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Anne Lehmans : Quelle serait votre définition de la confiance ?Nicolas Théry : Ma conviction est que le vrai contraire de la confiance n’est pas la défiance mais la peur : dans la période que nous traversons, c’est le sentiment qui me paraît le plus dangereux, en particulier dans la relation à l’autre. Ma définition de la confiance, c’est ainsi l’absence de peur, la capacité à être présent au monde, aux autres et à soi-même. À travers le choix de l’empathie, de l’écoute et de la construction collective et donc une acceptation pleine et entière de l’autre sans être dupe, manipulé ou manipulateur. Faire confiance, c’est faire le pari d’une relation interpersonnelle positive, qui fasse émerger un intérêt commun.Anne Lehmans : Cette définition vaut-elle aussi pour le monde de la banque ?Nicolas Théry : Dans le monde de la banque, la confiance est clé puisque nous parlons projets et avenir avec nos clients. Fondamentalement, nos clients se disent : « Je confie mon épargne à une institution, je crois légitimement que je vais la retrouver et que la promesse de rémunération et de restitution va être tenue. Et mon banquier aussi me fait confiance en me prêtant des fonds qui me permettent d’avancer dans mes projets et construire mon futur. » Il y a donc a priori une absence de jugement et une empathie qui est fondamentale pour la confiance. Le secret bancaire a là sa vertu positive. « Vous pouvez compter sur moi pour ne pas juger la manière dont vous gérez votre argent, dont vous construisez votre avenir, dont vous voyez vos projets…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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