La télévision (TV) est l’un des piliers de la société de consommation moderne (Baudrillard, 1970). Elle apparaît également de nos jours comme un média incontournable de l’hypermodernité numérique (Tapia, 2012). Par ailleurs, la sociologie du sport a montré que le football (FB) est un phénomène social majeur étroitement imbriqué au succès de la TV (Borel-Hänni et Wille, 2015). Dans un cadre où « le stade devient donc toujours plus ce studio de télévision à ciel ouvert » (Blociszwesky, 2004, p. 238), les évolutions contribuent à la mise en scène du spectacle sportif et de son arbitrage. Depuis les années 1990, la possibilité d’assister les arbitres avec les technologies de l’information et de la communication (TIC) est régulièrement évoquée, suscitant une controverse au sein des instances du FB (Desfontaine, Morales et Terral, 2022). Cet article propose d’apporter des pistes de réponses à cette question : dans quelle mesure les débats qui accompagnent la mise en œuvre de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR) illustrent-ils l’évolution des interactions entre FB et stratégies communicationnelles télévisuelles ?
Qu’il s’agisse d’une chaîne généraliste ou sportive, le discours des commentateurs s’organise autour d’un « imaginaire de la vérité » (Duvant et Nuytens, 2019). De fait, la remise en question dépréciative de la fiabilité arbitrale occupe amplement des programmes télévisuels qui décryptent les moindres actions litigieuses (Terfous et Rix-Lièvre, 2015). Ce contexte critique constitue un terreau propice aux arguments pro-VAR…