1Le classement est un agencement ordonné de documents ou de contenus en lien avec un espace de mise à disposition et d’accès à ceux-ci. La plupart des classements associent des éléments issus de classification combinés parfois à des éléments descriptifs de la forme et du physique de la ressource (format, couleur de couverture, épaisseur, etc.). Des formes plus intuitives du classement ont vu le jour, comme notamment ceux dits « par centres d’intérêt » visant à regrouper des documents sous de grands thèmes qui intéressent les lecteurs, et plus largement les usagers de l’organisme considéré.
2La classification est un outil de référence d’un domaine, d’une science, d’un secteur d’activités, évoquée souvent comme un « système de classification », reposant sur une opération intellectuelle de traitement de l’information. Au sens documentaire, une classification se définit comme l’organisation des connaissances en un système ordonné de classes et sous-classes et établissant des relations entre les diverses notions selon leurs sujets. Les classifications s’organisent autour de principes et de divisions logiques, reposant sur la mise en mémoire, l’imagination de découpages des savoirs et un principe de recherche de raison rationnelle (Bacon, 1605). Le xixe siècle voit naître les classifications de nature encyclopédique et universaliste.
3La taxonomie (ou taxinomie) concerne l’étude élargie des lois sur l’ordre des savoirs d’où découle l’analyse compréhensive des règles de la classification. Ainsi, la taxonomie scientifique se caractérise dans son histoire par une aspiration à l’arrangement unique, en quête de l’élaboration d’outils de référencement universels, visant l’exhaustivité et l’objectivité dans les diverses formes de classements des savoirs. Par conséquent, dans le domaine de la production des terminologies et des rangements des savoirs, le fil rouge de ces approches taxonomiques a été la recherche d’une cohérence d’ensemble, en élaborant progressivement des consensus partiels et négociés entre les acteurs représentant le domaine observé (scientifique, professionnel, etc.). L’approche taxonomique des savoirs voit un regain d’intérêt depuis quelques années, notamment grâce aux besoins de gestion, de diffusion et de conservation numériques de données multiples, hétérogènes à l’échelle internationale, liant de ce fait cette question à celle de l’élaboration de normes. Nous écartons ici le mot « taxinomie » dans son second sens, le plus fréquent d’ailleurs, pour nommer et analyser la science de la description des taxons (les organismes vivants sont regroupés en entités, les taxons, ceci afin de les identifier scientifiquement, puis de les nommer, de les décrire et de les classer).
4La norme, quant à elle, est un document de référence dans un domaine ou un secteur d’activités donné, présentant comme particularité de proposer un état scientifique, technologique et professionnel au moment de sa diffusion dans le secteur concerné. Elle nous intéresse dans ce numéro principalement pour trois raisons. D’une part, les moyens, méthodes, manières de faire, décrits dans le document normatif sont considérés comme reproductibles à la condition de respecter scrupuleusement les conditions indiquées ; d’autre part, parce qu’une norme est le résultat d’une reconnaissance et donc, l’acceptation d’un domaine de savoirs ; enfin, parce qu’elle organise dès lors les pratiques et les systèmes de représentations des individus appelés à l’utiliser et à l’approprier.