« Je crois également, pour l’avenir, à la francophonie, […] mais intégrée dans la latinité et par-delà, dans une civilisation de l’Universel, où la négritude a déjà commencé de jouer son rôle primordial. »
1La coopération entre les grandes aires culturelles et linguistiques, instituée en 2001 à l’initiative de Boutros Boutros-Ghali, alors secrétaire général de la Francophonie, est née de la volonté d’offrir une dimension symbolique à une communauté de valeurs couvrant les cinq continents, concrétisant ainsi la pensée visionnaire de Léopold Sédar Senghor. L’objectif était d’ouvrir les cultures francophones à un engagement politique en faveur du plurilinguisme et de la diversité culturelle afin de relever les défis de la modernité, dans un combat contre l’uniformisation, pour l’affirmation des spécificités et pour le dialogue, comme véritable instrument au service du règlement pacifique des conflits et la promotion d’une culture de paix. Cette francophonie plurielle se veut une école d’ouverture sur les autres et sur le monde, à travers la langue, car la langue « reste le plus sûr chemin pour rencontrer l’Autre, l’accepter et le respecter » (Boutros-Ghali, 2002).
2Francophonie, hispanophonie et lusophonie entament ainsi un dialogue en faveur de la diversité linguistique et culturelle, conçu sur le sentiment d’appartenance à une même famille, dont la spécificité se fonde sur la référence à une langue originelle, le latin. « Une famille où l’on parle aujourd’hui l’italien, l’espagnol, le portugais, le roumain, le français » (Ibid.). Ce dialogue, concrétisé par la mise en place d’un vaste et ambitieux programme de coopération multilatérale intitulé les trois espaces linguistiques (TEL), fut entamé par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), l’Organisation des États ibéro-américains (OEI), le Secrétariat de la Coopération ibéro-américaine (Segib) et l’Union latine.
3Cet article propose un panorama diachronique, jalonné d’initiatives et de projets multilatéraux issus de cette coopération, suivi des retombées et des perspectives du dialogue entre ces trois aires linguistiques, identifiées comme génératrices de dynamiques collaboratives.
La latinité, catalyseur et vecteur de diversités
4D’emblée, il convient de souligner le rôle fondamental que l’Union latine a joué dans le dialogue entre les TEL. Cette organisation intergouvernementale créée à l’initiative de la France, dont le secrétariat général a été dissous en 2012, a activement œuvré à « la promotion et à la diffusion de l’héritage commun et des identités du monde latin » (cf. <www.unilat.org/SG/fr>). Regroupant 36 États et gouvernements membres qui reconnaissaient dans la latinité l’élément fondateur de leurs identités, et six langues officielles (catalan, espagnol, français, italien, portugais et roumain), l’Union latine constituait non seulement un espace identitaire commun mais aussi un instrument politique et culturel respectueux de la diversité linguistique de ses locuteurs, creuset d’une latinité aux multiples visages et reflet d’un ensemble de valeurs que réunissait le patrimoine partagé de ses États membres.
5Les TEL regroupent à ce jour plus d’un milliard de personnes dans le monde ayant une langue néolatine en partage ; près de 70 États ou gouvernements ont le catalan, l’espagnol, le français, l’italien, le portugais ou le roumain comme langue officielle ou co-officielle (Marcoux et Wolff, 2012) : un énorme potentiel linguistique à explorer dans ce vaste programme de coopération internationale.
Des volontés institutionnelles convergentes en faveur de la diversité linguistique : du discours à l’action
6L’initiative de collaboration entre les TEL s’est concrétisée par la tenue les 20 et 21 mars 2001 du premier colloque des TEL, organisé à Paris, intitulé « Trois espaces linguistiques face aux défis de la mondialisation », qui a donné l’occasion de démarrer des partenariats stratégiques, l’objectif étant d’intensifier les échanges interculturels dans une optique de promotion de la diversité linguistique et du dialogue des cultures. Le colloque a réuni, outre les représentants des organisations internationales partenaires, le président de la République française, Jacques Chirac, le président de la République du Mozambique, Joaquim Chissano et le président de la République de l’Équateur, Gustavo Noboa Bejarano. Une dimension symbolique, doublée d’une dimension politique manifeste. Pour la première fois également, plus d’une centaine d’universitaires, d’intellectuels, d’artistes et de praticiens des échanges culturels des secteurs public et privé se retrouvaient pour débattre autour de trois grands thèmes : multiculturalisme et identité, culture et économie, société du savoir et nouvelles technologies.
7Ce premier colloque a fait émerger deux groupes d’experts, constitués dans le but d’identifier des actions communes dans les domaines de l’aménagement linguistique (Telal) et des technologies de l’information et de la communication (Teltic) dont l’objectif était la mise en place d’un observatoire des langues dans la société de l’information. Un congrès sur l’éducation en ligne s’est d’ailleurs tenu à Saragosse, en Espagne, en 2005 dont la seule organisatrice était l’OEI.
8Composé d’un groupe d’experts désignés par les cinq organisations et provenant de pays des TEL, le groupe Telal s’est réuni à plusieurs reprises et a proposé plusieurs projets, dont celui portant sur le statut international des langues (Stil) ; celui-ci avait pour objectif de dresser un état des lieux des actions menées dans le cadre des organisations membres des TEL dans le domaine des statuts des langues au sein des organisations internationales, pour ensuite dégager de possibles synergies pour la mise en place d’une structure commune d’observation et d’intervention en vue de la promotion des langues des TEL au sein de ces organisations. Le concept d’intercompréhension en langues romanes est pour la première fois évoqué comme une potentialité de synergies à développer, notamment dans le Marché commun du Sud (Mercosur) ou dans les espaces francophones et lusophones en Afrique.
9Le deuxième projet visait la gestion et la promotion des langues locales qui cohabitent avec les trois langues des TEL – l’espagnol, le français et le portugais – dont l’objectif était de préserver la diversité linguistique et combattre l’appauvrissement linguistique mondial, notamment par la valorisation des langues locales, la consolidation des langues émergentes, la redynamisation des langues en danger de disparition, l’enseignement des langues, y compris locales, et l’utilisation de celles-ci pour la diffusion des connaissances et de la technologie.
10Plurilinguisme et diversification des enseignements de langues (Plures) constitue le troisième projet, qui proposait des actions incitant les autorités éducatives à s’engager pour l’introduction d’au moins deux langues étrangères dans les systèmes scolaires et à appuyer les méthodes d’enseignement visant l’intercompréhension en langues romanes : la coopération entre les TEL se voulait d’abord un espace générateur d’actions en mesure de développer l’offre de langues dans les systèmes éducatifs des pays membres.
11Enfin, le quatrième projet, portant sur la certification des TEL (Certel), avait pour objectif d’introduire un système d’accréditation des compétences linguistiques entre les trois langues afin de rendre compatibles les systèmes de certification des connaissances en langues enseignées comme étrangères.
12Parmi les activités proposées, seules Stil et Certel ont été retenues par l’ensemble des partenaires organisations membres des TEL, l’OIF ayant été désignée comme coordinatrice du premier et l’OEI du deuxième. Toutefois, ces deux projets ont rencontré des difficultés pour leur mise en place et n’ont pas connu d’évolution marquante.
13Ce premier colloque a pu générer une certaine dynamique et posé les jalons d’une collaboration qui sera poursuivie avec la tenue du deuxième colloque, organisé à Mexico (Mexique) du 2 au 4 avril 2003, intitulé « Coopération, diversité et paix ». L’objectif était de renforcer le projet des TEL en tant qu’espace innovateur de réflexion pour la définition de nouvelles stratégies de coopération internationale, dans la perspective de la construction d’une culture de paix en matière de diversité culturelle entre les organismes régionaux de coopération internationale. Consolider les TEL comme un espace de coopération et d’entente pour répondre aux grands défis de la mondialisation et de l’information (le pluralisme culturel et la société de l’information) et stimuler la coopération dans ces domaines entre divers acteurs – agences et institutions de coopération régionale, universités, secteur privé, médias et société civile : telles étaient les grandes orientations de ce colloque qui a donné lieu à deux déclarations des secrétaires généraux des TEL. La première s’intitulait « Déclaration sur la diversité culturelle » et la deuxième, « Coopération, diversité et paix », a associé le Conseil de l’Europe, l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alecso), la Ligue des États arabes, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ou encore le Commonwealth. Comme le soulignait Abdou Diouf, « ces organisations sont convenues que le pluralisme culturel doit être un projet politique constituant l’un des fondements de la paix et l’un des moyens de maîtriser la mondialisation » ; il avait également fait part de leur « décision d’en faire le cœur d’un engagement résolu et d’une action commune [1]. »
14La rencontre des secrétaires généraux des TEL de Rome, en novembre 2003, a constitué l’occasion du double lancement du site Internet trilingue dédié à la coopération des TEL (<www.3el.org>) et du Forum permanent sur le pluralisme culturel. Ce Forum, issu de la volonté des secrétaires généraux d’ouvrir aux débats et aux échanges tous les enjeux géoculturels, a été supervisé par un comité de pilotage composé de membres recommandés par les organisations internationales et animé par un conseil scientifique d’une trentaine de personnes. Par ailleurs, un conseil de parrainage formé de personnalités prestigieuses, d’horizons divers, a apporté son soutien public à cette démarche. Le 23 août 2004, les premières réflexions du Forum permanent sur le pluralisme culturel, qui s’est déroulé sur le site Internet <www.planetgora.org>, ont été rendues publiques lors de trois tables rondes organisées à l’occasion d’une conférence spéciale sur le thème « Les Trois Espaces linguistiques dans la mondialisation ». Cette journée s’est tenue dans le cadre du Congrès sur les droits culturels et le développement humain, au Forum universel des cultures, organisé à Barcelone, du 8 mai au 29 septembre 2004, par les autorités espagnoles. Les secrétaires généraux de l’OIF, de l’OEI, de l’Union latine, de la CPLP et de l’Alecso ont signé, à cette occasion, une Déclaration de soutien au projet de Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’Unesco et ont décidé d’œuvrer à l’harmonisation des positions de leurs États et gouvernements membres.
15C’est avec la réunion des secrétaires généraux qui s’est déroulée à Lisbonne les 21-22 avril 2008 que ce dialogue s’est consolidé et a pris toute sa dimension linguistique et culturelle. Celle-ci a constitué l’occasion de réaffirmer le rattachement des TEL au principe du plurilinguisme et de la diversité culturelle en s’engageant, à travers une série de décisions, à amener les États membres à œuvrer pour la mise en place de politiques linguistiques et culturelles dans le respect de ces principes. Dans ce sens, plusieurs résolutions ont été adoptées, visant :
- le plurilinguisme, par la promotion de la ratification de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles et la participation à l’Année internationale des langues décrétée par l’Unesco en 2008 ;
- l’intercompréhension en langues romanes, par la mise en place de formations de formateurs et l’appui à l’élaboration de méthodes, notamment numériques dans l’optique d’œuvrer à l’intégration de ce concept dans les différents systèmes éducatifs ;
- la banque terminologique multilingue, avec la constitution d’un groupe d’experts pour réfléchir à la création d’un outil terminologique commun
- la constitution d’un groupe de travail sur la distribution et la diffusion des biens culturels.
16Considérant la nécessité d’une présence équilibrée des trois langues, une réunion des TEL s’est tenue à Madrid en 2011 dont l’objectif visait à étudier les possibilités d’un meilleur usage effectif des langues espagnole, française et portugaise dans le système onusien et au sein des différentes organisations internationales, régionales ou sous régionales d’une part, ainsi qu’à recommander des politiques actives en faveur du plurilinguisme dans les systèmes éducatifs d’autre part.
17En matière de terminologie, un prototype du portail d’interopérabilité entre banques de données, fruit de la collaboration entre l’Union latine et l’OIF, a été mis en place à travers la réalisation d’un métamoteur de traduction agrégeant les données de trois grandes banques de terminologie mondiale : le Grand dictionnaire terminologique (GDT), IATE (InterActive Terminology for Europe) et Termium Plus. Toutefois, les nombreuses difficultés techniques ont entravé la poursuite de ce projet.
18Une réflexion sur la méthodologie d’observation des langues a été menée à travers le projet de recherche sur la présence, le poids et la valeur des langues romanes dans la société de la connaissance, suivie du lancement du portail d’observation Portalingua, relatif à la présence des langues néolatines dans différents domaines du savoir.
19Les actions de sensibilisation en faveur de l’intercompréhension en langues romanes ont été poursuivies et se sont concrétisées par la mise en place de multiples formations sur le continent latino-américain, en Afrique et en Europe dans des régions transfrontalières, dont les réalités linguistiques sont particulièrement propices au développement de cette approche.
20En ce qui concerne l’amélioration du dialogue politique, les déclarations finales de la réunion des TEL qui s’est tenue à Paris le 11 décembre 2013 ont souligné des priorités liées à la promotion du multilinguisme sur le plan national, à la valeur économique des langues, au rôle des langues dans l’enseignement supérieur et dans les recherches scientifiques, au multilinguisme à l’heure du numérique, à la mise en place de la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Toutefois, les projets à dominante culturelle ne semblent pas avoir été suivis de réalisations concrètes : certains ont été menés séparément, d’autres ont été mis en œuvre dans des cadres ou des instances différentes, comme par exemple l’Alliance des civilisations, initiative du secrétaire général des Nations unies, issue de la volonté d’améliorer la compréhension et les relations entre nations et peuples de cultures et de religions différentes, de nature à contribuer à freiner les polarisations et les extrémismes. La rencontre de Lisbonne du 19 novembre 2015, intitulée « Langues, identité et inclusion sociale à l’heure de la mondialisation » a mis en exergue le rôle fondamental du plurilinguisme dans les relations internationales dans un contexte d’intensification des flux migratoires, de croissance des échanges commerciaux et de la communication à l’échelle mondiale. L’enseignement des langues dès le plus jeune âge, la recherche linguistique et culturelle, ainsi que l’accès à la culture et au savoir sous toutes ses formes demeurent une priorité et une préoccupation constante des responsables des TEL.
L’intercompréhension en langues romanes : une approche plurielle prometteuse
21La diversité linguistique, promue dans le domaine de l’éducation et, plus généralement, dans celui de la production et de la diffusion des savoirs, représente un défi que s’est lancé l’OIF à travers l’intercompréhension. L’éducation, cette « arme de construction massive », constitue une priorité pour l’actuelle secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean. La présence de contenus de qualité multilingues sur Internet est la condition fondamentale de la vitalité et de l’avenir des langues qui ont un rôle essentiel à jouer dans la création et la diffusion des connaissances à travers des outils numériques novateurs.
22C’est dans cette optique que la Francophonie a lancé en 2015 le premier cours en ligne ouvert et massif (Clom) - Enseigner l’intercompréhension en langues romanes à un jeune public – entièrement consacré à l’intercompréhension en langues romanes. Ce cours a attiré une participation massive et généré une dynamique collaborative sans précédent entre les participants, constitués d’enseignants du primaire et du secondaire de français langue étrangère, langue seconde, langue maternelle, et d’autres langues romanes de tous les pays du monde : 2844 participants actifs venus de tous horizons [2] (73,2 % de Brésiliens, 11,89 % de Roumains, 7,3 % de Français), dont 75,3 % de femmes, avec une moyenne d’âge de 33 ans. En raison d’une forte demande, une rediffusion de la formation s’est déroulée du 29 mars au 26 avril 2016 et a accueilli plus de 1500 participants.
23Construit sur la base de supports variés– des exposés, un bilan des questions abordées, du matériel pédagogique pour la classe, des tâches à réaliser, des éléments bibliographiques, un forum permettant les échanges avec l’équipe pédagogique et les pairs –, ce programme de formation a permis aux apprenants de se familiariser avec le concept d’intercompréhension, d’adapter cette démarche plurilingue aux différents contextes d’enseignement et d’élaborer des activités pour les classes de langues.
24Pour la session 3, programmée en 2017, une interface multilingue est prévue, destinée notamment aux enseignants des langues romanes autres que le français ; une implication plus forte des partenaires des trois espaces linguistiques pourrait être alors envisagée principalement pour un public utilisant le portugais et l’espagnol comme langue première, compte tenu de la forte participation latino-américaine lors de la première session du Clom. Faire évoluer les représentations des enseignants, sortir d’une vision cloisonnée de l’enseignement des langues, montrer l’intérêt et la faisabilité d’une démarche plurilingue : tels sont les objectifs majeurs de cette formation qui s’inscrit résolument dans la volonté des responsables des TEL d’« équiper les langues, former les enseignants, mieux communiquer… Trois domaines dans lesquels nous soutenons les efforts de nos pays membres, que nous encourageons aussi, là où c’est possible, à favoriser l’apprentissage d’au moins deux langues étrangères. » [3]
Quelles perspectives ?
25Toutes les initiatives entreprises reflètent une volonté d’élaboration et de construction concertée, et les retombées de cette coopération sont palpables : l’intercompréhension en langues romanes demeure le concept clé autour duquel devrait se construire une dynamique commune car il est porteur des valeurs de la diversité linguistique et culturelle et constitue le reflet d’un monde riche, aux multiples identités. La langue joue un rôle déterminant en matière d’accès à une éducation de qualité, à la culture, à l’insertion sur le marché du travail, mais aussi pour la construction des sociétés de la connaissance. L’enseignement plurilingue dès le plus jeune âge et le renforcement des programmes d’échanges des jeunes constituent des axes de préoccupation majeure pour les responsables des TEL.
26Accroître les actions en faveur de la protection des traditions et du patrimoine culturels, sur des thèmes en relation avec l’agenda international et les préoccupations majeures du monde contemporain, développer des stratégies concertées pour la réduction des inégalités, en faveur du développement durable et la participation démocratique avec une meilleure implication de la société civile, relever le défi du numérique font également partie des priorités pour les années à venir [4].
Notes
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[1]
Propos d’Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, extraits du journal Le Monde daté du 23 mai 2003.
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[2]
Participation enregistrée lors de la première session, du 10 novembre au 9 décembre 2015.
-
[3]
Message des responsables des trois espaces linguistiques à l’occasion de la Journée internationale de la langue maternelle, 21 février 2016.
-
[4]
Déclaration finale des responsables des trois espaces linguistiques, signée à Lisbonne le 19 novembre 2015.