1Il n’y a guère de relation, a priori, entre la diplomatie et la communication. Entre l’eau et le feu. La première est le règne de la durée, de la discrétion, voire du secret. La seconde, celui de la vitesse et surtout du caractère public et non secret. Et pourtant, les points communs sont nombreux, même si par formation, et culture, les diplomates se méfient de la communication et ne la considèrent pas – effet de l’idéologie dominante – comme une entité importante, ni même nécessaire. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à se méfier de la communication. Toutes les professions s’en méfient tout en y recourant par ailleurs, de plus en plus, sans le revendiquer. Et pourtant, la communication est au cœur de l’activité diplomatique pour une raison simple et essentielle : l’importance de l’altérité.
2L’essence de la diplomatie ? La négociation dans un contexte le plus souvent d’altérité, d’incompréhension, voire d’acommunication. Le cœur de la communication, telle qu’elle s’est imposée au xxe siècle ? Négocier dans un contexte d’altérité et d’incommunication : voilà les points communs normatifs entre diplomatie et communication. Et si l’on examine les quatre autres sens du concept de communication, on y retrouve également une grande partie de ce qui est au cœur des activités de la diplomatie : partager, transmettre, séduire, convaincre. Avec à chaque fois ce qu’il faut de silence, langue de bois, rencontre, compromis…
3Diplomatie et communication ne sont donc pas antithétiques. Et contrairement au sentiment répandu dans la diplomatie, et bien au-delà, il n’y a plus aujourd’hui d’activité possible, politique, économique, militaire, culturelle, diplomatique, sans l’intégration d’une problématique de communication. C’est-à-dire sans une réflexion sur les moyens d’échanger et de se comprendre un peu, en tout cas de se respecter. Communiquer ce n’est plus transmettre hiérarchiquement comme ce fut très longtemps le cas. Le récepteur est critique. Communiquer c’est parfois partager, l’idéal, rarement atteint, et la plupart du temps, c’est négocier pour trouver un accord minimal. Et la manipulation, grâce à l’intelligence du récepteur notamment, est très souvent un fantasme. Le métier de diplomate est au cœur de la communication. Se parler toujours, à tout prix, pour éviter que ne s’installe le silence. La communication, bien au-delà des caricatures de publicité et de manipulation, est une activité de plus en plus nécessaire dans un monde ouvert dans lequel, en réalité, personne ne se comprend réellement en dépit d’un flot incessant d’informations. On parle sans cesse de transparence et d’interactivité, on passe en réalité son temps à négocier pour essayer de réduire les incompréhensions croissantes dans un monde où chacun revendique le droit à l’expression, et repousse vers les autres l’absence de compréhension.
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5En réalité, la diplomatie, comme la communication, doivent gérer l’incommunication et l’acommunication qui augmentent dans un monde où il n’est question que d’échanges. Plus que jamais, « Informer n’est pas communiquer », mais on ne pouvait pas le savoir. D’ailleurs plus les échanges sont faciles, rapides et efficaces, plus la communication retrouve l’expérience de la diplomatie : l’importance du temps, du respect mutuel, de la patience et souvent de la discrétion. Non pas forcément pour arriver à « partager » les mêmes valeurs, ou les mêmes objectifs, mais pour tout simplement cohabiter et se respecter un peu. Oui communication et diplomatie ont beaucoup plus de points communs qu’il n’y paraît. Quand tout le monde s’exprime et que personne n’écoute dans ces jeux permanents d’interaction, les risques d’incommunication sont croissants. Incommunication voire acommunication, les deux concepts qui finalement rapprochent, sans toujours le savoir ou le reconnaître, le monde de la diplomatie de celui de la communication.
6Ce sont peut-être les concepts de négociation et de cohabitation qui rapprochent le plus ces deux activités. Comment arriver à cohabiter, en se respectant et sans nier les différences intrinsèques ?
7Cet horizon commun ne supprime pas leur différence principale : celle du statut de leur communication. Les diplomates parlent « au nom » de leurs États ; ils les « représentent ». Les individus et les groupes parlent « en leur nom » propre. C’est d’ailleurs le progrès politique et culturel qui a permis progressivement qu’émerge cette communication non institutionnelle.
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9En un demi-siècle, c’est tout le statut de la communauté internationale et du rôle des États qui a changé, obligeant la diplomatie à réévaluer son rôle. La fin de la guerre froide, la mondialisation des échanges ont rendu plus mobile et instable la communauté des États. Les codes et les traditions s’effritent. Le nombre d’acteurs intervenant dans le monde est beaucoup plus important, créant plus d’instabilité : États, regroupements régionaux, ONU et ses agences, multinationales, ONG, lobbyistes… Les projets, visions du monde, rapports de force, stratégies s’opposent et s’affrontent. Tout est beaucoup plus instable et la mondialisation de l’information rend encore plus visible ce désordre du monde. Certes, les rapports de force subsistent ainsi que les secrets mais la politique, intérieure ou extérieure, est plus visible. Les citoyens sont surinformés et critiques, obligeant les dirigeants politiques et économiques à davantage s’expliquer, convaincre, négocier. Toute la politique nationale ou internationale, sans être transparente, oblige à plus d’exposition, de discussion, de négociation. Tout est public, se sait par les médias et les réseaux. C’est en cela que la politique aujourd’hui est inséparable d’une logique d’information et de communication, c’est-à-dire de discussions plus ou moins publiques et contradictoires.
10Il n’y a plus de politique sans communication politique. Certes, il n’y a pas d’espace public international faute de valeurs et de vocabulaire communs, il y a néanmoins une scène internationale qui oblige beaucoup plus, tant pour les États que pour les entreprises, les ONG ou autre, à une politique davantage à « ciel ouvert ». Le progrès de la démocratie étend simplement la sphère des discussions contradictoires impliquant un rôle plus grand des échanges et de la communication-négociation. Il y a toujours eu, bien sûr, une scène publique internationale mais elle est aujourd’hui plus vaste, plus ouverte et plus conflictuelle.
11La diplomatie, comme l’Église, l’Armée, et d’autres institutions, s’est installée dans un monde ouvert. Elle a appris à se servir des journalistes et des « experts » de l’information et de la communication, sans toujours le dire. D’ailleurs le problème aujourd’hui n’est pas l’adaptation de la diplomatie au monde de l’information et de la communication, mais l’inverse : comment la diplomatie peut-elle échapper à la modernité technique et à l’imperium de la vitesse ? La diplomatie rappelle l’importance du temps, des cultures, de l’Histoire… tout ce qui échappe aujourd’hui à l’idéologie de la modernité qui ne parle que de vitesse, performance, immédiateté, interactivité. D’un côté, pas de diplomatie sans une réflexion sur l’omniprésence de l’information, les enjeux du big data, ni sans valorisation de cette communication-négociation partout présente. De l’autre, comment échapper à l’illusion du « village global » transparent et interactif, dominé par les Gafa ? La diplomatie doit apprendre à gérer ensemble ces deux dimensions contradictoires : les atouts du concept de communication pour penser la cohabitation mondiale, les illusions d’une communauté internationale transparente, interactive et publique. Si la numérisation du monde est une illusion, le maintien d’une diplomatie hors des peuples et de la communication l’est tout autant.
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13Une autre rupture radicale s’est imposée depuis la fin de la guerre et surtout depuis la fin du communisme : le rôle de la société civile. Elle s’est affirmée comme un contre pouvoir aux États avec les opinions publiques, les médias, les ONG… C’est la fin du monopole des États, et la fin du monopole d’une diplomatie officielle. Les sociétés civiles ouvrent le jeu, les indignations peuvent s’exprimer contre la froide rationalité des États. Tout peut être critiqué. D’ailleurs tous les nouveaux militantismes, des Droits de l’homme à la démocratie, à l’écologie… sont des activités liées à la société civile. Les États n’ont plus le monopole de la politique, obligeant la politique à élargir son champ d’observation, de discours et d’action. Certes, la paix et la guerre restent le plus souvent les « monopoles » des États mais beaucoup de mouvements subversifs ou contestataires ont franchi ce pas et obligé à d’autres politiques et diplomaties. Et, qui dit société civile, avec des acteurs plus nombreux, dit évidemment beaucoup plus d’interactions. Donc un rôle plus grand joué par la communication. Les rapports de force sont plus nombreux, les situations de communication-négociation aussi ! Il y a donc d’une part une diplomatie « classique » à préserver dans un monde apparemment transparent et où l’on aurait « moins » besoin de diplomates. Et d’autre part la nécessité, pour la diplomatie, de nouer des relations avec ces nouveaux acteurs afin de ne pas être seulement cantonnés dans les relations institutionnelles officielles. La diplomatie s’installe ainsi dans une suite de double négociation, entre les États et avec la société civile. On y voit d’ailleurs dans les deux cas le rôle croissant de la communication-négociation et du compromis. Ce nouveau rôle de la société civile doit beaucoup aux radio et à la télévision. Bien avant l’arrivée d’Internet, les médias ont été déterminants pour l’ouverture des sociétés.
14Aujourd’hui la diplomatie joue dans un jeu à quatre : les relations internationales, l’économie, la politique, les sociétés civiles. Plus d’acteurs, plus de légitimités contradictoires, plus de négociation, donc de communication. Et l’on peut même avancer l’hypothèse que plus le monde est complexe, visible, traversé de logiques et d’intérêts contradictoires, plus le rôle de la diplomatie est indispensable pour ne fermer aucune porte, construire des ponts, multiplier les négociations. Et donc avec elle celui de la communication. Oui, la communication est un atout pour la démocratie, pas un adversaire.
15Tout est à repenser dans les rapports entre diplomatie, information et communication, entre tradition et modernité, expérience et innovation, mondialisation et souveraineté des États, États et société civile, globalisation économique et référence universaliste, multiplication des acteurs et des légitimités.
16Et c’est la rencontre entre la tradition de la diplomatie et toutes les forces liées à la modernité, de l’information et de la communication, qui en font un sujet passionnant pour Hermès, revue de recherche en communication et anthropologie politique.
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18Cinq pistes de réflexion sont liées à ce changement des relations entre diplomatie et communication dans un monde ouvert et sans boussole.
191) L’impact de la révolution de l’information, des big data, d’Internet et de la communication généralisée dans un monde instable. Tout est plus visible, rapide, sans que les contradictions trouvent plus facilement de solution ; les haines, les idéologies et les conflits d’intérêts sont toujours aussi puissants et meurtriers. Alors qu’apporte ce monde visible et interactif ? Que peuvent y faire la diplomatie traditionnelle et même les nouveaux acteurs comme les agences de l’ONU, les multinationales, les ONG, les lobbys ? Y a-t-il avec cette « visibilité du monde », d’autres analyses ou actions possibles ? Que faire face à cette hypermédiatisation ? Tout le monde sait tout, sans que l’action soit toujours possible. Comment échapper à la tyrannie des Gafa ? Comment intégrer la tradition des relations diplomatiques, dans la spectacularisation actuelle des contradictions ? Quelles conséquences du point de vue de l’action ? Comment gérer les inégalités économiques et sociales, accélérées par la globalisation, et la résurgence des identités culturelles et religieuses, la haine de l’autre, visibles dans les crises migratoires… ?
202) Que devient la tradition diplomatique dans ce tohu-bohu ? Comment la préserver ? Peut-elle améliorer ses compétences avec ces nouvelles dimensions techniques ? Non pas « adapter » la diplomatie au monde moderne, mais penser celui-ci à l’aide de cette expérience de l’art de la négociation. Que devient l’idée de compromis quand les logiques sont plus hétérogènes, à la fois économiques, diplomatiques, militaires, politiques, territoriales, culturelles, religieuses… ? Que faire avec la société civile ? Comment la diplomatie peut-elle résister à la « modernité numérique » quand on voit comment la presse, la politique, l’École y succombent, identifiée en plus au progrès ?
213) Valoriser le patrimoine diplomatique, c’est à la fois faire valoir cette tradition de communication-négociation et montrer la capacité à intégrer toutes les ruptures intervenues depuis cinquante ans. Comment élargir le rôle de la diplomatie, des États aux sociétés civiles et aux multiples organisations ? Gérer les contradictions entre l’Histoire et l’événement ? Comment lutter contre le terrorisme ? Essayer de faire rentrer toutes ces nouvelles logiques politiques dans un espace politique commun pour éviter que n’éclate le seul cadre de référence, celui de la communauté internationale, seul bien commun de l’humanité… Négocier et cohabiter, deux mots qui appartiennent aussi à la communication.
224) Comment légitimer le rôle essentiel des « intermédiaires humains » que sont les diplomates dans un monde « interactif », qui dévalorise les « professionnels », jugés traditionnalistes et conservateurs ? Rappeler le rôle essentiel de ces professions et métiers au moment où l’on souhaite les dévaloriser ? Comment éviter de penser que la multiplication des interactions techniques sera plus efficace, avec la vitesse et les mégadonnées, que la lenteur des relations officielles, humaines et des protocoles ? La diplomatie ne se dissout pas dans les interactions et les réseaux. Elle est liée depuis toujours à la Politique et à l’Histoire. C’est le même débat que pour le journalisme, l’enseignement, la politique, la médecine… Plus il y a d’informations, de connaissances accessibles, plus il faut des professionnels, des intermédiaires pour arriver à donner un sens à ces océans de données.
23Combattre l’idéologie du « direct », valoriser le rôle des professionnels spécialistes et de la politique. On ne s’improvise pas diplomate, journaliste, professeur. Penser que cette culture du monde, accumulée sur plusieurs siècles de guerre et de conflits, deviendrait aujourd’hui moins nécessaire, a quelque chose de dérisoire. La montée en puissance de la Chine, la violence des fondamentalismes n’ont rien à voir avec la numérisation du monde… ou plutôt la numérisation du monde est parfaitement compatible avec toutes les violences futures.
245) Quel est l’impact de cette nouvelle réalité du monde sur les représentations, les stéréotypes, les imaginaires, les symboles ? Ce carré de la connaissance est peut-être le plus compliqué à penser. En effet, la diplomatie illustre à la perfection les contradictions du rapport à l’autre. Un exemple ? Les représentations et les stéréotypes. Ils sont des obstacles évidents pour aborder l’autre. En même temps, on ne peut jamais aborder « directement » le monde, les préjugés, stéréotypes, représentations, symboles, sont indispensables. Quel impact cette nouvelle vision du monde depuis un demi-siècle a-t-elle sur les représentations antérieures qui structurent les relations internationales ? Qu’en est-il de la représentation de l’autre, de la guerre, de l’altérité dans un monde traversé d’images et de contre-représentations ? Plus le monde est « objectif », « visible », « conquis » par toutes les techniques de communication, plus les imaginaires, les représentations jouent un autre rôle. Plus l’autre est proche, plus on a besoin de s’en distancier par les représentations et les stéréotypes. L’augmentation du nombre de signes, d’informations, d’images, est-elle finalement favorable à une ouverture des représentations ou au contraire, à leur renforcement ? D’où l’impérieuse nécessité du comparatisme. On ne se comprend pas, mais l’on peut apprendre à connaître les traditions et les valeurs des autres. Comparer ne suffit pas à se respecter, mais cela constitue une porte ouverte sur l’autre. En réalité, c’est le rôle essentiel de la diplomatie depuis toujours.
25Le conflit tradition-modernité prend une place particulière parce que c’est toujours la guerre qui est en perspective dans les relations internationales, et la modernité technique de l’information, comme de la communication est insuffisante pour réduire les murs de haine et d’incompréhension. À quelle condition l’omniprésence de l’information, de la technique et l’accélération du temps peuvent-elles être un atout supplémentaire dans la résolution des conflits ?
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Conclusion
27– En fait, diplomatie et communication forment une sorte de double hélice, comme celle de l’ADN. Elles sont finalement inséparables, même si le monde de la diplomatie dévalue toujours celui de la communication, considéré à tort comme dérisoire. Repenser leurs relations dans leurs deux dimensions normatives est nécessaire car on ne réinvente pas la paix et la guerre à chaque rupture technologique, et c’est évidemment la dimension anthropologique de la diplomatie qui est décisive. À condition de sortir aujourd’hui du modèle occidental de la diplomatie et de savoir apprendre à cohabiter avec d’autres visions du monde. Pas facile… pour tout le monde. Comment concilier notamment respect de la diversité culturelle et référence à l’universalité ? En tout cas, la diplomatie est un des lieux pour réaliser l’impossibilité, aujourd’hui, de penser le monde sans la nouvelle donnée de l’information et de la communication. Dans les deux cas, privilégier la dimension anthropologique et non technique !
28– La « transparence » du monde ne le rend pas plus immédiatement compréhensible. C’est même le contraire. Le « village global » requiert de ne rien oublier de l’épaisseur de l’histoire et des identités culturelles. Cette réalité d’un monde plus accessible, mais dans lequel les identités culturelles jouent un rôle croissant donne tout son poids à la Déclaration de 2005 de l’Unesco votée à l’écrasante majorité des États, qui pose le principe de l’égalité des langues, des cultures, des religions… Et cette reconnaissance du rôle essentiel des cultures revalorise aussi tous les métiers de la diplomatie qui savent faire le pont entre le présent et l’histoire. Diplomatie et communication, deux activités complémentaires pour essayer d’organiser la cohabitation, et la négociation, entre des univers symboliques différents.
29– Qui dit négociation dit finalement recherche de la paix. La communication et la diplomatie ont en commun d’être des logiques de discussion, donc de reconnaissance de l’altérité, donc de recherche d’une solution pacifique aux contradictions des conflits du monde.
30– L’existence de l’ONU et plus encore peut-être celle de l’Europe avec son projet plus ambitieux de coopération politique illustre bien le lien normatif entre communication et diplomatie. Avec l’Europe d’ailleurs, on n’est pas seulement dans la recherche de la sauvegarde de la paix, mais aussi dans la construction d’une autre entité politique. Entreprise où l’on retrouve immédiatement cette nouvelle relation entre diplomatie et communication, où les deux, par la négociation, essayent de construire une forme de cohabitation politique pacifique. Le paradoxe de l’Europe, et la grande critique que l’on pourrait faire aux diplomates et aux hommes politiques, est de ne pas assez communiquer, expliquer, valoriser cette extraordinaire aventure politique. Comme s’ils n’y croyaient pas réellement. On n’entend que les adversaires de l’Europe. On oublie les batailles qui en demi-siècle ont permis de construire cette réalité politique, unique dans l’histoire de l’humanité. Avec l’Europe, on est au cœur du défi normatif de la politique et de la communication.
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32En résumé : la place plus grande de la communication dans la diplomatie, que ce soit pour expliquer, débattre, négocier est le symbole d’un espace public plus ouvert. La critique des citoyens, des médias, des opinions publiques oblige à plus d’ouverture vers les sociétés civiles. Pas certain que cette aventure soit finalement plus dangereuse qu’hier, à l’heure d’une politique plus fermée. Une hypothèse ? C’est en étant capable de repenser les liens entre diplomatie et communication, entre ancien et moderne, que la diplomatie affirmera encore plus son rôle d’intermédiaire indispensable dans un monde instable. Une idée ? Pour réduire un peu l’incompréhension entre la diplomatie et la communication, travailler sur les concepts, représentations, stéréotypes, symboles, langues de bois, compromis, dont elles sont séparément, et ensemble, les acteurs et les victimes. Faire ce même travail pour l’Europe, parce que mieux comprendre les représentations mutuelles, c’est déjà faire un pas vers autrui. Accéder à la réalité de l’autre est la première condition de la pensée et de l’action dans un monde ouvert où les identités culturelles et politiques jouent un rôle croissant.