Alors qu’elle subit depuis dix ans une crise alimentaire que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne va qu’empirer, l’Afrique centrale et de l’Ouest fait face à un climat d’instabilité politique marqué par la menace des groupes terroristes locaux. Dans ce contexte où les privations et l’absence de perspectives renforcent la marginalisation sociale, l’ONG Research Institute for Development s’applique à maintenir des valeurs fondamentales dans les territoires vulnérables du Cameroun avec l’implication de la population locale.Lucia Granget, Tony Nganou et Franck Renucci : Pouvez-vous nous présenter Research Institute for Development (RIDEV) au Cameroun, que vous présidez ?Théophile Sobngwi : Je dirige l’ONG RIDEV au Cameroun. Cette organisation de la société civile à but non lucratif est un acteur non étatique qui agit en faveur des populations vulnérables. Sa principale mission est d’améliorer la qualité de vie des habitants dans les territoires en conflit ou à risque et, notamment dans la région de l’Extrême-Nord, du Cameroun. Ses objectifs sont de contribuer au développement local et de lutter contre les violences basées sur le genre (VBG). RIDEV œuvre ainsi pour le maintien de la paix par le renforcement de la cohésion sociale, la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Afin de prendre en charge cette problématique, l’ONG s’est dotée d’un cadre d’action permettant d’analyser les facteurs de radicalisation et de mettre en œuvre des stratégies opérationnelles adaptées à l’environnement socio-économique et culturel du Cameroun…