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Jean-Gabriel GANASCIA, Le Mythe de la Singularité. Faut-il craindre l’intelligence artificielle ?, Paris, Seuil, 2017, 137 p.

1Le titre de ce petit livre énergique, courageux et nécessaire force d’emblée l’attention : que le mot mythe désigne trivialement un mensonge ou, suivant sa signification anthropologique, un récit porteur d’une expérience existentielle, sa confrontation avec une discipline scientifique, l’intelligence artificielle (IA), a de quoi heurter ! Tel est bien le dessein de Jean-Gabriel Ganascia attaché à dénoncer, à démonter puis à démystifier l’articulation entre le récit de la Singularité technologique et l’IA. La science-fiction en a popularisé le scénario… Suivant une généralisation de la « loi de Moore » induite de la croissance exponentielle des performances des microprocesseurs, les progrès de l’intelligence artificielle parviendront à un point de rupture au-delà duquel elle deviendra autonome et consciente d’elle-même : ce sera l’avènement de la Singularité technologique, ou prise de pouvoir du bionique sur l’humanité biologique condamnée à s’hybrider ou à disparaître. Suivant cette histoire, la technologie sacralisée tient lieu de transcendance et obère l’avenir de l’humain. Notre auteur ne met point en cause cette réactivation moderne du mythe de l’apocalypse, mais bien son adoubement par des chercheurs réputés et d’illustres entrepreneurs qui, tels Raymond Kurzweil et Hans Moravec, reprennent ce synopsis scientifiquement douteux ou, du moins, ne le démentent pas. Ainsi voit-on se multiplier de spectaculaires mises en garde comme celle de Stephen Hawking qui, après sa tribune de mai 2014 dans The Independant, déclarait en décembre sur la BBC : « L’intelligence artificielle pourrait conduire à l’extinction de l’espèce humaine. » Une lettre ouverte, cosignée en 2015 par des chercheurs en intelligence artificielle, eut aussi grand retentissement avant plusieurs communiqués émanant de laboratoires, institutions et autres think tanks : tous avouent redouter les effets du développement de l’intelligence artificielle à moyen ou long terme. Les hommes risquent de devenir les labradors de l’intelligence artificielle, affirme même le fondateur de PayPal et de Tesla, Elon Musk qui n’en finance pas moins l’Institut du futur de la vie.

2Voici campé le décor et l’objet de l’essai de Jean-Gabriel Ganascia, professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, fortement agacé et moralement choqué par le comportement des célèbres pompiers pyromanes de la Silicon Valley (et d’ailleurs) : pourquoi ceux qui vivent du développement et des applications de l’intelligence artificielle en dénoncent-ils les dangers de façon aussi excessive et mélodramatique ? Osant (enfin !) poser cette question, l’auteur, lui-même chercheur en intelligence artificielle, propose un ouvrage particulièrement clair et bien charpenté permettant à tout lecteur, même étranger à ce domaine de compétence, de suivre sa démonstration. Distribué en huit chapitres équilibrés, cet essai plutôt court ne comporte ni introduction ni conclusion, choix de construction qui lui confère une tonalité de hâte, voire même de véhémence que pondère le souci de pédagogie.

3Les quatre premiers chapitres recensent et détaillent les trois coups de force conspirant au récit de la Singularité technologique… Vient d’abord une distorsion de la théorie mathématique de la singularité confisquée par la science-fiction, puis rendue à la science au prix d’une application au temps et non plus à l’espace. On trouve ensuite une saisie abusive, en extension et en compréhension, de la loi de Moore dont Raymond Kurzweil fait une loi générale d’évolution sans paraître remarquer ce paradoxe : si rien n’exclut, au plan logique, qu’une évolution catastrophique de la technologie vienne bouleverser le statut de l’homme dans la nature, « cette rupture ne saurait se déduire d’une loi reposant sur la régularité du cours de la technologie » (p. 36). Au demeurant, Jean-Gabriel Ganascia s’insurge contre un déterminisme technologique faisant pièce à l’invention humaine, « le progrès est convulsif ! » (p. 38). Notre auteur peste enfin (et souvent) sur la trahison de la vocation pragmatique de l’intelligence artificielle et sur la réduction de l’intelligence humaine à la puissance de calcul et aux capacités de stockage d’informations : voici qui mène à croire à l’affranchissement prochain de l’IA qui, grâce au couplage des algorithmes d’apprentissage aux masses de données (big data), deviendrait « forte » ou consciente d’elle-même. Ainsi se laisse-t-on fasciner par une dystopie au lieu d’affronter les véritables enjeux de l’IA. On doit contrôler les capacités d’action des agents artificiels de peur qu’ils dérogent aux normes éthiques imposées et aux procédures en vigueur : c’est notamment l’objet du projet pluridisciplinaire ANR « Éthique & agents autonomes » dont fait partie l’auteur ; en revanche, « rien dans l’état actuel des techniques d’intelligence artificielle n’autorise à affirmer que les ordinateurs seront bientôt en mesure de se perfectionner indéfiniment sans le concours des hommes jusqu’à s’emballer, nous dépasser et acquérir leur autonomie » (p. 54).

4Rassuré, le lecteur peut désormais aborder les quatre chapitres suivants consacrés à la démystification du « mythe » de la Singularité. Notre auteur concentre son étude sur la valeur scientifique à donner au « point critique » ou coudage du temps dû à l’autonomisation de la super-intelligence et néglige le catalogue de promesses propres au programme des posthumanistes : c’est une originalité de cet ouvrage parmi d’autres publications sur ce thème.

5Parvenu au mitan de son livre, Jean-Gabriel Ganascia mobilise deux notions qui vont structurer ses propos : la pseudomorphose et la gnose.

6En minéralogie, la pseudomorphose désigne la transformation de la structure physicochimique d’un corps dont l’aspect extérieur demeure identique ; suivant une transposition épistémologique, ce joli concept indiquera la supercherie consistant à prêter à l’hypothèse (métaphysique) d’une intelligence artificielle forte la forme scientifique de l’intelligence artificielle faible : pour l’une, il s’agit de reproduire l’esprit et d’atteindre à la conscience émergeant des fonctions cognitives tandis que l’autre décompose les fonctions les plus élémentaires de l’esprit pour les comprendre en les simulant sur un ordinateur.

7La gnose, fréquemment convoquée par les auteurs critiques du posthumanisme pour en décrypter la spiritualité latente, est ici traitée suivant ses quatre grandes topiques : le privilège de la narration sotériologique (muthos) au détriment de la narration (logos), le manichéisme opposant Dieu au Mal, le dualisme distinguant l’esprit de la matière, puis la séquence apocalyptique. Pour les adeptes de l’utopie technologique, la généralisation de la loi de Moore détermine le récit ésotérique narrant comment, du Big Bang à l’informatique, l’Être lutte contre le monde physique pour atteindre enfin un palier où, via le point critique ou cassure du temps, la nature humaine, infirme, souffrante et néfaste, se sera tant hybridée avec les dispositifs techniques qu’elle se fondra dans une technologie toujours « plus diaphane jusqu’à s’évanouir et laisser place à l’esprit pur » (p. 70). On décèle une forme de spiritualisme qui peut surprendre car les acteurs de la Silicon Valley adhèrent au monisme matérialiste propre au positivisme des sciences cognitives quand ils affirment la reproductibilité des processus physiques cérébraux sur des systèmes de traitement de l’information : ainsi défendent-ils la possibilité de télécharger l’esprit (en l’immortalisant comme dans Transcendance, film réalisé par Wally Pfister en 2014). Sans doute ! Mais ceci suppose que l’esprit « existerait séparément et de façon totalement dissociée de la matière », donnant lieu à un amusant paradoxe : « Poussé jusqu’au bout, le monisme consubstantiel à la science contemporaine dont les promoteurs de la Singularité technologique se réclament, les conduit à admettre un dualisme tout aussi radical qu’incongru sur lequel ils fondent leur prétention » (p. 75). Le parallèle opéré entre gnose et Singularité technologique permet à Jean-Gabriel Ganascia de traquer les erreurs scientifiques présentes dans le traitement des notions d’histoire, de temps, de prévision, de catastrophe puis, et derechef, d’intelligence artificielle : toutes sont passées au crible d’analyses partagées avec des chercheurs venus d’horizons divers, tels Raymond Ruyer et l’utopie, John Searle et sa chambre chinoise, Kolmogorov et la complexité, Jean-Pierre Dupuy et le catastrophisme éclairé ou, encore, Gustav Anders et la liberté : la Singularité n’est finalement qu’une pseudomorphose des Lumières dont elle paraît reproduire l’aspiration à dominer la nature et les préjugés alors que, loin de croire en un déploiement indéfini du progrès scientifique, social et moral, elle « clôture le futur sur un terme parfaitement défini » (p. 106).

8Armée des notions de pseudomorphose et de gnose, la seconde partie de l’essai fonctionne comme une enquête policière appliquée à comprendre les raisons de l’intrusion de la science-fiction dans le discours scientifique. Prévisible, le premier résultat identifie le besoin de séduire les bailleurs de fonds que fascinent de grandes promesses comme l’euthanasie de la mort ; lancé en 2013 et « financé à la hauteur d’un peu plus d’un milliard d’euros », le projet visant à simuler par ordinateur le fonctionnement d’un cerveau humain d’ici 2024 est un bon exemple de ce dérapage que dénoncèrent une centaine de chercheurs auprès de la Commission européenne. Ce type de dérive éveille la sévérité de notre auteur, jugeant éthiquement répréhensible le fait de propager ou de simplement laisser courir la fable de la Singularité : peu probable, l’apocalypse technologique « opacifie le futur et met notre clairvoyance en défaut » (p. 103). Le second résultat instruit les motivations des pompiers pyromanes, ces grandes entreprises qui mettent en garde contre les technologies qu’elles produisent et vendent : l’argent séduit moins que le pouvoir les acteurs des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Notre auteur énonce successivement trois hypothèses dont il nuance la portée : la première cible une griserie de puissance que contredit la sollicitude des lanceurs d’alerte ; la deuxième désigne un sentiment anxiogène de perte d’autonomie dû à la concurrence féroce et à l’économie collaborative du Web 2.0, bien qu’il semble stratégiquement absurde de le traduire en cautionnant le mythe de la Singularité ; la troisième hypothèse concerne la publicité car les scénarios-catastrophes font vendre, mais on ne peut tout à la fois doter les technologies du pouvoir d’améliorer le sort de l’humanité et de risquer de la détruire. Rien de cela n’est faux et Jean-Gabriel Ganascia résout les contradictions qu’il a observées par le besoin propre aux géants des TIC de « masquer les vrais moteurs de leurs stratégies qui sont d’abord politiques » (p. 115) : Larry Page, co-fondateur de Google, ne voulait-il pas organiser l’information du monde en la rendant universellement accessible et utile ? La Singularité technologique est un leurre dissimulant le vrai danger de dérégulation ou d’usurpation de fonctions régaliennes traditionnelles par les acteurs industriels des « hautes technologies » : grâce à leur maîtrise du cyberespace et des masses de données qui y circulent, ne pourraient-ils pas assumer, plus facilement et à moindre coût que les États souverains, la sécurité (biométrie), l’état civil, le cadastre (collecte des impôts) ou le chiffrement ? Mais à quel prix ? Pour y réfléchir, il faudrait se détourner de la fable de la Singularité, moderne Gorgone, et « relever le défi que nous lance le présent » (p. 125). Notre époque y répugne car, pseudomorphose de la modernité dont elle affiche l’amour de la science et le respect pour l’humanisme, elle s’abandonne au prestige de la technologie et se laisse fasciner par l’aura d’une utopie posthumaniste. « La liberté abdique. Le futur se dissipe » (p. 126). Notre auteur n’en dit pas plus, on peut le regretter, et laisse ses lecteurs méditer une conclusion en forme d’ouverture sans excessive allégresse car, rappelle-t-il suivant Cioran, « Être moderne, c’est bricoler dans l’Incurable. »

9Brigitte Munier

10Télécom-ParisTech

11Courriel : <brigitte.munier-temime@telecom-paristech.fr>

Pierre AMAR, Internet : le nouveau presbytère. Comment rassembler des brebis avec des souris, Paris, Lethielleux éditions, 2016, 160 p.

12L’ouvrage de Pierre Amar intitulé Internet : Le nouveau presbytère est paru en 2016. L’auteur, jeune prêtre catholique français, y livre une synthèse des positions et des initiatives de l’Église en matière de pastorale en ligne et met en exergue les opportunités qui y sont associées dans un contexte de diminution importante du nombre des fidèles dans les paroisses.

13Organisé en trois parties, le petit opuscule de 160 pages aborde dans un premier temps la question de la rumeur comme texture du récit évangélique, c’est-à-dire comme composante essentielle du contexte de révélation du message christique au ier siècle de notre ère. Dans la deuxième partie de l’ouvrage, Pierre Amar compare cette rumeur évangélique aux circulations d’informations en ligne en soulignant leurs évidentes parentés pour se livrer dans une troisième et dernière partie à l’analyse des opportunités que ces « nouveaux médias » et leur fonctionnement représentent pour l’Église toujours en quête de fidèles.

14La question centrale que pose l’ouvrage, à destination d’un public catholique ou intéressé aux questions religieuses du monde contemporain que les nombreuses citations des Écritures ne rebuteront pas, est celle du rôle que le Web et les réseaux sociaux en particulier peuvent jouer dans le processus de promotion du dogme catholique en ce début de xxie siècle. Pour l’historien ou le sociologue du numérique, cet ouvrage aborde un champ encore presque entièrement vierge, celui de l’utilisation du numérique par les églises et les groupes religieux. On y trouvera un utile témoignage et un état des lieux de l’action pastorale en ligne ainsi que des diverses stratégies mises en place.

Pastorale en ligne

15Pour montrer en quoi le Web et les réseaux sociaux peuvent jouer un rôle important dans le processus de promotion du message catholique hors de ses arènes consacrées (paroisses, rassemblements de fidèles, etc.), Pierre Amar appuie son propos sur des actions et des réflexions qui montrent que la catholicité n’est pas restée en marge du monde numérique. En effet, plusieurs ouvrages abordent la question. François-Xavier Amherdt, un prêtre suisse, a écrit dès 2013 Web & Co et pastorale : Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et la transmission de la foi[1]. L’on peut également citer les réflexions d’Antonio Spadaro, jésuite italien, dans Cyberthéologie paru en 2014 [2] ou les travaux d’OPTIC, réseau international dédié à l’étude des médias et de la culture numérique et créé sous l’impulsion de l’ordre dominicain où Éric Salobir – ancien responsable des contenus Internet de l’émission « Le Jour du Seigneur » et promoteur général de l’Ordre des prêcheurs pour les communications sociales – joue un rôle central.

16Institutionnellement, la hiérarchie cléricale s’est également saisie de la question de la pastorale en ligne. Dès 2010, Benoît XVI avait souhaité qu’Internet, le « nouveau continent », soit évangélisé. Dans cet esprit de mission, la Conférence des évêques de France lance le 7 novembre 2013 un site internet, Rencontrer Jésus, accessible à l’adresse <jesus.catholique.fr> pour « habiter » le réseau des réseaux et répondre de manière officielle aux questions sur la foi catholique. L’Église suit en cela les directives du pape Benoît XVI et de son successeur, le pape François, qui semblent tous deux plus à l’aise avec le Web que leurs prédécesseurs. Rejouant une sorte de 12 février 1931 numérique [3], Benoît XVI a été le premier pape à utiliser Twitter. Aujourd’hui, le compte de son successeur au trône de Saint Pierre compte plus de vingt millions de followers…

17C’est dans le sillage de cet élan que le Vatican promeut une « nouvelle évangélisation », initiée par Jean-Paul II et théorisée par Rino Fisichella, archevêque italien nommé à la présidence du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation en juin 2010 [4]. Il s’agit de recentrer la pastorale autour de quelques points forts à l’image du kérygme, mais également de faire de chaque baptisé un promoteur de la foi. Une vision de la propagation du message chrétien qui entre bien évidemment en résonance avec cet « âge des multitudes » qui semble si bien décrire le Web 2.0 dans un contexte de technophilie papale qui a notamment vu François déclarer lors des 48e journées mondiales des communications sociales qu’Internet devait être considéré « comme un don de Dieu ». Cette nouvelle pastorale tend à montrer, sous la plume d’Amar, que loin d’être technophobe, une partie de la hiérarchie catholique souhaite utiliser le Web comme une courroie de transmission des valeurs chrétiennes.

La rumeur

18Pour mener à bien cette pastorale que les plus hautes autorités de l’Église appellent de leurs vœux, Pierre Amar compte bien utiliser à son profit la rumeur, sorte de fonctionnement que l’auteur considère comme inhérent à la communication online de notre temps. Pierre Amar la définit en résonance à celle qui a présidé à la diffusion du message christique pour en souligner les parallèles. Elles reposent toutes deux sur quelques caractéristiques égrenées au fil des pages. En premier lieu, sur un petit nombre d’agents actifs. C’est d’ailleurs l’un des points forts de cette nouvelle forme de communication pour l’auteur : il n’est point besoin d’être nombreux pour « faire du bruit » en ligne, comme en témoignent les disproportions entre comptes officiels et simples anonymes ou membres du clergé à fonctions intermédiaires qui ont parfois beaucoup plus d’abonnés que les hiérarques catholiques. Dans un second temps, la rumeur se doit d’interroger, de créer le débat et ainsi de pousser certains à chercher plus loin et éventuellement, se tourner vers les instances officielles « IRL » (in real life). C’est pour cela que Pierre Amar considère que cette activité militante en ligne s’adresse avant tout aux « méfiants », à toutes celles et tous ceux qui doutent et qui voudraient trouver des réponses aux angoisses existentielles du temps. L’un des manques de l’ouvrage est de ne pas suffisamment s’appesantir sur quelques exemples concrets de ces initiatives. Non seulement cela permettrait d’apprécier les stratégies concrètement mises en œuvre, mais également de mesurer les spécificités – ou non – d’une communication religieuse dans un environnement que l’on a tendance à croire marqué par des valeurs émancipées de celles du religieux (à tort, bien souvent [5]).

Entre traditionalisme et modernité

19Faire du Web une terre de mission repose donc sur une compréhension des vecteurs à utiliser pour faire du message de l’Église un élément alimentant la rumeur et susciter ainsi le désir d’en savoir plus. Mais faut-il pour autant se livrer corps et âme aux recettes que le webmarketing enseigne afin de gagner en audience ? La réponse de l’auteur est bien évidemment négative et propose une oscillation tout à fait notable entre stratégie de communication et sauvegarde des valeurs fondamentales du message catholique. Le premier exemple de cet exercice d’équilibriste est l’ambivalence qui est donnée à l’anonymat dans les échanges online. Considéré comme un élément libérateur de la parole par la désinhibition qu’il induit parfois [6], il est néanmoins rappelé en accord avec la Nouvelle Pastorale que rien ne remplace la rencontre et que les sacrements ne peuvent se concevoir que dans le cadre d’une présence physique. En la matière, l’auteur cherche donc une troisième voie, une médiane entre le refus d’utiliser les nouveaux médias et une conversion forcée à tous leurs principes de fonctionnement, notamment l’absorption dont on sait le numérique particulièrement friand et qui conduirait à un déplacement complet du rituel en ligne : « Certes, il n’y a pas de communion sacramentelle sans hostie consacrée. Mais, la théologie connaît aussi la communion spirituelle ou communion du désir dont les effets sont justement ex opere operantis. » Il en va de même pour la popularité des agents qui doivent se faire les promoteurs du message chrétien. Si l’auteur aime à souligner quelles opportunités représentent cet « âge des multitudes » pour une Église en quête de fidèles et l’aide que les influenceurs peuvent contribuer à apporter, il s’agit de ne pas se méprendre : la valeur d’un message n’est jamais indexée à l’écho qu’il rencontre, mais aux valeurs qu’il véhicule et à la capacité de son auteur à « vivre en chrétien », vertu d’exemplarité oblige. Ce mélange entre une réelle compréhension des opportunités que le Web peut apporter à une Église désireuse de faire connaître son message, y compris par le buzz, et qui ne souhaite pas pour autant le dénaturer constitue in fine le plus grand enjeu soulevé par l’ouvrage de Pierre Amar. Comme au moment de l’apparition de la radio, puis de la télévision et des débats autour de la messe filmée, la rencontre entre une institution religieuse bimillénaire et le Web ne peut que conduire à une renégociation qui impactera nécessairement une partie du dogme et des pratiques. Entre les modernes qui considèrent que cette opportunité ne peut être ignorée et ceux qui considèrent qu’il s’agit de se défendre du monde extérieur, fut-il virtuel, une partie serrée s’engage.

20Benjamin Thierry

21Université Paris-Sorbonne

22Courriel : <benjaminthierry@gmail.com>

Emmanuel PEDLER, L’esprit des lieux, Réflexions sur une architecture ordinaire, Paris, éditions de l’EHESS, 2016, 264 p.

23« Quel rapport entretenons-nous avec nos lieux de vie, avec les objets, les toiles et décorations qui les habitent, ou encore avec les sources environnantes – culturelles mais pas seulement – qu’ils mettent à notre portée ? », telle est la problématique à la base de l’ouvrage d’Emmanuel Pedler. Pour y répondre, il a choisi comme terrain d’enquête le site internet <domus.com> qui permet des échanges estivaux de résidences entre familles de la classe moyenne supérieure à l’échelle internationale.

24L’assise conceptuelle de l’étude occupe une large part de l’ensemble, la définition des termes du sujet n’apparaît ainsi qu’en troisième partie. L’auteur adopte et défend une position résolument weberienne qui le conduit à prendre en considération la notion d’« esprit » des sphères sociales et culturelles – néanmoins qualifiées de classes et déterminées selon celles de l’Insee – et à partir à la recherche d’un phénomène de rationalisation des pratiques culturelles. L’appui sur les travaux de Weber concernant la musique [7] permet la transition vers d’autres objets culturels et notamment le décor. Cette transition est effectuée au chapitre 5 « De la sphère musicale à la sphère visuelle » grâce au recours à d’autres théoriciens tels qu’Helmholtz, Alain ou l’incontournable Hume. Il semble toutefois que Point et ligne sur plan de Kandinsky [8] aurait pu apporter une assise supplémentaire et des plus utiles à l’analyse.

25La remise en question des cadres d’analyse éprouvés, dans le contexte particulier de cette enquête sociologique qui fait également appel aux méthodes de l’ethnologie, constitue le leitmotiv de la recherche. Attaché à saisir un phénomène en mouvement constant, l’auteur préfère par exemple se baser sur les écrits des architectes d’intérieur comme Andrée Putman plutôt que sur des études savantes nécessairement construites a posteriori et donc en proie à une part de reconstruction susceptible d’introduire une surinterprétation ou du moins une réinterprétation.

26Du point de vue du terrain, le premier élément qu’il convient de relever est la notion « d’architecture ordinaire » qui ici doit s’entendre au sens très large d’architecture mais aussi d’architecture d’intérieur et qui, par « ordinaire », désigne les lieux d’habitation par opposition aux lieux d’exception que sont les monuments publics par exemple. Ce qualificatif ne signifie pas pour autant « partagé par le plus grand nombre » dans la mesure où les habitats étudiés sont ceux d’une classe favorisée sur le plan économique et qui a en outre bénéficié d’études supérieures poussées.

27L’auteur a sélectionné ses témoins sans limite géographique et ne semble pas considérer que des différences culturelles majeures puissent interférer avec les résultats obtenus. Ainsi, les propriétaires adhérents de <domus.com> présentent des lieux de vie – sans nécessaire corrélation avec leur nationalité ou leur origine d’ailleurs – aussi divers que la France métropolitaine, les États-Unis, la Norvège ou encore l’île de La Réunion. Leurs professions sont précisées et sont concordantes avec la classe sociale du panel telle qu’elle a été définie a priori. En revanche, nous n’avons aucun élément sur l’âge des participants à l’enquête, ce qui est au demeurant regrettable dans la mesure où il est loisible de penser qu’un architecte trentenaire n’effectuera pas les mêmes choix esthétiques qu’un médecin à la retraite, non seulement du fait de leur rapport professionnel à l’habitat mais aussi en raison de la différence de génération.

28Pour ce qui est de l’analyse elle-même, Emmanuel Pedler différencie fort à propos les différents espaces de la maison tels que les espaces transitionnels – qui sont l’occasion d’interroger la notion de ritualisation – ou encore les pièces réservées à la famille et les pièces ou éléments d’architecture voués à la sociabilité ou à la représentation. Il distingue également des choix de matériaux portés par des raisons utilitaires de ceux effectués pour d’autres motifs, qui sont d’ailleurs au cœur même de sa réflexion.

29L’écueil qui consisterait à considérer les photographies présentées sur Internet comme une représentation neutre des lieux est soigneusement évité par une partie entière consacrée à la recherche de mise en scène inhérente à la finalité du site et qui influence de facto ce que les propriétaires montrent de leur domus et la manière dont ils mettent en scène, par l’image et par le texte, à la fois leur intérieur et leur mode de vie. La relation de l’adhérent aux médias que sont la photographie et Internet est également prise en compte. En revanche, une question reste en suspens : dans quelle mesure la représentation choisie correspond réellement à la relation que les propriétaires entretiennent avec leur habitat ou répond-elle à des présupposés concernant les attentes des autres familles avec lesquelles ils souhaitent effectuer un échange estival ?

30Dans un dernier volet, viennent des considérations sur la relation des témoins sélectionnés à la culture savante qui serait représentée par la fréquentation des théâtres, des musées, par la lecture et par l’intérêt porté à la musique. Le présupposé selon lequel la classe sociale viendrait uniformément influencer les choix esthétisants d’un sujet est mise à mal et il semble qu’a minima, au sein d’une même catégorie Insee, l’affinage par profession – déterminée, on le suppose, par la formation universitaire – doit être pris en compte. Ainsi, un enseignant adopte pour son intérieur un parti pris esthétique différent de celui d’un médecin ou d’un avocat qui lui-même se distingue de celui d’un cadre commercial. Cette partie est étayée par six études de cas, puis suivie d’une étude de la transposition vers le décor de la maison d’œuvres d’art contemporain qui s’inscrit dans la continuité – et la rectification – des travaux de David Halle [9], question qui nous a semblé particulièrement intéressante dans la mesure où elle touche à la translation de la peinture vers les arts décoratifs par son accrochage dans un intérieur.

31L’ensemble de l’enquête réalise in fine une mise en tension de la méthodologie de la sociologie de l’art confrontée à un objet nouveau, à savoir la démarche esthétisante du lieu d’habitation, abordée du point de vue anthropologique. La position continuiste sous-tend entièrement l’analyse qui ne se veut toutefois qu’« un prélude qui demanderait à être déployé, systématisé, développé au travers d’enquêtes plus amples [10] ». L’intention de l’auteur : saisir un phénomène en mouvement, un processus en train de se faire, est très clairement explicitée dès le départ. Néanmoins, si des théoriciens comme Weber ou Halbwachs ont trouvé leur place dans l’étude, il semble qu’il n’aurait pas été vain de faire également appel à des historiens du goût comme Francis Haskell [11] entre autres, particulièrement pour le dernier chapitre « Accrocher, exposer, décorer ». Mais ce sentiment tient probablement à notre propre culture disciplinaire.

32Chloé Perrot

33Université Lille 3

34Courriel : <chloep84@gmail.com>

Valérie IGOUNET et Vincent JAROUSSEAU, L’illusion nationale. deux ans d’enquête dans les villes FN, Paris, éditions les arènes xxi, 2017, 165 p.

35C’est à Patrick de Saint Exupéry [12] que revient l’idée de rendre compte d’une enquête journalistique dans trois municipalités gérées par le Front national (FN) sous la forme d’un roman-photo. L’idée de départ est de comprendre les raisons pour lesquelles les gens votent pour le Front national et se maintiennent dans l’illusion de ce choix. Valérie Igounet, historienne, et Vincent Jarousseau, journaliste photographe, ont enquêté pendant deux ans auprès de la population d’Hayange (dont le maire est Fabien Engelmann), de Beaucaire (ville administrée par Julien Sanchez) et d’Hénin-Beaumont (qui fut la première commune à avoir un maire FN, Steeve Briois, prix de l’élu local de l’année en 2014). Dans l’avant-propos, les auteurs annoncent : « Nous avons rencontré les habitants. Nous avons écouté, entendu et mis en image ces personnes que Marine Le Pen qualifie d’invisibles. Les photos et les textes se concentrent sur elles ; des hommes et des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales. » Tous les personnages, administrés et maires, ont donné leur accord pour la publication de l’ouvrage après avoir relu leurs propos et vu leurs images.

36Les trois grandes parties qui structurent l’ouvrage correspondent aux trois villes Hayange, Beaucaire et Hénin-Beaumont. Au début de chaque volet, les auteurs dans deux textes séparés présentent la ville et le maire élu. Ces paratextes décrivent et contextualisent les lieux et les responsables. Chaque partie commence par une célébration, qu’il s’agisse de la fête du cochon, de l’hommage aux victimes de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher ou encore la cérémonie du 11 novembre, ces deux derniers événements amenant la présence de Marine Le Pen. Des reportages sur des épisodes des élections régionales de 2015 dans ces villes sont insérés dans les trois volets. Dans chacune des villes, les militants ou les sympathisants sont interrogés, ainsi que le maire. D’autres événements publics sont photographiés, permettant au lecteur de découvrir de nouvelles activités initiées par ces maires, ainsi que les réactions des habitants qui y participent.

37Qui sont les habitants interrogés ? Beaucoup sont au FN ou partagent les idées de ce parti. D’autres au contraire résistent, souvent au prix de difficultés. D’où viennent-ils ? Rien de très nouveau, on retrouve les trois cas les plus fréquents : les vieux briscards affiliés à Jean-Marie Le Pen, les anciens déçus du parti socialiste ou du parti communiste et ceux qui admirent et soutiennent les valeurs de Marine Le Pen. Pour quelles raisons ? Les raisons que l’on connaît déjà expliquent également cette adhésion des gens interrogés : la précarité sociale, le dégoût pour les élites, la peur de l’avenir, le refus de l’immigration et la hantise de l’islamisation. Valérie Igounet et Vincent Jarousseau donnent également une place dans leur scénario aux opposants ou aux déçus de ces gestions FN, particulièrement celle de Hénin-Beaumont.

38Certaines réflexions amusent : « Ils disent qu’il n’y a pas de culture dans le FN. Je leur prouve que c’est le contraire. J’ai fait une page Facebook “Il était une fois Hayange et ses annexes” » (p. 40) ; d’autres sont affligeantes, traduisant des confusions : « Les migrants, ils sont en trop. Il faut qu’ils s’en aillent. Vous vous rendez compte du nombre d’immigrés en France ? » ; « Si Marine est élue, d’abord elle va se faire tuer avant. Y en a un qui va la flinguer… » (p. 101) ; ou encore : « C’est pas qu’on est racistes, ce sont les étrangers qui sont racistes. » (p. 127) Le besoin de reconnaissance sociale qui taraude beaucoup des personnes rencontrées est un des aspects humains les plus émouvants : « Est-ce que c’est typique des mines ? C’est important d’être reconnu en tant que tel. Ça veut dire que quand même si on est rien, même si on ne fait rien, et même si on a rien, on est quand même quelqu’un. » (p. 154)

39Le succès des maires FN de ces communes est dû à une stratégie de communication de proximité et de présence accompagnée d’actions de sécurité, de propreté et des aides ponctuelles. Les détracteurs dénoncent la superficialité de ces politiques qui délaissent la vitalité économique.

40L’effet du roman-photo est immédiat sur le lecteur dès les premières pages. Les différents plans choisis des photos d’un noir et blanc très lumineux et les propos écrits dans les phylactères entraînent le lecteur à adopter un rythme plus lent de découverte, de reconnaissance et d’analyse pour s’emparer de l’information. Le média qu’est le roman-photo impose une lecture personnelle libre qui peut être autre que linéaire, avec des retours en arrière, des sauts en avant, l’attention portée seulement sur les photos, ou plus appuyée sur le texte des bulles. Les plans sont variés, tout comme la taille des vignettes. Quelques photos occupent une page entière, une halte pour le lecteur. Chaque partie se clôt sur une photo avec le maire en double page. Les bulles ne gênent pas la visualisation de l’image grâce à une police de caractère claire sur fond blanc encadrée de noir. Les codes du roman-photo sont parfaitement respectés. Le roman-photo raconte en général une histoire de fiction. L’Illusion nationale raconte la réalité de trois villes. « C’est un docu-photo qui prend la forme d’un roman-photo. Parce qu’à la différence de ce dernier il n’y a absolument rien de romancé, tout est absolument vrai : les propos, les gens. Il n’y a aucune mise en scène y compris dans le travail photographique [13]. »

41C’est un livre sur lequel on revient, qu’on feuillette, qu’on repose en sachant qu’on reviendra vers lui et qu’on a envie de prêter à son entourage. Le lecteur échappe au traditionnel reportage de télévision, ou à une enquête journalistique de plus. Les témoignages sont accablants, mais on rencontre des gens qu’on ne connaissait pas avant. Le hors-champ joue avec notre imagination et nous empêche d’oublier ces témoins alors qu’ils se seraient plus rapidement effacés après la diffusion d’un documentaire ou la lecture d’un reportage.

42Cette entreprise originale nous interroge à deux niveaux. Il semble que l’emprunt au langage et au média qu’est le roman-photo renouvelle dans le cas de l’Illusion nationale l’écriture journalistique et lui donne une force particulière. Le roman-photo peut sembler désuet à première vue : pourtant, il a retrouvé une seconde jeunesse avec les romans photos 3.0. créés par des fans à partir d’univers, ou faits par des adeptes que les techniques du numérique ont inspirés. L’Illusion nationale témoigne de l’actualité toujours vive de la problématique de l’intermédialité qui, si elle nous permet de repenser l’histoire des médias, facilite l’analyse de leurs processus génériques et des usages sociaux qui les constituent. Elle désigne les interactions et les interférences entre les matérialités de plusieurs médias, leurs effets et leurs fonctions sociales. Dans une époque où des périodes et des figures historiques se déclinent en bande dessinée et où les jeux vidéo adaptent certains romans de Jules Verne, le roman-photo lui-même issu du ciné roman a-t-il un avenir comme nouvelle écriture du reportage ?

43Brigitte Chapelain

44Université Paris 13

45Laboratoire LCP/CNRS/Irisso

46Courriel : <brichap@club-internet.fr>

Notes

  • [1]
    Jean-Claude Boillat et François-Xavier Amherdt, Web & Co et pastorale : Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et la transmission de la foi, Paris, éditions Saint-Augustin, 2013.
  • [2]
    Antonio Spadaro, Cyberthéologie : Penser le christianisme à l’heure d’internet, Paris, éditions Lessius, 2014.
  • [3]
    C’est à cette date que Pie XI a pour la première fois fait entendre la voix du souverain pontife sur les ondes en prononçant une allocution sur la Radio Vaticane.
  • [4]
    Rino Fisichella, La Nouvelle Évangélisation. Pour sortir de l’indifférence, Paris, Salvator, 2013.
  • [5]
    L’historiographie américaine a bien montré comment les réseaux étaient l’occasion d’un retour en force du mysticisme et du religieux ; voir par exemple Erik David, TechGnosis : Myth, Magic, and Mysticism in the Age of Information, New York, North Atlantic Books, 2015, et Mark Dery, Vitesse virtuelle. La cyberculture aujourd’hui, Paris, éditions Abbeville, 1997.
  • [6]
    Dans la lignée des études pionnières de Super et Phillips qui n’en masquent pas les dérapages possibles ; voir John Suler et Wende L. Phillips, « The Bad Boys of Cyberspace : Deviant Behavior in a Multimedia Chat Community », CyberPsychology & Behavior, vol. 1, no 3, 1998, p. 275-294.
  • [7]
    Max Weber, Sociologie de la musique. Les fondements rationnels et sociaux de la musique [Wirtschaft und Gesellschaft], trad. fr., annotation et postface Jean Molino et Emmanuel Pedler, Paris, Métailié (1re éd. Tüblingen, 1921), 1998.
  • [8]
    Wassily Kandinsky, Point et ligne sur plan : contribution à l’analyse des éléments picturaux, Paris, Gallimard, nouvelle éd. 1991.
  • [9]
    David Halle, Inside Culture : Art and Class in the American Home, Chicago, University of Chicago Press, 1993.
  • [10]
    Emmanuel Pedler, L’esprit des lieux, réflexions sur une architecture ordinaire, Paris, éditions de l’EHESS, 2016, p. 229.
  • [11]
    Francis Haskell, La Norme et le caprice, Paris, Flammarion, coll. « Champs », nouvelle éd. 1993.
  • [12]
    Cofondateur avec Laurent Beccaria de la revue XXI, dont il est le directeur éditorial.
  • [13]
    Valérie Igounet.

Parmi les ouvrages reçus

Les lecteurs qui souhaiteraient rédiger pour Hermès le compte rendu d’un des ouvrages ci-dessous peuvent contacter la rédaction (hermes@cnrs.fr), qui leur en fera parvenir un exemplaire.
  • Benedetti, A. et Rivière, P., La Communication, Paris, Economica, 2017.
  • Libaert, T., Le Plan de communication. Définir et organiser votre stratégie de communication, Paris, Dunod, 2017.
  • Rasse, P., Le Musée réinventé, Paris, CNRS éditions, 2017.
  • Wrona, A. et Seignobos, E. (dir.), La Fabrique de l’autorité. Figures des décideurs en régime médiatique, Paris, Les petits matins, 2017.
Coordination
Brigitte Chapelain
Brigitte Chapelain est membre du laboratoire Communication et politique. Ses recherches portent sur les pratiques créatives sur Internet chez les jeunes adultes en s’interrogeant sur leurs formes et leurs modalités de communication et d’organisation, ainsi que la culture qui en est issue, ainsi que sur l’intégration du numérique dans le domaine littéraire (ethos, nouvelles médiations, pratiques communautaires etc.), abordant plus largement le fait littéraire sous un angle communicationnel. Membre du Groupe d’études sur la prescription, elle poursuit une réflexion sur les reconfigurations de la prescription culturelle à l’heure du numérique. Rédacteur en chef des Cahiers de la SFSIC, Brigitte Chapelain est également membre du bureau de la rédaction d’Hermès.
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 27/09/2017
https://doi.org/10.3917/herm.078.0241
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour CNRS Éditions © CNRS Éditions. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
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