CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Il faut considérer le mouvement social des médias comme une réaction à la pensée macluhanienne qui exaltait la toute-puissance de ces mêmes médias. McLuhan qui fut un des premiers à considérer les médias d’une façon globale est le chef de file d’une pensée technodéterministe des médias dont l’influence se fait encore sentir quarante ans plus tard (voir De Kerkove, Régis Debray et le mouvement médialogiste, Michel Serres et Pierre Lévy, etc.). Que dit McLuhan ? C’est le progrès technologique qui détermine prioritairement la forme de civilisation au sein de laquelle l’Homme évolue : à l’ère des médias électroniques, nous quittons la « Galaxie Gutenberg » pour entrer dans la « Galaxie Marconi ». Comme la roue est un prolongement du pied, le livre le prolongement de l’œil, la radio l’extension de l’oreille, le téléphone et la télévision sont l’extension du système nerveux. L’invention de Gutenberg a développé le sens de l’abstraction (l’œil, notre sens le plus intellectuel) ; les mass media, au contraire, mettent en valeur nos sens les plus intuitifs (l’ouie, notre sens le plus primitif). Oh paradoxe ! La modernité nous renvoie au tribalisme d’antan.

2McLuhan a engendré toute une génération de prospectivistes qui ont fait du cyberespace, de la noosphère, de la logosphère, de la médiasphère, de la blogosphère, des formules-miracle qui séduisent et donnent beaucoup de satisfaction aux intellectuels et aux essayistes, parce qu’elles permettent de réduire toute la complexité du monde à un système de relations codées. Selon ces penseurs, les médias déterminent la forme de société dans laquelle nous vivons ; le village global est la métaphore avancée de la mondialisation. Les médias contribuent au nivelage des cultures, annoncé comme la fin apocalyptique/euphorique de l’histoire et de la civilisation. Si la pensée macluhanienne a été si bien acceptée par un large public, c’est qu’elle confortait les pouvoirs en place, surestimait le rôle des médias de masse et établissait la prépondérance des grandes entreprises sur les industries culturelles. Mais si ce système contente beaucoup de monde, il hypostasie la réalité.

La naissance du mouvement social des médias

3Pendant que le gourou des médias faisait la une des journaux et des principales revues culturelles nord-américaines, le mouvement social des médias naissait dans l’ombre des expériences d’animation sociale et des laboratoires d’expérimentation des médias.

4Comment est né le mouvement social des médias ? Y a-t-il une évolution en fonction de la mise au point des diverses technologies, sur une durée de quarante ans ? Y a-t-il continuité entre les expériences des médias communautaires et Internet, par exemple ? Qui a inspiré le mouvement ?

5Au début des années 1970, commence dans les pays développés la remise en question des médias de masse. Ce qui est contesté, c’est le caractère globalisant de la radio, de la télévision et des journaux qui s’adressent en général à un public national, en ignorant les minorités (de langue, de sexe, de religion, d’opinion, etc.) et en faisant fi du caractère local de l’information. À l’époque, les fréquences radio sont rares, le matériel de télécommunications et de production vidéo et audio est cher et les compétences techniques difficiles à trouver. La situation a commencé à changer à la fin des années 1960. La vidéo légère est mise sur le marché (le fameux porta-pak de Sony dont nous parlerons plus loin) en 1970 et donnée aux groupes de contestation urbaine de New York ; des groupes de contestataires italiens (dans la mouvance des Brigades rouges) commencent à fabriquer des antennes de diffusion miniatures ; les réseaux câblés naissent au Québec, en Belgique et en Hollande et élargissent l’espace de communication. Dans plusieurs pays naissent, clandestinement ou dans la foulée des mouvements de contestation, de nouveaux styles de radios : communautaires au Québec et en Belgique, libres en France et en Italie, locales en Catalogne [1]. Par la suite, le modèle de la radio locale (utilisant les langues vernaculaires) est exporté en Afrique, mouvement encouragé par les organisations de coopération internationale (Banque mondiale, Agence de coopération internationale du Canada, etc.).

6La radio locale/communautaire se développe aussi en Amérique latine. On connaît les radioescuelas en Colombie, les radios mineras qui protestaient contre les conditions misérables des mineurs de Bolivie, le réseau coopératif des Écoles radiophoniques de Bolivie (Erbol), l’Association latino-américaine d’éducation radiophonique (Aler), les cassettes Foro (audioforum rural) créées en Uruguay par Mario Kaplün, la presse nanica (miniature) au Brésil, l’utilisation du cinéma 8 mm et de la vidéo légère à Recife au Brésil. Selon Luis Ramiro Beltrán [2], penseur et militant, les divers mouvements d’animation sociale ont permis de faire supporter aux populations la traversée de la « décennie de feu » (c’est-à-dire cette période de dix à vingt ans pendant laquelle des dictatures de colonels se sont abattues sur tous les pays d’Amérique du Sud).

7De même, les minorités ethniques créent leurs propres radios, parfois leurs télévisions locales ou par satellite, à Paris, à Montréal, aux USA, etc. Encore aujourd’hui existent des radios féministes, homosexuelles, ethniques, de jeunes, de combat… dans de nombreux pays. Plusieurs sont devenues commerciales, elles ont perdu leurs vertus contestatrices, mais elles demeurent conviviales [3]. Faut-il s’en étonner ? Dans leur caractère original, ces radios vivent ce que dure le temps des roses…, le temps de la contestation ou de la solidarité, quelques mois ou plusieurs années, selon les situations conflictuelles ou l’engagement des protagonistes. Faut-il s’en étonner ? Tout dépend de la définition que l’on se fait des mouvements sociaux, comme nous le verrons plus avant : un instrument de mobilisation des ressources sociales ou l’émergence de nouvelles valeurs ? Répondre à la question de la permanence des médias de combat, c’est poser l’hypothèse de la Révolution perpétuelle ou croire au Grand Soir du partage total, de la grande fête des médias conviviaux, de la communion universelle !

Le mouvement social

8Mais d’abord qu’appelle-t-on le « mouvement social » ? En histoire, c’est l’ensemble des événements au cours desquels certains groupes (identifiés, dans les années 1960, aux classes sociales) cherchent à modifier l’organisation de la société, pour une meilleure répartition des richesses et du pouvoir politique, conduisant à un progrès social. En sociologie, c’est un ensemble de réseaux informels (d’organisations et/ou d’acteurs isolés), construit sur des valeurs partagées et de la solidarité et qui se mobilise au sujet d’enjeux conflictuels, en ayant recours à différentes formes de protestation.

9En fait, tout mouvement social possède les caractéristiques suivantes : une dimension collective, une définition de cibles et d’adversaires et des revendications. En un mot :

  • Les membres d’un mouvement social partagent un système de valeurs ou ont un projet en commun, se sentant liés par de la solidarité ou un sentiment d’appartenance.
  • Ils ont la capacité de mobiliser, de réunir un certain nombre de personnes pour des événements ponctuels. Néanmoins, pour que le mouvement social existe, il faut de la continuité entre les moments forts.
Enfin, les formes de protestation du mouvement social sont extrêmement variées. En voici quelques exemples : pétition, grève, grève du zèle, blocage des routes, occupation d’espaces publics, occupation de bâtiments, réappropriation des rues de façon festive, arrachage collectif de plants d’OGM, plaidoyers dans les médias, manifestations médiatisées…

10La notion de mouvement social [4] englobe et synthétise les diverses manières d’agir collectivement – manifestations, grèves, mobilisations, formes institutionnelles et non institutionnelles de revendications ou de protestations, groupements, moyens de propagande et d’information – que les acteurs et groupes dominés développent dans la durée pour contester et transformer le modèle de société qu’imposent les classes dominantes et les milieux dirigeants. Tout mouvement social présente une certaine unité qui repose sur les principales caractéristiques suivantes :

  • Une cohérence idéologique, un projet de société qui précise ses orientations, ses justifications, qui identifie ses adversaires et qui clarifie ses aspirations.
  • Une cohésion sociale, qui donne sens à la solidarité collective et qui imprègne l’identité individuelle de ceux qui y participent.
  • Une orientation de l’action, qui se manifeste par des formes de luttes et des moyens d’action privilégiés.
Comme le souligne Alain Touraine, « sous le même vocable sont confondus des types d’actions collectives extrêmement différents et qui correspondent chacun à une vision d’ensemble de la vie sociale » [5]. En effet, si l’expression « mouvement social » est ancienne [6], le concept sociologique, lui, est récent, et peut prêter à confusion. Deux acceptions principales, en effet, opposent les sociologues entre eux, de façon tranchée. D’un côté, ceux pour qui le mouvement social est une action instrumentale qui correspond à des fins politiques, une mobilisation de ressources, pour pénétrer au sein d’un système politique, s’y maintenir, y renforcer sa position. De l’autre côté, ceux pour qui le mouvement social est la signification la plus élevée d’une action collective à la fois contestataire et défensive, et visant au contrôle de l’historicité, c’est-à-dire à la maîtrise des orientations principales de la vie collective. Les nouveaux mouvements sociaux sont souvent ancrés dans des terrains d’action (les identités culturelles, ethniques, linguistiques ou nationales), des mondes vécus (comme l’identité sexuelle, la santé) ou des territoires « physiques » (le voisinage, la ville, la nature).

11Si les mouvements de contestation des années 1960-1970 se sont emparés des médias comme la radio et la télévision, la lutte continue aujourd’hui avec l’apparition du téléphone portable et d’Internet. On parle maintenant de l’action de la société civile et le but est de faire en sorte qu’Internet échappe aux lois du marché. L’action des cyberactivistes des Indymédias qui ont organisé la résistance aux Sommets mondiaux visait directement les contenus véhiculés sur le Net. Des organisations comme l’Entrenet ou la Fing explorent les frontières de la communication participative.

Quelques expériences de mobilisation sociale

12Voici, ci-dessous, des exemples de quelques pères fondateurs très influents et de quelques expériences particulièrement significatives.

13Saul Alinsky, né à Chicago en 1907, se considérait comme un « radical » [7]. En tant que criminaliste, il organisa dans les années 1930 un premier regroupement de voisins dans les banlieues de Chicago appelé Back of the Yards. Plus tard, il fonda The Industrial Areas Foundation qui fit de l’animation communautaire dans le quartier de Woodlawn. Dans les années 1950-1960, il forma toute une génération de jeunes activistes et de travailleurs sociaux.

14Paulo Freire (1921-1997) est né à Recife au Brésil. Selon lui, il faut concevoir l’éducation comme un processus de conscientisation et de libération : « Personne n’éduque autrui, personne ne s’éduque seul, les hommes s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde [8]. »

15Le BAEQ (le Bureau d’aménagement de l’est du Québec) et le mouvement de l’animation communautaire au Québec. L’histoire du secteur communautaire québécois se présente ainsi : le leadership de l’Église en matière d’assistance sociale et de charité à l’échelon de la paroisse céda le pas, dans les années 1960, à une nouvelle forme d’activisme communautaire local. Au Québec, cet activisme communautaire a pris la forme de comités de citoyens qui ont germé dans les classes pauvres ou ouvrières et les quartiers urbains, créant des cliniques gratuites, des coopératives d’habitation, des loisirs pour les jeunes et des garderies afin d’aider les mères au travail. Les comités étaient très politisés, ils exerçaient des pressions sur l’État pour qu’il mette à la disposition de tous des services sanitaires, sociaux et communautaires, à la fois accessibles et responsables.

16En France, le centre culturel Villeneuve de Grenoble, la radio Lorraine Cœur d’Acier, le réseau de câbles de Gennevilliers furent des chantiers d’animation sociale importants. Au Mexique, le mouvement zapatiste et le sous-commandant Marcos utilisèrent largement Internet pour populariser la lutte des Indiens du Chiapas.

Le mariage entre le mouvement social et les nouveaux médias

17Alors que la pensée macluhanienne sur les médias n’a fait qu’augmenter la dimension globalisante, abêtissante et mythique de ceux-ci, par contre l’utilisation des médias pour faire avancer la cause des mouvements sociaux a eu comme conséquence de leur procurer une certaine autonomie technique, économique et sociale :

  • Évolution des médias de masse vers les médias de groupe, les médias de proximité, les médias alternatifs, et ainsi transformation du modèle de la communication de masse.
  • Évolution de la technologie vers la miniaturisation, la portabilité et la non-professionalisation de la production et la diffusion audio-visuelle.
  • Évolution des usages. Étant donné que les groupes sociaux n’ont pas les outils et l’argent du pouvoir pour défendre leur cause, ils sont obligés d’occuper ce que de Certeau appelle « le champ de l’autre ».
Les divers laboratoires de pratiques des médias ont permis l’expérimentation de nouvelles formes de pratiques communicationnelles, comme les médias communautaires, la vidéo légère, la communication par CB (citizen band), la télévision interactive (par câble), le cinéma 8 mm d’intervention, etc.

18Affirmer que le mouvement social est un des acteurs importants de l’évolution des médias peut sembler surprenant. Évidemment, loin de moi l’idée de sous-estimer l’importance des laboratoires techno-scientifiques qui furent les fers de lance des grandes entreprises d’informatique, de télécommunication et d’électronique, comme Sony, Microsoft, Xerox Park, le Cern, les Bell Labs ou le Cnet en France. Évidemment, toute évolution technique part d’une avancée scientifique, par exemple la mise au point de l’ordinateur et la numérisation des données, les satellites de communication et les réseaux câblés, la mise au point du Web, le téléphone portable, etc. Mais, quand l’ingénieur/inventeur travaille dans son laboratoire, il a « dans sa tête » un modèle d’usage qui risque de changer considérablement à mesure que l’objet technique s’expérimente sur le terrain.

19Par exemple, le www fut conçu à l’origine pour améliorer et accélérer le partage des informations entre physiciens travaillant dans différentes universités et instituts des quatre coins du monde ; il est devenu bien autre chose quand le réseau a été ouvert au grand public. Entre le minitel qui était à l’origine un annuaire électronique pour les usagers de France Télécom et le minitel rose (qui a été le premier réseau convivial d’échange), il existe tout un monde. De même, entre les usages prescrits par le constructeur et l’opérateur du téléphone mobile (prévu pour avoir un seul utilisateur, en fonction d’un abonnement mensuel et pour planifier le travail délocalisé) et l’utilisation collective faite en Afrique dans les « cabines » ou télécentres, par l’achat d’une carte, nous assistons à toute une évolution. Pour citer encore de Certeau, le grand sociologue de l’invention du quotidien, « il faut s’intéresser non pas aux produits culturels offerts sur le marché des biens, mais aux opérateurs qui en font usage » et il faut s’occuper des « manières différentes de marquer socialement l’écart opéré dans un donné par une pratique » [9].

20Certains diront que l’on ne fait l’histoire des technologies qu’en fonction des choses qui ont réussi ; les grands laboratoires de recherches ont pourtant des placards pleins de cadavres… Et les grands groupes de médias sont à la merci des divers usages qui peuvent (ou non) se développer. Prenons comme exemple l’influence du Vidéographe de Montréal. Dans les années 1960, un certain nombre de cinéastes de l’Office national du film (ONF) avait commencé à tourner en 16 mm des scènes de la vie quotidienne, dans des régions éloignées, à Terre-Neuve (Canada), à l’Île aux Coudres (Québec), au Lac Saint-Jean. On appelait cela du cinéma direct (fait avec des moyens rudimentaires, sans acteurs autres que les habitants du coin) ou du cinéma ethnographique (pour y donner une crédibilité scientifique !). Mais à part la possibilité de montrer ces images en local, il était impossible de diffuser ces documents sur les circuits normaux de cinéma (35 mm) ou de télévision (ruban 2 pouces), quand Sony mit sur le marché américain une petite unité de production vidéo (en demi-pouce) appelée porta-pak, sans prévoir de module de montage. En fait, le porta-pak était ni plus ni moins qu’un instamatic destiné à prendre en image des scènes de famille, comme les mariages et les baptêmes ; l’opération commerciale fut un échec complet !

21De guerre lasse, Sony abandonna littéralement son produit à quelques groupes de contestation qui voulaient faire des images à des fins d’animation sociale ou de guérilla politique. Robert Forget de l’ONF fait venir à Montréal quelques unités vidéographiques, convainc l’ONF de louer des locaux au centre-ville de Montréal et d’engager quelques ressources financières : le Vidéographe était né, rue Saint-Denis, avec une salle publique, deux ou trois modules de montage bricolés dans les ateliers techniques de l’ONF et toute une série de jeunes cinéastes bénévoles, producteurs, animateurs, agitateurs, etc. Au niveau de la diffusion, on utilisa la salle du Vidéographe, le canal communautaire des toutes nouvelles entreprises de câblo-distribution, des mini-antennes accrochées sur les clochers des églises… Plusieurs années plus tard, Sony revint sur le marché avec toute une gamme complète d’outils de production et de diffusion miniature !

Conclusion

22Pendant que McLuhan et ses disciples claironnaient partout les vertus mythiques (sinon mystiques) de l’ère cathodique, le mouvement social a appris à se servir des médias comme outils de transformation, d’échange et de communication. Les acteurs sociaux n’avaient pas le choix de bricoler de nouveaux usages. Sans audience, sans argent et sans grand pouvoir, ils ont utilisé les armes des faibles, comme dit de Certeau. Avec leurs « manières de faire » les choses autrement, ils ont transformé le cinéma, la radio, la télévision ou l’ordinateur, et plus tard ils se sont attaqués à Internet. Mais n’allez pas croire qu’ils ont gagné : l’usage transforme, mais cette transformation est infinie.

23Les entreprises produisent les outils de communication qu’elles mettent au point et n’ont pas intérêt à les faire évoluer ; l’acteur social utilise l’instrument technique, le domestique et lui insuffle une nouvelle âme.

Notes

  • [1]
    Voir le livre de Jean-Paul Lafrance, Les Radios nouvelles à travers le monde, Paris, La Documentation française, 1984.
  • [2]
    Luis Ramiro Beltrán, « Les médias de proximité pour l’éducation populaire en Amérique latine (1950-1990) », in Jean-Paul Lafrance, Anne-Marie Laulan et Carmen Rico de Sotelo (dir.), Place et rôle de la communication dans le développement international, Montréal, PUQ, 2006.
  • [3]
    Remarquons que ce sont les médias locaux qui ont tendance à perdurer, parce que les gens manifestent toujours un intérêt certain pour le contenu local.
  • [4]
    Voir le site Internet <http://www.pscw.uva.nl/sociosite/topics/activism.html>.
  • [5]
    Alain Touraine, « Découvrir les mouvements sociaux », in François Chazel (dir.), Action collective et mouvements sociaux, Paris, PUF, 1993, p. 17.
  • [6]
    Michel Wieviorka, « Différence culturelle et mouvements sociaux », colloque international ONG et gouvernance dans le monde arabe, organisé par l’Unesco, l’IRD, le Cedej et le Ceps d’Al-Ahram, Le Caire, 29-31 mars 2000.
  • [7]
    Saul Alinsky expose les principes de sa méthode d’intervention sur le terrain dans Rules for Radicals: A Pragmatic Primer for Realistic Radicals, 1971. Traduction française (épuisée) aux Éd. du Seuil, coll. Points, 1976. Son premier livre fut Reveille for Radicals, 1946.
  • [8]
    Paulo Freire, Pédagogie des opprimés, suivi de Conscientisation et révolution, Paris, Maspero, 1974.
  • [9]
    Michel de Certeau, L’Invention du quotidien, tome 1, Arts de faire, Paris, Gallimard, coll. Folio-Essais, 1990, p. VII.
Français

Le Canada a engendré deux tendances opposées dans la pratique et l’étude de la communication. D’une part, la pensée structuraliste et déterministe de Marshall Mc Luhan à Toronto pour qui la technique est une forme organisationnelle de la communication entre les hommes. D’autre part, la communication sociale, véritable laboratoire des médias, qui naquit pendant la Révolution tranquille des années 1960 et s’articula autour du Vidéographe de Montréal.

Mots clés

  • communication sociale
  • déterminisme technologique
  • réseaux participatifs
  • Révolution tranquille
  • Vidéographe
Jean-Paul Lafrance
Jean-Paul Lafrance est professeur émérite à l’Université du Québec à Montréal, où il est cotitulaire de la Chaire Unesco-Bell en communication et membre du groupe de recherche Orbicom. Parmi ses divers champs de recherche, il faut citer l’articulation entre l’offre marchande et l’appropriation sociale des médias, ainsi que l’identité et la sociabilité dans les jeux vidéo. Sur ce thème, il a récemment publié Les Jeux vidéo, à la recherche d’un monde meilleur (Hermès - Lavoisier, 2006).
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2013
https://doi.org/10.4267/2042/24096
Pour citer cet article
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