La gestion de crises est un des domaines stratégiques du management des systèmes complexes. Gérer une crise, c’est mobiliser de manière la plus efficace possible des moyens mis à la disposition d’un décideur pour imaginer, mettre en œuvre et évaluer des solutions les plus pertinentes possible menant à sa résolution.
Pour cela, la connaissance est le véritable carburant de l’anticipation et de la conduite de l’action. Elle est un critère majeur de différenciation pour maîtriser la criticité des situations. Elle s’élabore à partir de masses de données qui dépassent aujourd’hui les capacités de compréhension humaine et qui nécessitent le recours à des techniques utilisant les big data et l’intelligence artificielle (IA).
Depuis quelques années, le développement d’agents logiciels « intelligents » progresse vers une plus grande autonomie, mais de nombreux obstacles restent encore à surmonter pour atteindre la promesse de véritables systèmes capables de se substituer aux experts humains. Dans un avenir proche, ces experts et ces systèmes artificiels vont devoir continuer de « travailler en équipe », de manière collaborative. Les améliorations attendues sont dépendantes des progrès de l’interaction Humain/Machine intelligente. Le concept de « Human-Autonomy Teaming » (HAT) a été proposé par des équipes de recherche américaines du NASA Ames Research Center (2018) pour rendre compte de cette collaboration.
Cette « collaboration » étrange, mêlant intelligence artificielle et naturelle, contribue à l’émergence de systèmes hybrides, anthropotechniques, qui n’est pas sans poser de problèmes concrets, du côté des humains comme de celui des machines…