Pas de communication sans confiance, et pas de confiance sans communication. Les deux vont de pair, mais l’attelage est incertain. Les évènements, les contradictions de la vie et l’Histoire n’arrêtent pas de les dissocier. Et simultanément, il n’y a jamais eu autant de communication et, donc, besoin de confiance. En effet, comment informer et communiquer sans respect et sans confiance ? La contradiction est donc centrale. Les deux ne peuvent être séparés et, en même temps, tout pousse à cette dissociation dans un monde ouvert où tout circule, avec autant d’appels à la vérité et à l’authenticité que de rapports de force, de mauvaise foi et de défiance. Le monde contemporain ne peut exister sans communication et sans confiance, mais les deux ne se renforcent pas. Il suffit d’écouter les conversations quotidiennes pour se rendre compte de l’omniprésence de ces deux mots, et en même temps de la méfiance que l’on éprouve à leur égard !
Le rapprochement des deux termes est à la fois un progrès politique et, en même temps, ces deux valeurs, apparemment complémentaires, n’ont jamais été autant tiraillées par des dimensions contradictoires. Plus il y a d’échanges et d’interactions, plus la méfiance se développe, alors que chacun en appelle à la confiance. Jamais autant de communication, d’appel à la confiance et jamais autant de défiance.
Comme si ces deux notions, en se télescopant, se neutralisaient. Tout glisse et tout se bloque. C’est une des grandes contradictions du monde d’aujourd’hui…