CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Archétype (n. m.)

2– Modèle original ou idéal sur lequel est fait un ouvrage, une œuvre

3Chez C. G. Jung, structure universelle issue de l’inconscient collectif qui apparaît dans les mythes, les contes et toutes les productions imaginaires du sujet sain, névrosé ou psychotique. (LAROUSSE)

4– Étalon primitif des poids et des mesures. (LITTRÉ)

5– Un modèle idéal, un type suprême ou un prototype : dans ce sens, les Idées chez Platon sont le modèle en même temps que le fondement des choses. (ENCYLOPAEDIA UNIVERSALIS)

6PSYCHOL. [Chez C. G. Jung] Symbole primitif et universel appartenant à l’inconscient collectif de l’humanité et se concrétisant dans les contes, les mythes, le folklore, les rites etc. des peuples les plus divers :

7Il [Raphaël] a chéri le thème du héros, du chevalier vainqueur de monstres, de ces monstres qu’éveille, si l’on en croit Goya, le sommeil de la raison. L’analyse des grands mythes a montré qu’il faut reconnaître là un de ces archétypes que, selon Jung, notre mémoire ancestrale, héritée des plus anciens aïeux de notre espèce, garde au tréfonds d’elle-même. (HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 332). (TLF)

8Banalité (n.f.)

9– Propos, idée, écrit sans originalité : Ne dire que des banalités. (LAROUSSE)

10– Chose triviale, vulgaire, sans originalité. Cette proposition est une banalité. Les compliments ne sont que des banalités. (LITTRÉ)

11– Ce qui est banal en général :

12… il [A. Daudet] secouait la tête avec un demi-sourire indulgent, et soupirait : « Il n’y a point de banalité dans le monde, il n’y en a que dans les esprits… » (L. DAUDET, Alphonse Daudet, 1898, p. 89).

13Ainsi faisaient en 1916 les couturiers qui d’ailleurs, avec une orgueilleuse conscience d’artistes, avouaient que « chercher du nouveau, s’écarter de la banalité, affirmer une personnalité, préparer la victoire, dégager pour les générations d’après la guerre une formule nouvelle de beau, telle était l’ambition qui les tourmentait, la chimère qu’ils poursuivaient, … » (PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 724).

14La banalité est morne parce qu’elle est le rappel et la confirmation d’une uniformité lassante. (L. JERPHAGNON, De la Banalité, Paris, Vrin, 1965, p. 55). (TLF)

15Caricature (n. f.)

16– Représentation grotesque, en dessin, en peinture, etc., obtenue par l’exagération et la déformation des traits caractéristiques du visage ou des proportions du corps, dans une intention satirique. (LAROUSSE)

17– Imitation dérisoire, charge. Molière a fait le portrait de l’avare, dont d’autres n’ont donné que la caricature. (LITTRÉ)

18– Description satirique et outrée d’une situation, d’un événement, de la réalité (ENCYLOPAEDIA UNIVERSALIS)

19– Portrait en charge, le plus souvent schématique, dessiné ou peint, mettant exagérément l’accent, dans une intention plaisante ou satirique, sur nu trait jugé caractéristique du sujet. Les légendes de ses dessins étaient célèbres, (…) aucun trône ne résistait à ses caricatures (GIRAUDOUX, Suzanne et le Pacifique, 1921, p. 210) (TLF)

20Cliché (n.m.)

21– Phototype négatif servant au tirage des épreuves. (LAROUSSE)

22– Familièrement, image commune, banalité (ENCYLOPAEDIA UNIVERSALIS)

23– Plaque métallique en relief à partir de laquelle on peut tirer un grand nombre d’exemplaires d’une composition typographique, d’un dessin, d’une gravure sur bois, sans avoir à composer, dessiner ou graver à nouveau.

24Au fig., péj., littér., dans le domaine de l’expr. verbale. Expression toute faite devenue banale à force d’être répétée ; idée banale généralement exprimée dans des termes stéréotypés. Un discours (…) contenant tous les clichés, tous les lieux communs, toutes les expressions éculées, toutes les homaiseries imaginables (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1890, p. 1267). Véritable poncif de piété, il [le Père] émaillait son discours de clichés sacerdotaux (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 98) (TLF)

25Idée reçue, idée toute faite (n. f.)

26Au fig. Adopté sans examen ; banal, sans originalité. Idée toute faite. Idée reçue, lieu commun. Elle laisse ses amis penser pour elle ; elle reçoit leurs idées toutes faites (FRANCE, Vie littér., 1888, p. 342). Expression, locution, formule toute faite. Expression figée de la langue, consacrée par l’usage et devenue banale. Phrase toute faite. Formule de politesse conventionnelle et froide. Synon. cliché. N’en pas parler du tout plutôt que d’en parler avec des phrases toutes faites (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1119) (TLF)

27Idéologie (n. f.)

28– Ensemble des représentations dans lesquelles les hommes vivent leurs rapports à leurs conditions d’existence (culture, mode de vie, croyance) : L’idéologie des romantiques allemands du xixe s. (LAROUSSE)

29– Science qui traite de la formation des idées, puis système philosophique d’après lequel la sensation est la source unique de nos connaissances et le principe unique de nos facultés. (LITTRÉ)

30– [Fin xviiie s. ; mot créé par Destutt de Tracy pour remplacer psychologie] Science des idées (au sens général des faits de conscience), de leur nature, de leur rapport avec les signes qui les représentent, et surtout de leur origine (qu’elles tirent de la seule expérience sensible, continuation du sensualisme de Condillac). Condillac, que l’on peut regarder comme le fondateur de l’idéologie (DESTUTT DE TR., Idéol. 2, 1803, p. 10). La science qui nous occupe (…) cette science si détestée des charlatans de toutes les espèces, est la chose du monde la plus enfantine (…). Nous la nommerons idéologie (…) discours sur les idées (STENDHAL, Corresp., t. 1, 1805, p. 138). De 1792 à 1800 j’ai rarement entendu citer Locke en Angleterre : son système, disait-on, était vieilli, et il passait pour faible en idéologie (CHATEAUBR., Litt. angl., t. 2, 1836, p. 240).

31Ensemble plus ou moins cohérent des idées, des croyances et des doctrines philosophiques, religieuses, politiques, économiques, sociales, propre à une époque, une société, une classe et qui oriente l’action. Idéologie chrétienne, conservatrice, révolutionnaire, réactionnaire, gaulliste, libérale, nationaliste. Sur le plan politique, c’est le développement des idéologies marxistes, socialistes, syndicalistes, qui s’affirment, par des partis et des institutions, dans tous les pays, dans toutes les classes, dans toutes les races (Univers écon. et soc., 1960, p. 64-2). Les idéologies et les utopies ouvrières reconstruisent l’économie (REYNAUD, Syndic. Fr., 1963, p. 207). Les Américains se trompent, n’est-ce pas ? Ils croient combattre le communisme avec du ravitaillement, de l’argent, des techniciens… Le communisme est une idéologie, et il ne peut être vaincu que par une autre idéologie – plus bête si possible (P. GAXOTTE ds TH. MAULNIER, Le sens des mots, 1976, p. 112) (TLF)

32Image (n. f.)

33– Représentation mentale élaborée à partir d’une perception antérieure : Image visuelle. L’image d’un être cher. (LAROUSSE)

34– Représentation (ou réplique) perceptible d’un être ou d’une chose.

35(TLF)

36Image d’Épinal (n. f.)

37– gravure à usage populaire, de style assez naïf, dont Épinal a été l’un des principaux centres de fabrication ; présentation qui donne d’un fait une version simpliste et exagérément optimiste. (LAROUSSE)

38Imaginaire (n.m.)

39– Qui n’est que dans l’imagination, qui n’est point réel. Avec une vertu qui fût imaginaire, Car je l’appelle ainsi quand elle est sans effet, Corneille, Nic. II, 3. Et cette liberté qui lui semble si chère, N’est pour Rome, seigneur, qu’un bien imaginaire, Corneille, Cinna, II, 1. (LITTRÉ)

40– Créé par l’imagination, qui n’a d’existence que dans l’imagination. Abîme, danger, péril imaginaire ; ciel, dieu, objet imaginaire ; fait imaginaire ; apparition imaginaire ; craintes, soucis imaginaires. J’ai retrouvé mon atlas d’enfant et j’y ai revu les voyages imaginaires que j’avais tracés sur les cartes avec mon crayon rouge, et les noms de villes que j’y avais soulignés (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 244).

41PHILOS. [dans la théorie de J.-P. Sartre] Domaine de l’imagination, posé comme intentionnalité de la conscience : Nous sommes à même, à présent, de comprendre le sens et la valeur de l’imaginaire. Tout imaginaire paraît « sur fond de monde », mais réciproquement toute appréhension du réel comme monde implique un dépassement caché vers l’imaginaire. Toute conscience imageante maintient le monde comme fond néantisé de l’imaginaire et réciproquement toute conscience du monde appelle et mot (TLF)

42Langue de bois (n. f.)

43– Façon de s’exprimer en utilisant des stéréotypes et des formules figées (ENCYLOPAEDIA UNIVERSALIS)

44Lieu commun (n.m.)

45– Réflexion banale, dépourvue d’originalité, idée reçue. (LAROUSSE)

46– Banalité, argument ou démonstration valable quel que soit le sujet (ENCYLOPAEDIA UNIVERSALIS)

47Expr. Lieu commun. Idée, formule générale souvent répétée et appliquée à un grand nombre de situations. User de lieux communs ; répéter, renouveler un lieu commun.

48Péj. Banalité, idée ou argument rebattu(s) :

49… Et pourtant de ces augustes bouches / Il ne sort que discours incohérents et louches, / Centons plats, lieux communs, sans style et sans couleur, / Indignes de ces gens de génie et de cœur (BARBIER, Satires, Une Soirée d’esprits, 1865, p. 80). (TLF)

50Modèle (n. m.)

51– Ce qui est donné pour servir de référence, de type (LAROUSSE)

52– Objet d’imitation. Un modèle d’écriture, de broderie. Suivre, imiter le modèle. Salomon le bâtit [le temple] sur le modèle du tabernacle, Bossuet, Hist. II, 4. Étudiez la cour et connaissez la ville ; L’une et l’autre est toujours en modèles fertile, Boileau, Art p. III. Si du même limon la nature féconde Sur un modèle égal ayant fait les humains…, Voltaire, Scythes, IV, 1.

53Fait d’un certain modèle, fait d’une certaine façon. Il est bien difficile enfin d’être fidèle à de certains maris faits d’un certain modèle, Molière, Tart. II, 2. Où la fortune a-t-elle Mis en vos mains l’époux d’un bizarre modèle ? Regnard, Démocr. IV, 7. (LITTRÉ)

54SOCIOL., ANTHROPOL. Modèle culturel, socio-culturel. Schème de référence et modèle de conduite, basé sur la culture admise, établie dans une société et qui est acquise quasi spontanément par chacun des membres qui y vivent`` (Birou 1966). L’anthropologie a défini des modèles socioculturels, c’est-à-dire des ensembles de traits qui caractérisent, globalement, les membres d’une société et qui constituent la « personnalité de base » (Sill.Psychol.1980, p. 753). (TLF)

55– Ce qui sert de référence. (ENCYCLOPEDIA)

56Mythe (n. m.)

57– Particulièrement, récit relatif à des temps ou à des faits que l’histoire n’éclaire pas, et contenant soit un fait réel transformé en notion religieuse, soit l’invention d’un fait à l’aide d’une idée. Le mythe est un trait fabuleux qui concerne les divinités ou des personnages qui ne sont que des divinités défigurées ; si les divinités n’y sont pour rien, ce n’est plus mythe, c’est légende ; Roland à Roncevaux, Romulus et Numa, sont des légendes ; l’histoire d’Hercule est une suite de mythes. Il n’est pas nécessaire que le mythe soit un récit d’apparence historique, bien que c’en soit la forme la plus ordinaire.

58Fig. et familièrement. Ce qui n’a pas d’existence réelle. On dit qu’en politique la justice et la bonne foi sont des mythes. (LITTRÉ)

59– Représentation idéalisée de l’humanité, utopie. Image simplifiée, idéalisation de quelqu’un ou quelque chose (ENCYCLOPEDIA)

60– Représentation traditionnelle, idéalisée et parfois fausse, concernant un fait, un homme, une idée, et à laquelle des individus isolés ou des groupes conforment leur manière de penser, leur comportement. Mythe du chef, du héros ; mythe de l’argent, du confort, de la minceur, de la vitesse ; mythe de la galanterie française ; mythe de la grève générale. Il entendait l’énumération de ses propres vertus : –… Un guerrier de race… de ceux qui brodent sur nos drapeaux l’or impérissable des victoires… Son tour était venu dans le cérémonial d’être transcendé par le mythe du bon général, ami de ses hommes, du grand général infatigable au combat comme aux travaux de paix (Druon, Gdes fam., t.1, 1948, p. 164). (TLF)

61Parangon (n. m.)

62– Modèle, type accompli : Parangon de vertu. (LAROUSSE)

63– Patron, modèle. Vrai parangon de vaillants et courtois, Qui m’envoyez délectable écriture, Voiture, Œuv. t. II, p. 217. Bayard, véridique auprès des princes, hasardeux dans les combats, galant auprès des dames, protecteur de leur honneur, vrai parangon de bonne foi et de vaillance, Anquetil, Inst. Mém. scienc. mor. et polit. t. I, p. 27. Que dirait ce parangon de l’orgueil monarchique [Louis XIV], s’il voyait aux écoles, avec tous les enfants de la race sujette, un de ses arrière neveux [un des fils du duc d’Orléans] sans pages ni jésuites ? Courier, Simple discours.

64Ce qu’il y a de plus excellent, en parlant des personnes ou des choses. Anne, puisqu’ainsi va, passait dans son village Pour la perle et le parangon, La Fontaine, Cas. Par ce parangon des présents Il croyait sa fortune faite, La Fontaine, Fabl. XII, 12. (LITTRÉ)

65– Le modèle, le représentant typique de. Parangon de vertu. Ces grands patriotes, ces types du père de famille, ces parangons de modestie, après nous avoir signalés aux belles citoyennes, nous vouent à l’exécration de la postérité (Proudhon, Confess. révol., 1849, p. 378). La perle, le phénix et le parangon des soubrettes en la personne de l’incomparable Zerbine (Gautier, Fracasse, 1863, p. 188). Le modèle et le parangon des saloirs (A. France, Mir. Gd St Nic., 1909, p. 70). (TLF)

66Perception (n. f.)

67– Idée, compréhension plus ou moins nette de quelque chose (LAROUSSE)

68Terme de philosophie. Acte par lequel l’esprit aperçoit l’objet qui fait impression sur les sens. Toute sensation, tout phénomène de sensibilité spéciale ou générale se compose de trois actes différents : l’impression, la transmission, la perception. Nos jugements ont plus d’étendue que nos perceptions, Malebranche, Rech. vér. III, II, 9. Nos sensations sont purement passives, au lieu que toutes nos perceptions ou idées naissent d’un principe actif qui juge, Rousseau, Ém. II, Il.[Epicure] a su démêler deux choses dans nos sensations : la perception qui est toujours vraie, parce qu’elle n’assure que ce que nous sentons ; le jugement qui peut être faux, lorsque, d’après nos perceptions, nous jugeons de ce que les choses sont en elles-mêmes, Condillac, Hist. anc. III, 25. Le sentiment d’une perception n’est que l’être pensant existant d’une certaine manière, Bonnet, Ess. psych. ch. 35. (LITTRÉ)

69– Représentation consciente des objets. (ENCYCLOPEDIA)

70– Opération psychologique complexe par laquelle l’esprit, en organisant les données sensorielles, se forme une représentation des objets extérieurs et prend connaissance du réel. Perception tactile, visuelle ; perception spatiale ; théorie de la perception. Un des effets du vêtement est de rendre le corps plus présent et plus sensible à lui-même par des perceptions de la peau (Alain, Beaux-arts, 1920, p. 68. La perception est plus que la simple sensation : c’est la sensation suivie de l’acte intellectuel qu’elle suscite immédiatement et par lequel elle est interprétée (Méd. Biol.t. 31972) :

71Nos perceptions du monde physique s’organisent en nous (…) sous forme d’images qui représentent avec le plus de fidélité possible ce qui se passe autour de nous. Mais perceptions, sensations, ne tombent jamais dans un terrain neutre ; elles engendrent immédiatement une réaction affective, une émotion, qui varient selon la nature de ce qui les provoque, mais aussi selon la nature de celui qui les reçoit. Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 313. (TLF)

72Poncif (n. m.)

73– Formule rabâchée, qui a perdu toute originalité ; cliché. (LAROUSSE)

74Fig. et familièrement. Formule de style, de sentiment, d’idée ou d’image qui, fanée par l’abus, court les rues avec un faux air hardi et coquet. (LITTRÉ)

75– Lieu commun, cliché. (ENCYCLOPEDIA)

76Au fig., péj. Expression ou œuvre (littéraire, artistique, etc.), banale, de routine, copiant manifestement un modèle et dépourvue de toute originalité. Synon. cliché, stéréotype, lieu commun*. Roman rempli de poncifs ; donner, tomber dans les poncifs. La Normandie est le pays de tous les poncifs : l’architecture gothique, le port de mer, les bateaux, la ferme rustique avec de la mousse sur le toit (Goncourt, Journal, 1866, p. 236) :

77. Toute nouveauté ayant pour condition l’élimination préalable du poncif auquel nous étions habitués et qui nous semblait la réalité même. Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 552. (TLF)

78Préjugé (n. m.)

79– Jugement sur quelqu’un, quelque chose, qui est formé à l’avance selon certains critères personnels et qui oriente en bien ou en mal les dispositions d’esprit à l’égard de cette personne, de cette chose : Avoir un préjugé contre quelqu’un.

80Opinion adoptée sans examen, souvent imposée par le milieu, l’éducation : Avoir les préjugés de sa caste. (LAROUSSE)

81– Opinion, croyance qu’on s’est faite sans examen. Le défaut de nos examens c’est que nous ne nous examinons jamais que dans nos propres préjugés, Massillon, Carême, Confess. Ce mot va paraître un blasphème à l’idolâtre préjugé, Lamotte, Odes, t. I, p. 360, dans POUGENS. Les préjugés de la superstition sont supérieurs à tous les autres préjugés, Montesquieu, Esp. XVIII, 18. J’appelle ici préjugés, non pas ce qui fait qu’on ignore certaines choses, mais ce qui fait qu’on s’ignore soi-même, Montesquieu, Préf. de l’Espr. des lois. Le soleil se lève, la lune aussi, la terre est immobile : ce sont là des préjugés physiques naturels, Voltaire, Dict. phil. Préjugés. Le préjugé est une opinion sans jugement, Voltaire, ib. Ce n’est point par préjugé que vous courez au secours d’un enfant inconnu prêt à tomber dans un précipice, ou à être dévoré par une bête ; mais c’est par préjugé que vous respecterez un homme revêtu de certains habits, marchant gravement, parlant de même, Voltaire, ib. (LITTRÉ)

82– Opinion provisoire. Péjorativement, idée préconçue. (ENCYCLOPEDIA)

83Péj., souvent au plur. Opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation, ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier. Synon. Parti-pris. Préjugé aristocratique, catholique, classique, héréditaire, moral, national, populaire, religieux ; préjugés racistes, sexistes ; préjugé étroit, grossier, tenace ; préjugé de caste, de classe ; braver, combattre les préjugés ; être victime des préjugés. Aucun préjugé n’est coupable, ni aucune tradition. C’est la vie générale qui marche d’un tel pas qu’il est absolument hors de ses moyens de la suivre (Maurras, Avenir intellig., 1905, p. 55). Tous les adhérents de la nouvelle école savent qu’il leur a fallu de sérieux efforts pour combattre les préjugés de leur éducation (Sorel, Réflex. violence, 1908, p. 204) : Il passa par tout un long rêve entrecoupé d’inquiétudes et de folies, où l’amour tenait la première place, l’amour comme chez les poètes, l’amour tyrannique et souverain, au-dessus de toutes les contingences, des morales périmées, des préjugés bourgeois. Aragon, Beaux quart., 1936, p. 405. (TLF)

84Représentation (n. f.)

85– Image, figure, symbole, signe qui représente un phénomène, une idée (LAROUSSE)

86– Image, symbole, signe… qui représente une chose ou une idée. En philosophie, ce par quoi un objet est présent à l’esprit. (ENCYCLOPEDIA)

87– Le mot français « représentation » apporte une réponse [à la contradiction « contenue » dans le mot « répétition »]. Une représentation, c’est le moment où l’on montre quelque chose qui appartient au passé, quelque chose qui a existé autrefois et qui doit exister maintenant. (…) En d’autres termes, une représentation, c’est une mise au présent, qui doit favoriser un retour à la vie que la répétition avait nié, mais qu’elle aurait dû sauvegarder. P. Brook, L’Espace vide : Écrits sur le théâtre, trad. par Chr. Estienne et Fr. Fayolle, 1977, p. 181. (TLF)

88Standard (n. m.)

89– Règle fixe à l’intérieur d’une entreprise pour caractériser un produit, une méthode de travail, une quantité à produire, le montant d’un budget. (LAROUSSE)

90– (mot anglais) Conforme à un modèle, à une norme de fabrication. (ENCYCLOPEDIA)

91Stigmate (n. m.)

92– Toute marque, toute trace qui révèle une dégradation (surtout pluriel) (LAROUSSE)

93Symbole (n. m.)

94– Signe figuratif, être animé ou chose, qui représente un concept, qui en est l’image, l’attribut, l’emblème (LAROUSSE)

95– Figure, objet, être vivant… qui est l’image d’un concept, qui représente une chose abstraite ; tout signe abréviatif conventionnel (physique, chimie, mathématique…). (ENCYCLOPEDIA)

96– Objet, image, signe ou comportement manifestant, figurant ou évoquant quelque chose (p. ex. anneau, symbole de la fidélité ; corne taurine, symbole de l’abondance ; drapeau rouge, symbole révolutionnaire ; poisson, symbole anagrammatique de Jésus-Christ). Le triple symbole de la république, le bonnet phrygien, le niveau, deux mains qui s’étreignent : liberté, égalité, fraternité (Sandeau, Sacs, 1851, p. 51) :

972. Devant lui, à trente mètres, à un carrefour, passait une troupe, une bande plutôt de soldats débraillés, sans armes pour la plupart, tirant à bras des voitures, chantant, brandissant des drapeaux rouges, emmenant avec eux dans leur déroute des chariots pleins de pillage, et conduits par des officiers qui chantaient avec eux. Symbole d’une Allemagne à la dérive, d’un peuple fini. Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 429. (TLF)

Dominique Wolton
Dominique Wolton est directeur de la revue Hermès (depuis 1988, 82 numéros) et de la collection « Les Essentiels d’Hermès » (depuis 2008, 50 volumes). Il a publié une trentaine d’ouvrages, traduits en plus de vingt langues. Parmi ses derniers ouvrages : Communiquer c’est vivre (Cherche-midi, 2016) et Pape François. Politique et société, rencontre avec Dominique Wolton (éditions de l’Observatoire, 2017).
Mis en ligne sur Cairn.info le 29/05/2019
https://doi.org/10.3917/herm.083.0025
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour CNRS Éditions © CNRS Éditions. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
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