CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Loin d’un discours de la crise et sur la crise, la pensée scientifique exige aujourd’hui ce que Gaston Bachelard appelait « une épistémologie non cartésienne » devant être « par essence et non par accident, en état de crise » (Bachelard, 1975, p. 166). Pour la caractériser, Edgar Morin évoque l’idée de la reconnaissance de l’incertitude. « C’est bien le premier sens qu’apporte avec lui le mot crise : le surgissement de l’incertitude là où tout semblait assuré, réglé, régulé, donc, prédictible » (Morin, 1984 [1981a], p. 326). De fait, l’histoire de la pensée scientifique s’est enracinée dans une quête rationnelle et ordonnée de la vérité.

2Or la science prend désormais conscience qu’il existe une autre façon de connaître et de s’ouvrir, partant des conséquences désastreuses du passé et du présent mais aussi de la complexité qui a été ignorée et chassée hors du champ du raisonnable. En suggérant d’initier une « crisologie », Morin se situe et situe la crise au cœur de notre temps. Selon lui, nous vivons :

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Le siècle des crises […]. Le xxe siècle n’est-il pas, au contraire, siècle en crise, siècle des crises ? N’a-t-il pas ouvert sa crise propre et, aujourd’hui, ne sommes-nous pas confrontés à des crises s’enchaînant, se heurtant, parfois se neutralisant les unes les autres ?
(Morin, 1981a, p. 329)

4Il y a en effet une pluralité de crises : crise du progrès, crise de civilisation, crise de l’adolescence, crise du couple, crise économique, crise de sociétés, crise culturelle, etc.

5La thèse centrale d’Edgar Morin relative à la crise, reliée à celle de la complexité, tient à ce que les sciences naturelles ou sociales partent toujours de la crise et trouvent leur point de chute dans la crise. Morin écrit :

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De toute façon, même si la notion de crise doit un jour problématiser les sciences sociales, il est d’ores et déjà nécessaire que les sciences sociales problématisent la notion de crise.
(Morin 1994 [1984a], p. 177)

7Comme la complexité, la crise est un concept indispensable mais problématique, parce qu’il n’est pas directeur mais régulateur. « La crise n’est pas le contraire du développement, mais sa forme même » (ibid., p. 330). Il faut l’envisager de façon ni simplifiante ni exhaustive, mais la soumettre à un examen logique critique. Edgar Morin ajoute :

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Cette notion est aujourd’hui trop répandue, trop extensive, pas assez précisée, pas assez opératoire. Il s’agit donc de mettre à son tour le mot de crise en crise, d’en faire un concept scientifiquement utilisable et épistémologiquement contrôlable.
(ibid.)

9Il affirme : « Il s’agit de faire passer le mot crise du niveau premier de langage-objet au niveau second de méta-langue épistémologique et théorique » (ibid.) La crise se prête alors à une analyse logique. Elle cesse d’être close et ne se réduit pas à un seul domaine de la connaissance. Pour preuve, Morin écrit :

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Ceci ne pourrait que contribuer à éclairer un très vaste et diversifié champ de recherches, chevauchant les multiples disciplines des sciences sociales et humaines. Il n’est pas interdit d’espérer voir un jour se dégager une crisologie.
(ibid.)

11Dans cette perspective crisologique, trois types significatifs de crise peuvent être distingués. Le premier serait la crise comme obstacle épistémologique, le deuxième, la crise comme recours, moyen de renouveler et de prolonger l’acte de découverte. Et le troisième, la crise comme cause-condition de possibilité du progrès ou croissance de la connaissance scientifique.

La crisologie dans l’horizon épistémologique de la complexité

12Quels sont les liens entre complexité épistémologique et crise ? À cet égard, Morin est encore redevable à Gaston Bachelard. Ce dernier est à ses yeux :

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D’une importance absolument centrale et considérable. Il faut remarquer aussi que toutes ces discussions anglo-saxonnes ont redécouvert des idées que Bachelard avait déjà exprimées à sa façon. Par exemple, la fameuse idée de coupure épistémologique, de rupture épistémologique de Bachelard, c’est cette idée qu’a retrouvée Kuhn dans son idée de changement de paradigme. L’œuvre fondamentale de Popper, sur la logique de la découverte scientifique, est un peu contemporaine des travaux de Bachelard ; cela date d’avant la guerre.
(Morin, 1982a, p. 59)

14Nous pouvons comprendre l’épistémologie complexe d’Edgar Morin à partir de l’épistémologie bachelardienne comme orientation de l’innovation en épistémologie contemporaine. Morin affirme également :

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Dans ma pensée, mon travail, j’accorde une importance considérable à Bachelard […]. Bachelard est un esprit extrêmement puissant et qui a même traité de problèmes que l’épistémologie anglo-saxonne n’a pas traités. Comme par exemple, le problème de la complexité ; il a très bien vu qu’il n’y a pas du simple dans l’univers, il n’y a que du simplifié et il a ainsi perçu l’activité simplifiante de la connaissance scientifique.
(Morin, 1982a)

16La vigueur de l’esprit scientifique qui anime Bachelard fait dire à Morin que l’épistémologie anglo-saxonne semble redécouvrir des choses déjà pensées, formulées et dites par Bachelard. Le terme « complication » ne signifie pas ce qui est difficile à démêler, à comprendre, à décrypter, loin de là. Gaston Bachelard emploie « complication » pour dire complexe, c’est-à-dire ce qui est non réductible au « simple ». C’est dans ce sens que Morin écrit :

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Bachelard est apparu un peu comme une sorte de météore dans l’univers scientifique et universitaire français, il a été mal intégré parce qu’il était un esprit trop original, il avait aussi deux mamelles : d’un côté ses études sur les rêves, sur l’imaginaire, la psychanalyse de l’eau, du feu et, d’un autre côté, il s’était passionné, effectivement, pour les révolutions qu’avait apportées la microphysique et les problèmes fondamentaux de la rationalité qui s’y posaient.
(Morin, 1982a)

18La crise contemporaine qui résulte de l’inadaptation des principes d’intelligibilité de la science classique aux nouveaux savoirs fait surgir le sens épistémologique de la complexité chez Edgar Morin, exposée dans le traité de La Méthode. Celui-ci y constate que :

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Le surgissement du non simplifiable, de l’incertain, du confusionnel, par quoi se manifeste la crise de la science au xxe siècle, est en même temps inséparable des nouveaux développements de cette science.
(La Méthode, t. 1, 1977, p. 16)

La position d’Edgar Morin dans le débat contemporain sur la crise comme condition d’émergence de la complexité épistémologique

20La crise qui a pris corps dans le monde contemporain et dans la science d’aujourd’hui nous fait dire que Morin appartient d’avantage au xxie siècle qu’au xxe siècle. La science en question est, selon nous, la crisologie, ou logique de la crise. Mais la question de savoir de quel type de logique il peut s’agir est le sujet de cette partie. Une préoccupation majeure de notre temps, qui s’exprime visiblement suivant une singulière actualité à travers la problématique contemporaine de la crise mondiale, illustrée parfaitement par la place prééminente qu’y occupe la question épistémologique de la complexité, pourrait se formuler ainsi : comment peut-on créer les conditions de possibilité d’une discipline scientifique autonome, c’est-à-dire libérée de toute forme de crise par la rationalité stratégique, et à l’intérieur de laquelle fonctionneraient des principes méthodologiques réellement aptes à garantir la certitude, sans préjudice pour la complexité scientifique en particulier ?

21Nous avons choisi de recourir à Edgar Morin, philosophe et épistémologue de notre temps, lui qui élabore, chemin faisant une crisologie, c’est-à-dire une complexité théorique de la crise. C’est une élaboration « problématologique » (l’expression est de Michel Meyer) dans la mesure où, la théorie, selon lui, n’est pas la connaissance. Une théorie n’est ni un point d’arrivée, ni une solution, mais la possibilité de traiter un problème. Une théorie ne prend vie que grâce au plein usage que le sujet pensant fait de son activité mentale et c’est l’intervention du sujet qui confère à la méthode de la complexité son rôle indispensable (Morin, 1982a, p. 310).

22On a l’habitude de dire de Morin qu’il est parti de « la sociologie spécialisée » pour La Méthode. Or, les perspectives épistémologiques et méthodologiques soulignent la marche chaotique qui le conduit à la notion de complexité. Au fondement d’une telle approche se trouve la crisologie. Morin écrit :

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Il faut voir là le zigzag de celui qui subit l’aléa tout en faisant son chemin, et où tout ce qui le déporte d’une voie rectiligne contribue en fait à une démarche spirale autour du même foyer.
(Morin, 1982a, p. 9)

24Le foyer commun, c’est la philosophie comme réflexion critique à laquelle il recourt pour ouvrir à l’anthropo-sociologie ou à l’univers biophysique. La notion de crise permet de surmonter les dogmes et les certitudes. Morin se réfère en l’occurrence à Étienne Guyon et à son concept de « serendipity » qui désigne l’art de savoir trouver autre chose que ce que l’on cherche. Il y a une interrogation en profondeur sur ce qu’est la science, son fonctionnement par rapport au réel qui lui résiste. Edgar Morin s’inscrit déjà dans cette trajectoire de l’ignorance savante lorsqu’il affirme :

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Bien des quêtes de la vérité se terminent sur la réponse d’avance souhaitée. La vraie recherche, elle, le plus souvent, trouve autre chose que ce qu’elle cherchait.
(La Méthode, t. 3, 1986, p. 138)

26Cette ignorance savante nous autorise à douter de ceux qui possèdent la vérité et à croire davantage à ceux qui la recherchent encore. Elle travaille à mettre en crise les concepts et les théories prescriptives.

27La crisologie constitue donc une prise de conscience scientifique de la complexité. Son projet est d’amplifier « la clarté opératoire » de la raison (Bachelard, 1975, p. 148), de trouver le sens évolutif de la crise du monde qui est en progression. Selon Morin :

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Il nous faut donc associer ces notions de crise, évolution, révolution, régression, au lieu d’en sélectionner une et éliminer les autres. Nous vivons tout cela à la fois. Et notre incertitude, c’est de ne savoir lequel de ces termes sera finalement décisif.
(Morin, 1984 [1981a], p. 342)

29Mais il n’y a pas que la science qui est en état de crise. Il en est de même pour tous les savoirs, à commencer par la philosophie que Morin considère comme la porte d’entrée de la crise en science, jusqu’à « la crise du bonheur » (Morin, 2008 [1975], p. 195) en passant par la logique (La Méthode, t. 3, p. 15) jusqu’à « la crise de l’humanité » (Morin, 1984 [1981a], p. 342) :

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La crise avait d’abord commencé en philosophie… L’événement clé du xixe siècle, dans cette dialectique, fut l’entrée en crise de l’idée de fondement. Après que la critique kantienne eut retiré à l’entendement la possibilité d’atteindre les « choses », Nietzsche annonça, de façon radicale, l’inéluctabilité du nihilisme ; au xxe siècle, Heidegger mit en question le fondement des fondements, la nature de l’être, et son interrogation se consacra à la problématique d’un fondement sans fond.
(La Méthode, t. 3, p. 14)

31Morin se réfère souvent à Kant qu’il cite abondamment (La Méthode, t. 3, p. 216), pour dire et penser les limites internes de la connaissance, mais aussi pour les critiquer :

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Il convient de nous interroger sur la véritable nature de la relation entre l’esprit et le monde des phénomènes. Kant ne voit que l’empreinte organisationnelle de l’esprit humain sur les phénomènes, sans concevoir la possibilité d’une boucle récursive/générative entre l’organisation de l’esprit et l’organisation du monde connaissable.
(La Méthode, t. 3, p. 212)

33L’importance de la philosophie kantienne de la connaissance pour refonder les conditions d’une philosophie scientifique comme les sciences physico-mathématiques, doit être relativisée. S’il s’agit en effet d’une critique transcendantale de la raison qui détermine les possibilités de la raison humaine, les limites de son pouvoir, son domaine particulier, avec Morin, nous réalisons que :

34

L’a priori kantien est un a posteriori évolutif. Le principe d’auto-éco-organisation explique, justifie, limite, dépasse l’a priori kantien. Il permet d’envisager une évolution créatrice qui intègre et transforme les puissances d’ordre et d’organisation, écologiques, biophysiques et cosmiques, en puissances psycho-cérébrales organisatrices de la connaissance.
(La Méthode, t. 3, p. 212)

35Ce qui est en jeu, c’est la crise des fondements de la connaissance, la crise de la philosophie kantienne de la connaissance, la crise ontologique.

La crisologie en question

36C’est dans Sociologie que la crise se donne à lire comme perspective épistémologique de la complexité. D’entrée, Morin lui donne un caractère transversal lorsqu’il affirme :

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La notion de crise s’est répandue au xxe siècle à tous les horizons de la conscience contemporaine. Il n’est pas de domaine ou de problème qui ne soit pas hanté par l’idée de crise.
(Morin, 1994 [1984a], p. 176)

38Cette généralisation tient aux multiples domaines dans lesquels elle se propage : politique, société, culture, économie, couple, famille, valeurs, jeunesse, science, droit, civilisation, humanité, bonheur, etc. Et la notion de crise n’est pas elle-même à l’abri de la crise : « le problème clé est celui-ci : comment éclairer le concept de crise ? Comment le rendre éclairant ? » (ibid., p. 178).

39Étymologiquement, la crise renvoie au terme grec de :

40

« Krisis » qui signifie décision. En médecine, elle a conservé ce sens : la crise est le moment décisif, le tournant qui permet le diagnostic, dans son sens moderne, la notion de crise s’est chargée d’incertitude.
(ibid., p. 176)

41L’incertitude se manifeste là où s’éprouve plus vivement la dislocation des traditionnels modes de pensée confrontés au souffle nouveau de l’exigence éthique d’intégration du non rationalisable, du confus, de la subjectivité ; en un sens, du complexe qui régule la connaissance humaine. La complexité crisique naît du rejet de la conscience simplifiante qui considère les figures de la crise que nous venons d’évoquer comme des exclus de l’élaboration théorique du savoir, sous prétexte d’esprit rationaliste.

42Selon Morin :

43

La crise apporte une relative indétermination là où régnait un déterminisme assuré, et, dans ce sens, affaiblit la possibilité de prévision… C’est dans la mesure où il y a incertitude qu’il y a dès lors possibilité d’action, de décision, de changement, de transformation. La crise est un moment indécis et décisif.
(2010, p. 177)

44La crise prend une figure : la perturbation. Celle-ci peut être interne ou externe. Une cause extérieure à système donné peut entraîner le bouleversement complet de toutes les composantes structurales de ce système. Comme les sources de la crise sont diverses, Morin ajoute :

45

Ici il nous faut tenter d’éclairer ce terme de crise, devenu creux à force d’usage. […] Essayons de définir le terme. Au premier regard, la crise se manifeste non seulement comme fracture dans un continuum, perturbations dans un système jusqu’alors apparemment stable, mais aussi par la transformation des complémentarités en antagonismes, le développement rapide des déviances en tendances, l’accélération de processus déstructurants/ désintégrants.
(Morin, 1984 [1981a], p. 330)

46L’enjeu épistémologique de ce rapport à l’attitude de ses devanciers rivés aux « Lumières », c’est la crise des fondements absolus logico inductifs, pour avoir montré à quel point ils se sont trompés dans le temps. Morin replace la crisologie au fondement épistémologique de la complexité. Il souligne la valeur « révélatrice » de la crise qui « émerge dans les conceptions selon lesquelles il y a dualité entre le latent et le manifeste, l’inconscient, le virtuel et l’actuel, et pour lesquelles évidemment la connaissance ne saurait s’arrêter seulement à l’actuel, au conscient, au manifeste » (Morin, 1994 [1984a], p. 175).

47La crise fait signe vers la complexité en la révélant comme un des moments de sa vérité. Elle révèle aussi le caractère de ce qui est tissé ensemble. C’est à la faveur de la crise que la complexité fait droit à la non-disjonction, malgré la distinction, l’association sans identification ou réduction. La combinaison des postulats crisiques qu’elle implique rend possible le dépassement des principes classiques de la science. La révélation de la contradiction, de l’antagonisme, du conflit comme étant des traits inhérents à la réalité situe la science en un lieu en mouvement, une pensée complexe dont la théorie de la crise permet de relier sans impasse un niveau de réalité à un autre. La crise révèle des choses inexplicables notamment en physique, en biologie, en anthropologie…

48Morin souligne ensuite la valeur « effectrice » de la crise :

49

La valeur effectrice de la crise est affirmée dans les approches où l’évolution est conçue non comme un processus linéaire, mais comme un phénomène marqué par des discontinuités et des ruptures.
(Morin, 1994 [1984a], p. 176)

50Cette théorie de la crise (crisologie) fait appel à des systèmes ouverts et spécifiques à la faveur de la description des unités complexes, Morin prend pour exemple le système vivant qui tend à jouir d’une autonomie en raison de sa capacité à s’auto-générer. Mais il insiste sur les interférences extérieures comme phénomènes non pas accidentels, mais essentiels ou consubstantiels à l’objet. La crise des systèmes biologiques, physiques et logiques donne à penser des réalités plurielles.

51Concernant Marx, Edgar Morin explique ainsi qu’il est « pour et contre » (Morin, 2010). D’après lui, la faillite théorique du marxisme est liée au « communisme réellement existant » qui a transformé une méthode critique et un regard prophétique en un système totalitaire. Alors que le « libéralisme réellement existant » se déploie sur le monde et le plonge dans l’abîme écologique, politique, financier, et éthique (La Méthode, t. 6, 2004), Edgar Morin nous invite à nous retourner vers Marx, non pour en tirer des solutions miracles, mais pour essayer de penser autrement le monde qui vient. Comme il l’écrit dans La Méthode :

52

Tout d’abord, dans quel champ allons-nous considérer la notion de crise ? Bien sûr, le terme a d’abord été appliqué aux organismes, et il peut effectivement leur être appliqué. Mais la crise est une notion qui déploie sa pleine richesse dans le cadre des développements socio-historiques.
(La Méthode, t. 6, 2004, p. 178)

53Ce propos nous fait dire que « crisologie », « philosophie » et « logique » toujours tenues en connexion par le penseur, forment un ensemble à la fois cohérent et ouvert, servant ainsi sa pensée de la complexité.

54Compte tenu de son apport à la notion de crise, marqueur de la complexité épistémologique, il est nécessaire de redécouvrir Edgar Morin comme un philosophe et un logicien. Son épistémologie crisologique contribue de manière significative au développement contemporain de la philosophie et de la logique. Qu’est ce que la science, s’interroge-t-il toujours ? À lire Science avec conscience ou La Méthode, Morin ne peut pas concevoir la science autrement que double et contradictoire, inachevée et décomposée.

Note

  • [1]
    J’exprime toute ma gratitude à Alfredo Pena Vega pour ses conseils qui m’ont été précieux pour la rédaction de cet article.
Français

Cet article s’attache à montrer que c’est de la crise de notre siècle apparaissant comme l’inadaptation des principes classiques de la science à nos exigences nouvelles, que surgit l’épistémologie d’Edgar Morin sur la complexité. La crise, dans le sillage de Morin, n’engendre pas seulement la montée des incertitudes ; elle est aussi l’une des barbaries qui menacent les sociétés contemporaines. Indice par excellence de la crise, la complexité épistémologique n’est plus seulement le lot quotidien des sciences de la culture. Elle mine aussi de l’intérieur celles de la nature physique, biologique et des sciences formelles. Nous n’insisterons que sur la valeur et la portée théorique de la crise comme condition de possibilité de la complexité épistémologique.

Mots-clés

  • crise
  • crisologie
  • complexité
  • épistémo-logique
  • incertitude

Référence bibliographique

  • Bachelard, G., Le Nouvel esprit scientifique, Paris, PUF, 1975 (13e éd.).
Auguste Nsonsissa
Université Marien Ngouabi – Brazzaville
Auguste Nsonsissa, Docteur en philosophie, Professeur à l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines. Il y enseigne la logique et l’épistémologie au Département de Philosophie, membre de la Société congolaise de Philosophie (SOPHIA – République du Congo).
Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2013
https://doi.org/10.3917/herm.060.0139
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour CNRS Éditions © CNRS Éditions. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
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