Article
Les années 2021 et 2022 ont été éprouvantes pour les ONG polonaises actives dans le soutien aux personnes exilées, mobilisées aux frontières avec le Bélarus et l’Ukraine. L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février 2022, et la fuite consécutive des habitantes et des habitants des villes bombardées vers la Pologne, la Roumanie, la Moldavie, la Hongrie et la Slovaquie ont suscité une mobilisation citoyenne massive dans les pays d’accueil. En Pologne, des dizaines de milliers d’individus ont ouvert leurs maisons aux nouveaux « invités », ont aidé à transporter les personnes arrivant à la frontière ; des entreprises ont proposé des services gratuits et facilité l’accueil des familles de leurs salariés ukrainiens.
Cependant, pour les ONG spécialisées dans l’accueil des réfugiés, cette mobilisation laisse un goût amer. Le traitement radicalement différent des personnes migrantes – repoussées à la frontière polono-bélarusse entre l’été 2021 et le printemps 2022 mais accueillies à bras ouverts lorsqu’elles fuient la guerre en Ukraine – devient particulièrement saillant pour celles et ceux qui s’étaient engagés dans des actions d’aide et de plaidoyer lors de la première séquence et qui poursuivent cet engagement au cours de la deuxième séquence. C’est le cas du réseau d’ONG Grupa Granica (« Groupe frontière »), réunissant une quinzaine d’organisations (Nomada, Polskie Forum Migracyjne, Stowarzyszenie Interwencji Prawnej, Homo Faber, Fondation Helsinki pour les Droits humains, Salam Lab, Dom otwarty, Chlebem i sola, uchodzcy…
Auteur
Sur un sujet proche
- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/06/2022

Veuillez patienter...