CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Années 1960. Pour Charles de Gaulle, tout est simple : « La presse est contre moi, la télévision est à moi » (Peyrefitte, 1994). Si la première partie de l’assertion est discutable, la seconde traduit l’évidence. Le Général, « premier téléspectateur de France » (Romain Gary dixit), non seulement interdit que l’opposition apparaisse sur le petit écran, mais s’indigne quand celui-ci accorde trop de place aux sujets qu’il juge « négatifs » : grèves, revendications sociales, catastrophes, etc. Censure et autocensure se donnent allègrement la main.

22013. Sous le couvert de l’anonymat, un conseiller ministériel déplore : « Le système médiatique est là pour nous broyer. Si tu ne lui donnes pas à bouffer, la bête te bouffe » (rapporté par Pingaud, 2013).

3Entre ces deux extrêmes, d’innombrables changements sont intervenus, qu’il n’est pas dans l’objet du présent article de relater : démocratisation de la vie publique, libéralisation des ondes, apparition de chaînes de télévision privées, émergence d’instances de régulation, concurrence entre médias de masse et médias spécialisés (notamment les chaînes d’information continue), ainsi qu’entre médias d’une part, Internet et réseaux sociaux d’autre part, etc. On se contentera ici de rappeler quelques moments au cours desquels la transformation de la relation entre le pouvoir et les médias – essentiellement la télévision – a été particulièrement manifeste. C’est un choix forcément sélectif et discutable. Les marqueurs retenus prétendent seulement illustrer quelques étapes dans la transformation de relation entre système politique et système médiatique, centrale dans notre vie politique.

Georges et « Bibiche » : le dévoilement maîtrisé des Pompidou

4Avant qu’il ne découvre l’ex-président arpentant les paysages irlandais, le grand public ne connaissait guère d’image de Charles De Gaulle dans sa vie privée. Il ignorait jusqu’au son de la voix de son épouse, dont n’existe aucun enregistrement…

5Cette réserve prend fin avec l’élection de Georges Pompidou. La situation n’est plus la même, ni au plan politique – le chef de l’État n’est plus une icône historique, mais s’efforce de ressembler à « Monsieur tout le monde », la guerre d’Algérie s’éloigne, Mai 68 est dans tous les esprits – ni au plan médiatique – il y a deux chaînes de télévision et bientôt trois, et, contre l’avis du président et d’une large partie de la majorité, le Premier ministre Chaban-Delmas fait souffler à l’ORTF un vent relatif, mais réel, de liberté et d’innovations.

6L’une d’elles consiste à vouloir montrer aux téléspectateurs ce que sont « vraiment » ceux qui dirigent le pays. Depuis quelques années, le ministre des Finances, Valéry Giscard d’Estaing, utilise déjà la télévision pour mettre en avant des aspects de sa personnalité : il se fait interviewer debout, ou en pull-over, se rend dans le métro, taquine l’accordéon devant les caméras. Mais ce qui se passe le 21 avril 1970 sur la première chaîne fait faire un saut considérable dans ce qu’on appellera un jour la « peopolisation » : nous allons entrer dans l’intimité du président et de son épouse. Mais une intimité calculée, contrôlée, maîtrisée. Dans un long documentaire intitulé Adresse : Élysée, réalisé par Hubert Knapp, et commenté par Pierre Desgraupes, on suit les Pompidou depuis l’Élysée (pour des réceptions officielles, mais aussi pour des dîners entre amis, comme avec les Senghor) jusqu’à leur vieille ferme de Cajarc (Lot), « confortable maison de campagne, comme il y en a tant ». Tenue de campagne, col roulé sous une épaisse veste de laine, cigarette au bec, Georges Pompidou fait le tour du propriétaire, embrasse son épouse, écrit un discours pour l’Organisation des Nations unies en écoutant un concerto de Bach. « Thomas Pompidou, un mois et demi ce jour-là », est dans les bras de Madame. On verra aussi le chef de l’État, dans sa résidence de week-end, lire à ses amis l’horoscope de Elle ou faire une partie de flipper.

7Retour au Palais, dans le salon privé, aménagé avec une élégance moderne. Comme le ferait toute personne heureuse de son logement, Pompidou commente : « Nous avons cherché à faire que cet appartement ressemble un peu à ce que nous souhaitions, à ce dans quoi nous avions envie de vivre. » Nouvelle bise à sa femme. Comme elle saisit une cigarette, il tend son briquet – « Tiens ! » –, mais elle est absorbée par des tableaux dont la disposition a changé. Il attire son attention : « Bibiche ! »…

La libéralisation a un coût : Jacques Chaban-Delmas face à Pierre Desgraupes

8La télévision empesée et quasi sacralisée du Général a donc cédé le pas à un support moins orienté et moins connivent, que ne contrôle même plus feu le ministère de l’Information, et où l’on tolère que des imitateurs moquent, parfois méchamment, les dirigeants, à commencer par l’homme de la « Nouvelle Société », à la voix haut perchée. Ce dernier subira un sévère retour de bâton de sa propre politique de libéralisation.

9Déjà mal à l’aise devant les caméras, Chaban découvre vite ce qu’il en coûte de ne plus bénéficier de la déférence obligée des journalistes de l’ORTF (dont jouit toujours le président de la République). Ses trois interviews sur la première chaîne avec le redoutable Pierre Desgraupes vont de l’interrogatoire pénible au chemin de croix.

10Premier round le 27 janvier 1970. L’intervieweur enferme l’interviewé, qui s’exprime avec une pesante lenteur, dans des questions incisives sur la vente de cent Mirage à la Libye du colonel Kadhafi. Dernier round le 15 février 1972, avec sa mise sur le grill à propos de « l’avoir fiscal » qui lui a permis de ne pas payer d’impôts pendant quatre ans (et sur lequel son ministre Giscard l’a enfoncé au prétexte de le défendre). Comme un chat face à une souris, le journaliste pose des questions incisives, insidieuses parfois, inimaginables sur les ondes jusqu’à ce jour, et porte des jugements cruels. Entre les deux, l’entretien du 7 avril 1970 se déroule dans un contexte social très tendu. Comme un examinateur sans indulgence, Desgraupes tantôt interrompt sèchement son interlocuteur, tantôt le laisse s’enfoncer dans d’insondables digressions. Évoquant trois agitations sociales, il le harcèle, puis conclut brutalement : « Si l’on cumule les trois sujets que nous venons d’aborder – les routiers, les commerçants et l’Université – on constate que ces trois situations ont une chose en commun : c’est que le dialogue, auquel vous tenez tant, se passe chaque fois dans la rue ». La « Nouvelle Société » semble sombrer avec l’homme qui l’incarne.

Premières mises en causes éthiques : Valéry Giscard d’Estaing et les « diamants de Bokassa »

11La révélation de l’affaire des diamants, offerts par le dictateur centrafricain Bokassa au futur président français, illustre à la fois les timidités et les avancées de l’information audiovisuelle face aux puissants. Effectuée par Le Canard enchaîné du 9 octobre 1979, elle n’est alors évoquée ni par l’Agence France presse ni par la radio publique. Roger Gicquel y consacre courageusement deux minutes et demies au 20 heures de TF1, et Claude Sérillon l’évoque dans la revue de presse du 13 heures d’Antenne 2 (ce qui lui vaut de la voir supprimée).

12Valéry Giscard d’Estaing choisit la stratégie du silence et du mépris, ce qui amplifie le malaise au lieu de le résorber. Il ne consent à s’exprimer qu’un mois et demi plus tard, le 27 novembre, sur Antenne 2. Ayant obtenu son accord préalable, Alain Duhamel pose une question prudente : « Vous avez fait répondre sur le moment que vous vous en expliqueriez “le moment venu et dans des conditions qui répondraient à la confiance des Français”. Est-ce que le moment est venu ? » Des propos du président, on retient son refus de répondre « aux attaques et aux calomnies », son « démenti catégorique, et j’ajoute : méprisant » concernant « la valeur de ce que j’aurais reçu [sic] comme ministre des Finances » et sa conclusion : « Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison. »

13Ces minutes au cours desquelles, pour la première fois, un président est contraint à s’expliquer, nous paraissent aujourd’hui bien timides. Elles mettent pourtant fin, pour le titulaire du pouvoir suprême, à la déférence journalistique, protégeant des questions pouvant le gêner.

14Giscard sort d’ailleurs traumatisé de cet épisode et de quelques autres. À partir de 1979, écrira-t-il, « sous l’effet des critiques et des campagnes menées contre moi, […] il m’était devenu physiquement impossible de lire un journal ou de regarder une émission télévisée dans lesquels je pensais qu’il serait question de moi » (Giscard, 1992).

Vie privée, vie publique : la fille cachée de François Mitterrand

15Cette fois, ce n’est pas la télévision qui est à la manœuvre, mais un magazine – et pas n’importe lequel en termes de puissance de diffusion et d’influence. Paris Match va profondément transformer les règles tacites qui régentaient la connaissance par le grand public de la vie privée des puissants.

16Depuis longtemps, l’écrivain Jean-Edern Hallier cherchait sans y parvenir à révéler l’existence de la fille cachée de Mitterrand. En mars 1993, l’hebdomadaire d’extrême droite Minute avait publié des indications précises sur la double vie du président, mais sans pouvoir en apporter de preuves. En réalité, hormis quelques trublions de presse – comme Le Canard enchaîné, qui avait fourni des informations codées sur les liaisons féminines de Giscard –, la règle qui faisait loi dans les médias était simple : on respecte la part de vie intime que les gouvernants ne souhaitent pas dévoiler. Nombre de journalistes connaissaient l’existence de la fille du président, mais n’en parlaient qu’entre eux.

17Le 3 novembre 1994, quand Paris Match publie les photos du père et de sa fille cachée, s’opère une double rupture de la loi du silence. D’abord, la transgression vient d’un support de presse réputé respectable : Paris Match a pris la décision de publier les clichés et s’est contenté d’en informer l’Élysée. De son côté, après avoir songé à bloquer cette parution, Mitterrand s’est accommodé d’une révélation qui met fin à une longue clandestinité, satisfait sa fierté paternelle et souligne son non-conformisme.

18L’apparition publique de Mazarine Pingeot met à mal la loi tacite du silence sur la partie de leur vie privée que les dirigeants souhaitent protéger, avec ses mensonges par omission. Les curiosités du public sont désormais jugées légitimes, et les médias ne considèrent plus les barrières public-privé comme infranchissables. Leurs « révélations » concernaient jusqu’ici les comportements politiques, voire éthiques, de ceux qu’elles visaient : elles toucheront de plus en plus leur vie privée.

Lionel Jospin face à Claude Sérillon : le choc des priorités

19C’est un tournant dans la vie du gouvernement de cohabitation que conduit Lionel Jospin, qui pèsera peut-être dans son échec à l’élection présidentielle. Outre l’évidence d’absence d’atomes crochus entre deux hommes pourtant de gauche, il s’appuie sur l’opposition de deux logiques antagonistes : celle du dirigeant, qui veut transmettre un message ; celle du journaliste, qui entend faire primer l’actualité.

20Pendant longtemps, sur la télévision publique au moins, les « messages » (du président ou du Premier ministre) avaient priorité sur les considérations liées à l’actualité du jour. Le 13 septembre 1999, sur le plateau de France 2, on constate avec éclat que c’est l’actualité qui dicte désormais les priorités.

21Lionel Jospin a voulu cet entretien pour présenter, à mi-mandat, la nouvelle étape de l’action gouvernementale (retraites, politique sociale, agriculture, etc.), qu’il vient de définir en séminaire avec ses ministres à Rambouillet. Mais trois jours avant l’émission, Michelin annonce un vaste plan social. Si le Premier ministre vient à France 2 avec un message à délivrer, Claude Sérillon l’attend avec une actualité sur laquelle il veut qu’il s’explique : le plan social chez Michelin. Conflit de priorités, accident garanti.

22Lionel Jospin se crispe sous les questions ironiques et pugnaces de son interlocuteur. Il déclare que la décision des patrons de Michelin « n’est pas un fait acquis », mais semble surtout vouloir en réduire l’étendue. Sérillon, qui se frotte les mains, le pousse dans ses retranchements : « Donc pas de texte sur l’autorisation administrative de licenciement ? » Il résume le bilan de la première étape : « privatisations, plus que Balladur et Juppé, […] et emplois précaires ». Il reproche à l’ancien « militant socialiste Lionel Jospin » de se dire qu’« au fond, on ne peut plus vraiment agir sur la loi du marché ». Acculé, Jospin lâche, à propos de Michelin : « Je crois qu’il ne faut pas attendre tout de l’État ou du gouvernement, il faut aussi que se mobilisent à la fois l’opinion et les salariés de l’entreprise. » Il ne parvient à présenter sa « nouvelle étape » qu’au bout de… 16 minutes.

23La logique d’interpellation du journaliste a pris le pas sur la logique d’exposition du dirigeant, à mimandat d’une action pourtant largement positive en termes de croissance, d’emploi, de paix sociale. Et cet échange restera dans les mémoires – à commencer par celles des journalistes, ces « historiens de l’immédiat », selon le mot de Jean Lacouture – comme un concentré d’impuissance, résumé en cinq mots : « L’État ne peut pas tout ». Une phrase abusivement contractée, et au sens assez différent de celle que Jospin, on vient de le rappeler, a effectivement prononcée.

Un grain de sable dans une machine huilée : Sarkozy et le chauffage au gaz

24Il se passe un événement singulier le 24 avril 2008 dans la salle des fêtes de l’Élysée, transformée en un spectaculaire studio de télévision avec cinq journalistes et une galerie de figurants, pour une émission diffusée sur trois chaînes. En direct de l’Élysée vise à « re-présidentialiser » le chef de l’État alors que six Français sur dix voient dans son mandat un échec. À côté de vedettes (Patrick Poivre d’Arvor, David Pujadas) et de calibres renommés (Yves Calvi, Vincent Hervouët), France 3 est représentée par une figure moins connue, Véronique Auger, chargée de traiter les questions économiques et sociales.

25Mais celle-ci, qui n’a pas les codes des « grands » intervieweurs, ne joue pas leur jeu habituel. Elle rappelle d’abord brutalement les engagements de campagne non tenus (« Vous aviez dit que vous seriez le président du pouvoir d’achat. Les prix n’ont jamais augmenté aussi fort depuis 17 ans en France »). Puis elle embraye sur une question pratique : ne serait-il pas normal que les gens modestes qui se chauffent au gaz et qui, avec un hiver rigoureux, voient leur facture exploser, bénéficient d’une prime, comme ceux qui se chauffent au fuel ?

26Sarkozy croit se tirer d’affaire en vantant la réhabilitation du travail, l’exonération des cotisations sur les heures supplémentaires, l’augmentation de l’allocation handicapés et du minimum vieillesse. Mais, exerçant un droit de suite inattendu devant un chef de l’État, la journaliste le ramène crânement, obstinément, à sa même question. Le jeu classique est brouillé : face au dirigeant exposant sa palette d’avancées, elle revient sans cesse à un problème qui touche des Français « au quotidien », et pour lequel il n’a pas de réponse. Si, il semble en avoir une, commence à la développer, mais elle le corrige aussitôt : la « prime au gaz », qu’il assure avoir instaurée, était une « prime au fuel », donc hors-sujet… Sarkozy a beau se tourner vers les autres journalistes, supposés plus accommodants, ceux-ci se gardent bien de le tirer d’affaire…

À l’ère de l’info continue : François Hollande 0, Leonarda 1

27Le 19 octobre 2013, François Hollande tente de sortir d’une situation inextricable : que faire de la jeune rom Leonarda, quinze ans ? En situation irrégulière, elle a été interpellée lors d’une sortie scolaire en car, puis renvoyée au Kosovo, son pays d’origine. L’émotion se répand parmi ses camarades de classe, chez les enseignants, dans le réseau Éducation sans frontières. Des responsables politiques parlent de « rafle ». Mais l’opinion, dans sa majorité, est défavorable au retour de la jeune fille et soutient le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui s’y oppose résolument. Un rapport de l’inspection générale de l’administration conclut à la régularité du refus d’autorisation de séjour, même s’il pointe un manque de discernement dans l’interpellation de la jeune fille.

28La polémique prend une telle ampleur, elle divise tellement à gauche, qu’à la surprise générale, Hollande décide d’intervenir lui-même, et prononce dans l’après-midi une allocution télévisée. Un texte mi-chèvre mi-chou, dans lequel il annonce, dans un souci « d’humanité » que, « compte tenu des circonstances », si elle le souhaite, Leonarda peut revenir en France poursuivre ses études, mais sans sa famille.

29Erreur funeste : l’allocution est diffusée sans attendre, plusieurs heures avant les grands JT des chaînes généralistes. C’est oublier à la fois la place qu’ont prise les chaînes d’information continue gratuites et les facilités techniques de transmission des sons et images à l’ère d’Internet. BFM TV interroge immédiatement Leonarda, depuis le Kosovo. Sur ses écrans divisés en deux, la chaîne organise comme un débat virtuel. D’un côté, le président qui expose laborieusement sa position, de l’autre une jeune fille de quinze ans, qui lui réplique vertement : pas question pour elle de se séparer de sa famille. À 20 heures, les chaînes généralistes, loin de diffuser comme aux temps jadis la déclaration présidentielle dans sa solennité, rendent compte à leur tour de cet « échange », où le chef de l’État se fait renvoyer dans ses buts par une gamine.

30François Hollande voit les critiques s’accentuer jusque dans son camp, alors que l’opposition multiplie les commentaires assassins. Le Figaro évoque « l’échec cinglant d’une intervention présidentielle solennelle », Libération une « séquence dévastatrice », Le Monde observe que « cette saga politique […] rappelle les pires moments des émissions de téléréalité ».

31On dit le président furieux de la façon dont sa déclaration a été traitée ? Alain Weill, président de BFM TV, répond à L’Opinion qu’il ne saurait désormais y avoir un « délai de décence » entre une déclaration et les réactions qu’elle suscite. « Les Français, ajoute-t-il, ne peuvent pas avoir d’un côté une information traitée sur le web et d’un autre, une télévision aseptisée qui ne correspondrait pas à la réalité. Ceux qui pensent différemment ont une vision encore assez ORTF de l’audiovisuel »…

32On est, en effet, bien loin de l’ORTF… De Georges et Claude Pompidou, qui dévoilent des aspects de leur personnalité avec la complicité d’une chaîne, à Jacques Chaban-Delmas malmené sur la même chaîne ; de Giscard qui se résout la mort dans l’âme à esquisser une réponse qui n’en est pas une sur les fameux « diamants », à François Mitterrand qui voit Paris Match faire la lumière sur sa vie privée ; de Nicolas Sarkozy dont l’époustouflante agilité rhétorique se heurte à un grain de sable inattendu sous les yeux d’un public immense, à François Hollande qui apprend à ses dépens qu’il n’y a plus de « délai de décence » et qu’une chaîne d’information continue peut fabriquer des pseudo-confrontations… Ces quelques instantanés, ces quelques marqueurs, choisis parmi des dizaines, illustrent l’ampleur du chambardement qui, au fil des décennies, affecte le corps-à-corps entre dirigeants et médias. Et qui contribue à inverser, entre ces deux types d’acteurs, la relation de dominants à dominés.

Références bibliographiques

  • Giscard d’Estaing, V., Le Pouvoir et la vie, t. 2, Paris, Le Livre de poche, 1992.
  • Peyrefitte, A., C’était de Gaulle, t. 1, Paris, éditions de Fallois/Fayard, 1994.
  • Pingaud, D., L’Homme sans com’, Paris, Seuil, 2013.
Joseph Daniel
Joseph Daniel a notamment été dirigeant du Service d’information et de diffusion (actuellement Service d’information du gouvernement) de 1981 à 1986, responsable de la communication de la Présidence de l’Assemblée nationale de 1988 à 1992, membre du Conseil supérieur de l’audio visuel de 1999 à 2005. Il a publié en novembre 2014 La Parole présidentielle – De la geste gaullienne à la frénésie médiatique (Seuil), qui a reçu le Prix des députés 2015.
Courriel : <jodaniel@noos.fr>.
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 04/06/2015
https://doi.org/10.3917/herm.071.0139
Pour citer cet article
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