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Dominique Wolton : On observe aujourd’hui à la fois une explosion de la communication sous toutes ses formes (presse écrite, radio, télévision, Internet) et un besoin de confiance de plus en plus grand. Pourtant, s’il n’y a pas de communication sans confiance, ces deux notions ne vont pas nécessairement de pair. Concernant les rapports entre science et technique, qu’est-ce qui a changé dans les trente dernières années dans cette relation entre confiance et communication ?Antoine Petit : Ce qui importe, c’est de faire de la pédagogie et d’expliquer en quoi consiste la démarche scientifique. La science, ce n’est pas de la croyance : c’est de la connaissance, dont le principe, en général, peut être compris par le grand public. Prenons l’exemple du réchauffement climatique : tout le monde n’est pas devenu spécialiste des modèles du climat. Néanmoins, je pense que les citoyennes et citoyens, aujourd’hui, comprennent mieux quelle est la démarche des scientifiques – telle celle du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ou GIEC.
Il en est de même pour la crise sanitaire liée au Covid-19 : la démarche scientifique consiste à dire aux anti-vaccins : « regardez les statistiques ; tant de gens sont vaccinés, tant de gens ont eu des conséquences néfastes, etc. », et de leur expliquer en quoi le « je connais quelqu’un qui… » n’a pas de valeur scientifique. Ce n’est pas une question de croyance.Dominique Wolton : Ne sommes-nous pas cependant aussi dans une forme de croyance, dans la mesure où nous autres, scientifiques, croyons en la rationalité…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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