CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Thierry PAQUOT, Dicorue. Vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains, Paris, CNRS Éditions, 2017, 476 p.

1Spécialiste de l’utopie, Thierry Paquot sait pourtant traquer ce qui se cache derrière l’ici et maintenant ; il a le don de dénicher ce que le présent ne donne pas à voir immédiatement. La ville est assurément un sujet à sa mesure.

2Philosophe de l’urbain, grand amoureux de la ville et cycliste compulsif qui sait la découvrir au ras du bitume, il nous invite à une déambulation à la fois savante et poétique. Entre inventaire d’expert et flânerie contemporaine, Thierry Paquot ne choisit pas. Son Dicorue (et ses 180 entrées) est le contraire d’un guide et pourtant, qui mieux que lui peut nous inviter à changer de regard ou simplement déjà à regarder ? Son « vocabulaire ordinaire et extraordinaire des lieux urbains » se parcourt en flânant d’« Abribus » à « Zone », en passant par « Barricade », « Dent creuse », « Hobo » ou « Sieste ».

3Le lecteur/feuilleteur y est aidé par les photos en noir et blanc de Frédéric Soltan. Contrairement à Eugène Atget, qui fit découvrir un Paris désert à ses contemporains de la fin du xixe et du début du xxe siècle, Frédéric Soltan sait montrer le monumental de certains paysages urbains mais, le plus souvent, c’est une ville habitée, animée et multiple qu’il nous invite à découvrir avec tendresse et bienveillance.

4S’il jette un regard attendri sur la ville et s’il lui prête des atmosphères, des odeurs et des bruits venus du monde entier, Thierry Paquot n’en partage pas moins une somme de connaissances précises avec son lecteur. L’ouvrage possède aussi une dimension de manifeste en faveur d’un espace urbain faisant la part belle à la diversité, aux femmes, aux marchés, à la nuit, aux odeurs, aux passages, aux concierges, aux cimetières, aux cafés, aux bancs et aux arts de la rue. Une ville qui ne néglige ni les sans domicile fixe, ni les pickpockets, ni les sites industriels, ni les vélos, ni les aires de jeux, sans oublier les toilettes publiques.

5Ancré dans le présent et conscient des effets de l’actualité sur la cité, Thierry Paquot n’oublie pas de consacrer des entrées aux « catastrophes », aux « cadenas d’amour », aux « naturistes » et aux « attentats ». Il plaide pour une ville plus amène et aimable, au point de créer le néologisme Améniser. Fille de son intérêt savant pour l’utopie, cette entrée offre un long développement, véritable programme pour une ville à hauteur d’homme, une ville plus en phase avec notre rythme de simples humains, une ville réconciliée à la fois avec l’animation, la sécurité, la durabilité et la santé. Les exemples – français et étrangers – abondent pour lui donner raison et apporter quelque espoir à ses lecteurs urbains et péri-urbains.

6Thierry Paquot convoque bien entendu les principaux experts de la cité – architectes, urbanistes, observateurs des villes d’hier et d’aujourd’hui. Il invite aussi une grande variété de compagnons pour cette déambulation. Si l’on est peu surpris d’y rencontrer Tati, Marcel Carné, Godard, Baudelaire, Apollinaire, Balzac, Zola et Queneau, on est ravis d’y croiser aussi Gracq, Walter Benjamin, Jean Baudrillard, Félix Valloton, Marcel Jouhandeau et même Henry David Thoreau que l’auteur parvient à sortir de ses bois pour illustrer l’entrée « Mansarde ».

7Si le concept n’avait pas été préempté par les éditions Plon, l’ouvrage de Thierry Paquot aurait pu s’appeler le dictionnaire amoureux de la ville. Peu importe le titre, il livre là un plaidoyer pudique et convaincant en faveur d’une ville à échelle humaine. Et invite, en attendant, à regarder les lieux urbains avec bienveillance et malice – presque avec tendresse.

8Monique Ollier

9Courriel : <moollier@club-internet.fr>

Olivier CHOVAUX, Laurence MUNOZ, Arnaud WAQUET et Fabien WILLE (dir.), L’Idée sportive, l’idée olympique : quelles réalités au xxie siècle ?, Arras, Artois Presses Universités, 2017a, 240 p. Fabien WILLE (dir.), La Responsabilité des acteurs du sport et de l’éducation. Expertises et controverses, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Sport et sciences sociales », 2017b, 180 p.

10Nota : les références aux contributions figurant dans ces deux ouvrages collectifs sont présentées comme suit : « nom de l’auteur de la contribution », suivi de 2017a quand il s’agit du livre dirigé par Chovaux, Munoz, Waquet et Wille ou de 2017b quand il s’agit de l’ouvrage dirigé par Wille.

11« Vous ne pouvez pas faire quelque chose pour la communication de Nasri [1] ? » Voici les félicitations d’Albert Fert, prix Nobel de physique, obtenues lors de la cérémonie de remise de mon doctorat en 2012 (Alain Schoeny). Lieu commun, le sport aussi bien en pratique que du point de vue de ses représentations semble « an integrating force in society, with peaceful competition that brings athletes as spectators together to enjoy the accomplishments – the strength, the beauty and intelligence of the body and mind [2] » (Puijk, 2017a, p. 211). Ses caractéristiques cérémonielles (Wille, 2017a, citant Dayan, 1996), puis spectatorielles, développées à partir de l’archétype des Jeux olympiques, ont conditionné des générations (cf. le message traditionnel du mouvement olympique : « une philosophie de vie qui met le sport au service de l’humanité [3] ») et scellé dans « l’idée sportive » des valeurs (Wille, 2017a) ou des associations mentales comme « le dépassement de soi », « la fraternité » ou encore « le respect » (Chavanat, Desbordes et Le Clinche, 2017a). C’est donc la vision d’un sport éducatif, unitaire et égalitaire, et celle du mouvement olympique élitiste, méritocratique et universaliste [4] qui est traitée dans le premier ouvrage L’Idée sportive, l’idée olympique : quelles réalités au xxie siècle ? Le second questionne pour sa part La Responsabilité des acteurs du sport et de l’éducation. Aussi, entre une nécessaire unité et fonction sociale pour un monde que l’on souhaite toujours plus démocratique et bienveillant, on demande aux sports civil, scolaire ou spectacle des pratiques économiques, sociales et humaines (au sens de pratiques écologiques) qui « [constitueraient à elles seules] un vecteur de diffusion d’une responsabilité sociale (Smith et Westerbeck, 2007) […] possédant en soi des vertus éducatives et humanistes » (Wille, 2017b, p. 9). Acte fondateur à notre connaissance en France, ce second ouvrage réunit un collectif de quinze experts et chercheurs en sciences du sport qui s’affranchit de ces assertions tenaces – caractérisant ainsi les usages du sport – en questionnant leur part de responsabilité sociale.

12La médiatisation-monde du sport – d’une part par le mouvement olympique, puis de l’autre par de grandes compétitions internationales de football ou encore de tennis – a participé au legs que l’on peut, comme Terret (2017a), attribuer jusqu’à 1970 à « une société patriarcale » (Ibid., p. 62) puis jusqu’en 2000 à une « impulsion égalitaire » (Ibid. p. 66) ; du moins, du point de vue de la pratique (Ibid., p. 68-69) mais encore très discrétionnaire dans le traitement de l’information où seulement 18 % d’articles commentent les victoires féminines (Ibid., p. 67). Sans vouloir intenter un procès aux médias ou dénoncer leur responsabilité dans la diffusion d’une « logique du parfait » (Chovaux, 2017a, p. 21) assignant au sport un projet d’éducation et « d’adoption de principes éthiques universels » (Ibid., p. 14), il s’agit de comprendre ce processus idéalisé (nous soulignons) au travers de médiateurs dont font partie les sociétés d’information, comme les organisations sportives ou bien les entreprises événementielles. Du pratiquant aux institutions et journalistes sportifs, des formes communicationnelles « publicisent [un] “prêt-à-penser” » (Wille, 2017b) moral [5], où le « fait d’être sportif […] serait ainsi d’emblée exemplaire » (Vigarello, 2017a, p. 29). Ces liens organiques incitent alors à la démesure (Wille, 2017b). Les intérêts de chacun, exacerbés par la médiation et les stratégies d’audience, les conduisent à s’exonérer de toutes analyses de faits déviants (hooliganisme, racisme, tricherie, corruption, etc.) par des tours de passe-passe rhétoriques : « ce ne sont pas des supporters », « ce n’est pas du sport », « la fête est gâchée », etc. (Ibid., p. 141-146). Aussi, la lecture croisée de ces deux ouvrages recensés apporte une originalité dans l’étude de certains aspects de responsabilités sociale et sociétale du sport en s’appuyant sur celle de ses usages sociaux (Wille, 2017b). Comment, comme l’ont fait Ottogalli-Mazzacavallo (2017b) et Munoz (2017a ; 2017b), dans un tel contexte de recherche heuristique et pragmatique (Wille, 2017b), ne pas parler de la place et du rôle du mouvement olympique dans la construction « d’un agir socialement responsable des acteurs du sport et de l’éducation » (Ibid.) ? Quand, par exemple, contraint – faute de candidat –, lors de la campagne d’attribution des Jeux pour 2024, le Comité international olympique s’est vu dans l’obligation d’en confier la responsabilité à Paris et à Los Angeles pour 2028. Si l’idée sportive peut difficilement se détacher de celle olympique, elles ne paraissent pas si naturellement (nous soulignons) unies (Chovaux, 2017a, citant Jeu, 1992).

13C’est dans ce cadre que la « responsabilité sociale du sport » doit être appréhendée. Plus qu’un changement de paradigme (Wille, 2017b), le sport (ses pratiques et ses représentations) n’est pas limité au seul objectif identitaire mystifié par Coubertin. La responsabilité sociale du sport et de ses acteurs est aussi sociétale et citoyenne par l’éducation et la culture permettant son accès à tous : homme/femme, handicapé(e), homosexuel(le), de religion et d’origine différente et quel que soit son âge. Ses actions doivent s’inscrire dans le temps, contribuant à les installer irréversiblement dans les usages et les normes des institutions sportives et, plus globalement, politiques. Sans être naïf ni angélique, c’est désormais l’enjeu des pratiques sportives et de leurs organisations. Elles ont vocation à participer au bien-être commun et à l’intérêt général. Avec détermination et volontarisme, le sport doit accompagner les valeurs et les normes partagées par la société civile, tout en respectant mutuellement leurs missions premières. De ce fait, inscrire le mouvement sportif et olympique dans une « démarche » de responsabilité sociale, à l’instar des procédures lancées par les entreprises, c’est se doter d’un nouvel instrument de dialogue – quand l’affairisme tend à devenir le fer de lance de ses détracteurs –, d’écoute – quant aux enjeux du débat public devant la montée en puissance de l’opinion de plus en plus dubitative sur le bien-fondé des intentions institutionnelles – et, pour finir, de prise en compte de l’environnement (au sens éthologique du terme) – à savoir, se préoccuper des attentes d’une société qui évolue, plus réactive, et qui cherche à s’émanciper de grandes puissances, qu’elles soient politique, économique, religieuse ou sportive.

14À ce titre, ces deux ouvrages apportent déjà quelques réponses. Le premier – L’Idée sportive, l’idée olympique – centralise, identifie et s’attarde sur des « réalités historiques, sportives et médiatiques » (Chovaux, 2017a) d’une institution âgée de plus d’une centaine d’années déjà qui, curieusement, affiche une étonnante vitalité contemporaine. Le second – La Responsabilité des acteurs du sport et de l’éducation – met singulièrement en exergue les responsabilités sociales et les enjeux des pratiques physiques et sportives. Tous deux, sans détour, laissent plusieurs contributeurs exprimer les limites, mais aussi les perspectives de ces différents mouvements sportifs dans le champ de l’éducation, de la formation, de la professionnalisation et de la recherche (Wille, 2017b). Ils ont en commun l’habilité – c’est leur moindre défaut – d’articuler la place des médias dans cette logique de prise de conscience et de responsabilité, et leur rôle d’acculturation par l’objet sport qui reste encore, peut-être, en quête de sens.

15Alain Schoeny

16Université d’Orléans – Centre d’études pour le développement des territoires et l’environnement

17Courriel : <alain.schoeny@univ-orleans.fr>

Miao CHI, Olivier DARD, Béatrice FLEURY et Jacques WALTER, La Révolution culturelle en Chine et en France, Paris, Riveneuve Éditions, 2017, 378 p.

18Voilà un ouvrage qui traite de la Révolution culturelle (RC) (1966-1976) en Chine et en France à partir de la mémoire des acteurs et des groupes engagés dans le processus. De portée historique, ce livre dense n’explore cependant pas le récit du déroulement et des enjeux des dix années de la RC en République populaire. Au contraire, fidèle à l’approche sur la mémoire et les médiations du Crem de l’université de Lorraine, l’ouvrage, en quatre parties, prend des formes variées : récits de vie, témoignages, descriptions détaillées d’un cas ou d’une situation, analyses de film… Dix-neuf articles composent un volume de 378 pages.

19Les travaux de six chercheurs chinois explorent les détails et tensions vécus durant la Révolution culturelle et forment la première partie. Une deuxième partie traite de films en rapport à la Chine. Une troisième détaille les effets de la RC chez les acteurs de l’extrême gauche et, de manière surprenante et modeste à la fois, à l’extrême droite. Enfin, la quatrième partie se compose de témoignages de femmes impliquées à la fois dans les tourments de la Seconde Guerre mondiale et dans le maoïsme et la RC.

20Les articles des auteurs chinois sont touchants, car la fréquentation de la Chine indique combien le travail de mémoire et le chiffrage des morts peuvent être difficiles dans ce pays. BU Weihua explique l’origine et l’expansion du mouvement des gardes rouges. Un article de YANG Jisheng, à la fois critique et réflexif, éclaire les questions et les affres de la révolution culturelle. SUN Peidong indique que les jeunes instruits envoyés à la campagne vont continuer à lire. HE Shu, historien, recense et commente des travaux réalisés sur la RC par des chercheurs non officiels, par des chemins discrets, face au régime prêt à contrôler les espaces d’expression et de mémoire. L’analyse du cinéma de fiction menée par WU Di révèle trois modèles qui structurent les films : « La lutte des classes », « Se rappeler des souffrances d’antan » et « Célébrer Mao Zedong et lui jurer fidélité ».

21L’ouvrage donne ensuite la parole aux chercheurs occidentaux. K. Feigelson analyse les clairs-obscurs du cinéma de fiction avec La Chinoise et La Dialectique peut-elle casser des briques ? mis en contexte avec les critiques de la Révolution, dont celles de Simon Leys. Cet article et celui de V. Lowy qui analyse les documentaires embarqués réalisés par M. Antonioni, par J. Ivens et M. Loridan-Ivens servent à comprendre l’état d’esprit et la réception de la Révolution par les artistes et les militants de gauche. L’article de F. Audigier sur Les Chinois à Paris de Jean Yanne s’inscrit dans le même registre.

22La partie suivante conduit le lecteur dans les méandres et subtilités des mouvements marxistes, maoïstes, marxistes-léninistes, prolétariens et trotskistes existant en France durant la période. Les articles vont de la description historique (M. Remy) aux engagements maoïstes dans le Nord ouvrier (fort documenté) par M. Fontaine, au cas de l’association des amitiés franco-chinoises et ses débats, par LIU Kaihuan.

23L’article d’E. Neveu propose un cadre analytique. Il considère la Révolution culturelle comme un contre-modèle en action (lire face au modèle soviétique). Il détaille les trois registres d’usage de la RC chez les Français : la RC est un dépassement en actes du modèle soviétique ; la RC porte la lutte dans les superstructures (comprendre les héritages et les vieilleries) et la RC apparaît comme une mise en cause des formes de division verticale et horizontale du travail et des rapports de pouvoir.

24Ces articles montrent les débats internes en France, dont la fidélité, ou non, à l’Union soviétique ou à la Chine. Avec le recul, ces analyses indiquent l’intensité du débat idéologique dans les questions politiques de la période.

25Les articles de G. Richard et de O. Dard traitent d’un sujet méconnu. Celui de G. Richard détaille le voyage en Chine de sept giscardiens en 1976. Le plus célèbre et le plus fervent d’entre eux est Jean-Pierre Raffarin, dont l’engagement pour la promotion du modèle chinois reste constant. L’article d’O. Dard explore les connexions entre l’extrême droite et le maoïsme et montre que cette relation est périphérique au sein de l’extrême droite. Le travail de Miao Chi revient sur la mémoire en étudiant la constitution de la liste des affrontements de Chongqing durant la RC.

26La quatrième partie se compose de deux articles. Le travail de J. Walter porte sur trois récits de trois femmes juives qui racontent leurs voyages et contacts en Chine populaire. J. Walter explore la construction des identités narratives, les récits et de la temporalité et enfin comment ces récits de soi articulent le privé et le politique.

27L’article de B. Fleury termine cet ouvrage dense et politiquement chargé. Il s’agit d’analyser l’approche de J.-L. Einaudi qui, après avoir expérimenté la RC et un passé maoïste, consacrera sa vie à étudier l’histoire de la guerre d’Algérie. Cette étude analyse un engagement et une fidélité à des valeurs.

28Pour conclure, cet ouvrage consistant conduit à se plonger dans les détails chinois et français de la Révolution culturelle. Déjà indiquée, l’histoire complète du mouvement et de la période est ailleurs. Cependant, sa perception, sa réception par des maoïstes français et sa fascination sur des militants est à la fois centrale et visible dans cet ouvrage.

29Olivier Arifon

30Protocol International

31Courriel : <olivier.arifon@gmail.com>

Romain BADOUARD, Le Désenchantement de l’Internet. Désinformation, rumeur et propagande, Limoges, FYP, 2017, 180 p.

32Cet ouvrage de près de deux cents pages est tout ensemble d’une lecture aisée, rédigé dans un style attrayant et cependant précurseur de quantité de publications et articles, dans l’actualité immédiate. Ce travail d’investigation a donc été mené avant les révélations de détournements de Facebook, en concomitance avec les soupçons d’ingérence russe lors des élections nord-américaines. Il fallait du courage, au chercheur et à l’éditeur aussi, pour publier cette mise en garde au plus fort des annonces de « la quatrième révolution industrielle », celle du numérique.

33Toutefois, l’intérêt n’est pas seulement le mérite d’un lanceur d’alerte. Les titres des parties sont d’une modernité rare dans un ouvrage de recherche : on y traite successivement de l’« enfermement idéologique », de la « brutalisation du débat », des « nouvelles muselières » ou encore de « clique toujours ». Mais, dès les premières pages, reparaissent les traits d’un travail de recherche. Certes, on évoque Edward Snowden aux premières lignes, mais c’est pour démontrer très vite l’origine structurelle et non pas politique d’emblée des risques engendrés par l’« architecture du réseau ». À savoir l’absence de « gatekeepers » (médiateurs) qui s’interposaient dans le débat public au temps des médias traditionnels : journalistes, éditeurs producteurs ; tout un chacun a désormais le pouvoir de s’exprimer dans un rapport d’horizontalité jamais connu auparavant. Accusations, calomnies, fantasmes s’accumulent sans que les personnes visées ne puissent se défendre ni même rétorquer. Une étude récente sur les salariés en charge de la « régulation » révèle leurs difficiles conditions de vie : horaires lourds, productivité contrôlée, rentabilité pour les annonceurs requise, autant d’inconfort pour un salaire peu reluisant. Dans ce nouveau paysage technique, une nouvelle guerre de l’information est engagée, déclare le propos introductif.

34Un premier épisode remonte à quelques années déjà (2005), révélant le décalage entre les positions prônées par les partis et le résultat obtenu par les urnes lors du référendum concernant l’Europe ; des travaux précis l’expliquent par l’« homophilie » manifeste sur le Web : on ne lit, on n’échange qu’avec ceux dont les idées, points de vue, sont proches. Grâce aux hypertextes, au maillage ainsi constitué, se crée (techniquement, pas politiquement) une infrastructure particulièrement compartimentée (« affinitaire »), qui permet à chacun de ne pas être perturbé dans ses certitudes (p. 31) ; la recherche sur Google donnera des informations radicalement différentes selon que l’interrogateur est de droite ou de gauche ; de même, Facebook utilise le principe de « proximité » grâce au dispositif Edge rank à visée économique : éviter la contrariété de l’internaute, lui procurer un nombre croissant d’amis !

35Plus récent, le phénomène devenu très rentable des « fake news ». Certes, il y a toujours eu des rumeurs (déjà les Pythies grecques !). Mais la reproduction des rumeurs concernant Hillary Clinton lors des élections nord-américaines a été multipliée par des centaines de milliers contre 50 à 100 fois hors période électorale. L’auteur n’hésite pas à avancer l’idée d’une industrialisation de la désinformation (p. 42) relative à la croissance des plateformes en termes de rentabilité.

36Une autre dimension explicative réside dans un changement culturel : la montée de la brutalité, loi du talion, prime à l’agressivité verbale, montée de l’incivilité, augmentation des discours de haine. Toutefois, ce dernier aspect n’a pas encore fait l’objet d’enquêtes précises, en différents pays, comme les précédents. Notons curieusement que celui qui profère un propos haineux en est souvent victime lui aussi, au préalable ou en retour, comme s’il existait un « cercle vicieux ».

37L’auteur s’interroge longuement sur le cas particulier de Wikipedia, qui a subi avec succès l’épreuve de véracité par rapport à de prestigieuses publications telles Nature ou Encyclopedia Britannica. Selon Romain Badouard, la différence provient de ce que, sur les autres plateformes de discussion, l’objectif n’est pas cognitif mais agrégatif (rassembler). Il évoque un peu plus loin l’importance des tiers-lieux de discussion, tels les pubs anglais, où les discussions bénéficient du caractère aléatoire des participants et du moment. La mainmise du lucratif sur la technologie du numérique n’empêche pas que « les promesses qui accompagnent son essor rencontrent dans leur concrétisation un certain nombre d’écueils » (p. 140). L’année 2018, postérieure à la parution de l’ouvrage, voit en effet se multiplier les mises en garde, protections, régulations, pour restaurer ou reprendre possession de l’Internet, comme s’intitule la dernière partie de l’ouvrage.

38L’auteur verra son vœu exaucé, car ce combat est en cours. À titre personnel, je regrette la méconnaissance du rôle assigné à la société civile, au sein de l’Unesco, du Forum sur la Gouvernance de l’Internet mais ce bémol n’altère pas la qualité des analyses scientifiques, fondées sur des enquêtes, en un domaine où l’anathème ou l’injonction tiennent trop souvent lieu de réflexion. Aux investigations de ce livre, au sérieux des assertions, s’ajoute donc la profondeur du décryptage, en pleine actualité.

39Anne-Marie Laulan

40Courriel : <laulan.anne@orange.fr>

Anne LONGUET MARX (dir.), Simone Boisecq. La période sauvage (1946-1960), Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2018, 194 p.

41Anne Longuet Marx, maître de conférences en littérature comparée à l’université de Paris 13 et fille de Simone de Boisecq, très bonne connaisseuse de l’œuvre de sa mère, a rassemblé dans cet ouvrage une série de textes permettant de mieux saisir la place de l’artiste sur la scène artistique française entre 1946 et 1960. Dans sa préface, elle rappelle l’enfance algéroise de Simone Boisecq, ainsi que les références bretonnes nourries par son père. Elle souligne également la présence des poètes tant aimés, ainsi que son admiration pour les arts premiers, très présents dans son œuvre.

42Dans son introduction, Anne Longuet Marx présente des textes, notes et carnets laissés par l’artiste, mode d’expression privilégié de Simone Boisecq qui commence son travail par l’écriture. Sept études abordent ensuite l’œuvre de Boisecq sous des angles très différents, depuis la genèse d’une sculpture jusqu’à sa présentation dans les expositions et salons.

43Dans son essai « Signes et figures – l’engagement dans la création », Anne Longuet Marx nous rappelle la formation et les premières années de Simone Boisecq. Elle aborde l’origine de son travail à travers la lecture, l’écriture et le dessin, ayant eu une formation en philosophie, esthétique et psychologie à la faculté d’Alger.

44« L’image, écrit Simone Boisecq, est sur le chemin de l’abstraction et de la généralisation ; elle est sur le chemin de la pensée… L’image est donc une perception repensée, et quelque fruste qu’elle puisse paraître encore rationalisée ; c’est déjà une rationalisation du sensible. » L’image, signe et non-chose, serait donc déjà pensée, car si la structure sensorielle de l’image demeure, celle-ci est tout de même élaborée, construite par la pensée.

45L’influence de son père a été fondamentale dans la formation de la jeune artiste. Jeune, il avait fréquenté le musée des Beaux-arts de Nantes. Poète fervent et mystique de sa Bretagne natale, « Il se sentait primitif, sauvage ». Dans les objets qu’il confectionne, il y a quelque chose du primitivisme des calvaires bretons : « Je suis fille d’un poète, sculpteur, artiste par tous les pores. Rien ne lui était étranger, son amour de la poésie faisait qu’il la saisissait sous tous ses aspects, surtout sous ses aspects premiers. » (Fage, 2011, p. 168)

46Dès 20 ans, Simone Boisecq développe un goût pour les arts premiers et commence à les collectionner. Elle possède des objets et masques de Colombie-Britannique. Puis, engagée au service de l’agence France-Presse, elle souhaite faire du reportage artistique et de l’ethnographie. Sa rencontre avec Maurice Reygasse, fondateur et directeur du musée du Bardo, musée de préhistoire et d’ethnographie d’Alger, sera un moment essentiel dans sa formation.

47Après sa rencontre avec les arts premiers, Simone Boisecq découvre l’art brut. Elle comprend alors que les artistes deviennent des explorateurs de sensibilité. Analysant la dimension anthropologique de la question du sacré, elle va la relier à la notion de primitif et de primitivisme. C’est à cette époque que Simone Boisecq peint ses « poteries indigènes ».

48Été 1945, Simone Boisecq séjourne à Londres où elle rencontre la sculpture de Moore et de Hepworth, puis à Paris, celle de Picasso, Gonzales et enfin Brancusi. C’est alors qu’elle décide de se consacrer à la sculpture, dont elle avait appris quelques rudiments à Alger ; en 1946, elle entre dans l’atelier de Karl-Jean Longuet. Elle réalise alors ses premières sculptures, Les Orants : vase primitif, urne sacrée. Dès 1952 : Simone Boisecq présente ses œuvres : Objets et fleurs sauvages à la galerie M.A.I. d’inspiration africaine. Ce sont des terres cuites chamottées dont la désignation de « sauvage » renvoie à une liberté sans modèle, et au côté direct de la forme : piquants, crochets, dentelures, triangles coupants. La rugosité de la surface qui accroche la lumière rappelle l’art mexicain que l’artiste a découvert lors de l’exposition au musée d’Art moderne en 1952.

49Juliette Vion-Dury, professeure de littérature comparée à l’université Paris 13, analyse dans son essai les liens étroits qui lient la sculpture à la poésie dans l’œuvre de Simone Boisecq. Les choix de Simone Boisecq, selon Juliette Vion-Dury prennent des accents goethéens. Elle a une vision d’un art dont la forme dernière serait la poésie. Se reconnaissant dans le concept claudélien de co-naissance, elle nous livre un art qui intensifie la réalité en sublimant un contact étroit. L’auteur nous propose de lire les sculptures de Simone Boisecq comme mises en abyme gidiennes « de l’artiste se représentant, voyant, en train de se représenter », l’œuvre étant à la fois la chose représentée et représentant sa créatrice et sa créatrice créant. Les références à des poètes sont nombreuses dans les titres des sculptures de Simone Boisecq : Les soleils de Césaire et de Saint John Perse, Hommage à Pessoa. Dans sa jeunesse, l’artiste assigne trois fonctions à l’art : la médiation, l’intercession et l’initiation : médiation entre l’amateur et la réalité, intercession entre le sujet et l’objet et par une intensification du réel, initiation à la connaissance, s’inspirant ainsi des lectures de Claudel, Lanza del Vasto ou Francis Ponge.

50« Autour des écrits de jeunesse de Simone Boisecq », David Liot, directeur des musées de Dijon, propose une lecture de l’œuvre où le monde celte rejoint la modernité : De l’éternité du dolmen au surréel… Il nous montre comment Simone Boisecq, alors qu’elle est inscrite à l’université d’Alger dans l’option « Mysticisme », note que les artistes sont porteurs d’interrogations existentielles et de démarches « miroir de l’âme ». La quête naturelle et sincère d’unité, celle du corps et de l’esprit, est primordiale, reflétant ainsi la fascination exercée par son père pour une Bretagne originelle et mystique.

51Recopiée par Simone Boisecq en 1940, cette phrase de Louis Aragon reprend ainsi tout son sens dans l’évolution de l’artiste : « À cette heure où la déraisonnable rime redevient la seule raison ». De même que cette phrase de Rimbaud : reconquérir notre état primitif de « fils du soleil », qui semble avoir inspiré au sculpteur le monde où mille soleils rayonnent : Soleil Césaire, Soleil Saint John Perse, Soleil noir de la mélancolie, Soleil nocturne Ainsi dans le sillage de Brancusi, dont elle découvrit le travail dès son arrivée à Paris, Simone Boisecq marie le soleil et la nuit, l’unité et l’essence cosmique, tout en laissant une place au hasard et à l’automatisme, montrant sa volonté délibérée de ne pas « vouloir ».

52Étudiant la place de l’artiste au sein de l’école de Paris entre 1946 et 1956, Claire Maingon, maître de conférences à l’université de Rouen, nous propose de lire les premières sculptures de Simone Boisecq à l’aune des Nourritures terrestres d’André Gide, objets sauvages sans fonction autre que celle du rêve, du voyage, du rite imaginaire où primitivisme et archaïsme privilégient le travail direct de matériaux organiques comme la terre, le bois ou la pierre, en référence à Paul Gauguin. Dans ses premières œuvres, Simone Boisecq utilise la terre, matière ancestrale, « chargée d’humanisme », reliant la main et l’esprit, la matière déterminant la forme. L’artiste retrouve dans la lecture du Musée imaginaire (1952) de Malraux l’énigme de l’art, ses origines, sa qualité anthropologique et mystique.

53Claire Maingon rappelle que l’exposition de 1952, Objets et fleurs sauvages, a reçu une bonne critique dans la revue Combat par Guy Marester, tout en soulignant l’aspect déroutant du titre, autant que les œuvres en terres cuites austères, à l’aspect rugueux et à l’esthétique brute « des protosculptures ». Simone Boisecq s’inscrit alors dans la relecture par les modernes de l’imaginaire des arts primitifs : « De la poterie, je suis allée à la sculpture non figurative. Des vases à la sculpture. Mais ma poterie avait déjà une intention poétique. »

54Le travail de Simone Boisecq s’inscrit au sein de l’école de Paris, tout en cultivant une certaine originalité car il reflète la porosité entre la sculpture et les arts populaires, tout particulièrement lors de sa participation à l’exposition Terre de France en 1953.

55Chez Jeanne Bucher, avec Le Soleil, elle est alors proche de l’abstraction de type organique (cf. Hadju) revendiquant l’observation du monde comme point de départ de l’art, recherchant le dépassement de la figuration traditionnelle. Une identification entre l’expérience humaine et le processus de la nature, qui s’exprime au travers de ses évocations végétales. Enfin en 1958, Simone Boisecq prend part à l’exposition La sculpture française contemporaine et de l’école de Paris au musée Rodin, s’imposant ainsi dans ce mouvement d’après-guerre.

56Dès 1941-1942, quelques petits croquis se faufilent entre les notes d’étudiantes de Simone Boisecq. Aussi, Marie-Hélène Montout-Richard, conservatrice au musée des Beaux-arts de Reims, se propose d’étudier l’œuvre graphique de Simone Boisecq, considérant que le dessin est à l’origine du travail du sculpteur. L’auteur identifie deux types de dessins : ceux d’imagination, ou « rêveries des possibles », et ceux de recréation, ou « présentation des possibles ». Analysant la ligne dans l’espace, recherche du sculpteur, elle caractérise les images simples, sauvages et légères, qui créent un nouvel alphabet hybride entre geste et signe. Le geste semble rapide, spontané, minimum et définitif. « Peut-être ainsi puis-je saisir le monde dans sa simplicité primitive, dans son rythme fondateur, libérateur », dit l’artiste. Parfois inspirés par des paysages, les dessins deviennent des lignes de vie, allusions surréalistes ou archéologiques Les dessins de recréation ou « présentation des possibles » ont un lien de parenté avec l’art brut, l’artiste recherchant une beauté insignifiante et proposant un réalisme d’imagination où la nature est toujours initiatrice. L’artiste semble rechercher, à travers le médium graphique, l’essence de la matière, la poétique du modèle initial, tout comme elle le fait pour ses sculptures, réinventant sans cesse sa propre fabrique d’images.

57« Je trouvais que dans l’art primitif, il y avait l’essentiel, le sentiment de l’élévation ou d’ouverture au monde », cite Nikoleta Tsagkari, doctorante en histoire de l’art à l’université de Strasbourg, dans son article sur Simone Boisecq et les arts premiers. Reprenant la biographie de Simone Boisecq, l’auteur rappelle son enfance à Alger entre le soleil, la mer et la flore sauvage. En Bretagne, l’artiste est confrontée aux paysages austères, aux rochers de granit. Elle collectionne les éléments d’une nature fossilisée : galets, pierres, coquillages. À sept ans, elle reçoit de son père une statuette africaine dogon. Puis dès 1942, elle collectionne les objets d’arts premiers : vases préhistoriques, masques calédoniens, totems d’Amérique du Nord, reflets de son intérêt pour le dialogue entre art et ethnographie

58Simone Boisecq fait appel à l’inventivité plastique des arts premiers et place le mythe au centre de sa création artistique. Elle choisit l’hybridation des motifs et des formes, tournés vers le végétal et le primitif avec des références extraites des arts populaires et des arts premiers, la nature faisant office de force supérieure déifiée. À partir de 1954, entre son Arbre et la Ville, entre ce que crée la nature et ce que construisent les hommes, Simone Boisecq va jongler entre l’univers végétal et l’épuration géométrique, mettant alors l’homme au centre des métamorphoses de la nature.

59Le salon de la Jeune Sculpture permet au couple de sculpteurs, Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet, de participer activement au renouveau de cet art ainsi que le montre Mathilde Desvages, historienne de l’art, spécialiste de la sculpture moderne. Ce salon incarne les espoirs des artistes, regroupant les aspirations de sculpteurs dont le souhait premier est de prendre part au courant de l’art vivant, devenant ainsi le témoin de l’actualité en sculpture. Pour réconcilier le public avec la sculpture : « C’est toute la gamme des tendances actuelles que le visiteur et le critique retrouveront ou découvriront ici », indique le critique Pierre Descargues. Dominé par la figuration humaine, héritage de Bourdelle, Maillol, Despiau, Wlérick, le salon accueille cependant des artistes dont les préoccupations formelles ne sont pas très éloignées de celles de Simone Boisecq. En 1954, elle fait son premier envoi, Soleil, puis en 1956, c’est dans les jardins du musée Rodin qu’elle présente Faune, tout à la fois conjugaison de références aux arts populaires bretons et de formes prisées dans les cultures nord-sahariennes. Le salon est un espace de dialogue et de rencontre. C’est ainsi que plusieurs couples proches de Karl Longuet et Simone Boisecq exposent également : Stahly et Parvine Curie, Pierre et Véra Székely ou Jean-Marie et Marthe Simonnet. Tous ont une préoccupation commune : la recherche de l’intégration de la sculpture à l’architecture, aux espaces imaginaires et architectures imaginaires.

60Les études se concluent par deux textes inédits de Simone Boisecq, tout à fait passionnants, montrant non seulement la maturité de la jeune artiste mais également son attention à la place du sculpteur face à la réalité, et celle du spectateur-amateur-regardeur face à l’œuvre : « De l’art comme excitant ou comme calmant » (février 1946) et « De la contemplation esthétique comme contact direct avec la réalité » (avril 1946).

61Enfin, une liste très complète, parfois commentée, des œuvres de Simone Boisecq conservées dans les collections publiques françaises (19 musées de France), conclut cet ouvrage. Il faut noter la générosité et l’énergie de la famille de l’artiste qui s’est attachée à faire en sorte que l’œuvre du sculpteur soit représentée de manière à refléter l’ensemble des aspects de sa carrière. Une biographie complète et illustrée ainsi qu’une bibliographie font également de cet ouvrage un livre de référence sur Simone Boisecq.

62Blandine Chavanne

63Conservatrice générale du patrimoine

64Courriel : <blandine.chavanne@culture.gouv.fr>

Notes

  • [1]
    Joueur de l’équipe de France de football. Le 11 juin 2012, il crée une polémique par son comportement et ses propos injurieux lors de la célébration d’un but en coupe d’Europe. Quelques jours plus tard, après l’élimination de la France, il insulte violemment un journaliste. Suite à ces incidents, il est convoqué devant la commission de discipline de la Fédération française de football et écope de trois matchs de suspension.
  • [2]
    « Une force d’intégration dans la société, avec une compétition pacifique qui réunit athlètes comme spectateurs pour apprécier les performances – la force, la beauté et l’intelligence du corps et de l’esprit » [traduction de l’auteur].
  • [3]
    Hope, Quand le sport peut changer le monde, Lausanne, CIO/Le musée Olympique, 2011, p. 3.
  • [4]
    L’universalité [nous soulignons] du fait olympique reste, comme dans l’ouvrage dirigé par Chovaux et al., « soumise à “l’éthique de la discussion” » (2017a, p. 14) (voir par ex. J. Chaboche, S. Fournie-Chaboche et A. Schoeny, « Contribution à l’analyse géopolitique des Jeux Olympiques d’été », in C. Boli (dir.), Les Jeux Olympiques, fierté nationale et enjeu mondial, Biarritz, Atlantica, 2008, p. 241-253).
  • [5]
    « Exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit » (Charte olympique de 2003, extrait des Mémoires olympiques, Coubertin, 2016, p. 240, cité par Chovaux, 2017a).
Coordination
Brigitte Chapelain
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Mis en ligne sur Cairn.info le 10/08/2018
https://doi.org/10.3917/herm.081.0221
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