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Qualifiée aux xixe et xxe siècles, à partir de son fonctionnement économique, d’« industrielle » puis de « post-industrielle » – en opposition au stéréotype de la société « traditionnelle » agricole et rurale –, la société moderne a reçu, dans la seconde moitié du siècle dernier, de nouvelles dénominations. Ainsi, le « phénomène bureaucratique », à l’origine d’une société « bloquée » (M. Crozier, 1962, 1970), s’est cristallisé dans les pays de l’Est en une « société bureaucratique » dont C. Castoriadis (1973) a dénoncé les méfaits. Parmi ces appellations figure la « société de confiance », thème et titre d’un livre publié par A. Peyrefitte en 1995. Issu d’une thèse de doctorat d’État soutenue à la Sorbonne l’année précédente, cet ouvrage vise à montrer et démontrer le rôle décisif du « facteur mental » dans le développement économique. Son principal objet est, plus précisément, de mettre en évidence, à côté de la part qui revient au capital et au travail, les ressorts mentaux dudit développement.
Un tableau historique est à cette fin proposé, dans lequel mécanismes inhibiteurs et mécanismes libérateurs sont rapportés à des œuvres ou des faits qui les ont suscités. Divers et divergents courants de pensée et la déchirure dans la robe sans couture – la fracture religieuse engendrée par le protestantisme qui a assigné un nouveau sens à l’activité mondaine – sont ainsi répertoriés. Une série de jalons est mise en place qui marque l’avènement puis l’inégale diffusion d’une confiance dans l’individu…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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