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Un ouvrage paradoxal

Marcel Gauchet, L’Avènement de la démocratie, t. III. À l’épreuve des totalitarismes, 1914-1974, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », 2010, 657 p.

1Dans la suite de son travail consacré à l’avènement de la démocratie qui s’arrêtait sur le constat d’une crise du libéralisme [1], Marcel Gauchet analyse le xxe siècle comme celui du conflit « non du progressisme et du fascisme, mais de la démocratie et des totalitarismes » (p. 13). La thèse défendue est la suivante : les contradictions du libéralisme ont donné naissance à des régimes totalitaires qui n’ont pas pu, eux non plus, résoudre ces contradictions, alors que les démocraties de l’après Seconde Guerre mondiale parvenaient, elles, à trouver la bonne formule :

Le politique ne peut pas plus se substituer à la politique que la politique ne peut supplanter le politique [...] À distance égale de l’illusion libérale et de l’illusion totalitaire, la grande affaire de la stabilisation des démocraties au cours du second xxe siècle sera de trouver cette combinaison équilibrée du politique et de la politique ménageant leurs nécessités respectives.
(p. 541-542)
La difficulté de l’ouvrage tient dans le fait que la thèse défendue articule, en réalité, deux thèses différentes : les régimes totalitaires sont nés de l’incapacité des démocraties libérales à sortir de la contraction individu/société, mais n’ont pas pu créer un nouveau mode de « vivre ensemble » permettant de résoudre cette contraction (première thèse), tandis que les démocraties d’après 1945 ont pu, par tâtonnements, trouver les « voies d’un mode inédit d’unification des collectifs » (p. 14) (deuxième thèse). Plus précisément, les régimes totalitaires sont de natures différentes mais possèdent en commun le fait d’être « des religions séculières » (première thèse). L’échec de ces régimes et le succès des démocraties marquent donc la sortie définitive la religion (deuxième thèse). Or, Marcel Gauchet consacre deux parties et près de 500 pages à la première thèse et une troisième partie de 110 pages à la seconde. Cette construction déséquilibrée ne nuit pas à la cohérence du propos, mais rend malaisée une critique sur l’ensemble de l’ouvrage. Toutefois, après avoir hésité à faire des remarques de portées différentes sur chacune des deux thèses, nous avons finalement décidé d’interroger la globalité de l’ouvrage.

Des paradoxes qui renforcent la cohérence du propos

2Deux choses frappent à la lecture de cet ouvrage : la première est la fécondité des contradictions mises en lumière. Contradictions, bien sûr, de ces « religions séculières [2] » (qui visent à reconstituer l’unité religieuse à partir de la modernité individuelle, aspirant au définitif et condamnées au mouvement, etc.), mais aussi de tous les systèmes politiques qui se succèdent pendant le siècle : libéralisme (pris entre égalité juridique et inégalités sociales, État fort et gouvernement faible, etc.), le socialisme (à la fois réaction à l’Ancien régime et pensée de l’avenir, courant politique pragmatique et appel idéologique à la révolution, etc.), et les régimes mixtes actuels (fonctionnant au politique mais ignorant ce fonctionnement, qui trouvent la cohésion dans l’expression des différences, etc.). Cette mise en lumière constante des contradictions de chaque système en éclaire la dynamique interne et conduit à repenser autrement des questions comme, par exemple, celle de la personnalisation des pouvoirs, perçue de manière fort convaincante par Marcel Gauchet, non comme une régression démocratique, mais comme une profonde avancée de la représentation [3]. La description fine des contradictions permet donc de mettre en lumière des dynamiques internes qui éclairent sous un jour nouveau des sujets pourtant abondamment traités. De plus, de manière paradoxale, le dévoilement des contradictions donne une grande cohérence au propos. Par exemple, le chapitre intitulé « La matrice de la Grande Guerre » montre comment les contradictions de la guerre − qui fait du sacrifice pour la communauté l’accomplissement ultime de soi-même, qui conduit à asseoir le système économique en place tout en accréditant l’idée de révolution, qui brise le rêve d’un prolétariat unifié par-delà les frontières, mais discrédite le libéralisme économique, etc. – créent les conditions de l’avènement, en Europe, des régimes totalitaires. Mais si cette cohérence du propos est la force principale du texte, c’est aussi sa principale faiblesse. Ce livre, en effet, et c’est la deuxième chose qui frappe le lecteur, est une pensée de la contradiction non contradictoire. Tout est analysé au service de la cohérence intellectuelle du propos, d’une démonstration visant à montrer que : « l’unité politique a pris complètement et définitivement la relève de l’unité religieuse » (p. 650).

Une cohérence paradoxale

3La volonté de démontrer, coûte que coûte, cette cohérence intellectuelle fait naître plusieurs paradoxes.

4Nous en avons relevé quatre :

  • Premier paradoxe : une réflexion libérale qui s’inscrit dans une mécanique marxiste de l’histoire. Dans les propos de Marcel Gauchet se distingue une mécanique implicite de l’histoire : chaque système (le libéralisme, le socialisme, etc.) cherche à répondre aux contradictions du système précédent tout en générant ses propres contradictions, ce qui va engendrer un nouveau système. On reconnaîtra ici le mécanisme du matérialisme historique cher à Marx même si, bien sûr, la marche de l’histoire ne s’achève pas, pour Marcel Gauchet, dans le communisme, mais dans une démocratie libérale seule à même de faire vivre l’historicité.
  • Deuxième paradoxe : une explication plurielle d’une société unique. Pour Marcel Gauchet, « le politique ne dérive pas de la société, il la fait exister comme un ensemble cohérent » (p. 540). On retrouve là la recherche philosophique du fondement ultime de la société : le politique (pour Gauchet donc et pour Aristote), l’économique (pour Marx et Hayek), ou le symbolique (pour Mauss et Lévi-Strauss). Recherche raillée par Fernand Braudel qui définit, de manière plus juste, la société comme étant « l’ensemble des ensembles », le produit instable d’ordres infrastructuraux qui se combattent, s’allient, se neutralisent, etc.
  • Troisième paradoxe : une explication partiellement totale du totalitarisme. Pour penser la complexité du totalitarisme, l’auteur emploie trois termes : totalitarisme, idéocratie et religion séculière dont il définit les interactions dans le chapitre X. Ces trois termes permettent, en effet, selon lui, de faire droit aux « trois éléments fondamentaux qui interviennent manifestement dans la définition du phénomène : le politique, l’idéologie et la religion » (p. 517). Or, cette ambition louable de cerner les éléments fondamentaux du totalitarisme ne prend pas la peine, ne serait-ce que pour l’écarter, d’étudier un quatrième facteur, l’économie. Or, pour Karl Polanyi, ce facteur économique est la clé explicative du phénomène totalitaire. La fiction utopique, énonce l’auteur de la Grande transformation[4], d’un marché autorégulateur qui, en conduisant à la marchandisation de la terre, de la monnaie et du travail, a sapé les bases anthropologiques de la société conduisant ainsi à la Première Guerre mondiale et, par suite, aux régimes totalitaires. Or, si cet argument connaît une part de validité, si la « société de marché » comme la nomme Polanyi est bien à l’origine du totalitarisme, on ne peut affirmer, comme le fait Marcel Gauchet, que la conjecture totalitaire est définitivement close. On le voit, l’enjeu est d’importance et aurait mérité, pour renforcer la crédibilité de la thèse défendue, une prise en compte de la contradiction polanyienne.
  • Quatrième paradoxe : une pensée de l’idéologie qui ne pense pas la diffusion des idéologies. La place centrale que Marcel Gauchet accorde à l’idéologie devrait inviter le philosophe à une discussion sur le milieu symbolique de cette diffusion (« l’espace public ») et à une réflexion plus poussée, à la fois sur les moyens matériels de diffusion de cette idéologie et sur ses conditions de réception. Or, la communication est la grande absente de cette réflexion, comme si au xxe siècle, elle n’avait eu qu’une influence marginale sur la politique et sur le politique. Peut-être, après tout, mais il aurait été souhaitable de le démontrer et de discuter de manière contradictoire les thèses d’Habermas, de Dewey, de Debray ou de Wolton.
En résumé, une pensée de la contradiction qui ne devient cohérente qu’en niant la contradiction. Tel est, au fond, le paradoxe central de cet ouvrage.

5Éric Dacheux

6Clermont Université, LRL

7Groupe « Communication et solidarité »

8Courriel : <eric.dacheux@univ-bpclermont.fr>

Étienne Klein, Discours sur l’origine de l’Univers, Paris, Flammarion, coll. « Nouvelle bibliothèque scientifique », 2010. 192 p.

9Physicien au Commissariat à l’Énergie atomique et grand vulgarisateur devant l’Éternel, Étienne Klein nous livre dans ce Discours sur l’origine de l’Univers un état des lieux de la cosmologie contemporaine. Dans un langage accessible, bien que parfois un peu technique pour les non initiés, il s’intéresse en particulier aux réponses apportées par la science moderne sur la lancinante question des origines, bousculant au passage un certain nombre d’idées et de métaphores forgées depuis des décennies par la (mauvaise) littérature vulgarisée. D’où vient l’Univers et, par conséquent, d’où vient l’Homme ? La science a-t-elle les moyens ou, plus simplement, la vocation, de nous éclairer sur ces interrogations fondamentales ? Poser scientifiquement la question de l’origine a-t-il seulement un sens ?

10Première et principale victime de l’avancement des connaissances : le célèbre Big bang. Souvent présenté ou compris comme une sorte d’instant zéro de la création, d’explosion primordiale de laquelle auraient jailli l’espace, la matière, l’énergie et le temps, Klein nous révèle que son existence se situe bien plus proche de nous, à savoir dans les limitations de nos premiers modèles mathématiques de l’Univers. Ces derniers, en les faisant tourner à rebrousse-temps jusqu’aux origines, conduisent en effet à postuler l’existence d’une singularité primordiale il y a quelque 13,7 milliards d’années où tout ce que contient l’Univers aurait été condensé en un point infiniment petit à la densité d’énergie infiniment grande. Cependant, a-t-on découvert depuis, il arrive un moment où la physique de ces modèles est impuissante, car elle se heurte au fameux « mur de Planck ». Celui-ci correspond à un état très ancien de l’Univers (peu après la période supposée du Big bang), si dense et si énergétique que la notion d’espace elle-même, dans l’acception classique, n’a plus de sens. Depuis le début du xxe siècle, les physiciens disposent de deux théories principales pour décrire le monde : la mécanique quantique, qui fonctionne aux très petites échelles (en deçà de l’atome, typiquement) et la relativité générale qui, elle, décrit très bien le comportement des objets de grande taille comme les étoiles ou les galaxies mais, jusqu’à une période récente, elles ne pouvaient pas être pensées ensemble. Or, au-delà du mur de Planck, les conditions sont si extrêmes qu’elles imposent pour être décrites de prendre en compte les effets quantiques et relativistes sur la matière. Depuis, le Graal de la physique moderne consiste à trouver le moyen d’unifier ces deux théories.

11Actuellement, il y a deux candidates principales pour réaliser cette unification, la théorie des supercordes et la gravité quantique à boucles, et toutes deux réfutent l’hypothèse d’un instant zéro. La première considère les particules (électrons, protons et neutrons, mais aussi pions, muons, neutrinos, etc.), non pas en tant qu’objets ponctuels à une dimension, mais comme des cordes vibrantes à deux dimensions, chaque particule étant caractérisée par sa fréquence de vibration. Il existe plusieurs variantes de la théorie des supercordes dans la plupart desquelles apparaissent des dimensions supplémentaires aux quatre que nous pouvons observer dans l’Univers, celles-ci étant invisibles car, en quelque sorte, « repliées » sur elles-mêmes à des échelles de l’ordre de la longueur de Planck (10-35 m [5]). De même, il existe plusieurs scénarios décrivant l’état de l’Univers aux alentours de la période de Planck dans la théorie des supercordes mais aucune ne considère, ni n’a besoin de considérer, qu’il s’agit d’une phase originelle. La gravité quantique à boucles, quant à elle, remet en cause l’hypothèse de la continuité de l’espace-temps, lequel serait, dès lors, granulaire à très petite échelle. Cette granularité impose que chaque quantum d’espace-temps ne peut contenir qu’une densité d’énergie finie, réfutant derechef l’hypothèse de la singularité. Selon cette théorie, l’Univers se serait contracté jusqu’à la limite imposée par sa granularité avant de rebondir et de repartir en expansion il y a, donc, environ 13,7 milliards d’années. Dans un cas comme dans l’autre, il semble que le Big bang ne soit qu’une période dans l’histoire de notre Univers, mais nullement un commencement.

12Cela signifie-t-il que la cosmologie moderne a complètement évacué la question des origines ? Sans doute pas, mais on est à peu près sûrs aujourd’hui que ce n’est pas du côté du Big bang qu’il faut chercher la réponse. D’autres théories que les deux décrites précédemment ont vu le jour, et d’autres apparaîtront probablement dans un avenir proche. Klein décrit rapidement celle des Univers-bulles, selon laquelle un Univers émerge du vide quantique puis s’étend jusqu’à retrouver une densité d’énergie si faible qu’elle en devient quasiment égale à celle du vide, engendrant ainsi un nouvel Univers, le processus se répétant sans fin. Une autre théorie, celle des Multivers, considère que notre Univers n’est qu’un univers parmi d’autres, ceux-ci se distinguant les uns des autres par des valeurs différentes des constantes physiques fondamentales. Mais aucune des deux ne tente de résoudre ni la question des origines, ni celle de l’unification de la mécanique quantique et de la relativité générale, alors que c’était le cas des deux premières.

13Doit-on en conclure que la science n’a tout bonnement rien à nous apprendre sur l’origine de l’Univers ? Il est trop tôt pour le dire mais, au moins, elle nous permet de prendre la mesure de notre ignorance (ce qui est déjà un progrès considérable en soi). On a en effet découvert que la plus grande partie du contenu (ou du « mobilier ontologique », comme dit Klein) de notre Univers échappe à nos observations. Deux concepts récents, la « matière noire » et l’« énergie noire », ont dû être récemment forgés pour combler ce manque. Le premier fait suite à l’observation de la lumière nous arrivant des galaxies lointaines qui, en passant à proximité d’objets très massifs, est théoriquement déviée par la déformation de l’espace-temps induite par la gravitation au voisinage de ces objets. Or, s’est-on aperçu, cette déviation est bien plus importante que celle à laquelle on pouvait s’attendre en prenant en compte la masse des constituants visibles de ces objets, suggérant dès lors qu’il existe de la masse invisible qu’on nommera, faute de mieux, de la « matière noire ». On pourrait être tentés de voir là une astuce de physicien soucieux de sauver sa théorie à tout prix, une hypothèse ad hoc des plus contestables, mais remarquons que des expériences sont actuellement en cours au Large Hadron Collider (LHC) pour tenter de révéler les constituants de cette mystérieuse masse invisible. Le second concept provient de l’observation de l’expansion de l’Univers. On sait en effet que l’Univers s’étend depuis fort longtemps, et même qu’il s’étend de plus en plus rapidement. Cependant, l’accélération de son expansion est, là encore, bien supérieure à ce que les équations prévoient compte tenu de ce qu’on peut observer. On est donc conduit à postuler l’existence d’un mécanisme qui « pousse » l’espace-temps à s’étendre, une énergie qui, non contente d’être invisible, aurait une force gravitationnelle répulsive, c’est l’« énergie noire ».

14La question est alors de savoir où se situe exactement notre ignorance. Est-elle, comme on le croit actuellement, due à une méconnaissance du contenu de l’Univers ou, ce qui entraînerait un bouleversement plus radical, à une inadéquation de nos théories à décrire son comportement ? La crise, comme le dit Klein, est-elle ontologique ou législative ? Toujours est-il que la science pose comme principe que l’origine de l’Univers, si origine il y a, est une question immanente, c’est-à-dire qu’il faut chercher la réponse à l’intérieur de l’Univers. Elle s’oppose à une vision transcendante qui chercherait une cause externe (Dieu ou autre) à l’apparition du tout. Dès lors, les interrogations auxquelles le scientifique doit faire face se révèlent très coriaces : Si l’origine est bien à l’intérieur, où la chercher ? Comment expliquer l’apparition des lois qui semblent réglementer son comportement [6] ? Que peuvent réellement nous apprendre nos théories (qui, par définition, ne parlent que de ce qui est) sur un éventuel passage du non-être à l’être ?

15Ce Discours sur l’origine de l’Univers brosse donc un tableau plutôt complet de ce que la cosmologie contemporaine peut nous apprendre sur la question des origines. Il est, en outre, très plaisant à lire. L’auteur s’est ingénié à l’agrémenter de citations et d’anagrammes empruntées pour la plupart à Jacques Perry-Salkow qui rythment la lecture et incorporent une dose d’humour dans un mélange dont ce grand vulgarisateur a le secret. Le tout fonctionne fort bien et le lecteur prend plaisir à suivre, pas à pas, l’exposé des grandes révolutions qui bouleversent actuellement la cosmologie. Sans doute n’est-ce pas étranger au fait que « Étienne Klein » soit (presque) l’anagramme de « Lénine en kit ».

16Édouard Kleinpeter

17Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC)

18Courriel : <edouard.kleinpeter@iscc.cnrs.fr>

Notes

  • [1]
    Marcel Gauchet, L’Avènement de la démocratie, II. La crise du libéralisme, Paris, Gallimard, 2007.
  • [2]
    Définies comme « la réinvention de la forme religieuse par des moyens séculiers » (p. 545).
  • [3]
    Pour lui, cette personnalisation n’est pas une monopolisation du pouvoir, mais un moyen de rendre la société présente dans le pouvoir tout en maintenant un écart entre le pouvoir (toujours temporaire) et la société (p. 625-635).
  • [4]
    Ouvrage paru en 1943 sous le titre The Great Transformation et qui a été édité en français, en 1983, par Gallimard.
  • [5]
    Soit un cent millionième de milliardième de milliardième de milliardième de mètre.
  • [6]
    On regrettera ici que Klein n’évoque pas la distinction fort simple entre « suivre des lois » et « se comporter comme si on suivait des lois ».
Coordination 
Brigitte Chapelain
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Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2013
https://doi.org/10.3917/herm.060.0267
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