Anne Lehmans : Comment définiriez-vous la confiance ?Linda Cambon : C’est l’assurance de la personne qui se fie à quelqu’un ou quelque chose. Dans mon domaine d’expertise, la santé publique ou santé des populations, plusieurs types de confiance coexistent. Le premier est la confiance dans le comportement, la mesure ou le traitement pour préserver sa santé : on pense que prendre ce traitement, suivre cette mesure ou changer ses comportements permettra de rester en bonne santé ou de retrouver la santé. Le second est la confiance dans sa capacité à mettre en place des recommandations en matière de santé, qui associe la confiance en soi et sa capacité à mobiliser des ressources pour mettre en place la recommandation. Le troisième est la confiance vis-à-vis de ceux qui mettent en place les mesures et les recommandations : les autorités sanitaires, le médecin de famille, une organisation professionnelle, tous ceux qui ont « autorité à conseiller », que cette autorité soit réelle ou légitimée. Enfin, le quatrième type est la confiance en un autre qui nous ressemble ou auprès de qui on souhaite être identifié : ce qui fait qu’on aura tendance à suivre ce qui est promu ou mis en place par les pairs et rassure notre sentiment d’appartenance à ce groupe. En santé publique, la définition de la confiance est donc multiforme.Anne Lehmans : Par rapport à votre champ de spécialité, quelle place accordez-vous à la gestion et à la prise en compte de la confiance du public envers le politique, envers les autorités sanitaires, envers la santé publique en général …