CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Denis Maréchal, RTL. Histoire d’une radio populaire, de Radio Luxembourg à RTL.fr, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2010, 582 p.

1L’ouvrage que consacre Denis Maréchal à RTL, brosse l’histoire de cette station, depuis Radio Luxembourg, née en 1933, jusqu’à RTL.fr et les tournants liés à la numérisation et à l’Internet dans la première décennie du xxie siècle. Il couvre donc plus de 70 ans d’existence de celle qui se présente encore aujourd’hui comme « la première radio de France » et aussi la trajectoire d’un groupe de communication européen, la Compagnie luxembourgeoise de télédiffusion (CLT) devenue RTL Group ; des entreprises dont les évolutions furent souvent étroitement liées à la chronologie de l’histoire européenne et française. Le livre prend la suite d’un ouvrage publié en 1994, Radio Luxembourg, 1933-1993, un média au cœur de l’Europe (Nancy, Presses universitaire de Nancy/éditions Serpenoise), édition d’une thèse de doctorat en histoire présentée en 1993 à l’Institut d’études politiques de Paris sous la direction de Jean-Noël Jeanneney. C’est dire que si, par son style, le présent ouvrage se dégage du strict modèle académique, il est tout autant que le précédent solidement référencé et documenté.

2Il ne s’agit pas pour autant d’une simple mise à jour, revue et augmentée, mais l’étude a été refondée et les problématiques revisitées au regard des deux dernières décennies. L’auteur s’est nourri des progrès de la recherche sur les médias et d’un regain patent des études radiophoniques. Il puise notamment dans de nombreux récits autobiographiques récemment publiés par ceux qui furent des acteurs majeurs de cette station et dans une libération de la parole des témoins. De plus, l’auteur note qu’il a bénéficié d’une prolifération de la documentation du fait de « la mise en veille permanente » des médias par eux-mêmes, faisant d’eux « des objets observables à ciel ouvert ». En outre, Denis Maréchal prête une attention aux archives sonores. La transcription de programmes phares donne corps et profondeur à l’analyse, mais le défaut d’archives audio se fait toujours sentir sur les époques les plus anciennes, irrémédiablement pour partie, bien que des pépites rares aient pu encore opportunément ressurgir. Néanmoins, Denis Maréchal, chargé de mission à l’Institut national de l’audiovisuel (INA) depuis 1997, se réjouit naturellement du dépôt légal systématique des programmes de RTL institué depuis 2002. L’auteur a ainsi pu affiner et souvent confirmer des idées et connaissances antérieurement posées, mais aussi dresser le tableau des évolutions de la station au sein des mutations médiatiques plus récentes.

3Le déroulé chronologique du récit n’obère pas les possibilités de problématiser certains épisodes de cette histoire, qu’elle soit institutionnelle et économique, sociétale ou culturelle. Les rapports complexes de cette radio – « étrangère » à l’origine – avec l’État français et ses gouvernements évoluent entre pressions politiques directes (notamment au moment des temps forts de la guerre d’Algérie et de mai 1968) et changements de l’actionnariat de la station. Ils trouvent une place importante dans l’ouvrage, mais celui-ci va au-delà de l’histoire d’une institution médiatique, qui s’enracine dans le temps long et la fiabilité, de l’évolution de ses structures. C’est aussi à travers ses programmes que Denis Maréchal souhaite approcher la contribution de cette radio à l’imaginaire collectif et à l’élaboration de mentalités et, de fait, à l’histoire culturelle française. Et si, à diverses époques, RTL fut le miroir de la société française, Denis Maréchal peut conclure que « tantôt en avance sur son temps, parfois en retrait, la radio accompagne plus qu’elle ne façonne les comportements et les modes de vie ».

4Il est notable qu’à travers des portraits et des anecdotes, révélatrices et non gratuites, le livre témoigne d’une empathie non dissimulée pour cette radio, ses acteurs historiques ou plus récents, et ses auditeurs aussi, à qui l’auteur dédie son ouvrage. C’est un hommage aux femmes et aux hommes de la radio, « ces horlogers de l’invisible, de ces spécialistes d’un monde inconnu où le temps et l’espace non seulement n’existent pas, mais s’embrouillent, se chevauchent… ». C’est ainsi que les évoquait Jean Cocteau, et Denis Maréchal le cite en exergue à son travail pour mieux le reprendre à son compte.

5Dès sa création, le modèle radiophonique de « Luxembourg » fut résolument commercial, basé sur une logique d’audience. Il exploitait, entre autres, le filon anglais et les publicités enjouées pour les lessives et les alcools. Par la suite, la station a souvent trouvé le gage de sa pérennité entre l’évolution lente des programmes et des permanences jugées nécessaires. Il y eut des intuitions heureuses, avec l’importation, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, de modèles d’émissions américaines adaptées au goût français, telle la célèbre « Reine d’un jour », copie conforme de « Queen of a day », son référent états-unien. En effet, dès cette époque et sans distorsion, en prise avec la France profonde, la station a le plus souvent été chercher ses modèles aux États-Unis pour les adapter au modèle français avec dix ou vingt années de distance.

6Initiateur de ceci, Louis Merlin en a fait la station la plus écoutée des années 1950. Il veut rompre en même temps avec le modèle d’avant-guerre du speaker « en faux col raide à coins cassés ». C’est l’invention d’une radio populaire, moins cérémonielle que le service public de la même époque. Denis Maréchal rappelle ce grand poste populaire de l’après-guerre qui veut s’adresser « au bon sens et au cœur des braves gens qui sont majoritaires », sans qu’il s’agisse d’une posture condescendante, mais qui pouvait être aussi « l’exagération dans la simplicité », pour ne pas rebuter l’auditeur commun, ainsi que le notait un observateur en 1959.

7C’est l’époque du feuilleton phare « La Famille Duraton » (1948-1966), archétype d’une famille française moyenne sur laquelle les auditeurs se projettent et se reconnaissent ; celle, aussi, du fameux jeu radiophonique « Quitte ou double ». Denis Maréchal en dévoile les coulisses, notamment lorsque l’abbé Pierre se fera connaître en mars 1952 à travers lui, non sans avoir dit tout d’abord ses réticences « à faire le guignol pour vendre un shampoing ! » L’auteur relate également les détails de « l’insurrection de la bonté » du 1er février 1954 et de l’appel au secours lancé sur les ondes de Radio Luxembourg (mais aussi du service public) par ce même abbé Pierre.

8Ensuite, c’est le renouveau nécessaire des années 1960, quand Radio Luxembourg subit l’aiguillon de la concurrence de la plus jeune et dynamique Europe no 1 et d’un Paris Inter rénové, devenu France Inter. En 1966, Radio Luxembourg devient RTL sous l’égide de Jean Farran. Plus jeune et plus féminine, la radio mise sur le direct et l’information, et s’oriente vers une radio de service qui sait « entretenir un climat convivial et affectif, suscitant la sympathie […] à même de créer des liens de fidélité entre animateurs et auditeurs ».

9Denis Maréchal s’arrête plus longuement sur le personnage de Menie Grégoire qui prend l’antenne en janvier 1967 et l’occupera, sous diverses formes, jusqu’en 1986. Il note qu’« en parallèle à la construction d’un droit des femmes par la loi, l’émission de Menie Grégoire accompagne cette évolution des mentalités en initiant la France profonde aux questions posées par la génération de 1968 ». Mais ses émissions se heurtent aussi aux pesanteurs de la société française (l’homosexualité) et à certains tabous établis par la station elle-même, dont le thème de l’avortement que l’animatrice ne pourra traiter. Denis Maréchal dévoile ainsi certains fils conducteurs de la station tissés au fil des années autour des valeurs de la religion chrétienne et de la famille ; depuis « le passe-temps des dames et des demoiselles » à l’écrivain catholique Gilbert Cesbron et, malgré tout, de Menie Grégoire à Didier Derlich.

10La part humaine est forte dans ce livre et se nourrit de nombreux portraits sensibles de ceux qui ont fait cette radio, ses dirigeants (Louis Merlin, Jean Farran, Jacques Rigaud, Philippe Labro, etc.) et ceux qui ont fait l’antenne : parmi d’autres, il y a là l’animateur vedette Max Doucet (alias Zappy Max), Jean Nohain, Geneviève Tabouis et ses « attendez-vous à savoir », à laquelle l’auteur a déjà, par ailleurs, consacré une biographie, l’éditorialiste Jean Grandmougin, emporté par les méandres de la fin de la guerre d’Algérie, Monique Le Marcis qui fut responsable de la politique artistique et notamment musicale de la radio de 1970 à 1996, sans oublier Max Meynier, Léon Zitrone, Georges Lang, Philippe Alexandre ou, bien sûr, Philippe Bouvard. Sous sa houlette, l’émission « Les Grosses Têtes » installée en 1977, depuis 35 ans donc, reste indétrônable. Denis Maréchal dissèque la nature et les ressorts à plusieurs niveaux d’un programme de divertissement avant tout, qui ne mérite pas qu’un dédain élitiste.

11À l’issue d’une période de croissance et de ce que l’auteur qualifie d’apogée entre 1968 et 2000, Philippe Bouvard et ses « Grosses Têtes » furent précisément au cœur d’un véritable « accident industriel ». Stéphane Duhamel, nouveau directeur général, amorce alors un brusque changement de cap. Inquiet de l’érosion de l’auditoire, qui se situe pourtant encore très au-dessus de ses concurrentes mais qui vieillit, traumatisé peut-être par l’apostrophe prêtée à Jean-Paul Baudecroux, le P-DG concurrent, insolent et ambitieux de NRJ – « À chaque fois que je vois passer un corbillard, c’est un auditeur de RTL en moins » – il impose une cure de rajeunissement rapide et forcé à la radio. Philippe Bouvard et d’autres sont congédiés sans ménagements. Les résultats rapides sont catastrophiques et la radio perd près de deux millions d’auditeurs en six mois. On en conclut qu’un navire amiral de l’envergure de cette station et de son âge se manœuvre avec prudence, dans la tradition, la régularité, l’habitude, dans un pragmatisme et un conservatisme qui semble être définitivement sa nature. Duhamel fut congédié, Philippe Bouvard rappelé et il demeure depuis un pilier du 22 de la rue Bayard.

12Mais les dégâts persistent et RTL n’a pu reconquérir l’ensemble de ses auditeurs perdus. Le système radiophonique français est entre-temps devenu extrêmement concurrentiel et la longue prédominance française, notamment via Havas, sur la station n’est plus qu’un souvenir historique. Depuis 2001, RTL est entrée dans le giron allemand du groupe Bertelsmann. Par là, elle conserve sa dimension européenne, internationale, initiale.

13Jean-Jacques Cheval

14Professeur des Universités en sciences de l’information et de la communication

15Université de Bordeaux 3 – Michel de Montaigne

16Courriel : <jjcheval@msha.fr>.

Patrice Flichy, Le Sacre de l’amateur. Sociologie des passions ordinaires à l’ère numérique, Paris, Seuil, coll. « La République des idées », 2010, 96 p.

17Dans ce petit livre, Patrice Flichy montre combien l’ensemble des pratiques des internautes, de leurs « passions ordinaires », se sont amplifiées en même temps que l’accès à Internet se démultipliait. L’accès aux connaissances les plus récentes est devenu plus facile et la possibilité offerte de l’échange encourage le dialogue entre amateurs et professionnels. Chris Anderson, dans l’ouvrage qu’il avait consacré à la longue traîne, avait déjà abordé cette question à propos de la collaboration entre un astronome amateur américain et des chercheurs en astrophysique, collaboration qui avait conduit à la découverte d’une supernova. De nature dialectique, cette relation ne se réduit pas à une simple coopération mais porte en elle une véritable dynamique de l’interaction : critique, collaboration, ou encore co-construction. Elle opère dans le champ du partage d’expertise ; l’amateur détient lui aussi un savoir de qualité scientifique, artistique ou culturel et l’expert n’est plus le seul à le détenir. Son investissement va du jardin secret à l’implication totale.

18Flichy recherche les manifestations de ce rapport pro-am (pour professionnel et amateur) dans les domaines d’activités les plus divers et fait référence à bon nombre de travaux sur la question. Il regroupe ces manifestations sous trois génériques. Le premier est d’ordre culturel, et concerne principalement la musique, l’image photographique et la production de textes. La confrontation sur le Net d’une œuvre qui relève de celles-ci constitue une mise à l’épreuve, source d’apprentissage et de professionnalisme. Elle aide, comme de nombreux auteurs l’ont souligné, à affermir l’estime de soi ou la notoriété du fait de la considération que lui porte autrui. Amateurisme et professionnalisme se rencontrent, voire se confondent sur des plateformes telles que YouTube ou Dailymotion.

19Le second domaine d’activité a trait à l’exercice de la citoyenneté. On connaît, rappelle Flichy, les sites tels qu’Agoravox où les informations sont données par des citoyens ordinaires. Mais cela va plus loin et rejoint les pratiques de démocratie délibérative en ligne. À ce propos, l’auteur développe une analyse intéressante avec la notion d’espace extime qu’il propose : un espace où l’énonciateur s’adresse à un nombre restreint de récepteurs plus ou moins connus, à travers un dispositif accessible à tous. C’est un espace où se teste l’intérêt accordé par son micro public aux informations fournies. Si tel est le cas, cet espace devient un tremplin pour propager l’information dans l’espace public. L’espace extime accueille la délibération en vue de déboucher sur une entente rationnellement motivée, moyennant un certain nombre de règles à respecter.

20Le troisième domaine enfin, est celui du champ des connaissances. La liaison pro-am, avec ce qu’elle suppose d’acquisition de connaissances, de discussions, de critiques entre spécialistes et amateurs fonctionne bel et bien comme une dynamique de construction des savoirs. Si elle bouscule les amateurs dans leur expertise, elle peut être aussi profondément déstabilisante pour les « experts spécialistes ». Flichy aurait pu aussi à ce sujet prendre l’exemple de l’évaluation des politiques publiques, où cette relation est de plus en plus à l’œuvre.

21Le grand mérite de cet ouvrage est d’attirer notre attention sur la démocratisation en cours de l’expertise scientifique, technique, culturelle, par le jeu de l’interaction entre professionnels et amateurs via les réseaux numériques. Flichy souligne que cette interaction exerce un effet encore mal connu sur la construction de l’identité. Il s’agit là d’un va-et-vient massif entre science, technique et société qui mérite une attention soutenue et constante. L’auteur rappelle en effet qu’Internet n’est pas seulement un outil de communication mais également un système de veille sur l’état de la planète (Rosanvallon).

22Jacques Perriault

23Université Paris Ouest Nanterre La Défense

24Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC)

25Courriel : <jacques.perriault@wanadoo.fr>.

Laurence Monnoyer-Smith, Communication et délibération. Enjeux technologiques et mutations citoyennes, Paris, Hermes-Lavoisier, 2011, 270 p.

26Cet ouvrage intéresse plusieurs publics : les étudiantes et étudiants par sa revue des théories de base ; le public professionnel pour ses conclusions pragmatiques ; et le public spécialisé dans la recherche pour ses pistes et ses articulations, ses problématisations et mises en perspective. Son objectif est « précisément de proposer un cadre théorique pour appréhender l’évolution des formes de la médiation entre citoyens, élus et administration qui se dessine dans un contexte technologique en évolution rapide », objet du sixième chapitre. Cependant, loin d’être le fruit d’une recherche homogène sur la vaste question de la communication et de la délibération, cet ouvrage regroupe plusieurs études ou considérations que l’auteure aura pu mener au cours des ans, notamment par des financements de recherches segmentées. Aussi, il ne s’agit pas d’une démonstration en tant que telle caractérisée par une progression de raisonnement ; l’auteure a choisi d’explorer d’une part les théories d’Habermas sur la délibération, l’amenant à considérer les délibérations menées à travers les nouveaux supports de communication que sont les technologies de l’information et de la communication (TIC), comme des « objets politiques » symptômes d’une revendication d’expression et de revendication, qu’il conviendrait d’intégrer comme nouveaux systèmes représentatifs. Elle en explore les modalités après avoir fait notamment un détour par « la notion de point de vue » construite par Gilles Deleuze.

27Finalement pour Laurence Monnoyer-Smith, les TIC ne font qu’accompagner un mouvement plus général de dématérialisation des échanges sans pouvoir autant se substituer aux échanges réels, souvent porteurs d’une dimension émotionnelle, véhiculant conflits et tensions qui se donnent moins à voir au travers des TIC : n’est-ce pas là un effet facilitateur des échanges ?

28Comparant les sociétés où se pratiquent officiellement les échanges avec les citoyens au travers des TIC, jusqu’au vote dématérialisé, elle avance l’hypothèse « qu’une des raisons de la désaffection actuelle du citoyen pour le politique dans certaines démocraties occidentales peut s’analyser comme une rupture entre des pratiques et des aspirations citoyennes à la participation et des conceptions de la citoyenneté et de la République incarnées dans des médiations et des dispositifs inadaptés ».

29Dans le premier chapitre, l’auteure met en abîme une « origine de la tension démocratique », entre la théorie constitutionnelle qui remet fondamentalement le pouvoir entre les mains citoyennes, lui conférant par défaut une légitimité créant sa compétence, et les politiques, simples représentants qui se sont trop habitués à confisquer compétence et légitimité du peuple, lui attribuant à tort une incompétence prompte à le déqualifier. Cette question est explorée ensuite dans le chapitre quatre, qui s’attache à décrire « des pratiques participatives reconfigurées ».

30Le second chapitre vise à restituer au public la compétence de participer aux débats, aux décisions, de façon déterritorialisée, par le recours aux TIC, truchement de supports de médiation en politique situés entre espaces de contraintes et lieux d’implication citoyenne.

31Le chapitre trois œuvre à dépasser le classique « clivage entre technique et culture ».

32L’auteure s’interroge ensuite dans son chapitre cinq sur l’origine du débat public avant d’en présenter les évolutions. Elle convoque la philosophie, la sociologie et la politique. Ses réflexions portent ensuite sur le « débat public en ligne », montrant au final que l’innovation n’est pas sur le fond, mais seulement sur la transposition d’un lieu, plus accessible à un certain grand public que les lieux classiques et formels du cadre officiel.

33En conclusion, elle porte son éclairage sur l’articulation des nouvelles formes de la médiation politique avec la représentation traditionnelle sans véritablement remettre en question cette dernière. Ce sont des lieux d’échanges que les politiques traditionnels doivent multiplier, utiliser. Il leur faut aller vers les lieux que les citoyen(ne)s empruntent aujourd’hui, plutôt que de rester dans des lieux historiques où il est devenu « si difficile de faire venir la population ».

34Dans la conclusion trois conditions de réussite au débat public sont avancées : la responsabilité des décideurs, la transparence des décisions et le suivi des processus de concertation. Mais en voulant confondre le processus de débat public avec le Grenelle de l’environnement, l’auteure oublie que celui-ci ne se veut pas un débat public, mais un nouveau mode de gouvernance à cinq, une prise de décision tenant compte d’un plus large spectre de points de vue. En revanche, on la suit quand elle propose d’envisager les procédures délibératives comme processus communicationnel de légitimation et non comme menace pour la décision. L’ouvrage se termine en incitant à explorer de nouveaux aspects dans de futures recherches, en vue d’élaborer des critères d’évaluation de la délibération.

35Sandra Frey

36Université Paris Ouest Nanterre La Défense

37Laboratoire Communication et Politique

38Courriel : <frey_sandra@yahoo.fr>.

Mis en ligne sur Cairn.info le 02/11/2013
https://doi.org/10.4267/2042/48351
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