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A priori, un terme comme celui de « confiance » semble rassurant tant il semble aller de soi. Le Larousse le définit comme le « sentiment de quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre, à quelque chose : notre amitié est fondée sur une confiance réciproque ».
Les choses se compliquent lorsque l’on s’aperçoit que confiance et se fier dérivent du même mot latin fides, et que celui-ci signifie aussi bien la foi que la croyance. Le Larousse donne du verbe se fier la définition suivante : « Accorder du crédit à quelque chose, croire en sa valeur, en sa réalité ». L’exemple donné en illustration souligne toutes les limites d’un tel « crédit », liées à la subjectivité intrinsèque du terme : « Se fier aux apparences ». La confiance n’est cependant pas qu’une donnée subjective : ce n’est pas uniquement par amitié pour son docteur qu’on va le consulter, mais pour des raisons que l’on estime être d’ordre objectif, pour ne prendre que cet exemple. On pense à l’équivalent allemand das Fürwahrhalten utilisé notamment par Kant – littéralement : le fait de « tenir » (halten) quelque chose pour « vrai » (wahr). Voilà sur quoi s’appuie, sur sa face objective, le terme de confiance, dès lors inséparable de celui de vérité.
Mais le fait de tenir une chose pour vrai n’implique pas qu’elle le soit, et l’on voit les dérives d’un tel excès de confiance en la confiance à l’ère de la post-vérité (McIntyre, 2018) qui se caractérise par le primat du jugement subjectif établi sur des faits « alternatifs »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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