1L’information scientifique proposée par les médias, et plus particulièrement la presse écrite, est pour partie basée sur la couverture des publications scientifiques. Si la presse propose de nombreux formats d’information scientifique, allant des brèves aux dossiers, les publications scientifiques constituent la matière première de l’« actualité » scientifique et sont souvent des sujets dont la couverture est relativement homogène (Dumas-Mallet et al., 2017 ; 2018).
2L’ambition de cet article est d’étudier la façon dont les journalistes scientifiques traitent de l’actualité scientifique, les sources qu’ils utilisent et leur influence. En effet, des analyses ont montré que les articles publiés dans les revues prestigieuses, tout comme ceux accompagnés de communiqués de presse, étaient favorisés par les médias (Bartlett et al., 2002 ; de Semir et al., 1998). Ces communiqués de presse ont tendance à décrire les résultats de manière exagérément favorable, et omettent bien souvent les limitations ainsi que les éléments de contexte (Sumner et al., 2014 ; 2016 ; Woloshin et al., 2002). Ces observations suggèrent que les services de communication jouent un rôle influent dans la sélection de l’information scientifique par les médias, d’une part, et qu’ils contribuent au sensationnalisme d’autre part. Pour autant, une telle influence cadre mal avec les idéaux d’indépendance et d’investigation prônés par les journalistes eux-mêmes (Hartz et al., 1997). Afin d’éclairer cette ambivalence et cet apparent conflit avec les normes journalistiques, nous avons réalisé une série de 21 entretiens approfondis avec des journalistes scientifiques. Les résultats de notre enquête seront développés en quatre temps : le premier s’intéresse aux caractéristiques sociales des journalistes scientifiques ; le deuxième aux choix des sujets ; le troisième aux relations avec les sources ; enfin, le dernier développe des questions réflexives sur l’activité scientifique et l’opinion des journalistes sur cette activité.
Les journalistes scientifiques : formation et position salariale
3Les entretiens ont été réalisés auprès de 21 journalistes (3 Anglais et 18 Français), entre avril 2015 et février 2017. Tous étaient des journalistes expérimentés puisqu’ils couvraient les sciences depuis 11 ans en moyenne (de 6 mois à 24 ans d’expérience). L’échantillon inclut 14 journalistes salariés et 7 journalistes pigistes. Ils travaillent tous pour la presse écrite (en ligne ou non), hormis un qui travaille pour la télévision. Les deux tiers (14 journalistes) écrivent principalement pour la presse spécialisée (e.g. Sciences et Vie, Psychologie, New Scientist), les 7 autres pour des journaux généralistes (e.g. The Daily Mail, Le Monde, La Croix, The Times).
4Les périodicités des journaux pour lesquels ces journalistes travaillent varient : certains sont des mensuels, d’autres des hebdomadaires et d’autres des quotidiens. Les pigistes travaillent, pour la plupart, selon plusieurs périodicités. Le degré d’enquête auquel pourra se livrer le journaliste dépend non seulement du temps dont il disposera pour rédiger son article, mais aussi de la ligne éditoriale de l’employeur. Les entretiens ont ainsi révélé que les exigences des journalistes étaient différentes si celui-ci travaillait pour La Recherche ou pour le magazine Ça m’intéresse. Ces observations sont en accord avec la théorie du gatekeeping (Shoemaker et al., 1996) : aux contraintes liées aux pratiques et routines de travail des journalistes s’ajoutent celles imposées par les entreprises de communication pour lesquelles ils travaillent.
5Les journalistes interrogés couvrent en général plusieurs domaines des sciences, mais avec une prépondérance pour les sciences biomédicales et la santé (37 %). Puis viennent la biologie (22,5 %) et les sujets de sciences humaines ou de « société » (22,5 %). L’écologie et les sciences environnementales ne représentent que 12 % des sujets couverts. Les découvertes en astronomie et en physique sont très peu commentées. Au total, près de 60 % des sujets couverts par ces journalistes concernent la biologie et les sciences biomédicales. En effet, ces sujets constituent aisément des « nouvelles » – au sens journalistique – compte tenu de leur intérêt potentiel direct pour les lecteurs. Le public est ainsi informé régulièrement des dernières découvertes et avancées en termes de traitement, d’identification de facteurs de risque ou encore de l’état des connaissances concernant la biologie du cancer.
6La formation professionnelle des journalistes interviewés est hétérogène. Cinq ont suivi une formation en sciences uniquement (e.g. physique, biologie, génétique) et quatre sont issus d’une école de journalisme. Cinq journalistes ont la double casquette : ils sont diplômés en sciences et en journalisme. Enfin, sept journalistes ne sont diplômés ni en sciences ni en journalisme (e.g. études de marketing, langue). Aucun n’a considéré comme un problème le fait de ne pas avoir de formation en sciences pour traiter un sujet. Certains sujets étaient « plus compliqués » et « techniques » que d’autres, mais cette constatation était faite autant par des journalistes avec une formation scientifique que sans. Ces observations sont similaires à celles rapportées dans la littérature (Tristani-Potteaux, 1997). Il n’y a pas de consensus sur la nécessité ou non de détenir un diplôme scientifique puisque, aux yeux des journalistes généralistes, ce qui importe ce sont les qualités journalistiques de curiosité et d’investigation. Elles sont considérées comme primordiales pour expliquer clairement les sujets complexes à des publics profanes (Marchetti, 2002). Les avis sont cependant partagés selon que l’on interroge des journalistes scientifiques avec une formation en sciences ou non. Les premiers considèrent que leur formation leur permettra d’être moins déférents vis-à-vis des sciences et des résultats scientifiques, qu’ils poseront des questions plus pertinentes. Les seconds pensent que cette spécialisation peut, au contraire, être un frein à leur esprit critique (Nelkin, 1995).
Le choix des sujets traités : le poids des sources routinisées
7Les journalistes scientifiques, dans leur travail quotidien, utilisent un certain nombre de routines qui leur permettent de faire face aux pressions, notamment temporelles, liées à leur activité. Ainsi, la majorité (19 journalistes) suit quotidiennement les articles de presse des titres concurrents et étrangers (The New York Times, The Guardian). Ils suivent également les communiqués de presse des revues scientifiques et des institutions, ainsi que les sommaires des revues les plus prestigieuses. Ils indiquent pour autant qu’ils sont « bombardés » par ces communiqués de presse et que, finalement, ceux-ci sont peu intéressants. L’enquête montre également que ces journalistes attachent une attention toute particulière au recoupage des informations et à la diversification des sources. « C’est toujours pareil, on recoupe. On ne prend jamais une seule source. »
8Cependant, dans certaines conditions, ils jugent le recours aux communiqués de presse des revues scientifiques acceptable puisqu’« un article scientifique publié dans un journal validé par les pairs, suivant le processus habituel, ça apporte du poids, ça veut dire que ce n’est pas juste un excentrique qui présente ses résultats ». D’autre part, dans les conditions actuelles où il est impératif de traiter un grand nombre de sujets, de ne pas « rater » un sujet couvert par un concurrent, la recopie des communiqués de presse est tolérable : « parce que je vais pouvoir écrire ce papier en une heure, j’aurai beaucoup plus de temps pour des trucs beaucoup plus intéressants, où je pourrai vraiment expliquer, et faire un travail d’enquête ».
9Ces observations soulignent les contradictions dans la pratique des journalistes scientifiques : ils déclarent que « le principe du boulot, c’est vérifier ses sources et donc savoir, voilà, si c’est vraiment pertinent de parler de cette recherche-là à tel moment », mais reconnaissent que les contraintes de temps peuvent les obliger à utiliser les communiqués de presse tels quels : « je signe AFP ou AP ou avec agence ». Ces observations sont similaires à celles de Renaud Crespin et Benjamin Ferron qui montrent que, dans le cas de la « pollution de l’air intérieur », la plupart des articles sur le sujet ne sont pas signés « comme si le sujet n’était pas destiné à se faire un nom » (Crespin et al., 2016, p. 158). Pour autant, aux yeux des journalistes interviewés, cette pratique ne porte pas à préjudice puisque « ces gros papiers qui sortent, bien sûr examinés et validés par les pairs, ils présentent des résultats vraiment robustes et fiables ».
10Une autre routine, elle aussi largement partagée, s’attache à la définition de ce qui fait d’un sujet une nouvelle au sens journalistique. Les journalistes interrogés désignent quatre critères principaux : la pertinence du sujet pour le lecteur, les sujets qui le font rêver et/ou le surprennent, ceux qui portent à controverse et enfin, bien sûr, ceux qui décrivent des observations inédites : « Ce qui compte c’est : est-ce que c’est assez nouveau, assez surprenant, est-ce que c’est assez intéressant scientifiquement parlant. »
11Au total et bien qu’ils s’en défendent, les journalistes sont confrontés dans leur activité à des choix qui leur sont plus ou moins imposés par le système de publication scientifique. Les revues scientifiques prestigieuses sont « suivies » par les journalistes et elles proposent des communiqués de presse, bien souvent rédigés par des personnes formées dans des écoles de journalisme. Ces communiqués de presse sont donc écrits dans un style qui convient aux journalistes scientifiques et sont repris tels quels (Autzen, 2014). Cette situation est exacerbée par le crédit de fiabilité que les journalistes portent aux revues prestigieuses et par les relations qu’ils entretiennent avec leurs sources. Les journalistes enquêtés ne s’interrogent pas sur la validité des études publiées dans ces revues. La couverture des résultats de ces publications ne présente pas, pour eux, d’enjeu significatif. Elles restent des sources fiables d’informations puisque celles-ci ont été validées par les pairs. Ceci indique, chez ces journalistes, une confusion sur le rôle du peer-review : si celui-ci permet de valider les méthodes utilisées et l’accord entre les résultats et les conclusions, il ne présage en rien de la validité des résultats à l’issue de leur réplication.
La relation aux auteurs scientifiques : des sources rarement mises en question
12Si les journalistes interviewés lisent rarement les publications scientifiques qu’ils couvrent dans leur intégralité et se contentent souvent du résumé, ils sont cependant unanimes sur un point : ils interrogent toujours un des auteurs de l’étude. Ceci leur permet d’apporter un contexte à l’étude qu’ils couvrent et de donner « un léger vernis scientifique ». Ils développent donc et entretiennent des relations de confiance avec les scientifiques qu’ils ont interrogés. Ils leur demandent leur opinion sur la validité ou la qualité d’une publication qu’ils ont l’intention de couvrir. Les 21 journalistes interviewés sont tous satisfaits de leurs interactions avec les chercheurs, qu’ils trouvent ouverts et enthousiastes à l’idée de vulgariser. Ils les décrivent comme des personnes humbles et prudentes dans leur discours, « soucieuses de ne pas donner de faux espoirs ». Cette proximité avec leurs sources, déjà soulignée dans la littérature (Nelkin, 1995), se manifeste également dans leur attitude vis-à-vis des relectures de leurs articles. En général, et pour un grand nombre de rubriques, les journalistes sont fermement opposés à la relecture de leurs papiers par leurs sources (Hartz et al., 1997). Cependant, la majorité des journalistes interviewés (19) accepte la relecture du texte et/ou des citations : « la science c’est différent, parce que, en général, un entretien entre un journaliste et un scientifique, c’est une exploration, c’est une ouverture d’esprit, ce n’est pas une confrontation ». Ils indiquent que ces relectures leur permettent d’éviter des écueils ou des contresens. D’autre part, ils jugent important de faire valider les citations : « à partir du moment où moi j’ouvre les guillemets, c’est censé être vraiment ce qu’ils disent ». Cette proximité à l’égard des scientifiques est illustrée par cette citation d’un journaliste : « le boulot d’un journaliste scientifique, c’est de refléter ce que le chercheur pense et dit, ce n’est vraiment pas de le pousser à tenir des propos exagérés ». Ceci suggère fortement que les journalistes scientifiques ne sont pas des « journalistes comme les autres » – contrairement à ce que suggérait Françoise Tristani-Potteaux (1997). Ce point de différence se lit notamment dans leurs rapports à leurs sources qui constituent « une relation de connivence plus que de contrôle » (Sicard, 1997, p. 152).
Recherche scientifique et réflexibilité des journalistes sur leur activité
13La production de connaissances scientifiques – notamment dans le domaine biomédical – est un processus cumulatif qui part d’observations initiales incertaines mais stimulantes vers un consensus après réplication des résultats. Les résultats initiaux sur une nouvelle question de recherche sont donc sujets à caution. En effet, plusieurs études ont montré qu’un grand nombre de résultats initiaux n’était pas confirmé par les études ultérieures (Begley et al., 2012 ; Ioannidis et al., 2001 ; Dumas-Mallet et al., 2016). Ces problèmes de reproductibilité de la recherche biomédicale sont largement évoqués dans la littérature spécialisée (e.g. Ioannidis, 2005), mais il semble que ces problèmes et leurs causes soient encore relativement méconnus de la presse. Les journalistes ont donc été interviewés sur ce sujet : « à votre avis, dans le domaine de la recherche biomédicale, quelle est la proportion de découvertes initiales qui ont été soit réfutées soit fortement atténuées par les études ultérieures sur la même question ? ». L’enquête révèle que près de la moitié des journalistes scientifiques de notre échantillon confondent « reproductibilité des résultats » avec « rétractation » ou « fraude ». En d’autres termes, ils n’ont pas conscience que les résultats publiés et soumis au peer-review ne sont pas tous confirmés par la suite sans que pour autant il y ait eu fraude ou tricherie de la part des auteurs. Curieusement, la formation scientifique des journalistes (deux d’entre eux ont un doctorat en sciences) n’influence pas leur réponse. Les journalistes qui connaissent les problèmes de reproductibilité proposent des taux de reproductibilité en accord avec ceux proposés dans la littérature. En revanche, ils considèrent tous qu’il serait primordial de faire le suivi des invalidations tout en reconnaissant qu’il leur serait difficile de convaincre leurs rédacteurs en chef : « je vois bien que mes chefs aimeraient mieux que je dise qu’on va guérir les gens [à propos de la maladie d’Alzheimer] demain sans jamais dire après-demain qu’on s’était planté et qu’on n’allait pas les guérir de sitôt ».
14Ces journalistes, même s’ils déplorent le sensationnalisme et les exagérations qui accompagnent les articles sur les découvertes scientifiques, reconnaissent qu’ils n’ont pas beaucoup de possibilités pour modifier cet état de fait. Il faut pouvoir captiver le lecteur et donc donner l’information principale le plus clairement et succinctement possible : « comme il faut tout résumer sur une info, vous catapultez le résultat et évidemment, vous ne négligez pas donc d’employer des adjectifs en disant merveilleux, extraordinaire, réussi et tout ça. C’est terrible ça. […] C’est là qu’on a tendance aussi à embellir la chose. » Ils regrettent aussi le sensationnalisme associé à certains titres, mais indiquent qu’ils n’en sont pas responsables car le titre est en général choisi par leurs rédacteurs en chef : « C’est [le choix du titre] assez peu négociable et ça donne parfois des choses punchy, percutantes, et ça donne parfois des choses qui me font limite honte. » En résumé, ils mettent en cause l’organisation de l’activité journalistique – tournée vers la quantité et le sensationnel plutôt que vers la qualité et la fiabilité – et l’absence de conséquences négatives si l’information présentée est ultérieurement invalidée : « Le défaut de ma corporation, c’est qu’elle ne se remet pas en cause et qu’elle veut être la première partout. Elle veut du scoop, elle veut du neuf et elle n’a pas de mémoire. »
Communication ou information ?
15L’enquête révèle l’ambivalence des journalistes face aux publications scientifiques. Tous les journalistes insistent sur l’importance de recouper les informations et indiquent volontiers qu’ils ne font pas confiance aux communiqués de presse des institutions scientifiques ou aux dépêches d’agence [1]. D’autre part, la majorité d’entre eux connaît les problèmes de reproductibilité des études scientifiques. Pourtant, ils utilisent les communiqués de presse et oublient leurs réserves notamment quand les contraintes temporelles sont trop fortes. Ils légitiment cette pratique par le fait que ces communiqués sont issus de revues scientifiques prestigieuses soumises à des processus de sélection rigoureux et évalués par les pairs. Cependant, ces revues sont sensibles à l’intérêt que leur portent les médias et cette inclinaison peut influencer la sélection des études publiées (Franzen, 2012). De plus, les résultats publiés par ces revues ne sont pas plus reproductibles que ceux publiés par d’autres revues moins prestigieuses (Dumas-Mallet et al., 2016). Ainsi, une grande partie de l’information scientifique sur les avancées de la recherche biomédicale est largement influencée par les services de communication et décrit certes des résultats nouveaux, mais en attente de confirmation par la communauté scientifique (Dumas-Mallet et al., 2017 ; 2018). Les journalistes interviewés couvrent de tels sujets, puisque ce sont des résultats nouveaux et indiquent que leur travail sert à nuancer ces informations : « très souvent, enfin, ça c’est la base du journalisme scientifique, c’est que… euh… quand on voit quelque chose d’intéressant, on conclut en disant “si ces résultats se confirment”. Donc… oui, c’est le rôle du journaliste scientifique d’avoir ce recul et de mettre des bémols. » Malheureusement, les demandes des rédacteurs en chef et les attentes qu’ils prêtent au public contribuent à limiter ces réserves et font que parfois « le public est dupé en fait, il a une mauvaise information. Donc il est désinformé ».
16La production de communiqués de presse à destination des journalistes (scientifiques ou non) par les revues scientifiques et institutions scientifiques révèle leur engagement dans la communication et la promotion de leurs activités. Cette orientation vers les médias, décrite comme la médialisation des sciences (Weingart, 1998), suggère une incorporation de logiques médiatiques dans la communication scientifique à des fins de légitimation. Ces efforts de communication semblent efficaces puisque les publications accompagnées d’un communiqué de presse sont bien plus souvent reprises et que les communiqués sont parfois recopiés tels quels (Autzen, 2014). La place déterminante des communiqués de presse est aussi renforcée par la détérioration des conditions de travail des journalistes scientifiques (Bauer et al., 2013 ; Williams et al., 2010) : les rubriques sciences se sont raréfiées et avec elles le nombre de journalistes scientifiques. Ces journalistes ont donc de plus en plus de sujets à couvrir dans des temps plus courts et ils s’appuient fréquemment sur les informations disponibles sur le Web (Granado, 2011).
17Ainsi, dans le contexte où l’information biomédicale « suit » l’actualité des publications scientifiques, les journalistes scientifiques interviewés semblent être plus souvent des relais d’information que des investigateurs critiques. Comme le montre cette enquête, c’est un ensemble de facteurs concomitants qui explicite ces pratiques : un contexte économique difficile pour les médias et donc le journalisme scientifique, une efficacité des sources (institutions et revues scientifiques) dans leurs stratégies de communication et la méconnaissance, de la part de certains journalistes, de la façon dont les connaissances sont produites. S’il importe à l’avenir d’approfondir l’analyse de l’influence de l’expertise scientifique des journalistes sur leurs pratiques et leurs routines, analyse que nous n’avons pu qu’amorcer ici, il ne fait pas de doute que le contexte contemporain incite les journalistes à communiquer plutôt qu’à informer. Comme l’indiquaient Jean-Marie Charon et Arnaud Mercier, « le plus notable n’est pas l’emprise des journalistes [sur le processus de création de l’information] mais au contraire leur situation croissante de dépossession, face à la prégnance des logiques de communication et des logiques économiques » (Charon, 2003, p. 24).
Notes
-
[1]
Les communiqués de presse des revues scientifiques semblent être un peu mieux considérés.