CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Dans le cadre d’activités professionnelles relatives à la normalisation numérique, j’ai participé pendant une dizaine d’années, à des négociations internationales sur les standards et les formats à respecter pour que l’on puisse échanger des savoirs mis en ligne sur Internet. La Chine participait à ce travail. Sur ce terrain, où se confrontent des choix technologiques étayés par des modes de pensée divers, j’ai pu observer de façon concrète la complexité de la mondialisation. C’est ainsi qu’apparurent très vite, dans le domaine concerné – celui de l’apprentissage en ligne –, des contradictions fortes entre des positions théoriques et des protocoles techniques : les unes tenaient du béhaviorisme qui conduisait à des questionnaires à choix multiples, les autres, du constructivisme, qui requerrait l’élaboration d’une analyse automatique des réponses de l’élève, construites par lui et donc imprévisibles à l’avance. Comment s’en sortir, sinon en intégrant dans le corps de standards, des doctrines opposées ? Ce qui fut fait. Il apparaissait donc sur ce petit exemple que la mondialisation ne pouvait fonctionner qu’à la condition qu’on en mette de côté le principe cartésien du tiers exclu.

2Cela me conduisit à m’intéresser de près au mode de pensée chinois, dont je savais que le fonctionnement était différent du nôtre. La lecture à peu près contemporaine d’Edgar Morin me fit découvrir, non sans étonnement – car on en parlait et on en parle toujours peu –, ce que je pensais être au premier abord une similitude entre son mode de raisonnement et celui du Tao, et dont je sais maintenant, parce qu’il le dit lui-même (quoiqu’il n’ait peut-être pas été assez entendu), quelle influence a exercé sur lui le mode de pensée extrême oriental. Mais les deux ne sont pas exactement superposables. Edgar Morin prend comme principe méthodique la mise en dialogue des systèmes antagonistes, ce qui fait émerger des complémentarités et des convergences possibles. Chez lui, il y a aussi quelque chose qui crée un pont entre le mode de réflexion chinois, marqué surtout par le taoïsme, et le mode de réflexion occidental, héritier de la pensée grecque. C’est ce sur quoi je voudrais mettre l’accent dans cette contribution.

La mondialisation

3Beaucoup de travaux ont été consacrés à la mondialisation. On a insisté sur les effets dominants de la logique financière où se mêlent virtuel et réel, de la notion de réseau qui se superpose à celle de territoire, de l’effacement des frontières (qui reviennent, voir l’ouvrage récent de Régis Debray, Éloge des frontières, 2010), de grands déséquilibres, des tentatives d’harmonisation par une gouvernance mondiale (Morin en parle lui aussi). Dans son livre La Terre est plate (2006), Thomas Friedman dresse une liste des forces qu’il nomme forces d’aplatissement, forces d’origine sociopolitique (la chute du mur de Berlin), d’origine économique (la délocalisation industrielle, l’externalisation en particulier vers l’Inde et vers la Chine). Mais les principales forces sont d’ordre technologique : Netscape, Google, Wikipedia, ainsi qu’un accroissement considérable de l’agir collectif sur Internet. Friedman reconnaît que son analyse présage des problèmes (tout au moins pour l’Occident) de décalage du foyer de l’activité économique vers le sous-continent indien et vers la Chine, de même que des déséquilibres sociétaux loin de se résorber. Sombre tableau, dans lequel la toute puissance de la technologie n’est pas là pour rassurer.

4Dans La Voie (2011), Edgar Morin ajoute à ces constats négatifs la possibilité d’un espoir. Cela apparaît déjà dans sa façon de caractériser la mondialisation. Posant l’incertitude généralisée en toile de fond (Simondon), il rappelle que l’ordre comporte le désordre, que la science éclaire et aveugle, que la civilisation contient la barbarie, que la raison pure est déraison et que l’un comporte sa multiplicité propre. Ce qui pourrait paraître pessimiste dans cette énumération de contraires est en fait rassurant. Là où le discours de Friedman nous présente une situation fortement réglée par la technologie, Edgar Morin montre que, dans la machine mondialisation, il y a plusieurs futurs possibles. Il y a en quelque sorte du jeu. Cela ouvre la porte à l’espérance.

Pensée complexe et pensée chinoise

5Pensée tout-terrain, la pensée complexe permet de réagir de façon pertinente en situation nouvelle. Rappelons la conception qu’en a Edgar Morin : une pensée capable de traiter avec le réel, de dialoguer avec lui, de négocier avec lui. Elle opère par distinction et conjonction, à l’opposé de la disjonction, de la réduction, de la causalité linéaire. S’y imposent la mise en relation des connaissances et le va-et-vient entre global et local. Nous gérons des connaissances morcelées, alors que nous devrions nous atteler à la construction d’une nouvelle épistémologie. Edgar Morin rappelle à plusieurs occasions le mot d’Héraclite « Éveillés, ils dorment ». Nous dormons, car nous observons le réel, ici la mondialisation, avec des lunettes qui ne sont pas les bonnes. Les lunettes chinoises ne seraient-elles pas mieux adaptées ? À en juger par le succès de la Chine dans la mondialisation, la question mérite d’être posée, les Chinois pratiquant aujourd’hui, de plus en plus, selon de subtils mélanges, les deux modes de réflexion, chinois et occidental. Pour Edgar Morin, les principes de la pensée complexe ont leur équivalent en Chine. Pétri de cartésianisme, l’intellectuel occidental s’accommode souvent mal de notions telles que la Voie, le dynamisme des contraires, la réciprocité :

6La Voie : le Tao. Dans l’introduction générale de La méthode : la nature de la nature (1977), Edgar Morin se réfère explicitement au Tao (Lao Zi). Le Tao signifie la voie qui peut unifier le yin et le yang :

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Je me suis senti branché sur le patrimoine planétaire, animé par la religion de ce qui relie, le rejet de ce qui rejette, une solidarité infinie ; ce que le Tao appelle l’esprit de la vallée reçoit toutes les eaux qui se déversent en elle.
(Morin, 2011)

8Les myriades d’initiatives, écrira-t-il dans La Voie.

9Un élément essentiel du Tao, souvent mal interprété, est le wu wei, le non agir. Cette traduction induit en erreur, car elle ne signifie pas ne rien faire, mais caractérise un type d’action. Carlos Moreno précise :

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La notion de wu-wei peut être interprétée littéralement comme un « non-agir », ou, de façon plus significative, comme un type d’action (ou, plus précisément, de conduite) non préméditée, non délibérée, non calculée, non intentionnelle).
(Moreno, 1995) [1]

11Edgar Morin ne va pas jusque-là. Jusqu’à présent, pour l’Occident, à l’en croire, le Tao ainsi compris ne s’est pas révélé convainquant. Le titre de son introduction générale n’est-il pas « changer de Voie » ? S’il mise fortement sur l’occurrence d’innovations non préméditées, notamment les myriades d’initiatives locales, il préconise en revanche beaucoup d’actions et de politiques de nature à réorienter la Voie. Mais il y a un bémol à cela : l’intérêt qu’il porte aux conséquences non voulues des actions ; étant donné l’importance qu’il donne au contexte, il sait aussi que des intentions qui motivent une action peuvent avoir les conséquences opposées à celle-ci.

12Chez Morin, la Voie (le Tao) constitue un réservoir de réformes en puissance, avec un viatique pour y progresser, composé de fondamentaux de nos sociétés : l’inattendu et l’improbable, toujours possibles, les vertus créatrices, inhérentes à l’humanité, celles de la crise et du péril, enfin l’aspiration à l’harmonie, moteur de bien des philosophies, taoïste et confucéenne notamment. Dans son livre La Voie, il souligne d’ailleurs l’aspiration multimillénaire de l’humanité à l’harmonie (Morin, 2011, p. 299). La Voie, conclut-il, régénérerait le monde pour faire advenir la Métamorphose. Espérance et interdépendance se relient : la Métamorphose n’est pas exclue.

13– Le dynamisme des contraires : yin et yang. Leur interaction traduit le mouvement du monde en constante évolution (voir la mondialisation) (Meynardi, 2010, p. 64). Elle n’est pas à comprendre avec une logique de l’opposition frontale mais dans l’optique d’une dynamique des contraires, de la relativité et du mouvement. C’est ainsi que libéralisme et communisme coexistent en Chine. Tout élément porte en germe son contraire, l’ordre comporte le désordre, écrit Morin, la science éclaire et aveugle, la civilisation contient la barbarie. De ces confrontations des contraires pourra jaillir l’harmonie.

14– La réciprocité : ren. Les conditions du dialogue en Chine insistent sur son importance : « Au cœur du problème du dialogue, il y a l’acceptation plutôt que la compréhension de l’Autre, car les gens souhaitent être acceptés plus que compris » (Tingyang, 2004-2005 [2]), nous dit le philosophe Zao Tingyang, de l’Académie des sciences sociales de Pékin (il préfère au terme de mondialisation celui de reculturation), qui ajoute :

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Dans un dialogue occidental typique, on recherche avant tout l’argument logique apte à produire une vérité. Les Chinois, eux, préfèrent une négociation pragmatique dont l’aboutissement est une idée réciproque bénéficiant aux deux parties.
(Tingyang, 2004-2005)

16La négociation d’un point de vue commun l’emporte ici sur l’argumentation logique. Dans cette citation intervient un élément fondamental, la réciprocité :

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Le concept le plus célèbre, presque le seul concept dans la philosophie chinoise, c’est le ren ou, en d’autres termes, la réciprocité de deux personnes. Et il affirme que pour être ou devenir un homme, il faut pratiquer le ren, c’est-à-dire tout faire de manière réciproque. La pratique de la réciprocité doit être comprise comme une façon de créer le bonheur.
(Tingyang, 2000-2001)

18Dans la conception de l’individu sujet, Edgar Morin voit deux quasi-logiciels à l’œuvre. Le premier est celui du Moi-je, égocentrique ; l’autre est celui du Nous qui inscrit le Moi-je dans une relation de communauté (Morin, 2011, p. 63). Le premier est surdéveloppé, le second, assoupi. Il paraît difficile que le Nous fonctionne sans exercice de la réciprocité.

La démocratie

19L’existence des valeurs démocratiques dans la pensée complexe ne trouve pas, à ma connaissance, d’équivalent dans la pensée chinoise. Tandis que la pensée chinoise admet les contraires dans une dynamique d’interaction qui converge vers l’harmonie (yin et yang), tel n’est pas le processus de la logique grecque qui les oppose. Pour François Jullien cette opposition frontale est à l’essence de la démocratie. Il écrit :

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La confiance que nous accordons depuis les Grecs au pouvoir de dire et d’expliciter. Car le pouvoir de dire et d’expliciter a servi de fondement à ce que l’Occident européen a produit institutionnellement de plus important : l’organisation de la démocratie ou de la justice. Il se confond avec le travail de la philosophie : « pensée et discours, c’est tout un », dit Platon… « prendre conscience en silence », dit au contraire Confucius dans une formule que les chinois n’ont cessé de réutiliser. En Chine, le Ciel ne parle pas. Quel besoin aurait-il de parler ?
(Jullien, 1995)

21L’avènement de la Vérité, écrit-il, en se référant au Protagoras, passe par la confrontation. L’absence de cette opposition frontale dans la culture chinoise rend compte, selon lui, de l’absence du concept démocratique dans celle-ci. La pensée chinoise est oblique, on en a fait le mot chinoiser : en Chine, un poème qui fait l’éloge du prince sous-entend une critique implicite de la princesse (Jullien, 1996).

22Edgar Morin insiste constamment sur la démocratie cognitive et communicationnelle pour faire face à la dépossession du savoir produit par les technosciences. La société de l’information, écrit-il, doit intégrer les informations dans une connaissance pertinente, la société de la connaissance n’étant jamais qu’une illusion étant donné les aveuglements créés par la disjonction des savoirs. La démocratie qu’il prône est une démocratie à la base, délibérative ou participative, communicationnelle, précise-t-il. De ce fait, elle est une modalité de la production d’initiatives qui alimenteront la Voie.

23L’argumentation de cette démocratie cognitive et communicationnelle se fonde sur une société de l’information ainsi comprise (Perriault, 2004-2005). Ici intervient Internet dans une organisation complexe et systémique. Tout ordinateur singulier, écrit Morin, est une structure hologrammatique qui contient potentiellement (virtuellement) toute l’information d’Internet (Morin, 2011, p. 164). La partie est ainsi dans le tout et le tout (virtuellement) dans la partie. Internet a créé des biens cognitifs communs qui ouvrent la possibilité de jouir gratuitement, donc démocratiquement, d’avantages jadis réservés à une élite. La notion de bien commun est fondamentale ; elle renvoie à l’histoire sociopolitique occidentale, de la querelle des enclosures au common welfare en passant par Johannes Althusius, à qui l’on doit les notions de souveraineté populaire et de fédéralisme. Aujourd’hui des pratiques démocratiques, telles que le vote, la délibération, prennent place dans la construction de grandes régulations pour la société de demain. Cette forme de démocratie, participative, délibérative, est une modalité de construction de la règle qui associe les citoyens à une multitude d’actions que ne pourraient gérer les assemblées au sens traditionnel du terme. Certaines de ces régulations sont d’ordre sociotechnique, la normalisation, par exemple, des standards et des formats qui permettent d’échanger des informations sur Internet. Il y a de la démocratie dans l’Open Source, dans les Creative Commons – contrats flexibles de droits permettant à propos de l’accès libre aux textes scientifiques. Il y en a aussi dans l’évaluation des politiques publiques, qui associe de plus en plus souvent les citoyens à leur élaboration et à leur gestion. Un des grands promoteurs de ce dernier mouvement n’est-il pas Patrick Viveret, compagnon de route d’Edgar Morin ?

24En fin de parcours, nous constatons que la valeur intrinsèque du système de pensée qu’a développé Edgar Morin est augmentée par l’hébergement de notions ou plutôt de pratiques empiriques du mode de réflexion chinois. (Il n’y a pas ou très peu de concepts dans la culture chinoise). De ce fait, il crée un pont entre les deux systèmes intellectuels, ce qui, dans la mondialisation en cours, est d’une grande importance. Les chercheurs occidentaux éprouvent beaucoup de difficultés à analyser théoriquement ce processus, tandis que les Orientaux s’en accommodent pragmatiquement avec succès. Ces derniers ont d’ailleurs compris que nous sommes empêtrés dans les interdits de notre logiciel cartésien, tels que le tiers exclu, et savent en jouer. Une des chances pour une nouvelle Voie me semble précisé ment résider dans le système de pensée que préconise Edgar Morin, car il allie des valeurs fortes des deux cultures, en y intégrant, grâce à l’auteur de La Voie, la préoccupation démocratique, qui est une composante originale et forte de la culture occidentale.

Notes

  • [1]
    Moreno se réfère ici à Ringo Ma, Taoist Thinking Pattern as Reflected in Communication, s. e., 1987.
  • [2]
    Voir la version originale, en anglais : Zhao Tingyang, « Understanding and Acceptance », Culture, 2000.
Français

Les analyses de la mondialisation procèdent souvent de modes de réflexion qui excluent le principe de non contradiction et conduisent à des hypothèses rigides sur son évolution. La pensée complexe, selon Edgar Morin, ne présente pas cette contrainte et admet, à l’instar de la pensée chinoise stricto sensu, la coexistence de contraires, dont le dynamisme, selon la philosophie taoïste devrait aboutir à l’harmonie. Cela laisse en quelque sorte du jeu, ouvrant ainsi la porte à une pluralité de possibles. Cet article présente quelques-unes des parentés entre pensée complexe et mode de réflexion chinois. Il examine aussi une touche spécifique qu’apporte Edgar Morin, héritée de la pensée grecque. Elle concerne l’accompagnement de ce jeu des contraires, par la démocratie cognitive et communicationnelle, alors que le système de pensée chinois n’intègre pas cette question. Un pont est ainsi jeté entre les modes de pensée de l’Occident et d’Extrême-Orient.

Mots-clés

  • mondialisation
  • pensée complexe
  • dynamisme des contraires
  • mode de réflexion chinois
  • démocratie cognitive et communicationnelle

Références bibliographiques

  • Debray, R., Éloge des frontières, Paris, Gallimard, 2010.
  • Jullien, F., Le Détour et l’Accès. Stratégies du sens en Chine et en Grèce, Paris, Grasset et Fasquelle, 1995.
  • Jullien, F., Traité de l’efficacité, Paris, Grasset, 1996.
  • Meynardi, M., Bien communiquer avec vos interlocuteurs chinois, La Plaine Saint Denis, AFNOR Éditions, 2010.
  • Moreno, C., Taoism and the Dichotomy Western-Eastern Culture, Seminar Communication Theory, Howard University, Printemps 1995. En ligne, sur <http://www.dhdi.free.fr/recherches/horizonsinterculturels/articles/moreno2.pdf/>, consulté le 29/04/2011.
  • Perriault, J., « Savoir en ligne, réciprocité et bien public international », Transculturel 3. Alliage, no 55-56, 2004-2005.
  • Tingyang, Z., « Comprendre et accepter », Transculturel 3. Alliage, no 55-56, 2004-2005.
  • Tingyang, Z., « L’ère de la reculturation », Transculturel 2. Alliage, no 45-46, 2000-2001.
Jacques Perriault
Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC)
Jacques Perriault est professeur émérite en information et en communication à l’Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense. Il est membre du conseil scientifique de l’Institut des sciences de la communication du CNRS (ISCC). De décembre 1998 à janvier 2001, Jacques Perriault a présidé la Société française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC). Il a animé, de 2000 à 2009, la commission « Technologies de l’information pour l’éducation, la formation et l’apprentissage » de l’Afnor. Ses travaux portent sur les dispositifs de communication numérique pour l’accès au savoir ; sur la communication en cas de catastrophe, sur la place du numérique dans la construction des régulations et de la démocratie. Il a récemment dirigé, avec Cécile Vaguer : La Norme numérique. Savoir en ligne et Internet (CNRS éditions, 2011).
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2013
https://doi.org/10.3917/herm.060.0115
Pour citer cet article
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