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Dominique Wolton : Que vous évoquent les termes « communication » et « confiance » ?François Hollande : La confiance est le fondement même du rapport politique. Il n’est pas possible de convaincre s’il n’y a pas de confiance entre l’émetteur – celui ou celle qui va briguer ou qui exerce déjà une responsabilité – et le récepteur – c’est-à-dire le citoyen. Quand je suis le destinataire d’une communication, je veux savoir à qui j’ai à faire, si l’émetteur est digne de foi. Or, c’est précisément parce que la confiance s’est détériorée ces dernières années que l’idée même de représentation a été contestée et que le citoyen doute de ce qui lui est dit, y compris lorsque le message vient du sommet de l’État.
C’est ici que la communication devient nécessaire. Mais celle-ci peut donner l’impression d’une instrumentalisation. Pour cette raison, j’estime que la meilleure forme est celle qui révèle une sincérité à travers une adresse directe sans intermédiaire. Bien sûr, cela ne signifie pas que toute communication doit ignorer les journalistes, etc. car le citoyen doit disposer d’un « garant » qui éclaire. C’est toute la différence avec les conseillers en communication qui, eux, sont généralement dans l’ombre et privilégient les images et les symboles plutôt que le fond.
C’est la raison pour laquelle j’ai été le plus à l’aise dans les interventions que j’ai pu faire à la télévision, dans des moments et des épreuves où il n’y avait rien entre les Français et moi : c’était simplement l’expression d’une parole qui était attendue…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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