1En trente ans (1960-1990), il s’est produit en Europe, avec les luttes pour la contraception, l’avortement, les droits des femmes, la reconnaissance de l’homosexualité, une rupture radicale dont on ne réalise plus l’importance. Tout a été bouleversé du côté de la structure familiale, du couple, du rapport aux enfants, de la liberté individuelle. Autant anthropologiquement, cette rupture est fondamentale, autant du point de vue de la mémoire immédiate des sociétés, les choses s’effacent rapidement ou prennent une autre couleur. En tout cas, ont tendance à se banaliser. Pourquoi pas. L’énergie considérable pour mener ces luttes s’est un peu perdue et tout cela est plus ou moins entré dans les mœurs.
2Quand le projet de mariage pour tous devient finalement un projet de loi en 2013, une partie des héros étaient fatigués, les plus jeunes ayant complètement oublié ces batailles et donc la situation s’est radicalisé de nouveau ! La France est un pays où ce combat symbolique a été excessivement violent, mais des pays conservateurs comme l’Espagne ou l’Autriche ont adopté le mariage pour tous plus facilement. Dans notre pays, une sorte de guerre sainte s’est rallumée en ayant oublié les luttes d’il y a cinquante ans. Les médias n’ont pas fait leur travail de mémoire. Mais au final, il s’est passé ce qu’on observe souvent en démocratie : s’il n’y a pas de guerre, le mouvement démocratique, rattrape les événements. Autrement dit, l’hostilité au mariage pour tous, l’homophobie, ont été rattrapées par cette vague des combats d’émancipation. En 2014, un travesti a même remporté l’Eurovision ; c’est une vraie rupture culturelle. Les choses avancent par saccades, reculades. Par contre, il faut une vigilance extrême pour tous ces mouvements de libération, afin d’éviter les retours en arrière. Et, surtout, il faut du temps.
3Donc il y a le mouvement de fond, lent, qui va vers plus de tolérance, et puis il y a des soubresauts, des pays plus ou moins violents et hostiles. Cependant, le mariage pour tous représente une étape, comme la contraception et l’avortement en furent, avec des combats d’une extrême violence, il y a quarante ans. Là aussi on avait le sentiment, selon les adversaires, qu’il s’agissait d’une fin de civilisation ! On a entendu cent fois l’argument contre le mariage pour tous : « Mais pourquoi se marier quand tout le monde divorce ? Et qu’il y a le pacs ? » Comme hier on entendait : « Si on légalise l’avortement, les femmes s’en serviront comme moyen de contraception … » Nous sommes dans une société du symbolique, et celui-ci reste fondamental. Avoir les mêmes droits que les autres reste fondamental : avec cette légalisation, cette banalisation, il y a une reconnaissance extraordinaire de la société.
4Maintenant se posent des problèmes, évidemment difficiles, mais ils sont le lot de l’émancipation : quid du couple hétérosexuel, quid des couples homosexuels, quid du vieillissement ? Des changements dans la reproduction ? Rien ne sera facile. Il n’y a aucune raison que les couples homosexuels soient plus simples à gérer que les couples hétérosexuels.
5Ce qui se joue de manière silencieuse, et qui renvoie à l’anthropologie, concerne les rapports homme/femme et celui entre normalité et anormalité, etc. La banalisation de la parole se fait progressivement dans la presse, dans les couples, dans les familles, dans les cafés. On parle de presque tout. C’est comme pour la contraception, l’avortement, le divorce. Avant-hier, le divorce était vécu comme une tragédie. La prise de parole a permis de vrais progrès. Il en est de même pour le cancer, dont on parlait presque avec honte il y a cinquante ans. Mais il y a souvent des « stop and go ». D’où l’importance radicale des débats et controverses publiques. Ce n’est pas en ne parlant pas dans l’espace public que les choses avancent. Au contraire. C’est aussi le moyen de se tolérer.
6Il faut d’ailleurs toujours rendre hommage à ceux qui mènent les combats, par les livres, les films, témoignages, récits. Tous ceux qui osent faire bouger les choses. Le temps est ici indispensable pour laisser évoluer les esprits. Un temps qui est souvent bien différent de celui des sondages, même si ceux-ci à certains moments condensent les points de vue.
Sexualité, altérité, incommunication
7Pourtant, la sexualité n’est jamais banalisée ni banalisable. Demeure toujours le mystère de l’autre corps, et pas seulement de l’autre corps, mais aussi celui des imaginaires, des identités, des fantasmes et représentations. Le rapport sexuel est l’épreuve la plus radicale de l’altérité. C’est l’autre auquel on se confronte, c’est pour cela qu’il est toujours aussi délicat, que l’on soit hétérosexuel ou homosexuel. Il y a moins d’interdits, on les franchit plus facilement, tant mieux, mais l’épreuve est toujours là. Communique-t-on mieux ? Oui quand même, parce que la parole est un peu plus libre. Les échanges sont plus faciles, mais on ne se comprend pas forcément mieux. On bute sur l’incommunication, qui n’était pas prévue. Se parler plus facilement, avoir des relations affectives plus simples, est fondamental mais ne suffit pas. La consommation exponentielle de tweets, sms, mails ou coups de téléphone liés aux relations interpersonnelles – de manière totalement imprévisible il y a deux générations – illustre bien le fait que la recherche des relations affectives dues aux différents mouvements d’émancipation a pris une place considérable. C’est évidemment un progrès, même si ces libertés acquises s’accompagnent souvent de solitude …
8C’est moins d’interdit et de frustrations qu’il y a un siècle, mais l’émancipation des individus fait que l’autre devient de plus en plus compliqué ! Chacun s’affirme, recherche son identité et son bonheur. Le modèle de communication a changé puisque l’on parle davantage, et surtout on parle sans cesse pour éviter la rupture. Au total, ce n’est pas un échec de la révolution sexuelle, mais l’épreuve de sa victoire. Et c’est toujours comme cela, y compris en politique : la démocratie est plus compliquée à faire fonctionner que les régimes autoritaires où tout est contenu. La difficulté de la démocratie, est que tout le monde passe son temps à discuter. Cette métaphore vaut pour la libération des mœurs : mieux vaut la situation actuelle, même si elle est chronophage. Elle demande des négociations, constamment, sur tout.
9Oui il y a un progrès de l’expression, mais l’expression n’est pas la communication ; il y a un progrès de l’interaction, mais l’interaction n’est pas la communication. Si on veut vraiment que la communication permette la cohabitation authentique, mieux vaut que les partenaires se soient rencontrés dans la vraie vie plutôt que sur Internet. Certes, les sites de rencontres sont un progrès inconstestable, mais à condition de se rappeler que l’essentiel est de se rencontrer physiquement. L’important, c’est la rencontre, pas la technique. Avant c’était Le Chasseur français et la presse écrite. Aujourd’hui, ce sont les interactions de Facebook et des autres réseaux. Pourquoi pas ! Ce qui m’intéresse dans les réseaux, c’est qu’ils essaient de résoudre cette question éternelle : la solitude et la recherche de l’amour, mais aussi l’épreuve d’une plus grande tolérance. Les individus sont seuls et cherchent une âme sœur, donc c’est l’amour qui est recherché et on utilise la technologie actuelle, en attendant demain d’en utiliser une autre. Tout ce mouvement de prise de parole individuelle, de liberté de la femme, de liberté d’expression, d’expériences sexuelles, débouche toujours sur la question centrale : la solitude, le désir de l’autre, la recherche de la rencontre et donc la grandeur et la difficulté de la communication. D’où ma problématique communicationnelle, qui insiste sur l’incommunication, sur le poids de la négociation, sur la lenteur de la communication humaine par rapport à la performance sexuelle ou par rapport à la performance technique. Plus les êtres sont libres, plus ils sont égaux, plus il est compliqué de se comprendre, comme l’atteste l’augmentation du nombre de divorces et de familles recomposées. Mais après cette phase, peut-être reviendra-t-on à des « arrangements », des « accommodements », les divorces et familles recomposées seront peut-être complétés par des formes de « cohabitation » – ce que l’on aurait appelé au xixe siècle un « mariage bourgeois », où l’on essaie parfois de trouver des solutions à trois ou quatre … Tout essayer pour ne pas rendre tout cela encore plus compliqué …
Le féminisme
10Le culte de la consommation qui traverse toute la société joue également ici. Une société capitalistique fait tout entrer dans le marché, donc le sexe est entré dans le marché par la pornographie, par les industries pharmaceutiques, par les industries de thérapies, etc. L’aspect positif, c’est que cette liberté d’expression libère aussi la recherche du bonheur avec un tout petit moins de conformisme. Cette diminution du conformisme est-elle un leurre ? Question vitale à laquelle on ne peut pas répondre … Moins de stéréotypes, moins de conventions, moins d’interdits, facilite l’expression, qui est déjà une étape essentielle, même si elle ne suffit pas à garantir l’intercompréhension ! Mais l’absence d’expression libre est encore pire, comme on l’a vu pendant des siècles, accompagnée de tous les interdits.
11Les représentations et les rôles sociaux ont évolué, les hommes ont perdu le pouvoir symbolique dans le couple, les femmes sont à la recherche de deux choses contradictoires : une émancipation personnelle et un homme. Celui-ci n’est pratiquement jamais à la hauteur de cette attente parce que lui-même est ébranlé dans ses propres idées, identités et stéréotypes : qu’est-ce qu’un couple ? qu’est-ce qu’une famille ? En cinquante ans, les femmes ont eu l’initiative en bouleversant les frontières, l’équilibre homme/femme, la famille et enfin le couple. Aujourd’hui, tout est en chantier. Tant mieux, même si tout cela est le plus souvent compliqué, avec presque un divorce sur deux. J’avais écrit à la fin 1977 un article dans la revue Autrement « Terrorisme, silence et solitude » : terrorisme du féminisme, silence des hommes et solitude des êtres. Si on caricature : pendant cinquante ans les femmes sont à la man œuvre et les hommes subissent. Le mouvement des pères « sur les grues » pour la garde des enfants en cas de séparation, depuis deux ou trois ans, est leur première réponse dans ce dialogue difficile des nouvelles relations. Autrement dit, ce qui se dessine dans le rapport homme/ femme après un demi-siècle où celles-ci se sont affirmées, c’est que les hommes affichent pour la première fois un droit à la sensibilité et à la tendresse paternelle, ce qui était interdit dans la distribution des rôles ! L’homme était viril et autoritaire, la femme, douce et câline …
12Il faut rappeler la malédiction qui a accompagné cet immense mouvement ; la lutte pour la libération sexuelle, de 1960 à 1980, est contemporaine de la tragédie du sida. Comme s’il avait fallu « payer » cette émancipation. À se demander aussi et paradoxalement si la douleur et la tragédie du sida n’ont pas finalement été un accélérateur de l’acceptabilité de l’homosexualité. En tout cas, quand le sida a touché les hétérosexuels aussi, on a compris, enfin, que cela touchait à l’universalité. Tragiquement, la génération qui s’est battue, et qui a gagné, est partie. La découverte de la liberté, du bonheur et de la jouissance s’est finie cruellement. Eros et Thanatos étaient gémellaires et la victoire est devenue pour beaucoup une tragédie. Avec peut-être enfin, maigre compensation, un peu plus de tolérance.
La tolérance
13C’est d’ailleurs peut-être un peu plus de tolérance qui est la grande victoire. Un peu plus de tolérance à l’égard de l’immense complexité des méandres des sentiments et de la sexualité. Tolérance sans doute enfin un peu plus acceptée grâce aux prises de parole et à l’émancipation des pratiques et des discours. Avec aussi moins d’injonctions pour la « libération » qu’il y a trente ans. Beaucoup plus de clair-obscur, mais aussi un peu moins de rigidité. La différence : on parle maintenant beaucoup plus facilement de ses épreuves affectives ou sexuelles, le tabou du silence tombe. Il n’est plus interdit de reconnaître les difficultés de la vie en couple …
14Il y a quarante ans, les engagements militants étaient plus forts pour les batailles sexuelles, le droit à l’homosexualité, avec une prise de parole parfois un peu excessive, plus radicale. Depuis dix ans, tout est plus sage, peut-être parce que les choses se mettent en place. Pour l’émancipation des femmes, par exemple, le grand combat à mener concerne la situation sociale. Là, les inégalités demeurent plus fortes que dans l’espace privé, même si là aussi tout est lent.
15Le féminisme a évolué, et ce n’est pas plus simple d’agir aujourd’hui comme Femen que de signer le « manifeste des 343 salopes », qui reconnaissaient avoir avorté. Il faut se rendre compte de ce que cela représentait en 1971 …
Comparer avec l’Europe de l’Est et le Maghreb
16Culturellement va-t-il y avoir un relais par l’Europe de l’Est ? Autrement dit, si l’Europe de l’Ouest s’est assoupie, n’est-ce pas l’Europe centrale et orientale qui verra apparaître de nouvelles formes d’expression et de revendication, peut-être reprises alors par l’Ouest ? Si on veut faire l’Europe tout court, comme projet politique, il faut là comme pour le reste revaloriser l’Europe centrale et orientale. Clin d’œil étonnant : l’avenir des batailles interpersonnelles se jouerait aussi en Europe de l’Est, alors que l’Europe de l’Ouest considère en être les héros ? Et si, dans cette logique, les femmes du Maghreb, traitées comme « sœurs » par celles du Nord, inventaient aussi d’autres combats et formes d’émancipation que ce qu’il s’est passé en Europe depuis les années 1950 … Un pari ? Non. Quand ces deux mouvements de l’Est et du Sud inventeront d’autres formes de luttes et d’émancipation que celles connues en Europe et en Amérique, alors la preuve se manifestera qu’il y a là une certaine universalité, et pas seulement la marque du modèle occidental.
17Au quotidien, la question sexuelle apparaît encore trop comme confisquée par des « experts », même si tout cela s’est un peu assagi. Il faut dire que le lent mouvement de remise en cause des rôles et des identités crée, à juste titre, une forte demande d’aide et de parole ! Il y a peut-être un peu moins de forbans ? Les psychanalystes tiennent toujours le haut du pavé. C’est l’hypothèse peut-être la plus sérieuse : travailler sur l’histoire d’un sujet, pas sur les symptômes de la sexualité, et remettre en perspective, pour comprendre comment chacun d’entre nous par son histoire, peut retrouver ses blocages. Il y a peut-être un peu plus de modestie dans la presse, dans les livres, chez les auteurs, les militants.
18De toute façon, chacun se retrouve embarqué dans une forme de course au bonheur, à la recherche de l’autre. Dans la mesure où l’on s’aperçoit que tout est plus compliqué qu’il y a trente ans, il est probable que le commerce du sexe, mais encore plus celui de la conjugalité, du conseil en général, va repartir. Plus on est « libres », plus le coaching s’installe ! Et comme dans l’éducation, on ne dit toujours pas assez combien les relations familiales et affectives sont difficiles. Il y a là de belles demandes en perspective. Si on était courageux, on devrait s’attaquer à la construction des représentations et des stéréotypes. Cela ne suffirait pas mais pour le moment l’éducation moderne fait silence sur ces immenses continents. À la décharge de tous, on peut souligner que les changements du rapport homme/femme et du statut de la famille sont suffisamment difficiles et douloureux pour qu’il soit difficile de concevoir simultanément d’autres modèles d’éducation ! Ce qui est intéressant, c’est la résistance anthropologique des humains face à ce changement. Tout a changé, la société, les villes, la consommation, les voitures, les ordinateurs, mais quand il s’agit d’élever un petit garçon ou une petite fille, on remet souvent les pas dans les pas des parents, des grands-parents, voire des arrières grands-parents. Pourquoi pas. Là aussi faut-il une certaine contradiction tolérée entre tradition et modernité pour que les changements structuraux s’opèrent. Le plus compliqué à comprendre étant la relation entre la démographie et les relations affectives. Pour le moment, et contrairement aux éternels propos des Cassandre, l’évolution des mœurs n’a pas d’impact direct sur cette question prodigieusement complexe qu’est la démographie.
19Il ne s’agit toutefois pas d’enseigner une prétendue « théorie du genre » aux enfants pour en faire le cheval de Troie d’un nouveau combat, comme l’annoncent certaines féministes ou le craignent certains militants traditionnalistes. Il s’agit plutôt de réfléchir aux représentations, de s’autoriser à les déconstruire, les nôtres et celles des autres, mais aussi d’éviter tous les dogmatismes, de préserver une posture de liberté et de tolérance. Attention aux dogmatismes au nom de la liberté ! Surtout dans ces domaines parmi les plus complexes et qui touchent au statut de l’identité masculine ou féminine, beaucoup plus emberlificotée que les déterminants sociaux, comme le montrent d’ailleurs depuis toujours l’histoire, l’art, la littérature, la médecine, la philosophie ou la psychanalyse.
20La réflexion sur le genre ne peut devenir, compte tenu de la subtilité exceptionnelle du sujet, un nouveau combat dichotomique ! La psychanalyse a l’honnêteté de reconnaître qu’elle ne fait qu’effleurer la surface des choses. Le genre n’est pas seulement une question sociopolitique, ni psychanalytique, mais aussi anthropologique et ontologique. La profondeur de ces racines fait que les choses peuvent évoluer, mais sur un temps long et en tout cas en évitant tous les « sociologismes ».
Libertés…
21Pour comprendre et analyser ces mouvements de fond, il y a les militants, les chercheurs, les acteurs. Mais souvent, l’expression artistique (la peinture, le cinéma, le théâtre, les arts du spectacle) est bien plus fine, complexe et généreuse pour explorer ces ruptures. C’est pourquoi la liberté est fondamentale dans cette bataille qui est une autre forme de la diversité culturelle. Il ne peut y avoir de liberté culturelle ici que s’il y a aussi le respect de la diversité culturelle, c’est-à-dire admettre que les pays et les cultures n’abordent pas ces questions de la même manière. D’où l’importance essentielle des éléments de cette diversité culturelle (média, presse, édition, cinéma, théâtre) qui permettent à chaque pays et à chaque culture d’aborder ces questions avec leurs patrimoines et leurs créations. Le comparatisme est aussi un facteur de création et de liberté intellectuelle. Les voies sont infinies pour comprendre les mutations qui ébranlent ici nos infrastructures mentales et culturelles. La tolérance et la liberté créatrices sont indispensables. Quant aux sciences sociales, elles viennent souvent tard pour dire de manière « savante » et « définitive » des choses qui ont été inventées et dites par d’autres, qu’il s’agisse de gens « ordinaires », de romanciers, d’artistes, etc. Ici, il n’y a pas de modèle, de loi, d’ordre, de discours savant …
22Bien sûr, l’émancipation des mœurs est douloureuse car on s’aperçoit que les relations avec le partenaire, quel qu’il soit, ne sont pas toujours plus simples. En réalité, tout est en chantier. On n’arrêtera ni l’émancipation des femmes ni la redéfinition des rapports homme/femme, ni les mutations de la famille, ni l’homosexualité. Le maître mot pour l’avenir ? Plus de tolérance. Moins d’interdits, même si cette liberté s’accompagne aussi, souvent, de la solitude. C’est de tout cela qu’il faut parler, notamment à l’école, dans les médias, dans la vie … Oui, il y a eu un progrès en cinquante ans, même si les relations ne sont pas toujours plus faciles, mais elles sont un peu moins répressives. C’est déjà cela. Et de toute façon, l’histoire n’est pas terminée …