1 – Quelques traductions d’une même phrase en différentes langues romanes :
Elle ferme toujours la fenêtre avant de dîner/souper. (français)
Ella tranca siempre la finestra antes de cenar. (aragonais)
Ele sere todi li finiesse divant di soper. (wallon)
(Lei) chiude sempre la finestra prima di cenare. (italien)
Jê e siare simpri la feneste prime di cenâ. (frioulan)
(Ella) tanca sempre la finestra abans de sopar. (catalan)
(Ela) fecha sempre a janela antes de jantar. (portugais)
(Ella) siempre cierra la ventana antes de cenar. (espagnol)
Barra totjorn la fenèstra (la croseia) abans de sopar. (occitan)
Alle farme terjou la croisée devant de souper. (bourbonnais)
2 – R. Queneau, Exercices de style, « Italianismes »
2Oune giorne en pleiné merigge, ié saille sulla plataforme d’oune otobousse et là quel ouome ié vidis? ié vidis oune djiovanouome au longué col avé de la treccie otour dou cappel. Et lé ditto djiovanouome oltragge ouno pouovre ouome a qui il rimproveravait de lui pester les pieds et il ne lui pestarait noullément les pieds, mais quand il vidit oune sédie vouote, il corrit por sedersilà. A oune ouore dè là, ié lé révidis qui ascoltait les consigles d’oune bellimbouste et zerbinotte a proposto d’oune bouttoné dé pardéssousse.
3 – Manuel d’intercompréhension Eole
3Lecture du texte « I sogni di Antonio » en 4 langues : italien, espagnol, portugais, français
I sogni di Antonio
Antonio è un contadino povero. Non ha galline. Non ha mucca. Non ha niente. Si chiede. «Sarò ricco un giorno?» Nello stesso momento, Antonio vede uscire un coniglio dalla foresta. Antonio exclama :
«Voy a atrapar éste conejo y a venderlo en el mercado. Luego, compraré una gallina. Pondrá huevos y los venderé. Entonces compraré una vaca.»
Muito contente António continua :
«Eu venderei o seu leite e com o dinheiro, construirei uma casa. Comprarei também um gato preto. Ele fará : < Miau, miau > para caçar todos os ratos».
Mais Antonio a miaulé si fort que le lapin s’est enfui en emportant avec lui les rêves du pauvre paysan.
4 – Molière, Le bourgeois gentilhomme, Acte IV, sc. 5
Le Mufti invoque Mahomet avec les douze Turcs, et les quatre Derviches après, on lui amène le Bourgeois auquel il chante ces paroles.Le Mufti demande en même langue aux Turcs assistants de quelle Religion est le Bourgeois, et ils l’assurent qu’il est Mahometan. Le Mufti invoque Mahomet en langue Franche, et chante les paroles qui suivent.Le MuftiSe ti sabirTi rispondirSe non sabirTazir tazir.Mi star MuftiTi qui star tiNon intendiTazir tazir.Le Mufti demande aux Turcs si le Bourgeois sera ferme dans la Religion Mahométane, et leur chante ces paroles.Le MuftiMahametta per GiourdinaMi pregar sera é mattinaVoler far un paladinaDé Giourdina, dé GiourdinaDar turbanta é dar scarcinaCon galera é brigantinaPer deffender Palestina.Mahametta, etc.Les Turcs, répondent les même Vers.Le MuftiStar bon Turca, Giourdina.Les TurcsHi valla.Le MuftiHu la ba ba la chou ba la ba ba la da.
Le Mufti propose de donner le Turban au Bourgeois, et chante les paroles qui suivent.Les Turcs répètent tout ce qu’a dit le Mufti pour donner le Turban au Bourgeois. Le Mufti et les Dervis se coiffent avec des Turbans de cérémonie, et l’on présente au Mufti l’Alcoran, qui fait une seconde invocation avec tout le reste des Turcs assistants, après son invocation il donne au Bourgeois l’épée, et chante ces paroles.Le MuftiTi non star Furba.Les TurcsNo no no.Les TurcsNo no no.Le MuftiDonar Turbanta, donar Turbanta.Les Turcs, répètent les mêmes Vers.Le MuftiTi star nobilé é non star fabbolaPigliar schiabbola.
Le Mufti commande aux Turcs de bastonner le Bourgeois, et chantent les paroles qui suivent.Les Turcs, répètent les mêmes Vers.Le MuftiDara daraBastonara bastonara.
Le Mufti après l’avoir fait bastonner lui dit en chantant.Les Turcs, répètent les mêmes Vers.Le MuftiNon tener hontaQuesta star ultima affronta.
Le Mufti recommence une invocation, et se retire après la cérémonie avec tous les Turcs, en dansant et chantant avec plusieurs Instruments à la Turquesque.
5 – Rabelais, Pantagruel, chap. IX
6Comment Pantagruel trouva Panurge, lequel il aima toute sa vie
« Mon ami, je vous prie qu’un peu veuillez ici arrêter et me répondre à ce que vous demanderai, et vous ne vous en repentirez point, car j’ai affection très grande de vous donner aide a mon pouvoir en la calamité où je vous vois, car vous me faites grand pitié. Pourtant, mon ami, dites-moi, qui êtes-vous ? d’où venez-vous ? où allez-vous ? que cherchez-vous, et quel est votre nom ? »
Le compagnon lui répond en langue germanique : « Junker, Gott geb euch Gluck und hail. […] »
À quoi répondit Pantagruel : « Mon ami, je n’entends point ce baragouin ; pourtant, si voulez qu’on vous entende, parlez autre langage. »
Adonc le compagnon lui répondit : « Al barildim gotfano dech min brin alabo dordin falbroth ringuam albaras. […]
– Entendez-vous rien là ? » dit Pantagruel es assistants. À quoi dit Epistemon : « Je crois que c’est langage des antipodes, le diable n’y mordrait mie. » Lors dit Pantagruel :
« Compère, je ne sais si les murailles vous entendront, mais de nous nul n’y entend note. » […]
Dont dit Panurge : « Heere, ie en spreeke anders geen taele, den kersten taele […] »
À quoi répondit Pantagruel : « Dea, mon ami, je ne fais doute aucun que ne sachez bien parler divers langages, mais dites-nous ce que voudrez en quelque langue que puissions entendre. »
Lors dit le compagnon : « Myn Herre, endog, jeg med inghen tunge ta lede, lyge son boeen, ocg uskuulig creatner ! […]
Je crois, dit Eusthenes, que les Goths parlaient ainsi. Et, si Dieu voulait, ainsi parlerions-nous du cul. » […]
« Dea, mon ami, dit Pantagruel, ne savezvous parler français ?
Si fais très bien, seigneur, répondit le compagnon. Dieu merci, c’est ma langue naturelle et maternelle, car je suis né et ai été nourri jeune au jardin de France, c’est Touraine. »