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Est-il pertinent de parler d’une dimension religieuse de la confiance ? L’échange « horizontal » entre les personnes, qui constitue la communauté humaine, a-t-il à gagner à s’enrichir d’une dimension « verticale », transcendante, échappant à tout contrôle, à toute maîtrise ? La foi religieuse est au plus haut point la totale remise de soi à un « autre », le « tout-autre ». N’est-elle pas en fin de compte le renoncement à son « quant-à-soi », la perte de toute autonomie ? Cela entre en contradiction avec la requête d’autonomie de l’homme de la modernité et son rejet de toute soumission à un vouloir qui lui est étranger, imposé de l’extérieur, d’« en-haut ». Il récuse toute « hétéronomie » qui le réduirait à l’état de marionnette manipulée par un autre.
En tant que nous sommes fondamentalement des êtres de relation, de communication, d’échange, de dialogue, la confiance est pourtant essentielle à la vie humaine en tant qu’elle est vie sociale. Elle est le « ciment de nos sociétés » (Marzano, 2010, p. 11). C’est d’abord l’attitude de l’enfant qui n’a pas d’autre choix que de faire confiance à ses parents. Grâce à cette confiance, il pourra s’approprier le monde environnant et sortir de la fusion qui caractérise les premiers instants de la vie. La séparation devra se faire et l’acquisition de son autonomie, ce qui va rarement sans tensions ou conflits. D’autres adultes pourront jouer ce rôle auprès de l’enfant, particulièrement ceux qui occupent la fonction d’éducateurs. L’enfant doit leur faire confiance, tout en acquérant progressivement une distance à leur égard qui lui permettra de devenir davantage lui-même…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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