – et enfin médiatique et publique (de l’ordre du scandale et de l’affaire). Ce livre est lui-même naturellement une partie d’un programme de communication visant, à l’heure d’un procès des accusateurs (juin-juillet 2021), à reconstruire la figure publique de la victime, souvent pensée publiquement comme auteure d’un délit, sous les catégories de la fragilité et de l’innocence. Sa visite de la grande mosquée de Paris (juillet 2021), guidée par le recteur, s’inscrit dans cette opération visant d’une part à « faire comprendre » sa position, d’autre part à « réconcilier » et montrer une bonne volonté apprenante. Le livre, publié par un grand éditeur parisien, est par ailleurs précédé et complété d’interviews de la jeune femme et de ses parents dans les médias.
C’est un livre dans lequel la communication a, en effet, une place centrale, car il dit comment la vie d’une jeune fille, mineure (elle a alors 16 ans), fléchit sous les insultes et les menaces proférées sur les réseaux sociaux numériques…