CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Quel rapport établir entre confiance, légitimité politique et diversité culturelle ? Comment comprendre la défiance du Cameroun anglophone à l’égard du « pouvoir gouvernant » et, plus globalement, à l’égard du Cameroun francophone ? Comment s’est construite cette défiance dans la trajectoire historique de l’État postcolonial jusqu’à la quasi-rupture qu’est la guerre de sécession ? Au Cameroun, en effet, la crise politique et sécessionniste qui sévit dans les régions anglophones depuis octobre-novembre 2016 a révélé, d’une part, le « malaise historique anglophone » dans la cohabitation avec les francophones, et d’autre part, des fissures dans le collectif national. Les manifestations des avocats et enseignants anglophones pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et la francophonisation des systèmes éducatif et judiciaire anglophones, violemment réprimées par le pouvoir, avaient débouché sur une guerre sécessionniste qui dure depuis cinq ans. La guerre de sécession du Cameroun anglophone semble être le point de rupture d’une réunification manquée, entre francophones et anglophones, au lendemain des indépendances du Southern Cameroon, sous administration coloniale britannique, et de la République du Cameroun, passée sous le giron de la France au lendemain de l’expédition militaire franco-britannique contre l’Allemagne en terre camerounaise, en 1918.
La présente contribution ambitionne de mettre en lumière la manière dont s’est construit l’État-nation au Cameroun. En partant des approches théoriques de la défiance/confiance dans les institutions publiques (Rosanvallon, 2006 ; Laurent, 2012) croisées à celles des contre-discours en communication politique (Wolton, 1989 ; Tatchim, 2020 ; Angenot, 1989 ; Auboussier, 2015), un éclairage est apporté sur la place de la légitimité politique et des luttes discursives dans la crise de cohabitation entre les Cameroun anglophone et francophone…

Nicanor Tatchim
Nicanor Tatchim est docteur de l’université Paris-Est Créteil en communication politique et des institutions publiques (communication d’État). Il est qualifié aux fonctions de maître de conférences en sciences de l’information et de la communication (CNU-71e section) et attaché d’enseignement et de recherche à l’université de Lille. Il est chercheur associé au Céditec (université Paris-Est Créteil) et au Gériico (université de Lille).
Il vous reste à lire 88 % de cet article.
Acheter cet article 3,00€ 5 pages, format électronique
(html et pdf)
add_shopping_cart Ajouter au panier
Autres options
Membre d'une institution ? business Authentifiez-vous
Déjà abonné(e) à cette revue ? done Activez votre accès
Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour CNRS Éditions © CNRS Éditions. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...