CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Si le concept de classe sociale est au fondement de l’analyse des expériences de vieillissement par la gérontologie des années 1970 et 1980 (Townsend, 1981 ; Walker, 1981) et de travaux pionniers dans le contexte français (Guillemard, 1972 ; Lenoir, 1979), cette grille d’analyse – s’estompant devant la montée en puissance des théories de l’individualisme à l’orée des années 1980 – n’est plus aussi centrale dans le programme de recherche actuel de la sociologie du vieillissement (Burnay et Hummel, 2017). Toutefois, l’analyse des rapports sociaux et des inégalités sociales n’est pas tout à fait absente des études contemporaines des processus de vieillissement. Les travaux de Stéphane Alvarez (2017), de Virginie Vinel (2017), de Marie Baeriswyl (2017) soulignent respectivement des rapports distincts aux injonctions au « bien-vieillir », à la prévention, au corps, à la santé, et à la participation, en fonction des parcours de socialisation socialement situés et des inégalités en termes de ressources économiques et culturelles. Il n’en reste pas moins que les enquêtes qualitatives menées en sociologie de la vieillesse sur des milieux sociaux spécifiques sont relativement rares, (Mallon, 2017) en particulier lorsque ceux-ci concernent les classes supérieures. Dès lors, comment qualifier les vieillesses des classes supérieures ?
Cet article vise à répondre à cette question en partant d’une étude, réalisée dans le cadre d’une thèse de doctorat en sociologie, des processus de vieillissement des personnes âgées (+ de 65 ans) issues des classes sociales supérieures et plus spécifiquement identifiées comme appartenant à la bourgeoisie…

Français

Dans un contexte marqué par un impensé des classes sociales au sein des analyses sociologiques du vieillissement, cet article a pour ambition d’apporter une contribution à la compréhension du processus de vieillissement des classes supérieures. Sur la base d’une étude qualitative, cet article met en lumière comment trois dispositions caractérisent le rapport que les personnes âgées issues de la bourgeoise entretiennent à leur vieillesse. En perturbant des oppositions significatives produites par le champ disciplinaire de la gérontologie, ces modèles de vieillesse peuvent alors se comprendre comme l’expression d’un « désir de neutre » (Barthes, 1990) et la recherche d’un troisième terme.

  • vieillesse
  • classe sociale
  • bourgeoisie
Alexandre Pillonel
Docteur en sociologie, Collaborateur scientifique à la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL | HES-SO)
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Mis en ligne sur Cairn.info le 31/12/2021
https://doi.org/10.3917/gs1.166.0219
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