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La confiance se base principalement sur la relation avec l’autre, celle ou celui à qui on se fie. Pourtant, la représentation de la confiance se modifie progressivement à travers le déplacement du résultat de la confiance (ce à quoi l’on croit) dans le fondement de cette même confiance (ce sur quoi on se base pour avoir confiance). C’est l’influence grandissante des dispositifs mais aussi, plus structurellement, l’évolution sociale, qui ont été à l’origine de ce glissement. Relevée par Habermas, l’hégémonie du progrès scientifique et technique a ainsi durablement influencé le monde économique, à travers l’industrie, mais aussi le modèle de société en rationalisant les logiques d’échange et de communication humaines. Dans un premier temps, l’influence du rationnel imprime aux comportements et aux liens sociaux une réification calquée sur la notion scientifique de système. La société est réduite au réseau des individus qui la composent. La communication évolue vers un ensemble d’interactions. La confiance, autrefois basée sur la relation humaine, devient pondérée, mesurée et quantifiable. Dans un second temps, la technique va prendre le pas sur la science. Basé sur la figure du réseau, le traitement des relations dans certains domaines clés de l’économie (flux monétaire, valeur des entreprises, circulation des biens et des personnes) va alors progressivement s’émanciper des hommes pour adopter une formalisation technologique digitale. Au regard de cette automatisation, Dominique Cardon (2010) a mis au jour l’impossibilité de vérifier la neutralité des algorithmes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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