Parmi les recherches contemporaines consacrées aux rapports entre vieillissement, territoires et action publique, de nombreux travaux se sont intéressés à la démarche des « Villes Amies Des Aînés » (VADA), diffusée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à un niveau international (encadré 1).
Dans certains territoires, comme le Québec (Garon et al., 2015) ou, plus récemment, la Belgique (Leleu et Masson, 2017), cette démarche a intégré très directement une dimension de recherche qui a contribué à la structuration de programmes VADA régionaux ou nationaux, à travers la réalisation de diagnostics locaux ou l’étude de leur mise en œuvre et de leurs effets. Ces recherches-interventions et ces accompagnements méthodologiques généralement participatifs ont nourri des analyses relatives aux dynamiques d’empowerment de telles démarches (Moulaert et al., 2015), à leur potentialité inclusive à l’égard de la diversité des vieillesses (Buffel, 2019), ou encore aux dispositifs (Salanova et Mata, 2018), aux modalités de gouvernance locale (Paris et Garon, 2020) et aux configurations d’action publique (Viriot Durandal et al., 2018) soutenant la participation. Ce type d’initiative locale cherche à associer les seniors sur un mode plus « réflexif » que les formes de représentation institutionnalisées aux niveaux national, régional ou départemental (Argoud, 2012). Dans le prolongement de ces travaux, cet article s’intéresse à la démarche appelée « Communauté Amie Des Aînés » (CADA) menée dans le pays de Mormal (France) depuis 2016, approchée ici comme une expérience « en train de se faire », qui nous informe sur une interrogation démocratique éprouvée personnellement et collectivement par celles et ceux qui y participent…