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Entre pessimisme et espérance

1Jacques Ellul (1912-1994), penseur sans frontières, a effectué toute sa carrière universitaire à Bordeaux comme professeur d’histoire des institutions à la Faculté de droit et à l’Institut d’études politiques. Homme de foi, adossé à la Bible, il prêta très tôt une attention particulière aux analyses de Marx auxquelles il a consacré plusieurs de ses cours. Homme d’amitié, à l’écoute des autres, c’était en même temps un solitaire échappant à toutes les classifications et étiquettes. Homme d’études, il a été aussi un homme engagé dans la Résistance sous l’Occupation, ainsi que dans l’Église réformée. De même, il a participé à des combats plus récents en faveur de l’écologie et des banlieues défavorisées.

2Son œuvre abondante (une cinquantaine d’ouvrages et plus de 600 articles) se déploie dans un double registre. Un premier registre de nature sociopolitique en a fait un penseur mondialement connu pour son analyse du phénomène technicien dans notre société. La recherche dans tous les domaines du moyen le plus efficace, qui domine aujourd’hui toutes les préoccupations, introduit une rupture radicale dans le cours de l’histoire. Ellul s’est efforcé de saisir l’évolution du phénomène et d’appréhender à nouveaux frais, ce que deviennent dans le contexte d’une société devenue technicienne, la politique, l’information, l’art ou la culture.

3Un second registre nous met en présence d’une réflexion théologique qui place au centre de sa recherche la liberté de l’homme. Dans cette perspective, le théologien s’intéresse à différents thèmes comme la ville, l’argent ou la violence, et commente dans un style sobre et pénétrant, les grands textes bibliques de la Genèse, de l’Apocalypse et de l’Ecclésiaste.

4Ellul a soigneusement séparé le registre sociologique et le registre théologique, afin d’éviter, à cause de ses a priori religieux, les malentendus et notamment la contestation de ses analyses de la société. Il considère que ses analyses et constats ne sont pas affaire de subjectivité ou de croyance, même si on peut estimer que la lucidité ellulienne doit beaucoup à la distanciation naturelle de l’historien et du chrétien. En tout cas, au pessimisme très souvent attribué au sociologue, répond si on veut bien le considérer, la promesse prophétique du théologien qui ne cesse d’en appeler, même dans les situations les plus compromises et désespérées, à l’espérance, une espérance que nous avons selon lui, trop souvent oubliée.

Un sociologue sans illusion

5Comme dans le cas de René Girard, l’œuvre de Jacques Ellul a été longtemps ignorée et rejetée en France, à la différence des États-Unis. Dans ce dernier pays, une revue trimestrielle éditée par des universitaires, The Ellul Forum, lui est entièrement consacrée [1], et dans les années 1960, déjà, son livre La Technique ou l’enjeu du siècle avait été vendu à plus de 100 000 exemplaires. La lecture des analyses elluliennes n’est jamais chose facile ou confortable dans la mesure où ces analyses portent une critique radicale des conformismes sociaux et se situent à contre-courant des modes intellectuelles. En mettant en cause une croyance majeure de son temps, la croyance au progrès à travers le développement des techniques et de la croissance économique, Ellul dérange. Éviter ce qui est dérangeant est une attitude d’autant plus compréhensible que l’on peut avoir le sentiment que notre auteur prend un malin plaisir à nous enlever tout espoir. Pour entrer en résonance avec le texte ellulien, il faut oublier les modes du moment et venir avec des balbutiements de questions et quelque expérience. C’est un texte non directement accessible, un peu comme ces lieux qui surplombent l’horizon et que l’on n’atteint qu’après une longue marche (Vitalis, 1988).

6Les faits sont tenaces et devant les désillusions et les dégâts du progrès, les questions posées doivent être reprises, de même que doit être reconsidéré, ce qui, a priori, avait paru excessif et outré. Une attention plus grande est aujourd’hui portée à l’auteur de La Technique ou l’enjeu du siècle : au fur et à mesure, tous ses livres sont réédités ; grâce à la ferveur de ses anciens étudiants, des cours, par exemple sur le marxisme, sont convertis en livres ; une association publie, depuis cinq ans des Cahiers Jacques Ellul sur des thèmes particuliers [2] ; plusieurs colloques viennent de lui être consacrés [3]. L’ouvrage récent d’un journaliste, Jacques Ellul, l’homme qui avait presque tout prévu (Porquet, 2003), marque bruyamment cette redécouverte.

7Jacques Ellul a toujours considéré l’information et la communication comme un secteur prioritaire d’étude et d’enseignement. Il a créé au début des années 1960, un centre de recherche sur la propagande à l’IEP de Bordeaux ; il a enseigné dans cette même ville, à l’IUT de journalisme et dans le cadre du premier DEA en Sciences de l’information et de la communication ; il a aussi dirigé des thèses sur l’audiovisuel et la télévision. Il aborde ce nouveau champ d’enseignement et d’étude à partir d’une approche originale qui situe toujours l’information et la communication dans le contexte de la société technicienne, en attribuant aux récepteurs de messages une place décisive et en étant particulièrement sensible à la logique propre des outils. Comme toute technique, les moyens de communication ne sont pas neutres et il convient d’identifier leurs avantages et leurs inconvénients, comme cela a été fait pour la parole et l’image, dans La Parole humiliée (1981). Deux apports elluliens se révèlent particulièrement pertinents aujourd’hui : l’étude de la propagande et la mise en cause du bluff technologique.

Propagandes d’hier et d’aujourd’hui

8L’analyse de la propagande par Jacques Ellul (Propagandes, 1962) reste d’un grand intérêt dans la mesure où il ne limite pas le phénomène à la sphère politique mais l’envisage comme un phénomène plus général de la société technicienne. Cette analyse conserve toute sa validité avec l’omniprésence dans la société de consommation, d’une sorte de « vidéologie » [4], à savoir une propagande à base de clips vidéo et de publicité et le retour dans des démocraties menacées par le terrorisme, de formes grossières de propagande politique.

9Alors que les années 1950 marquent le triomphe du paradigme fonctionnaliste de Lazarsfeld et Katz, Ellul ne se laisse pas intimider par cette nouvelle orientation des études. Il estime que malgré toutes leurs enquêtes et leurs références scientifiques, ces chercheurs américains tendent à minimiser l’efficacité de la propagande car « ils ne peuvent accepter que l’individu base de la démocratie soit si fragile, parce qu’ils gardent une confiance dernière dans l’homme ». Pour lui l’idée d’inefficacité de la propagande est de nature à diminuer notre vigilance et ne correspond pas à l’expérience historique qui montre au contraire, un homme particulièrement malléable (Histoire de la propagande, 1967). Sa réflexion sera centrée sur les dangers que constituent pour les choix et l’action de l’individu, les techniques d’influence psychologique couplées avec les techniques d’organisation et d’encadrement. Il envisage toutes les formes propagandistes qui peuvent se donner libre cours dans une société technicienne qui, sans elles, serait menacée de paralysie. La distinction établie entre la propagande politique et la propagande sociologique se révèle essentielle dans la mesure où il fait entrer dans le champ de la propagande, les relations publiques et la publicité. Son approche du phénomène permet d’en suivre les évolutions et de mieux comprendre sa réalité actuelle.

Le besoin de propagande de l’individu

10« Il n’y aurait pas de propagandiste, nous avertit Ellul, s’il n’y avait pas, au préalable de propagandés en puissance ». La propagande n’est jamais arbitraire. Elle répond à un besoin, elle est une nécessité. Le propagandiste ne peut pas imposer un comportement ou une opinion sans tenir compte du contexte de réception. C’est pourquoi, il n’y a pas d’un côté un propagandiste actif et de l’autre, un propagandé passif. Ce dernier n’est pas une victime. Il se prête à la propagande, y trouve de la satisfaction. Il est un complice involontaire du propagandiste.

11Il existe un lieu étroit entre information et propagande car cette dernière se greffe sur les faits pour fournir une interprétation particulière. Dans la société technicienne, la propagande constitue un adjuvant psychologique, particulièrement nécessaire en période de crise où l’individu est désorienté. Ainsi, face aux actions et aux menaces terroristes, certaines démocraties n’ont pas hésité à recourir à des formes grossières de manipulation de l’opinion publique, comme l’administration Bush après le 11 septembre 2001 et le gouvernement de José Maria Aznar en 2004.

La logique propagandiste

12À l’encontre d’une conception largement répandue qui considère que la technique propagandiste peut servir de bonnes fins, Ellul estime que dès lors que l’on y a recours, on en subit les mêmes effets et les mêmes conséquences. La technique a une logique propre qui s’impose à tout utilisateur. « La propagande aux mains de n’importe qui, fût-il le plus juste et le mieux intentionné des hommes, comporte par soi-même des conséquences qui sont identiques dans le communisme ou l’hitlérisme, ou la démocratie occidentale. »

13En faisant de la démocratie un mythe pour séduire les peuples qui en sont privés, on leur présente le contraire de ce qu’elle est véritablement, c’est-à-dire un régime caractérisé par une manière d’être faite de tolérance, de respect de la diversité et d’absence de dogmatisme. Cette présentation est une arme psychologique qui ne prépare pas les peuples à devenir démocratiques. Le mythe ne peut en effet changer les comportements et mentalités préexistants ; il ne propose que des croyances nouvelles qui vont s’ajouter à d’autres croyances. L’idée démocratique répandue par des moyens qui instituent un comportement non démocratique ne fait que confirmer l’homme totalitaire dans son être. Ces moyens sont des armes de guerre efficaces, mais leur utilisation détruit toute possibilité démocratique. « Toute démocratie qui se garantit ou se répand par la propagande aboutit à ce résultat d’un succès qui est sa propre négation dans la personne et dans la vérité ».

Le temps long de la propagande

14La propagande ne peut avoir des effets immédiats. L’action propagandiste doit être durable et continue dans la mesure où il s’agit de créer un climat, de procéder à la pénétration nécessairement lente de schèmes de pensée. La création de stéréotypes et de mythes prend du temps comme le montrent les exemples passés des mythes de la race, du prolétariat ou du progrès. Le propagandiste doit créer des images motrices et globales qui emportent l’adhésion et refoulent tout ce qui ne se rapporte pas à elles. Elles doivent renfermer toute la justice, tout le bien, toute la vérité. Le propagandiste n’est pas libre de faire ce qu’il veut. Il doit tenir compte des tendances profondes de la société et des forces dominantes.

15Le triomphe des idées libérales pendant ces vingt dernières années, fournit une bonne illustration de cette analyse de la propagande en deux temps. À partir des années 1980 et de la période Reagan, on a mis en avant de nouveaux préceptes propres à assurer la richesse et le bonheur des nations : le capitalisme mondial est la réponse à tous nos problèmes et on ne saurait entraver le jugement des marchés ; tout gouvernement interventionniste est par définition dépensier et incompétent et le meilleur gouvernement est l’absence de gouvernement ; l’art de la politique doit être subordonné à la science et à l’économie. Ou encore : l’histoire est finie et l’humanité parvenue à ce stade de perfection n’a plus à se soucier d’autres alternatives. À la suite de cette pré-propagande massive et continue pendant plus de vingt ans, la propagande active pourra beaucoup plus facilement produire des effets dans ses prescriptions ponctuelles.

La société de l’information comme exemple de bluff technologique

16Après avoir montré l’importance des facteurs techniques dans notre société, dès le début des années 1950 (La Technique ou l’enjeu du siècle, 1954), puis la constitution d’un véritable système intégré dans les années 1970 (Le Système technicien, 1977), Jacques Ellul dénonce à la fin des années 1980 l’hypocrisie des discours sur les nouvelles technologies, censées apporter des solutions à tous nos problèmes (Le Bluff technologique, 1988). Le discours sur la société de l’information est l’exemple type de ce bluff et le dénoncer est d’autant plus utile que l’expression « société de l’information » semble faire aujourd’hui l’unanimité.

17Exemple type de société technicienne, cette société est pensée à partir des possibilités offertes par les nouvelles technologies et réseaux d’information. Ce ne sont pas les réformes indispensables à mettre en œuvre, les progrès à accomplir ou les finalités souhaitables qui sont considérés en priorité. On part d’un développement technologique que l’on se propose de favoriser et l’on regarde ensuite, ce qui pourra être fait à partir de lui. On considère d’abord des moyens pour, en fonction de ceux-ci, définir un projet social qui concerne l’économie et le travail, mais aussi la cohésion sociale, la santé ou la culture ; un projet que l’on veut global et qui concerne le monde dans toutes ses parties.

18Le discours sur cette société de l’information propose une représentation de l’avenir qui est devenue un prêt-à-penser confortable et la plupart du temps non questionné. Il convient de mettre en cause les évidences des deux principaux énoncés que l’on retrouve dans toutes les formulations et qui constituent un condensé du bluff technologique dénoncé par Ellul.

Un pouvoir autonome de transformation sociale positive

19Tous les rapports et déclarations font référence à un déterminisme technologique bienfaisant. Les inforoutes et les nouvelles machines à communiquer n’apportent que des progrès et leur utilisation permettra de faire face aux problèmes sociaux les plus urgents et difficiles. Elles sont toujours présentées comme intrinsèquement bonnes et utiles : elles vont permettre de travailler avec plus d’efficacité, de mieux participer à la vie de la cité, de diffuser plus largement les connaissances. On retrouve ici avec une ampleur décuplée, le discours enchanté qui accompagne toutes les technologies de communication depuis l’apparition du télégraphe à la fin du xviiie siècle [5], avec ses promesses de concorde, de prospérité générale, d’élargissement du savoir, de démocratisation. Les techniques, il est vrai, apportent des fonctionnalités nouvelles et ne sont jamais neutres. Mais ce discours ne retient que la moitié de cette vue médiologique des choses, le seul côté positif, en oubliant – et l’on retrouve là, les fortes analyses elluliennes – que la technique est ambivalente, qu’un avantage s’accompagne souvent d’un inconvénient, qu’à côté des problèmes résolus apparaissent de nouveaux problèmes. L’écriture c’est aussi la domestication de la pensée sauvage ; le télégraphe élargit considérablement l’univers informationnel, mais au prix d’une décontextualisation de l’information ; on connaît depuis Byzance, les vertus mais aussi les vices des images ; Internet est un formidable outil de communication, mais c’est aussi un formidable outil de contrôle (Barrier, 2003). Ce réseau apporte certes des solutions inédites à nos problèmes de communication mais il ne faut pas oublier les nouvelles dépendances qu’il crée, les virus et autres piratages et la menace d’une « bombe informatique » comme nous en alerte Paul Virilio.

20Par ailleurs, en attribuant un pouvoir autonome de transformation sociale aux technologies, on oublie les particularités des contextes d’utilisation et leur nécessaire appropriation. Les contextes sociaux influencent très fortement les usages. Au moment de l’apparition de l’écriture, l’utilisation de cette « technologie de l’intellect » selon l’expression de Jack Goody a été complètement différente dans un contexte de tyrannie ou dans un contexte de démocratie naissante. De la même façon, l’utilisation d’un réseau multimédia ne peut avoir les mêmes effets dans une société développée économiquement et dans une société au bord de la famine. Les mots sont parfois trompeurs. On parle de société de l’information alors que l’on devrait parler, en réalité, d’une société des technologies de l’information, caractérisée par l’abondance des machines à communiquer et des médiations techniques permettant de collecter, traiter, transmettre des données.

21Le terme « information » est un piège. La confusion établie entre ce mot et les termes voisins de « donnée » et de « connaissance » permet de valoriser le rôle des technologies et de minimiser voire d’ignorer le rôle des individus. Si les technologies peuvent aider à une meilleure mobilisation des données, ces dernières ne deviennent des informations, ou mieux des connaissances, qu’après un effort d’appropriation de la part des individus. Sans cette appropriation, les meilleures technologies du monde sont sans effet.

Un type de société inéluctable ?

22Le discours sur la société de l’information la présente comme une émanation directe du progrès technique. On serait devant une révolution post-industrielle qui porte avec elle des mutations historiques sur lesquelles aucune prise n’est possible et qui ont une portée universelle. Ce fatalisme est constamment rappelé : « Les nouvelles technologies de l’information et de la communication engendrent une nouvelle révolution industrielle » (rapport Bangemann) ; « La révolution de l’an 2000 sera celle de l’information pour tous » (rapport Théry) ; « Une nouvelle révolution est en train de faire entrer l’humanité dans l’ère de l’information » (Groupe G7). Face à l’ampleur d’une telle révolution, on peut comprendre que le pouvoir politique se contente de prôner l’adaptation aux nouvelles technologies et s’efforce d’en assurer la promotion pour préserver toutes ses chances dans la compétition internationale grâce à l’accroissement de productivité qu’elles apportent.

23Or, au moment même où l’incertitude domine et où l’avenir semble imprévisible, on nous annonce une révolution évidente et inexorable. On retrouve ici, un sens de l’histoire que l’on avait cru perdu avec l’effondrement des régimes communistes. Le technologisme prend à cet égard la suite directe du marxisme. Le plus grave est qu’il circonscrit la réflexion à l’intérieur d’un cadre qu’il impose, en excluant ainsi la recherche de solutions alternatives qui ne passeraient pas prioritairement par le développement des technologies. Par rapport à cette fermeture, par rapport à cette injonction de ne regarder que dans une direction, par rapport à ce rejet de toute autre solution, Ellul parle d’un terrorisme feutré de la technologie. D’autres terrorismes peuvent répondre à ce terrorisme technologique. On peut estimer comme Benjamin Barber (1996) que la mondialisation technico-économique et l’intégrisme islamique agissent avec une égale intensité, en sens contraire, et constituent tous deux, une menace pour la démocratie.

Notes

  • [1]
    Cette revue est éditée par l’International Jacques Ellul Society, à l’Université de Berkeley en Californie. Site : <http://www.ellul.org>.
  • [2]
    Cinq cahiers ont été jusqu’ici publiés sur les années personnalistes, la technique, l’économie, la propagande, la politique aux éditions L’Esprit du temps (diffusion PUF).
  • [3]
    En 2004, à l’occasion du dixième anniversaire de sa mort, des colloques ont eu lieu à Bordeaux, Bègles et Poitiers. Les actes de ce dernier colloque international ont été publiés par P. Troude-Chastenet (2005).
  • [4]
    Selon l’expression du politologue américain Benjamin Barber.
  • [5]
    Voir, par exemple, la récente thèse de David Pucheu, Techno-imaginaire de la communication et religiosité aux États-Unis. Réflexions sur le développement technologique de la communication instrumentale au xixe siècle, Université Bordeaux III, 2006.
Français

L’œuvre de Jacques Ellul riche de plus d’une cinquantaine d’ouvrages, plus connue aux États-Unis qu’en France, reste encore à découvrir. Dans ses analyses, Ellul porte une attention particulière à l’information et à la communication qu’il considère comme des constituants essentiels de la société technicienne. Il a contribué à l’Université de Bordeaux dans les années 1950, à faire de ces phénomènes des objets d’études et d’enseignement. Ses livres sur la propagande et le bluff technologiques sont toujours d’actualité et témoignent de la pertinence et de la fécondité de son approche.

Mots clés

  • Ellul
  • information
  • communication
  • société technicienne
  • propagande
  • bluff technologique
  • Principales œuvres de Jacques Ellul

    • La Technique ou l’enjeu du siècle, Paris, Armand Colin, 1954, nlle éd. Economica, 1990.
    • Propagandes, Paris, Armand Colin, 1962, nlle éd. Economica, 1990.
    • – « De la signification des relations publiques », l’Année sociologique, 1963, p. 69-152, nlle éd. Cahier Jacques Ellul, n° 4, L’Esprit du temps, 2006, p. 161-243.
    • L’Illusion politique, Paris, Robert Laffont, 1965, nlle éd. Le Livre de Poche, 1977, La Table Ronde, 2004.
    • Histoire de la propagande, Paris, PUF, 1967, nlle éd. 1976.
    • Les Nouveaux Possédés, Paris, Fayard, 1973, nlle éd. Mille et une Nuits, 2003.
    • L’Espérance oubliée, Paris, Gallimard, 1975, nlle éd. La Table Ronde, 2004.
    • Le Système technicien, Paris, Calmann-Lévy, 1977, nlle éd. Le Cherche-Midi 2004.
    • L’Idéologie marxiste-chrétienne, Paris, Bayard et Le Centurion, 1979.
    • L’Empire du non-sens, Paris, PUF, 1980.
    • La Foi au prix du doute, Paris, Hachette, 1980.
    • La Parole humiliée, Paris, Le Seuil, 1981.
    • Changer de révolution, Paris, Le Seuil, 1982.
    • La Subversion du christianisme, Paris, Le Seuil, 1984, nlle éd. La Table Ronde, 2001.
    • Les Combats de la liberté, Genève, Labor et Fides, Paris, Le Centurion, 1984.
    • La Raison d’être, Paris, Le Seuil, 1987.
    • Le Bluff technologique, Paris, Hachette, 1988.
    • La Pensée marxiste (cours professé à l’IEP de Bordeaux de 1945 à 1979), Paris, La Table Ronde, 2003.
    • Islam et judéo-christianisme, Paris, PUF, 2004.
    • Les Successeurs de Marx (cours professé à l’IEP de Bordeaux de 1945 à 1979), Paris, La Table Ronde, 2007.
  • Références bibliographiques

    • Barber, B., Djihad versus McWorld, Desclée de Brouwer, 1996.
    • Barrier, G., Cybercontrôle. Veille numérique et surveillance en ligne, Apogée, 2003.
    • Porquet, J.-L., Jacques Ellul, l’homme qui avait presque tout prévu, Le Cherche-Midi, 2003.
    • Troude-Chastenet, P. (dir.), Jacques Ellul, penseur sans frontières, L’Esprit du temps, 2005.
    • Vitalis, A., « Découvrir Jacques Ellul », Ouverture (revue annuelle dirigée par E. Fajarnes), Laplume, 1988, p. 40-46.
André Vitalis
André Vitalis est professeur de Sciences de l’information et de la communication à l’Université Bordeaux III - Michel de Montaigne, où il dirige le Groupe de recherche et d’étude sur les médias. Ses nombreux travaux portent sur les enjeux sociopolitiques et les régulations des médias et des nouvelles technologies. Il codirige sur ce thème une collection aux Éditions Apogée. Il a été consultant auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés de 1987 à 1994, et il vient de participer à une recherche internationale sur la protection de la vie privée dans le monde, publiée aux États-Unis en 2007.
Mis en ligne sur Cairn.info le 01/11/2013
https://doi.org/10.4267/2042/24117
Pour citer cet article
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