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François Pradal : Diplomate dans plusieurs pays, en Égypte, au Maroc, en Irak, au Liban, au Bahreïn, ambassadeur de France au Yémen, tu es aujourd’hui écrivain, traducteur. Comment définirais-tu la confiance ?Gilles Gauthier : La confiance, c’est la foi en l’autre, le fait de croire en l’autre. Elle fonctionne dans les deux sens. Ce n’est pas seulement avoir foi en l’autre, c’est aussi le fait que l’autre ait foi en vous. Confiance et fiabilité vont de pair. Et la confiance est à la base de la diplomatie ; depuis le début, quand les premières petites cités grecques envoyaient des émissaires quelque part, au péril de leur vie, il fallait qu’existe cette confiance minimale de ne pas être tué, de pouvoir se parler même entre ennemis.François Pradal : Une communication est-elle possible en diplomatie sans confiance ?Gilles Gauthier : Une communication sans confiance, est-ce une communication ? C’est un discours, c’est un discours de propagande. On dit que la communication doit passer, c’est-à-dire qu’elle doit circuler de l’un à l’autre. S’il n’y a pas un minimum de confiance dans la parole de celui qui parle, la communication n’est pas très différente d’un bruit, sans effet autre que celui de satisfaire celui qui le prononce. Sans un minimum de confiance, il n’y a pas de communication possible.François Pradal : L’essentiel de la diplomatie consiste à construire de la confiance, de la relation. Dans quelle mesure peut-on le faire ? Comme dans une relation avec des puissances qui sont non amicales, en tout cas qui peuvent avoir des intérêts divergents des nôtres…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021

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