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Au tout début du XXe siècle, la durée de vie s’établissait autour de 50 ans en moyenne dans les pays d’Europe occidentale. Cette situation marquait déjà un progrès important par rapport à celle des siècles précédents. Avant le XIXe siècle, le niveau général de la mortalité était élevé. Il fluctuait en outre considérablement d’une année à l’autre, du fait des guerres, épidémies, famines et autres catastrophes naturelles ou humaines. Ainsi, en France comme en Suède, deux pays pour lesquels nous disposons de données sur le long terme, l’espérance de vie à la naissance variait entre 20 et 40 ans (graphique 1). Dès la fin du XVIIIe siècle, le niveau moyen de la mortalité a commencé par s’élever, puis à partir du milieu du XIXe siècle environ, les fortes fluctuations de la période précédente se sont progressivement estompées dans les deux pays, ainsi sans doute que dans quelques autres à l’industrialisation précoce, dont l’Angleterre-Pays de Galles et la Suisse, portant la durée de vie moyenne à 40-45 ans dans la première moitié du XIXe siècle, puis à 45-50 ans vers 1900. En France, un homme qui aurait vécu toute sa vie dans les conditions sanitaires de l’année 1900 aurait eu seulement une chance sur trois de survivre jusqu’à l’âge de 65 ans. Pour une femme, la probabilité aurait été de 40 %. Cent ans plus tard, soit en 2000, ces proportions atteignaient 80 % et 90 %, respectivement, correspondant à des espérances de vie à la naissance d’environ 80 ans (un peu plus pour les femmes, un peu moins pour les hommes)…

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Dans le cadre de la nouvelle série lancée dans ce numéro de septembre-octobre, consacrée au vieillissement de la population sous ses angles à la fois sociaux, économiques et physiologiques, Magali Barbieri fait ici le point sur l’évolution de l’espérance de vie sur longue période, en France et, plus largement, dans les pays occidentaux. Elle montre ainsi comment cette espérance de vie a évolué depuis le XIXe siècle et quels ont été les principaux moteurs de ces évolutions : lutte contre les maladies infectieuses, développement puis recul des maladies cardio-vasculaires, cancers, facteurs comportementaux (tabagisme, accidents, suicides…), etc. Magali Barbieri rappelle aussi l’importante transformation de la structure par âge de la mortalité (avec le recul à un niveau quasi plancher de la mortalité infantile) et propose un coup de projecteur sur certains cas particuliers (États-Unis, Covid-19). Enfin, elle donne quelques perspectives d’évolution future de l’espérance de vie, qui reste liée aux comportements humains (addictions, obésité…) et qui pourrait plafonner aux grands âges en raison du développement des maladies neurodégénératives, mais aussi du changement climatique (canicules plus fréquentes précipitant les décès chez les personnes âgées). S.D.

Magali Barbieri
Directrice de recherche à l’INED (Institut national d’études démographiques) ; université de Californie (Berkeley).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 19/09/2022
https://doi.org/10.3917/futur.450.0021
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