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L’âge de l’humanitaire comme soft power occidental libéral est révolu depuis longtemps. C’est ce que constate Rony Brauman, président de Médecins sans frontières entre 1982 et 1994, après plus de 40 ans d’engagement. Du mythe des French Doctors à la dénonciation de l’instrumentalisation de l’aide, MSF s’est investie d’une mission d’assistance médicale mais aussi de communication alors que des missions humanitaires se sont vu être dévoyées et que la figure du réfugié est devenue, au fil des années, celle d’une menace.Michael Oustinoff : Le 24 février 2022, la Russie de Vladimir Poutine lance l’invasion de l’Ukraine, à la surprise de la plupart des observateurs étrangers. Comment une ONG comme Médecins sans frontières se mobilise face à cette guerre qui voit les villes du pays incessamment bombardées et des millions d’Ukrainiens jetés sur les routes ?Rony Brauman : Comme nous le faisons toujours, en prenant au tout début des contacts, notamment auprès de journalistes ou de chercheurs travaillant sur la région concernée ; mais aussi auprès de personnes ou d’institutions avec lesquelles nous avons éventuellement travaillé auparavant dans le pays. C’est le cas en Ukraine où MSF a une certaine implantation depuis 2014, au début du conflit armé dans le Donbass. Nous envoyons d’abord une ou plusieurs équipes dites exploratoires. Il s’agit de voir où et comment nous rendre utiles, dans le domaine médical en priorité : chirurgie, fournitures médicales comme des médicaments, du matériel consommable, des équipements de traumatologie, etc…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/06/2022

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