CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Le corps de presse accrédité auprès de l’Union européenne offre une occasion exceptionnelle d’observer des journalistes de pays différents couvrant une actualité commune pour des audiences elles aussi différentes. Pour les pays membres de l’UE et en dehors de politiques publiques spécifiques (zone euro, espace Schengen) qui sont limitées à certains États, ce système politique et institutionnel est en effet commun aux publics de ces journalistes. Pour ces correspondants, le niveau communautaire constitue donc un entre-deux situé à l’intersection de l’international et du national [1]. Dans ces conditions, ce corps de presse permet de tester de manière exemplaire l’hypothèse [2] d’une uniformisation des pratiques sous l’effet de l’actualité suivie.

2Autrement dit, peut-on, dans le cadre de l’étude de ce corps de presse, observer l’émergence d’une forme de journalisme européen, de pratiques et de manières de couvrir l’Union européenne communes à ces correspondants ? On verra qu’en tout état de cause, les forces centrifuges qui travaillent ce corps de presse l’emportent largement sur les forces centripètes et que ce qui différencie ces correspondants l’emporte sur ce qui les rapproche.

3On souhaiterait pour cela envisager le corps de presse chargé de couvrir l’Union européenne comme un groupe social. Cela implique notamment de postuler que ce groupe, somme toute accidentel (la plupart de ces acteurs n’ayant a priori aucune raison de faire partie de la même communauté), présente une certaine homogénéité ou, à tout le moins, que tous ces journalistes, parce qu’ils appartiennent au corps de presse, partagent un certain nombre de caractéristiques.

4La première d’entre elles et la plus évidente est qu’ils partagent tous la profession de journaliste. Cette propriété commune ne doit pas masquer pour autant les différences de statut et les contraintes très variables auxquelles ils sont soumis selon leur nationalité, le type de média pour lequel ils travaillent, leur positionnement au sein du corps de presse, etc. La seconde renvoie à leur fonction à l’intérieur de la profession dont ils font partie. Correspondants auprès des institutions européennes, ils disposent à la fois à l’égard de leurs employeurs et des institutions du statut de spécialistes de la chose communautaire. Cette spécialisation fonctionnelle se traduit notamment, du point de vue institutionnel, par la détention d’une accréditation qui leur assure une reconnaissance de la part des institutions et par un rattachement organisationnel au sein de leur média à un service spécifique (le plus souvent, que ce soit dans le cas britannique ou français, au service « étranger »). La troisième caractéristique, qui les distingue de la plupart de leurs collègues, est leur expatriation et leur éloignement (qui peut être relatif comme dans le cas français) de la rédaction centrale.

5L’apparente identité de statut dissimule pourtant mal les frontières et les fractures qui traversent le groupe. Sous ce rapport, il faut sans doute envisager le corps de presse et les journalistes qui le composent de la même manière que Bernard Lehman étudie les musiciens : « L’orchestre, en deçà du masque d’unité qu’il produit lors des représentations, repose ainsi sur de multiples découpages opérationnels et fonctionnels qui demeurent peu visibles aux yeux des spectateurs » [3]. Comme les orchestres, le corps de presse dispose de hiérarchies, de principes de division et de classement qui lui sont propres. Ceux-ci ne recouvrent que partiellement ceux des champs journalistiques nationaux, ou plutôt ils se superposent à ceux-ci et les amplifient ou les atténuent : le correspondant d’un grand quotidien national peut n’avoir qu’un statut subalterne au sein du corps de presse et, au contraire, le représentant d’une publication inconnue ou de peu d’importance au niveau national peut se situer au sommet de la hiérarchie journalistique à Bruxelles.

6Pour rendre compte des logiques de fonctionnement du corps de presse accrédité à Bruxelles il faut donc tenter de donner à voir ce qui relève de l’organisation propre à ce groupe professionnel et de ce qui au contraire renvoie à des logiques qui lui sont extérieures. Comme on le verra, la suma divisio du groupe renvoie à la nationalité. Loin d’être une communauté unifiée, le corps de presse se subdivise d’abord en plusieurs grands ensembles (pays membres, pays candidats, pays tiers) eux-mêmes hiérarchisés (« grands »et« petits » pays, pays proche de l’adhésion ou non, États-Unis ou Gabon…). Au sein de chacun de ces ensembles enfin, chaque groupe national de journalistes dispose de ses logiques propres qui guident fortement la pratique de ces correspondants.

Pays tiers, pays membres et pays candidats : la nationalité comme principe de classement

7Des lignes de fracture traversent le corps de presse. Malgré leur même statut d’accrédité, les correspondants ne sont pas égaux devant les institutions. La première frontière qui traverse le groupe des accrédités distingue les journalistes originaires des pays membres de ceux qui viennent du reste du monde. Au sein de ce second groupe même, les disparités sont énormes entre les bataillons de journalistes américains, japonais et suisses et l’unique correspondant pour le Gabon, la Tunisie ou l’Ukraine. La frontière, invisible mais effective, qui sépare les journalistes de l’Union européenne des autres tient d’après les témoignages et nos observations à la nécessité pratique qui s’est imposée au sein des services de presse de hiérarchiser leurs relations avec les journalistes. Si la tradition d’ouverture des institutions et, sans doute, un décalage entre les légitimités respectives de ces institutions n’engendrent pas les mêmes phénomènes qu’à Washington par exemple, où les correspondants des pays tiers ne peuvent guère espérer d’être seulement reçus par les services gouvernementaux, il n’en reste pas moins que l’immensité du corps de presse rend le travail plus difficile aux correspondants hors UE [4].

857 nationalités sont représentées au sein du corps de presse et il convient d’opérer des distinctions parmi les journalistes originaires de pays tiers. La première tient aux importances relatives des différents contingents de journalistes. Les trois nationalités les mieux représentées sont à cet égard les Américains avec 39 journalistes, les Japonais avec 24 journalistes et les Suisses avec 23 [5]. L’importance de l’acteur communautaire en matière de politique commerciale, la situation géographique de la Suisse et ses relations privilégiées avec l’Union européenne et enfin les presses nationales très développées du Japon et des États-Unis expliquent cet intérêt massif pour l’actualité de l’Union européenne.

9Les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne représentent quant à eux 61 journalistes parmi lesquels on trouve, pour les pays les mieux représentés, 15 journalistes turcs, 9 polonais et 9 hongrois. Ce groupe tient une place à part dans ses relations avec les institutions. Il occupe une position intermédiaire entre les pays membres et ceux qui ne figurent pas parmi les candidats à l’adhésion. L’importance depuis les années 1990 des négociations concernant l’élargissement et ses conséquences institutionnelles en ont fait de grands demandeurs d’information mais également des interlocuteurs légitimes. Ce phénomène est renforcé en interne par la ressource que ces journalistes constituent pour leurs collègues. Les journalistes des pays candidats sont souvent les seuls à pouvoir recueillir des réactions et des informations sur l’avancement des négociations. Ils rencontrent notamment, et dans leur langue maternelle, les représentants de leurs gouvernements à l’issue des réunions et sont dans ces conditions, d’une grande aide pour les autres journalistes.

10Le cas norvégien est à cet égard très éclairant. Tore Slaatta [6] indique ainsi qu’à la suite du second référendum négatif en Norvège, les relations des correspondants norvégiens avec leurs sources institutionnelles changèrent : « la Commission a été perçue autrement, comme plus difficile d’accès, depuis que les différentes DG n’ont plus informé les Norvégiens sur une base générale. Ainsi, ils devaient faire des appels téléphoniques continus aux divers bureaux pour suivre leurs histoires ». Passant d’un statut de journaliste originaire d’un pays candidat à l’adhésion à celui de correspondant d’un État dont on n’attend plus à brève échéance qu’il intègre l’UE, les sources devinrent moins faciles d’accès pour ces derniers.

Quinze microcosmes…

11Au-delà des seuls chiffres, la question des nationalités n’est pas sans effet sur le fonctionnement du corps de presse. Loin de proposer une forme unifiée de pratique journalistique, le corps de presse de l’Union européenne donne au contraire l’image de journalistes largement organisés sur un mode national. S’il offre un cadre commun et impose un certain nombre de contraintes, les journalistes restent avant tout des ressortissants de leur pays, inscrits dans des traditions historiques, culturelles, politiques mais aussi professionnelles nationales. Cette influence du national est si prégnante, qu’un journaliste français travaillant pour un média britannique a pu nous affirmer s’identifier avant tout au groupe de journalistes de son pays d’origine plutôt qu’à celui de son média. D’ailleurs dans l’observation des pratiques de travail, ce correspondant comme les journalistes travaillant pour les différents services étrangers de l’Agence France Presse par exemple côtoient et collaborent avant tout avec leurs pairs de même origine géographique.

12La matérialisation de cette organisation géographique du corps de presse est fournie par son image projetée à l’intérieur de la salle de presse de la Commission européenne lors de la rencontre quotidienne du « rendez-vous de midi ». La « géopolitique » [7] de cette salle de presse, c’est-à-dire l’inscription territoriale des journalistes dans l’hémicycle qui les accueille tous les jours est en effet remarquable. Les journalistes s’y groupent assez largement en fonction des nationalités et il est possible de repérer des « régions » au sein de cet hémicycle qui sont d’une remarquable inertie [8].

13Voici les notes de ce que nous observions le 16 décembre 1999 dans la Salle de presse de la Commission européenne, au briefing de midi. Un journaliste indien s’installe au milieu des français. Lorsqu’il s’aperçoit qu’il se trouve au milieu de la colonie et que tout le monde se connaît, il se propose de partir. Le journaliste à sa gauche lui dit de ne rien en faire et évoque les « apparatchiks » qui autrefois s’en seraient offusqués mais que ce temps-là est dépassé. Après lui avoir tout de même dit que d’habitude il se met là où le journaliste indien voulait s’asseoir… il continue « je n’oserais comparer ce modeste rendez-vous à la prière… Je trouve que les prêtres ne sont pas souvent à la hauteur ».

14Avant et après le briefing d’ailleurs les groupes nationaux se reforment cette fois dans le bar du centre de presse. Comme l’explique ce journaliste britannique, en Salle de presse comme dans les lieux de sociabilité journalistique, on trouve non pas un, mais « quinze petits microcosmes différents ». Chacun ayant ses habitudes et ses modes d’organisation à chaque fois spécifiques.

15

« Mais c’est vrai que dans le briefing c’est presque les… on est dans les cadres nationaux : c’est les Anglais là, les Français là, les Italiens sont là-bas. C’est subliminal, c’est pas… Mais c’est la même chose dans le foyer, dans le bar. Si vous voyez… y a moi avec mes amis britanniques. Évidemment il y a un aspect professionnel là-dedans parce qu’on discute de ce qu’on va faire. Y a ça. Mais en même temps quand c’est une rencontre tout à fait sociale, c’est la même chose. Y a les petites tables rondes là, dans le bar, y a les Anglais à une table avec les cappuccinos, y a les Français avec les petits quelque chose, les Italiens sont tout au fond près de la télévision, ça c’est une zone tout à fait italienne… pas tout à fait italienne mais… Mais à 14 h, maintenant, je suis sûr qu’il n’y a que les Italiens au fond du bar. On a l’impression qu’ils habitent là. Je sais pas pourquoi mais c’est quelque chose de culturel. ».
(Entretien avec un journaliste britannique, agence de presse)

16Il n’y a finalement rien d’étonnant à ce que des personnes travaillant ensemble à longueur d’années, se rendant quotidiennement aux mêmes endroits aient finalement pris des habitudes qui relèvent de la convivialité. Cependant, ce point mérite d’être souligné car il évite de considérer ces journalistes comme un groupe homogénéisé, qui partagerait une même culture et dont les pratiques ne seraient dictées que par l’émergence d’une forme transnationale de journalisme. Conséquence très immédiate de ce fonctionnement nationalisé du corps de presse : les rapports de force ou plus simplement les interactions les plus significatives s’établissent au sein de groupes très limités numériquement. Quelques journalistes constituent les pôles structurants de chaque groupe et c’est autour de ces quelques personnalités que s’organisent les oppositions et les concurrences entre les styles ou les traditions journalistiques. Alors que la consultation des chiffres globaux peut donner une impression de gigantisme, les groupes de références, ceux qui sont pertinents dans les rapports entre confrères, se limitent à une poignée d’individus.

17Comme l’a remarqué Anne-Catherine Wagner à propos de l’élite transnationale, « À rencontre de ce que pourraient laisser penser certains discours sur la mondialisation des managers, les références nationales sont loin d’avoir disparu. Tout au contraire le propre d’un groupe international pourrait justement être de constituer les nationalités en attributs distinctifs des identités, de les situer les unes par rapport aux autres. » [9] Le recours aux stéréotypes nationaux et à des analyses d’inspiration culturaliste est d’ailleurs extrêmement fréquent lorsque les correspondants évoquent leurs collègues d’autres pays. La nationalité reste donc une variable décisive dans les opérations de classement que réalisent les journalistes et dans la hiérarchie qui s’instaure entre correspondants. Elle n’est, bien entendu, pas la seule et le prestige interne et la notoriété du titre pour lequel travaille le journaliste restent fondamentaux dans l’établissement des hiérarchies. Cependant, et c’est une des particularités d’un groupe journalistique pluri-national, la nationalité influe fortement sur ces éléments de classement.

Logiques différentes de traitement

18En juillet 2000, le nombre de correspondants originaires des 15 pays membres était de 545 [10] et de 572 à la fin de l’année [11]. Sans surprise donc, les pays membres fournissent la majeure partie des correspondants du corps de presse (plus de 71 %). Cependant, ce chiffre important recouvre de très fortes disparités. Entre les 6 correspondants du Luxembourg et les 7 d’Irlande ou les 112 journalistes allemands, le fossé est énorme. La plupart des pays (Allemagne, Grande-Bretagne et Belgique mises à part) ont un nombre de correspondants équivalent à celui des États-Unis (39 journalistes).

19Mais ces journalistes issus pourtant de pays membres se différencient par leurs manières divergentes d’appréhender l’actualité [12]. Les journalistes britanniques offrent de ce point de vue un contrepoint intéressant à la situation française. Beaucoup plus que dans le cas de cette dernière, on assiste en effet à une retraduction des enjeux dans les termes du débat politique intérieur. La politisation de la presse britannique, notamment sur les questions européennes, mais également l’extrême importance de ces questions dans la structuration du champ politique national ont produit une forme spécifique de traitement de l’actualité communautaire. Comme l’explique ce journaliste, qui collabore à un titre très eurosceptique, il doit à la fois tenir compte de la position de son journal à l’égard des questions européennes et de la nécessité de passer ses informations au tamis du champ politique interne :

20

« Il n’y aurait aucune possibilité d’écrire [un article] d’une manière qui ne collerait pas avec les vues du journal, il n’y entrerait pas comme reportage, ou vous irriteriez juste les rédacteurs. Ainsi dans ma position, généralement, je fournis des informations factuelles et sans détours pour le X [nom de son journal], parce que le style du papier et l’interprétation sont faits à Londres, pour tous les reportages, vraiment ! Pas simplement dans ce cas. Et ils l’arrangeront ou le commenteront pour suivre leur ligne […] tout est ramené à une histoire politique domestique britannique, et Bruxelles, l’Europe fait partie de cela. C’est le conflit entre les Tories et le Labour, l’opposition traditionnelle à la ligne du gouvernement, c’est un élément injecté dans des différences et des failles perçues à l’intérieur du gouvernement lui-même. Par exemple entre Robin Cook et Tony Blair, qui sont considérés comme étant pro-euro, et Gordon Brown, qui est dépeint dans la presse, que ce soit vrai ou pas, comme eurosceptique et prudent […] l’Europe importe pour autant qu’elle influence ce débat. ».
(Journaliste britannique, presse quotidienne nationale)

21Cette situation n’a rien à voir avec le cas français où l’Union européenne a cessé de diviser le champ politique depuis la ratification du traité de Maastricht. Dès lors, une retraduction de cette actualité dans des catégories du débat politique intérieur n’a plus guère d’objet ni même de signification. Pour le dire rapidement, les publics français et britanniques ne lisent pas, n’écoutent pas et ne regardent pas la même Union européenne.

22On a donc tenté de montrer brièvement qu’au contraire de ce que laisserait supposer la situation particulière du corps de presse accrédité auprès de l’Union européenne, il n’existe guère d’indices de l’émergence d’une manière unifiée de couvrir l’actualité communautaire. Pourtant des formes de collaboration existent entre journalistes de plusieurs nationalités. Ce fut notamment le cas lors des scandales ayant conduit à la démission de la Commission Santer où un groupe de journalistes de plusieurs pays se sont regroupés en un « pool » au sein duquel ils mutualisaient leurs informations. Cependant, même dans ce cas explicite de travail en commun, les raisons de l’entrée dans le « pool », les méthodes employées et les productions de ces journalistes divergeaient grandement [13]. Dans ces conditions, on peut s’interroger sur la pertinence d’un questionnement en termes d’espace public européen. Les logiques de traitement de cette actualité pourtant commune aux différents pays divergent de telle manière que les Européens ne partagent les termes d’un débat qui ne peut avoir lieu.

Notes

  • [1]
    Sur la nature de ce poste et ses liens et différences avec les correspondances à l’étranger traditionnelles, on peut se reporter à notre article « Les Journalistes accrédités auprès de l’Union européenne : correspondants à l’étranger ou généralistes spécialisés ? », Réseaux, n° 111, 2002, p. 101-162.
  • [2]
    Hypothèse notamment avancée par David H. Weaver (ed.), The Global Journalist, Hampton Press, 1998, p. 456 : « the major assumption is that journalists’ background and ideas have some relationship to what is reported (and how it is covered) in the various news media around the world, in spite of various constraints, and that this news coverage matters in terms of world public opinion and profiles ».
  • [3]
    Bernard Lehman, L’Orchestre dans tous ses éclats, Paris, La Découverte, 2002, p. 32.
  • [4]
    Il est ainsi récurrent de voir des journalistes de pays tiers se plaindre auprès des porte-parole ou de leurs collègues des difficultés qu’ils rencontrent pour accéder à des sources de première main.
  • [5]
    La Chine est elle aussi très présente avec 13 journalistes.
  • [6]
    Tore Slaatta, « Transnational Politics and News Production », in Stig Hjarvard (ed.), News in a Globalized Society, Nordicom, 2001, 236 p., p. 143 et suivantes.
  • [7]
    On emprunte cette expression à Federico Fubini, correspondant italien d’Il Giornale : Federico Fubini, « Babel à Bruxelles : géopolitique des conférences de presse », Limes, n° 4, 1997, p. 113-125.
  • [8]
    Sur cette question et l’importance du « rendez-vous de midi » dans le travail des correspondants, voir notre article : « Les Journalistes, seul public de l’Union européenne ? », Critique internationale, n° 9, octobre 2000, p. 30-35.
  • [9]
    Anne-Catherine Wagner, Les Nouvelles élites de la mondialisation, Paris, Presses Universitaires de France, 1998, p. 18. En ligne
  • [10]
    Comptage effectué à partir de l’annuaire des journalistes accrédités.
  • [11]
    Chiffres fournis par le service du porte-parole lors d’un déplacement en novembre 2000.
  • [12]
    On reprend ici quelques analyses développées dans « Can political journalism exist at the EU level ? », in R. Kuhn et E. Neveu (dit.), Political Journalism, Routledge, 2002, p. 108-128.
  • [13]
    Olivier Baisnée, « Faire scandale à l’échelle européenne : pratiques coopératives et défense d’un modèle professionnel au sein du corps de presse de l’Union européenne », « Jean-Baptiste Legavre (dir.), La Presse écrite : un objet délaissé ?, Paris, L’Harmattan, 2002 (à paraître).
Français

Assiste-t-on à l’émergence d’une forme européenne de journalisme à la faveur de la couverture d’une actualité commune ? Le corps de presse accrédité auprès de l’Union européenne offre une situation expérimentale pour tester cette hypothèse d’une transnationalisation des pratiques. Comme on le voit, ce groupe de correspondants, s’il partage un certain nombre de propriétés, est surtout traversé par des frontières et des lignes de force qui, à l’opposé de ce que l’on serait en droit d’attendre, renvoient à des logiques nationales. Du même coup, et alors même qu’ils couvrent une actualité qui leur est non seulement commune mais l’est aussi à leurs audiences (notamment dans les pays membres), l’image projetée de l’UE est fortement contrastée selon les pays.

Mots-clés

  • correspondants
  • Union européenne
  • relations interculturelles
  • identités nationales
Olivier Baisnée
Olivier Baisnée, doctorant en Science politique à l’université de Rennes I, membre du CRAP/CNRS, IEP/université Rennes 1. À notamment publié : « Les journalistes accrédités auprès de l’Union européenne : correspondants à l’étranger ou généralistes spécialisés ? Logiques et paradoxes du poste de Bruxelles dans la presse française et britannique », Réseaux, n? 111, juin 2002 ; « Can political journalism exist at the EU Level ? », in Erik Neveu et Raymond Kuhn (dir.), Political Journalism, Routledge, 2002 ; et (avec D. Marchetti), « Euronews, un laboratoire de la production de l’information européenne », Cultures et conflits, n? 38-39, été-automne 2000.
Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2014
https://doi.org/10.4267/2042/9328
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour CNRS Éditions © CNRS Éditions. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...