CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1L’éloignement et la faible implication de l’Asie dans les rivalités européennes de la fin du xixe siècle se reflètent dans les archives diplomatiques françaises concernant les Philippines. Le consulat général de France à Manille est un poste mineur dans la hiérarchie du Quai d’Orsay car les Américains, nouveaux venus dans le club fermé des puissances coloniales depuis 1898, n’ont pas encore en France le crédit dont ils bénéficieront après la Grande Guerre [1].

2Moyennant quoi, le seul écho au déclenchement de la guerre mondiale est une querelle de préséance entre diplomates. Le 4 février 1914 le consul général Paillard s’indigne auprès du ministre des Affaires étrangères Théophile Delcassé de l’attitude inqualifiable de son collègue allemand Zitlemann qui revendique le titre honorifique de doyen du corps diplomatique alors que le consul de Chine devait succéder au représentant de sa Majesté britannique. En août Zitlemann déclare « dans un mouvement de vanité propre à sa race » qu’il a été élu par ses pairs avant la guerre. Le consul général français dénonce ce mensonge dans le Coleman’s Weekly :

3

Ce faisant, je rétablissais la vérité et par la même occasion je faisais ressortir publiquement le flagrant délit de mensonge dont s’était rendu coupable le représentant de l’Allemagne [2].

4Cet incident pourrait prêter à sourire s’il ne s’était pas déroulé en contrepoint du drame qui s’abattait sur l’Europe à la même période. Il est la seule référence à la guerre avant l’implication des États-Unis dans le conflit en 1917. Les Philippines, protégées par la non-intervention de la puissance de tutelle, subissent avec un temps de retard les effets de la guerre. Pourtant, le terrain colonial a été propice à l’expérimentation de techniques de renseignement élaborées sur les champs de bataille européens – probablement le principal apport de la colonie philippine à la Grande Guerre et bien malgré elle. Cette transmission de savoirs aussi discrète qu’indirecte a probablement plus pesé, bien que marginalement, sur le déroulement de la guerre que l’embryon d’armée qui avorte en 1919. La question militaire prend un reflet particulier car elle prolonge le débat sur les modalités de la décolonisation, question débattue en 1915-1916 au Congrès des États-Unis.

À l’origine du renseignement militaire

5L’ouvrage d’Alfred McCoy sur la mise en place d’un État de surveillance aux États-Unis marque un tournant historiographique. En effet, spécialiste d’histoire coloniale, l’auteur a montré que la « pacification [3] » des Philippines a servi de laboratoire à de nouvelles techniques de renseignement, essentielles à la consolidation de l’empire américain sur l’ensemble du xxe siècle [4]. Van Deman, considéré comme le fondateur du renseignement américain, a été le lien humain entre les Philippines et les Alliés. Il a porté à lui seul le projet d’un service de renseignement et a créé une unité spécialisée pendant la conquête des Philippines de 1898 à 1902. Le gouvernement fédéral américain avait déjà manifesté son intérêt pour les techniques modernes de collecte systématique d’information, mais la pacification de l’archipel a permis de systématiser leur usage. La Division of Military Information a d’abord pour objectif d’éliminer les ferments révolutionnaires au sein de la société philippine par le fichage systématique des élites. En 1906, après un bref séjour en Chine, Van Deman reconstitue à Washington une unité similaire à celle qu’il a utilisée aux Philippines, la Military Information Division. Bien qu’elle soit supprimée deux ans plus tard, le spécialiste du renseignement militaire se sert de son expérience de terrain pour mener une mission en Chine contre les espions japonais en 1911.

6Le contexte de guerre en Europe redonne une actualité au renseignement militaire. Convaincu par Van Deman, Newton Baker, secrétaire d’État de la Guerre, ordonne le 11 mai 1917 la création d’une Military Section Intelligence, sous la direction de son instigateur, divisée en deux catégories : espionnage et contre-espionnage. De son quartier général à Washington, Van Deman poursuit le principal travail qu’il a commencé dans l’archipel, à savoir le fichage des individus qui pourraient représenter une menace pour la sécurité intérieure. Officier colonial, il a une perception raciale de cette dernière : les « nègres » sont ainsi à surveiller aussi étroitement que les Américains d’origine allemande ou irlandaise.

7Les officiers supérieurs affectés au renseignement ou au maintien de l’ordre du corps expéditionnaire américain (American Expeditionary Force - AEF) partagent la même expérience coloniale que Van Deman. Le commandant en chef de l’AEF lui-même, le général Pershing, a servi dans le sud des Philippines au début de sa carrière, tout comme son chef d’état-major James Harbord. Ce dernier nomme responsable du renseignement le colonel Dennis E. Nolan qui a fait ses classes dans la gendarmerie philippine de 1907 à 1911. Dans un registre similaire, le général Harry Bandholz est chargé de créer une police militaire. Cet ancien officier de la gendarmerie philippine s’est précisément appuyé sur son passé colonial de même que sur des officiers et des soldats-éclaireurs (scouts) qui ont servi aux Philippines pour mettre sur pied en octobre 1918 la Military Police (MPs), dont l’objectif est d’encadrer les troupes en arrière des zones de combat en Europe [5].

8La construction d’un État hégémonique, sécuritaire, aux États-Unis s’inscrit dans la moyenne durée et commence à la fin du xixe siècle. La guerre contre l’Espagne et la « pacification » philippine qui s’ensuit l’illustrent de manière évidente. La Première Guerre mondiale marque une étape supplémentaire dans l’achèvement, conscient ou non, de cet objectif. Les principes démocratiques exprimés par le président Wilson renvoient au second plan des ambitions beaucoup moins avouables.

Une armée éphémère

9La création d’une armée philippine après l’entrée en guerre des États-Unis apparaît comme une nécessité qui ne soulève pas l’enthousiasme des milieux coloniaux. La révolution philippine et la « pacification » qui ont duré de 1898 à 1901 sont encore présentes dans les esprits en 1917. La crainte du colonisateur est que ses troupes coloniales puissent se retourner contre lui, une fois l’instruction militaire dispensée et les armes distribuées.

10Dès la fin de la guerre américano-philippine, le nouveau colonisateur est confronté à un dilemme. Une armée coloniale intégrant des Philippins est nécessaire pour le maintien de l’ordre, or les germes du nationalisme qui ont commencé à éclore avec la révolution de 1896 n’ont pas disparu. Les hommes politiques philippins, choisis par les Américains, sont évidemment partisans de l’établissement d’une armée. En 1907 le premier officier philippin sort de l’école de gendarmerie de Manille après une formation de trois mois. À la suite de cette initiative, une école permanente, dispensant un enseignement de six mois, est établie à Baguio, dans la montagne au nord de Manille [6]. Comme les Américains ont continué la pratique des pensionados[7] (étudiants boursiers envoyés en Espagne avant 1898), des jeunes Philippins venant des plus importantes familles de l’archipel entrent dans les meilleures universités américaines. C’est ainsi qu’en 1914 Vicente P. Lim devient le premier Philippin diplômé de West Point, la prestigieuse école militaire. Des unités paramilitaires sont aussi mises en place à Manille. Les deux principales universités, l’université d’État des Philippines (University of the Philippines) et l’université jésuite de l’Ateneo, offrent des préparations militaires depuis 1912, mais l’absence de véritable carrière militaire dans l’archipel détourne les étudiants de cette vocation [8]. Les fondations humaines et institutionnelles existent donc déjà au moment de l’entrée en guerre des États-Unis.

11Alors que les États-Unis se préparent à entrer dans le conflit, les nationalistes philippins saisissent cette occasion pour demander la création d’une division de gardes nationaux (Philippine National Guard Division). L’Assemblée philippine vote à une écrasante majorité le Militia Act le 17 mars 1917. Le contingent est divisé en trois brigades, l’une à Manille et les deux autres dans le nord de l’île de Luzon et dans les Visayas, au sud-est de la capitale. Comme le remarque justement Ricardo Jose, les gardes sont davantage organisés pour des mobiles politiques que pour des raisons militaires. Les Américains expriment leurs réticences et tardent à donner leur accord en prétextant que ces troupes ne seront pas très efficaces par manque d’encadrement, notamment de sous-officiers. Le Congrès américain accepte le principe de la fédéralisation, c’est-à-dire de l’inclusion de ce régiment dans l’armée régulière. Mais l’appel à mobilisation n’intervient qu’en octobre 1918. 576 officiers et 14 235 hommes sont formés au camp Tomas Claudio de Manille [9]. Jusqu’à ce que cette unité soit démobilisée en février 1919, 28 000 hommes au total se sont portés volontaires [10].

12Les Philippins n’ont pas eu l’occasion de mettre à l’épreuve leur enthousiasme sur les champs de bataille européens, mais à défaut ils ont montré leur conscience nationale. En outre, l’effort n’a pas été complètement vain car il a servi à poser les bases de l’armée du Commonwealth philippin vingt ans plus tard. Le trait le plus marquant de cet épisode demeure, outre l’hostilité du colonisateur à mettre en place une force militaire susceptible de se retourner contre lui, l’imbrication des enjeux militaires et politiques. En effet, le débat sur l’indépendance est le principal événement de la période à Manille.

Vers un « gouvernement stable »

13L’historiographie américaine a longtemps véhiculé l’idée que les États-Unis sont entrés dans le cercle restreint des pays colonisateurs presque par inadvertance. Les travaux récents ont montré, à l’inverse, que le projet impérial était délibéré depuis la fin de la guerre de Sécession – délibéré mais non assumé [11]. Les discours officiels insistent sur la nécessité d’éduquer les peuples non civilisés à la démocratie. Dans la pratique, l’administration coloniale entretient une oligarchie qui sert ses intérêts. Les politicos censés représenter les Philippins dans leur ensemble sont de roués politiciens qui essaient de séduire les officiels américains. S’attirer leurs bonnes grâces est une stratégie sur le long terme : au moment de la passation des pouvoirs, le colonisateur facilite le choix des hommes en charge du pays. Sous le vernis policé de la bienséance et des bonnes manières, la classe politique se livre donc à une lutte impitoyable pour la succession.

14Quand Woodrow Wilson prend ses fonctions le 4 mars 1913, la scène politique philippine est divisée principalement en deux clans, animés par deux hommes politiques qui rivalisent jusqu’en 1935 pour devenir le premier président des Philippines (en réalité président du Commonwealth philippin, régime de transition avant l’établissement de la République philippine en 1946). Sergio Osmena est un brillant journaliste et avocat. Il a séduit William H. Taft (prédécesseur de W. Wilson à la Maison Blanche), premier gouverneur général des Philippines (1900-1904). Président du parti nationaliste, il est élu président de la première Assemblée philippine en 1907. Face à lui, Manuel Quezon est un adversaire aussi ambitieux que redoutable. N’acceptant pas d’être réduit au second rôle, il décide d’embarquer pour Washington en 1911 afin de devenir le commissaire résident au Congrès américain, fonction jusqu’alors honorifique de représentant des Philippines à la chambre basse qu’il va utiliser comme tremplin à sa carrière. Du président de la législature philippine et du commissaire résident, il ne devra rester qu’un seul personnage. Toutes les autres affaires, la guerre en Europe incluse, sont rejetées à l’arrière-plan ; dans le même ordre d’idées, en dépit des efforts déployés par Quezon, l’administration démocrate ne veut pas porter le colonialisme sur le devant de la scène publique.

15De 1912 à 1916, à Washington, Manuel Quezon fait avancer la cause indépendantiste [12]. Il fait du lobbying pour faire passer un texte au Congrès qui accélèrerait la marche de l’archipel vers l’indépendance ; une première étape possible pourrait être la neutralisation des Philippines comme le pense William A. Jones, député de Virginie. Le clivage n’est pas encore marqué sur les questions coloniales. Si les démocrates sont plus libéraux certains pensent que le devoir des États-Unis est de civiliser les peuples inférieurs. Les républicains sont aussi divisés : ceux qui écoutent les sirènes des milieux d’affaires, et notamment celles du lobby sucrier, souhaitent le maintien de la présence américaine sous les tropiques ; d’autres pensent que les colonies sont une mauvaise affaire dont il convient de se débarrasser au plus vite.

16Quezon rassemble patiemment les parlementaires favorables à l’émancipation, quelle que soit leur appartenance partisane, et soutient la proposition de loi du député de Virginie. Le 26 avril 1912 la première loi Jones est votée par la Chambre des représentants mais le Sénat refuse de l’inscrire à son ordre du jour. Même si les démocrates n’ont pas fait de l’anticolonialisme leur cheval de bataille avant la guerre, l’arrivée de Wilson à la Maison blanche semble néanmoins faciliter le passage d’un nouveau texte, appelé la loi Jones n° 2. Le marathon législatif commence en janvier 1914 et se termine, avec succès, le 29 août 1916.

17La loi Jones marque un tournant dans l’histoire coloniale américaine. La principale raison est qu’en dépit des réticences de l’administration wilsonienne, les démocrates sont pris au piège de leur idéal politique. L’indépendance immédiate aurait consacré une conviction anti impériale. À défaut, la loi Jones stipule que les Philippines deviendront indépendantes dès qu’un « gouvernement stable » sera institué. La formulation est brillante car elle coupe court aux critiques d’impérialisme qui pourraient être proférées. Les démocrates sont bien pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais l’appréciation de ce « gouvernement stable » autorise à renvoyer l’étape ultime aux calendes grecques. Vu sous un autre angle, force est de reconnaître que les États-Unis créent aussi un précédent dans l’histoire de la décolonisation. Aucun État, Grande-Bretagne incluse, n’était allé aussi loin dans la formulation d’une indépendance négociée.

18La loi Jones a aussi des effets sur l’ordonnancement politique des Philippines. Le nouveau texte prévoit en effet la dissolution de la législature philippine et son remplacement par un système bicaméral. Manuel Quezon est l’instigateur de cette réforme car il entend bien déloger son rival, et ami de circonstance pendant les débats, de son bastion inexpugnable. Le commissaire résident revient triomphalement dans l’archipel et est élu, sans grande surprise, à la présidence du Sénat. Il a su utiliser son passage aux États-Unis, d’une part pour placer l’indépendance des Philippines au centre des débats politiques et, d’autre part, pour sa promotion personnelle. Manuel Quezon et Sergio Osmena sont alors sur un pied d’égalité, avec toutefois un léger avantage pour le premier. Quezon, auréolé du prestige que lui confère l’adoption de la loi Jones (l’ancien commissaire résident est assez rusé pour faire comprendre qu’il en fut l’instigateur), utilise à des fins personnelles ses liens d’amitié avec les Américains et notamment avec le gouverneur général, Francis B. Harrison, nommé au début de l’administration démocrate. Le président de la législature et ensuite de la Chambre basse peut compter quant à lui sur les réseaux de clientèles locales qu’il a parfaitement entretenus depuis 1907, date de son élection comme gouverneur de la riche province de Cebu et à la présidence de l’Assemblée philippine. Jusqu’à l’établissement du Commonwealth philippin en 1935, les deux hommes restent néanmoins au coude à coude. Manuel Quezon remporte alors la lutte finale pour l’accession à la présidence (Sergio Osmena devient le deuxième président du Commonwealth de 1944 à 1946).

19À Manille, la perspective d’une indépendance octroyée par les Américains éclipse toutes les autres questions politiques et internationales. Les diplomates français donnent une bonne mesure de l’incompréhension totale du conflit mondial vu des Philippines. À l’instar du consul général Paillard, les Européens n’admettent pas que les Américains puissent accorder l’indépendance à une race inférieure [13]. Les idées libérales américaines « se déforme(nt) dans les cerveaux encore imprégnés des instincts primitifs de la race. La diffusion de l’instruction ne les a pas améliorés ; elle les a recouverts d’une fragile couche de vernis que les Philippins confondent volontiers avec la civilisation occidentale acquise graduellement par l’évolution de nombreuses générations [14] ». Le même diplomate regarde avec condescendance les effets de la loi Jones dans l’archipel, « menus incidents » qui « n’ajoutent qu’une maille de plus au réseau inextricable de la politique aux Philippines » [15].

20Si l’opinion publique américaine est dans l’ensemble non-interventionniste avant 1917 – ce qui contribue d’ailleurs à la réélection de Wilson en 1916 – les Américains des Philippines et les Philippins « éduqués » sont tout simplement indifférents au conflit européen. Il importe donc de ne pas se méprendre sur l’enthousiasme suscité par la création d’une division philippine après l’entrée en guerre des États-Unis. Les hommes politiques et les nationalistes philippins saisissent cette occasion pour souligner, non sans arrière-pensées, leur fidélité aux États-Unis, mais aussi pour montrer que la colonie a atteint un stade de développement suffisamment avancé pour créer sa propre armée. Consciente de la manœuvre, l’administration démocrate freine des quatre fers pour éviter d’être débordée par un mouvement nationaliste qui pourrait se retourner contre elle. Les enjeux coloniaux ont donc absorbé ceux de la Grande Guerre qui n’a, sans grande surprise, laissé aucune mémoire dans l’histoire philippine.

Notes

  • [1]
    Sur les enjeux régionaux voir William Guéraiche, «?Regards français sur la colonisation américaine aux Philippines (1898-1916)?», Guerres mondiales et conflits contemporains, n° 209, 2003, pp. 103-117.
  • [2]
    Archives du ministère des Affaires étrangères (AMAE), Paris-La Courneuve, NS 77, États-Unis, Îles Philippines, rapports du 4 février et du 22 août 1914.
  • [3]
    Sur les «?pacifications?» coloniales, voir l’ouvrage de Samia el Mechat (dir.), Coloniser, pacifier, administrer, Paris, CNRS édition, 2014.
  • [4]
    Alfred McCoy, Policing America’s Empire. The United States, the Philippines and the Rise of the Surveillance State, Madison, University of Wisconsin Press, 2009.
  • [5]
    Ibid., pp. 296-300.
  • [6]
    Alfred McCoy, Closer than Brothers. Manhood at the Philippine Military Academy, Ann Harbor, Yale University Press, 1999, édition philippine, Manille, Anvil Publishing Inc., 1999, p. 20.
  • [7]
    Sur cette question, voir William Guéraiche, «?Manuel Quezon, patron of the american-filipino community?», Moussons, n° 12, 2008, pp. 167-172.
  • [8]
    Ricardo T. Jose, The Philippine Army. 1935-1942, Quezon City, Ateneo de Manila Press, 1992, p. 21.
  • [9]
    Ibid., p. 20.
  • [10]
    James Richard Woolard, The Philippine Scouts: the Development of America’s Colonial Army, PhD. Ohio State University, 1975, pp. 170-184.
  • [11]
    Pour une synthèse en français, voir William Guéraiche, «?La Colonisation américaine?», Encyclopedia universalis, Paris, 2007, mise à jour en 2014.
  • [12]
    Sur la loi Jones de 1916, voir le chapitre «?S’il ne doit en rester qu’un… (1907-1921)?» de William Guéraiche, Manuel Quezon. Les Philippines de la décolonisation à la démocratisation, Paris, Maisonneuve et Larose, 2004, pp. 17-40.
  • [13]
    William Guéraiche, «?Ordinary racism among french diplomats in the Philippines under american rule?» Philippine Studies (à paraître).
  • [14]
    AMAE, NS 77, États-Unis, Îles Philippines, rapport du 4 mars 1914.
  • [15]
    AMAE, NS 77, Etats-Unis, Îles Philippines, rapport du 13 mai 1915.
Français

Il semble logique que les Philippines, colonie américaine en 1914, soient restées à l’écart de la Grande Guerre d’une part en raison de sa localisation géographique et d’autre part en raison de la longue période de neutralité des États-Unis. Sur la moyenne durée, les Philippines ont pourtant été un terrain d’expérimentation des techniques de renseignement utilisées par les Américains après 1917. L’entrée tardive des États-Unis dans la guerre doublée des réticences du colonisateur ont freiné la création d’une armée philippine. Mais tout bien considéré, les Philippins ont été indifférents au déroulement du conflit et plus concernés par le débat sur l’indépendance qui se cristallise autour de la loi Jones en 1916 et de ses conséquences.

William Guéraiche
Professeur associé de sciences sociales
Université américaine de Dubaï
Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire
Mis en ligne sur Cairn.info le 13/01/2015
https://doi.org/10.3917/gmcc.256.0049
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