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Communication et confiance. Deux mots proches dans leur étymologie, qui partagent la racine cum (avec) : confiance du latin cum/fidere qui contient l’idée de « se fier à » ; communication, comme l’action de mettre quelque chose en commun, en partage. Deux notions qui, si l’on y réfléchit bien, ne devraient pas être séparées. En tant que communicante je ne conçois pas l’une sans l’autre. Car que communique-t-on quand la confiance n’est pas de la partie ? Quand le récepteur ne peut se fier à l’émetteur, et réciproquement ?
La confiance est par essence un abandon, la décision de se fier à l’autre, de le croire. Cette décision est fondatrice, elle pose un socle sur lequel va pouvoir s’engager une relation humaine. Elle présuppose la vérité de la parole de l’autre. D’ailleurs, la langue anglaise, toujours plus conceptuelle, nous rappelle ce lien insoluble entre confiance et vérité : trust/truth/true. Chacun sait pourtant que la vérité a sa part de subjectivité, mais la confiance suppose malgré tout qu’au moment où le sujet énonce son propos, on ne puisse mettre en doute sa parole et sa sincérité.
Dans son Éloge de la confiance, Michela Marzano (2012) souligne la part d’irrationnel qui y préside, et l’impossibilité de fonder une vraie relation de confiance seulement sur du rationnel et sur la connaissance objective que l’on aurait d’autrui. Oui, la confiance est bel et bien un pari, où l’intuition et un brin de lâcher-prise interviennent. La confiance est ce saut dans le vide qui va autoriser la coopération, c’est la reconnaissance que grâce à l’autre on peut aller plus loin…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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